OCTAVE CHAMBERLIN ► Lucky blue Smith

La vie, elle est faite de conditionnements, de conneries, d’un chemin tracé à l’avance. Deux parents avocats, aîné d’une fratrie de quatre enfants, il n’avait pas d’autres choix que d’être le plus raisonnable dans cette histoire. Gosse de riches, conditionnement, encore. Pas la possibilité de dépasser les limites, impossible de sortir du lot, pas avec des parents comme les siens. Il devait sans cesse être parfait…et c’est sûrement ce qui l’a rendu si hautain. Cacher ses émotions, ne rien montrer, porter un masque en permanence. Voilà à quoi se résume sa vie. Au début, c’était une obligation, une sanction permanente. Aujourd’hui, ce n’est qu’une habitude, une facette qui lui colle à la peau au point qu’il s’est perdu dedans. Elève studieux dans ce collège privé, le genre de mec qui ne fait que rarement un faux pas et encore, qui cache ceux-ci pour que ça ne s’ébruite pas. Réputation à tenir, pour lui, pour les Chamberlain, pour les siens. Il a grandi comme ça, sans vraiment de remords, s’enfonçant dans ses propres défauts. Gamin amoureux des insectes, tendances psychopathes selon ses potes qui ne comprenaient pas…Ouai, lui, il aimait ouvrir le bide de ces bestioles, savoir ce qu’il y avait à l’intérieur…parce que c’était intéressant, parce que c’est cool de savoir comment ça fonctionne. Mais, avec le temps, il a appris à faire ça dans l’ombre, s’exerçant sur de plus grosses bestioles comme des chats, des écureuils. Il a appris à la fermer quand il s’amusait au docteur maboul, parce que c’était mal vu, parce que sa réputation ne devait pas en pâtir. C’est comme ça qu’il a apprit la discrétion. Puis, il y avait ses sœurs, son frère. Ils les voyaient tourner en rond, devenir des êtres totalement opposés à lui et lui, il devait les contenir, les soutenir mais également, la plupart du temps, les protéger de ce monde complètement fou. Bien trop protecteur avec les siens, souvent trop francs, les disputes étaient souvent au cœur de la relation fraternel. Ils trouvent qu’il est pompant, relou, chiant, mais il n’a pas d’autres choix que d’être ainsi avec eux. Qui le ferait sinon ? Mais Octave, il a toujours été là pour eux, quoi qu’il lui en coute, et ce, même si il devait mettre sa vie en parenthèse pour ça. Et c’est ce qu’il a fait, davantage quand ses parents sont devenus oppressants, quand ça devenait impossible à la maison. Alors, ils ont déménagé, lui aussi, il n’en pouvait plus des exigences des ses géniteurs. Il devait être trop parfait, il devait être minutieux. Il était épuisé de toute cette merde…Et il est arrivé à Harvard, il a passé les testes d’admissions et s’en est plutôt bien sorti. Inutile de dire qu’il n’a pas eu facile de s’intégrer, quoi que, pas vraiment. Son caractère de merde faisait pas mal fuir, mais son physique attirait. Franchement, il n’en avait rien à foutre de ce que les autres pensaient, mais encore une fois, son ancienne vie lui collait à la peau. Hautain, franc, crevard dans l’âme. La parfaite pourriture, le parfait mec glacial quand on ne creuse pas plus loin. Dans l’ombre, Octave faisait des conneries…Alcool, drogue, sexe, il s’est vite aperçu qu’il aimait les hommes autant que les femmes. Ironie quand on sait que, durant pas mal de temps, voire deux personnes du même sexe lui donnait des boutons…Des relations, il en a eu, mais jamais rien au grand jour. Elles n’étaient pas assez bien pour ses parents, il le savait, alors, il refusait une exclusivité. Être en couple avec un mec ? Jamais de la vie…C’était hors de question, impossible, inimaginable sans avoir ses parents sur le dos et être un drame familial en plus. Octave, il a appris à vivre dans l’ombre de ses conneries, se faire passer pour le mec parfait en apparence, le mec que ses parents aiment qu’il soit. Aujourd’hui, il est juste le mec hautain qu’on aime, qu’on hait. Le mec qui n’hésitera pas à dire ce qu’il pense, à vous regarder de haut, à charme dans l’ombre pour passer des nuits glaciales. C’est le chamberlain parfait, en quelque sorte…Puis, monsieur étudie la médecine, voulant se spécialiser dans la cardiologie…n’est-ce pas merveilleux ?