(sun) - lick me up i'm sweet and salty

j’ai l’impression d’avoir le cerveau à l’envers, vraiment. et sûrement qu’on me dirait qu’enfiler des verres dans un bar ne m’aidera clairement pas à me remettre les idées en place mais à ça je réponds : je m’en fous. ouais, je m’en fous parce que là, je crois que j’ai le droit de faire à peu près tout ce que j’ai envie sans qu’on ne vient me prendre la tête. et il est possible que dans cette histoire, je sois un peu -un tout petit peu- embrumée par l’alcool. traduction ; j’ai du mal à marcher droit et les épaules de tout le monde deviennent des béquilles. je souffle un coup, tourne la tête et.. désastre. encore toi. tu m’suis ? t’as mis un radar sur moi histoire de savoir où est-ce que je me trouve et quand ? j’suis prête à te lancer mon verre en plein visage tu vois parce que ça m’agace mais.. tu me regardes pas. en fait, je crois que t’as même pas capté que j’étais à cinq mètres de toi et du coup, ça s’emmêle une nouvelle fois dans ma tête. puis y a cette blonde qui débarque dans ma vision périphérique. la jupe trop courte, les seins qui sortent presque de son tee shirt et surtout, le regard qu’elle te lance. wow, non ? j’cligne des yeux et bifurque soudainement pour pas regarder. le mur de l’autre côté et vachement plus chouette d’un coup. sauf que la curiosité l’emporte et je la vois qui minaude devant toi. à enrouler puis dérouler une mèche de cheveux autour de son doigt et j’vois rouge. pourquoi tu dis rien toi ? elle est même pas jolie d’ailleurs. puis elle pose sa main sur ton torse et c’est en trop. j’vois rouge et je fonce dans le tas la poussant au passage. « il est pas libre » que je ronchonne faisant rempart de mon corps. j’écarte même les bras comme si je créé un périmètre de sécurité autour du coréen. « il est pas libre j’ai dis. » je répète au cas où mais j’crois que ça marche. j’ai juste le droit à un regard glacial et elle tourne les talons. et.. oups, j’ai autre chose à gérer maintenant.

Je n'aurais jamais du atterrir ici. De base, je voulais trouver un endroit sympa où je pourrais grignoter quelque chose, on m'avait conseillé un restaurant sauf que je ne l'ai jamais trouvé dans ce dédale de rues. Ca a finit par m'énerver, et résultat des courses je me retrouve assis dans ce bar bien trop criard à mon goût avec un verre devant moi. Verre que je touche à peine. Depuis que je l'ai revu, je n'ai plus envie de rien, et si on pouvait m'arracher le coeur ça m'arrangerait grandement. Après tout je n'en ai plus besoin. J'ai perdu la femme de ma vie, l'envie d'écrire, de chanter. Il ne me reste que mon argent et mes yeux pour pleurer. C'est à dire pas grand chose. Je suis juste un homme en pleine dérive et sans avenir alors qu'auparavant tout lui souriait. Chute brutale et vertigineuse. Sur le point de partir, je me lève mais manque de peau, je me retrouve bloqué par une blonde en chaleur. Je lève les yeux au ciel, la regarde à peine, pensant qu'elle irait voir ailleurs mais pas du tout. Au contraire, elle en rajoute des couches. Sourire de façade, échange quelques banalités avec elle mais une fois de plus elle s'emballe. Soirée de merde. J'ai pas demandé une blonde moi, j'ai demandé Naeun. Y'a une différence quand même ? Et miracle mon voeu est exaucé. Enfin ce n'est pas vraiment ce à quoi je m'attendais, pas du tout même. Tu as bondis telle une furie. Un lion qui vient de sortir de sa cage. Mes yeux s'illuminent à tes mots mes les étoiles s'éteignent très vite lorsque je réalise l'état dans lequel tu te trouves. Tes cheveux sentent l'alcool. J'attrape tes épaules, te fait faire un demi tour sur toi même. J'ai un haut le coeur en découvrant ton regard vitreux, et les mèches collées à ton visage." C'est pas un endroit pour toi ça Naeun. Tu vaux mieux que ça. " Clairement mieux.

peut-être que j’aurais pas dû. venir m’en mêler, m’interposer comme ça. sûrement que j’aurais dû tourner les talons et partir plus loin, prétendre n’avoir rien vu. mais j’ai pas pu. j’ai eu cette rage en moi à la seconde même où elle a posé son dévolu sur toi. parce que j’ai pas envie tu sais ? j’ai pas envie que tu en vois d’autres et.. c’est égoïste non ? sûrement. mais mon esprit il est trop dans le brouillard pour me sortir quelque chose de cohérent. alors tant pis, de toute manière c’est fait. c’est pas comme si je pouvais retourner en arrière désormais. puis y a tes mains qui s’accrochent à moi et me tourne vers toi soudainement. j’hésite, je réagis comment ? un sourire. un sourire c’est bien. tu savais que ce genre de lumière, ça avait tendance à accentuer les reflets dans tes yeux ? je crois que je te trouve encore plus beau comme ça. et j’me mords la lèvre comme si je m’étais soudainement perdue dans mes pensées. « pff » je lève les yeux au ciel, ni plus ni moins. tu crois que je suis une enfant à qui tu peux dire où est-ce qu’elle doit être ou non ? j’pose mes doigts sur ta bouche laissant échapper un « chut » avant de rire bêtement. ok, je crois que j’enfonce mon cas là. mais j’arrive pas à réfléchir et j’sais juste que j’étais en colère qu’elle s’approche de toi. « j’ai cru que je t’avais imaginé l’autre fois » que c’était dans ma tête et que t’avais jamais mis les pieds chez moi. « t’es beau » j’rigole encore une fois passant mes doigts délicatement dans tes cheveux. « t’es vraiment beau, tu le sais ça ? » bien sûr que tu le sais. t’as des milliers de filles à tes pieds, c’est pas comme si on avait besoin de te le dire après tout.

C'est pas toi ça Naeun. Qu'est ce qu'il t'est arrivé pour que tu en arrives au point de te noyer dans l'alcool ? Enfin j'imagine que la raison principale se résume à mon prénom. Est ce que je t'ai bouleversé au point que tu sois triste ? C'est pas ce que je veux. Non. Au contraire, je demande à ce que tu sois heureuse et là tu ne sembles pas l'être. T'as peut être raison du coup. Je n'aurais pas du venir faire irruption dans ta vie, mais je ne peux te laisser partir. J'ai essayé, il y a un an. Belle erreur que je ne compte pas reproduire. Alors tant pis si tu m'as dis l'autre jour que je devais te laisser. Je ne compte pas t'écouter quitte à trahir une nouvelle fois la promesse que je t'avais faite. Ce soir je m'accroche à toi et ne te laisse pas vraiment le choix. De toute façon, je ne suis pas sûr que tu réalises pleinement tout ce qu'il se passe autour de toi. Je ne peux pas te laisser toute seule dans cet état, que cela te plaise ou non. Tu rigoles bêtement alors que moi je suis effrayé. Paniqué à l'idée de savoir ce qui te passe par la tête." T'aurais préféré que ce soit un rêve ? " Stupide de te poser telle question alors que tu n'es pas en capacité de réfléchir ou d'agir normalement. Mais bon sait-on jamais que tu es un élan de lucidité. Je souris bêtement à ton compliment, à ta main qui se mêle dans mes cheveux. Mon cerveau me ramène, des années en arrière, quand tout était encore si parfait. Certes on vivait cachés, mais on vivait heureux et je serai prêt à vendre mon âme au diable pour revivre des moments comme ceux-là." Beau mais stupide. " Je ne peux pas m'empêcher de venir replacer les mèches derrière tes oreilles." Ton rire est encore plus beau que dans mes souvenirs. " C'est mal ce que je fais, je profite que tu ne sois pas tellement toi même, pour me laisser un peu aller avec toi, pour obtenir un peu d'attention de ta part, parce que c'est peut être la dernière fois que j'y aurais le droit.

j’ai jamais aimé ça de toute façon. les filles autour de toi, les fans hystériques, les lettres d’amour que tu recevais par milliers. et j’ai jamais rien dit parce que t’avais cette manière de me faire sentir spéciale. même si on vivait tout à l’écart du monde, j’étais persuadée que ce que l’on avait été vrai et qu’un jour, tu me ferais sortir de l’ombre. sauf que quand c’est arrivé, tu m’as jeté. on est bien loin du conte de fée que j’avais pu imaginer. « j’sais pas » j’hausse les épaules avant de froncer les sourcils réfléchissant réellement à la question. t’hantes déjà quasiment tout le temps mes rêves, j’crois que c’est assez. « pas faux » et j’rigole encore une fois avant de fermer les yeux. j’ai l’impression d’être transportée ailleurs rien que quand tu me touches. même quand c’est un truc aussi stupide que rabattre mes cheveux. « tu crois qu’un jour tu arrêteras de me manquer ? » que je murmure comme si j’étais en train de te confier le secret le plus important de toute ma vie. parce que des fois, ça fait mal ton absence. ça fait mal de repenser à tout et de se dire que c’était peut être faux, que c’était pas important pour toi et que t’accordais pas la même importance aux promesses que l’on a pu se faire. j’dérive un peu dans mon esprit mais j’finis par sourire une nouvelle fois préférant me perdre dans tes yeux. « tu m’emmènes danser ? s’il te plaaaait » que je minaude comme une enfant. ma main s’accroche à la tienne pour te tirer un peu. et je m’en fiche là parce que j’suis déconnectée du reste. j’me pose pas de question, j’agis juste comme bon me semble et parfois ça fait du bien d’appuyer sur off, de faire taire la morale et tout le reste. j’sais que ce soir, mon coeur il est avec toi et ça, je le contrôle pas.

Te voir comme ça, tenant à peine debout, c'est un véritable crève coeur. J'ai beau savoir que la douleur fait parti de ta vie, c'est difficile à accepter, à voir de mes propres yeux. Mes regrets sont décuplés fois mille. Je n'obtiens qu'une réponse évasive à ma question mais si on lit bien entre les lignes, tu avoues quand même que ma présence ici t'a retourné le cerveau. Je m'en veux de te faire ça. Je culpabilise mais c'est nécessaire. Je veux que tu te rendes compte que rien n'est fini entre nous malgré ce que tu peux croire. T'entendre rire, c'est le plus merveilleux moment qui m'ait été donné de vivre depuis des mois. Je garde mes mains posées sur toi parce que j'aurais toujours cet instinct protecteur envers toi mais surtout parce que tu es mienne." J'espère que ce ne sera jamais le cas. " Réponse égoïste, je sais mais typiquement moi. Plus je te manque, plus j'ai de chances. Et crois moi que je ne compte pas gâcher mes chances. Cela dit je garde en esprit que tu n'as pas toute ta tête ce soir et que je ne dois pas prendre pour acquis tout ce que tu dis. Je préfère éviter une désillusion. Je soupire à ta proposition d'aller danser. Malheureusement j'ai deux pieds gauches. Pourquoi tu me demandes ça ?" T'es pas vraiment en état de danser. " Mais difficile de résister à ta petite voix mignonne. Mes doigts s'entrelacent aux tiens. J'avance un peu à reculons." Tu préfères pas aller marcher dehors. Ca te ferait du bien. " Je préfèrerai sortir de cet endroit, t'emmener loin de ce monde de brute. Nous deux tout simplement, comme avant. Je suis trop habitué à ne pas te partager, à t'avoir que pour moi.

en fait, je crois que c’est le seul truc au monde qu’on ne peut pas contrôler. quand le coeur décide quelque chose, on a un peu trop de mal à aller à l’encontre de ça. alors bien sûr, y a les paroles qui peuvent dire les contraires mais au final, les actions elles ramènent au but initial. et regarde, ce soir, mes pieds ils m’ont portés jusqu’à toi juste pour faire fuir cette blonde peroxydée qui te collait un peu. « c’est pas beau de dire ça » j’suis bourrée mais pas bête. je sais que c’est compliqué entre toi et moi. qu’il y a encore quelques jours, j’étais persuadée que je ne te reverrais plus jamais. puis t’as débarqué, tout chamboulé et je me retrouve à me mettre la tête à l’envers. j’crois que j’ai bien réussi d’ailleurs parce que si tu me soutenais pas là, j’serais probablement déjà au sol, mes talons quelque part, à me plaindre de tout et de rien. « tu crois ? » peut être que t’as raison. mais y a tes doigts d’accrochés aux miens et tu m’suis quand j’te tire donc en soit, tu me dis pas non. « il fait froid dehors » que je réponds en plissant le nez. mais t’as vraiment pas l’air d’avoir envie de rester alors je capitule. partons pour l’aventure si ça te chante. j’passe juste récupérer ma veste et mon portable avant. p’tain. cinq dollars le vestiaire pour garder ma veste, j’me rends compte que c’est hard quand même. une chance que j’ai pas perdu le ticket en fait. et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, on est tous les deux dehors et j’dois avouer que le froid, il vient me piquer le nez et peut être éclaircir un peu mon esprit par la même occasion. « tu repars quand ? j’veux dire.. yg te laissera jamais rester ici. t’es un peu leur tête d’affiche » et c’était d’ailleurs à cause de ça que j’ai été viré du tableau de ta vie.

Quel paradoxe de te voir ce soir dans mes bras alors que l'autre soir le moindre contact semblait être une plaie à tes yeux. Je devrais être heureux mais je ne le suis qu'à moitié. Difficile de savoir si tes paroles et gestes sont vrais étant donné l'alcool qui coule dans tes veines. On a beau dire que l'alcool délie les langues, je ne prend pas ce dicton comme garanti. Tu te veux ouverte mais n'accepte toujours pas de m'entendre dire que je te veux de nouveau dans ma vie." C'est la sincérité qui compte non ? " Tu ne pourras pas me reprocher d'être honnête sur mes intentions. Mes yeux se transforment en billes lorsque de ton regard charmeur tu me réclames une danse que j'essaye de contourner comme je peux." Le froid est supportable. " Non franchement j'ai pas envie que d'autres te dévorent des yeux pendant que tu te déhanches. Pas envie non plus que tu t'écroules sur le dance floor quand bien même je serais là pour surveiller tes arrières. J'obtiens gain de cause et c'est pas plus mal. Je nous préfère loin de la foule, rien que nous deux, loin de cet atmosphère toxique. N'ayant pas vraiment envie que tu tombes malade, je viens poser mon manteau sur tes épaules. Je me contenterai de ma veste. C'est pas le froid qui aura ma peau. Ta première phrase me retourne l'estomac. Comme l'impression que tu attends que je file très vite au loin. Mais ta question n'a plus le même sens lorsque tu évoques le label. Ce fameux label qui nous a fait nous rencontrer mais qui ont final nous a écrasé." Je n'ai plus de comptes à leur rendre. Je reste ici à Harvard, dès janvier. " Ouais, il serait peut être judicieux que je t'informe de cela. Que tu ne fasses pas une syncope si jamais on vient à se croiser dans les couloirs." C'est fini la musique. " La phrase me reste en travers de la gorge. J'ai choisi de faire une crois là dessus mais abandonner son rêve de gosse reste quand même difficile à avaler pour moi. Je guette ta réaction mais je suis à peu près persuadé que tu vas me traiter d'abruti.

j’pense qu’on l’entends encore la haine quand j’prononce ce genre de mot. parce que si t’as ta part de tord dans notre rupture, je sais aussi que celui qui a tout précipité c’était surtout yg. à croire qu’il était impossible d’allier une carrière avec une relation. surtout pour toi qui déchaînait les folies de toutes les adolescentes. et.. ouais. j’me dis que de toute façon, tu vas devoir repartir. enregistrer un nouvel album, refaire une tournée. c’est une pause que t’as pris pour me retourner le cerveau et le coeur mais tu vas disparaître tout aussi vite, pas vrai ? et la réponse tombe. « qu..quoi ? » je m’arrête soudainement, interdite. j’ai bien compris là ? tu viens à harvard ? j’vais devoir te croiser tous les jours de ma vie pendant des années ? putain mais t’es immonde de faire ça. sauf que j’ai le coeur qui bat beaucoup plus vite et.. j’sais pas. j’ai du mal à respirer je crois. « abruti va. » j’te file un coup dans l’épaule poussant un soupir. t’es bête ou quoi ? « la musique et toi, vous ne faites qu’un. » j’pose ma main sur ton coeur, captant ton regard. tu peux pas arrêter, ça va te bouffer de faire une connerie pareil. alors à quoi tu joues là ? « yoon seung-gi, t’as plutôt pas intérêt à cracher sur tes rêves maintenant. » tu l’avais déjà fait ton choix en soit, pourquoi tu fous tout en l’air ? t’as toujours voulu de cette vie là. remplir les salles, faire des dates, composer des nouvelles chansons. ça rime à rien ce que t’es en train de faire là maintenant tout de suite. et j’bloque ton menton entre mon pouce et mon index avant de secouer la tête. « y a un truc qui s’est déconnecté là-haut ? » j’parle de ton cerveau. parce que c’pas toi ça, de tout abandonner. tes rêves et tes projets.

Sans te ménager, je t'annonce ce que j'ai prévu de faire ici à Boston, à savoir reprendre - ou plutôt commencer - une vie normale. Comme à mon habitude, je suis sec dans mes paroles, aucune floritures, rien que la vérité. Je m'attends à prendre une gifle en pleine figure, ou bien que tu m'insultes de tous les noms mais tu restes d'abord perplexe. Je pense que l'information n'a pas encore fait tout le tour de ton cerveau quelque peu éteint par les effets de l'alcool. Et ma présence ne doit pas aider à ce que tes neurones fassent rapidement les connexions. De ta maigre force tu me pousses et je ne peux que sourire. Je ne sais pas si je te l'ai déjà dit mais en colère tu es encore plus attirante que jamais. J'hausse les épaules à ton affirmation, peu convaincu. L'envie n'y est plus depuis que je t'ai perdu. Tu continues avec tes remontrances me reprochant de piétiner ce à quoi j'ai toujours tenu." Mon rêve il est devant mes yeux et je ne compte pas cracher dessus. " Du moins plus maintenant. J'ai fait l'erreur de croire que la musique était mon essentiel sauf que je me trompais sur toute la ligne." Oui c'est toi qui a fait court-circuité mon cerveau. " que j'affirme en m'accrochant à ton poignet. Ce n'est pas un reproche loin de là. Et mon cerveau est bel et bien endommagé pour que mes lèvres viennent délicatement caresser les tiennes. Même s'il y a avait ton pseudo mec dans les parages, je l'aurais quand même fait. Personne ne peut m'empêcher d'obtenir ce que je veux avec toi, excepté toi.