STORY OF MY LIFE
please tell us more
Ce que je vais raconter ici et maintenant est une suite d'événements qui se sont déroulés en 26 ans d'existence. Parfois vous aurez cette impression que je fabule, parfois vous direz "bah tiens ! Quel cliché, comme si on s'y attendait pas !" mais aussi faux que cela puisse paraître je vous assure que tout ce que vous lirez de ma petite histoire sont des faits réels que j'aurais préféré me passer pour certains.
Je suis née à Carthagène, une ville du sud est de l'Espagne. Une ville portuaire où il y fait bon vivre avec une grande avenue dans le centre où on peut faire du shopping, un vrai paradis pour toute fille qui se respecte. Appréciée par les bateaux de croisière, il n'est pas rare d'en croiser quand vous marchez près du port. Ma ville je l'ai toujours apprécié, j'ai pointé le bout de mon nez le 7 août 1992. Ouais, juste quelques mois après l'ouverture du parc Disneyland Paris. Ce fameux parc où mon père a participé à sa construction, notamment pour donner des idées et des plans pour le train qui s'y trouve et qui fait le tour du parc. Ce n'est pas étonnant quand on sait que mon père est ingénieur chez RENFE, la compagnie ferroviaire. Il n'était donc pas rare pendant mon enfance de m'y voir assez souvent en compagnie de mes parents et ma petite soeur Lola. Ma mère quant à elle était une femme au foyer qui appréciait faire son travail de maman et donc s'occuper de ses deux petits trésors que nous étions à ses yeux. Je vénérais ma mère plus jeune. J'adorais mettre ses talons lorsque j'arrivais à me faufiler dans sa chambre puis dans son placard. Cela avait le don de l'agacer. Ma soeur avait toujours été l'exact opposé de moi. Plutôt calme et docile, elle n'a jamais causé de soucis à mes parents. Ce n'était pas mon cas, et ma mère n'avait d'yeux que pour remarquer mes écarts de conduite. Elles nous avaient façonnées Lola et moi comme deux petites filles modèles, toujours chics sur nous, pas un mot de travers, de vraies poupées mais ce n'était pas ce que moi je voulais être, lorsque je m'éloignais du chemin que ma mère avait tracé d'avance pour moi, les disputes éclataient à la maison.
Je n'aimais pas parler de coiffure, de poupées et encore moins de maquillage avec les autres filles de mon école, j'étais plutôt du genre manipulatrice, espiègle et j'aimais entraîner les filles et les garçons du côté obscure comme jouer dans la boue, aller jouer dans les portiques pour enfants alors que les petites sections n'y avaient pas du tout accès par exemple. Ils nous arrivaient de comploter des choses pour désobéir mais très vite les professeurs avaient remarqué que j'étais la meneuse du petit groupe d'enfants turbulents, ma mère plus qu'honteuse me disputa encore et encore et me punissait sans relâche. Seule Lola était de mon côté à m'apporter à manger lorsque j'étais privée de dîner ou elle m'apportait de la lecture quand j'étais privée de tout. Ce n'était pas pour autant que j'allais changer mon comportement. Je ne voulais pas qu'on me surnomme la coincée comme une fille de ma classe était appelée derrière son dos. A l'école, tout le monde m'appréciait que ce soit les garçons ou les filles. Voyant mes bleus sur mes jambes, ma mère en eut plus qu'assez de me voir me bagarrer comme un garçon manqué à l'école et décida qu'il était grand temps que je ressemble plus à une petite fille avec de jolies manières et une jolie grâce plutôt que de me retrouver avec les jambes remplies d'hématomes. De ce fait, l'école de danse fut sa première option. Au début ce fut un désastre ce n'était pas du tout ce que j'aimais faire, j'avais supplié ma mère de m'inscrire dans un club de judo pour pouvoir me défendre et canaliser mes nerfs mais elle avait toujours refusé. Contre toute attente, la danse et en particulier le ballet fut une révélation. La musique, la danse tout le domaine artistique s'ouvrait à moi et ce que je voyais et faisais me plaisaient tellement.
Evoluant en tutu et en pointes mais également en ballerines, c'est sans efforts que je suis devenue le petit rat de l'opéra préféré de l'école. Mes progrès sont constants et mes professeurs de danse voient un avenir prometteur pour moi. Ce n'est donc pas une surprise si j'obtiens le premier rôle de Carmen à l'école, me faisant par la même occasion quelques ennemis. Ma mère me mettait sans cesse sous pression me voyant déjà danseuse étoile dans une compagnie renommée d'Espagne ou de France mais pour bien lui faire comprendre que c'était moi qui décidait je faisais exprès de trébucher ou me tromper de pas pendant les représentations pour que sa fierté en prenne un coup. Lorsque je faisais ça, elle n'était pas dupe et savait très bien mes intentions, mes punitions furent plus rudes et même Lola ne venait plus me voir dans ma chambre pour me réconforter. Mes actes ne plaisaient pas à ma soeur et elle me le faisait savoir en m'ignorant. Elle restait le petit coeur préféré de maman. Ses notes battaient tous les records et elle se voyait médecin ou infirmière plus tard de quoi ravir le coeur de nos deux parents. Mon père tentait toujours de me raisonner sous le ton de la plaisanterie. J'ai toujours adoré mon père. Il avait cette façon bien à lui de me ramener à la réalité et d'essayer d'apaiser les tensions entre ma mère et moi.
Arrivée au collège, j'ai continué de jouer les rebelles, je ne voulais pas être celle que ma mère souhaitait. Je continuais d'aller à l'école de danse pour m'entraîner car même si le rêve de ma mère pour moi était comme le mien, je ne me l'avouerais jamais à voix haute. J'étais le genre de fille, invitée aux soirées par des garçons, j'ai perdu ma virginité à 14 ans lors d'une soirée un peu trop alcoolisée. Deux verres de trop et j'avais terminé dans le même lit que Xavier.. Je regrettais qu'à moitié car c'était le plus beau garçon de toute l'Espagne. Bon, allé, n'exagérons rien non plus.. Au moins de tout le collège, je n'étais donc pas peu fière. ma confidente n'était autre que ma professeur de danse, Miss Alvarez. Elle était pour moi une deuxième mère, son attitude bienveillante était bien mieux que celle accusatrice de ma maman mais comme on dit on ne choisit pas sa famille. Elle savait qu'à mon âge boire, fumer coucher avec des garçons n'étaient pas bien mais que ça forgeait mon caractère et cela me donnait plus d'expérience mais que je devais prendre garde à ne pas prendre trop de risques c'est pourquoi je continuais de m'amuser avec Xavier à sortir avec lui, coucher avec lui mais je prenais des risques que j'évaluais toujours avant. Je n'étais pas le style de personne à foncer dans le tas sans en évaluer les conséquences. Ma soeur ne me parlait plus depuis plusieurs mois déjà me disant qu'elle avait honte de ce que j'étais devenue, même si cela m'affectait énormément je continuais d'être celle que je voulais être sans penser aux autres et leur jugement.
Malgré tout, au lycée je me calme car je savais que mon dossier allait compter pour mon inscription à l'opéra de Paris. C'était mon rêve. Je devais donc me tenir à carreau pendant trois ans. A l'école, une vraie élève modèle, j'avais de très bonnes notes. Je continuais cependant de sortir avec des garçons, de voir de nouveaux horizons mais peu importe, à 18 ans, je décroche une place à l'opéra de Paris. Bien que nous soyons en désaccord avec ma mère, lorsque je lui ai annoncé la super bonne nouvelle, elle s'est mise à pleurer en me prenant dans les bras pour me dire combien elle était fière de moi. C'était sans doute le plus beau moment de ma vie car ma maman malgré toutes les vacheries qu'elle avait pu me sortir dans la vie, le fait qu'elle soit fière de moi effaçait toutes les rancoeurs du passé. Je partais donc le coeur léger à Paris bien qu'un pincement au coeur de quitter mes parents, lola et Miss Alvarez. Paris est une ville fantastique, le français est une langue si romantique. J'ai mis quelques mois à le parler. J'ai vécu une aventure hors du commun, j'ai parcouru tous les recoins de cette ville lumière. Ma plus belle expérience fut de rencontrer Christian, un français natif de Paris qui était étudiant dans le journalisme. Il m'invitait toujours aux soirées qu'il devait couvrir médiatiquement parlant. Il avait cette passion dans ses paroles lorsqu'il me parlait. Un homme remplit de folie et de passion comme lui aurait été l'homme parfait, j'aurais pu me marier avec ce français. J'ai pu écumer les bars, visiter chaque monument et même faire de nouvelles expériences qui m'étaient alors jamais venues dans les mains en Espagne. Les français avaient bon coeur et aimaient faire la fête. Malgré tout, je savais que Paris ne serait qu'une étape dans ma vie, c'est la raison pour laquelle j'avais toujours refusé de me poser avec Christian, je ne voulais pas souffrir et surtout le faire souffrir, c'était un homme bien, un homme comme on en rencontre pas souvent, il méritait une petite française bien rangée. Moi, j'avais la bougeotte et je gardais à l'esprit que ma vie ce n'était pas Paris, ce n'était qu'une étape à franchir. Le ballet c'était ma vie, Paris, Londres, NEw York, Sidney? Je m'en fichais, du moment que je décrochais un poste dans une compagnie pour partir quelque part. A paris, nous étions plusieurs à venir des quatre coins de l'Europe, à Carthagène j'étais de loin la meilleure de la ville, les prix en attestaient, cependant ici à Paris, la concurrence était rude, je ne m'étais pas fait d'amies à l'opéra, mes seuls amis étaient ceux du réseau de christian. Des personnes charmantes que j'aurais toujours dans mon coeur d'ailleurs. C'est sans doute grâce à Christian que j'ai pu boucler mes fins de mois car lorsque ma mère venue me rendre visite à Paris, remarqua mon quotidien.. Pas très en adéquation avec mon mode de vie parisien, décida en accorda avec mon paternel qu'il était grand temps de me couper les vivres pour me faire réagir.
Christian eut vent de mon problème financier et me décrocha un rôle de mannequin dans une agence, cet homme avait le bras long et ce fut un jeu d'enfant que d'entrer dans cette agence et de décrocher plusieurs contrats qui me permirent de rester à Paris et surtout de rester indépendante financièrement. Désormais, je n'avais plus aucun compte à rendre à mes parents, j'étais seule, livrée à moi même.
A mes 20 ans; je décroche ENFIN un rôle de danseuse dans une troupe. Une nouvelle aventure commence. Je dois dire au revoir à mes amis et Christian, et je m'envole pour l'Europe pour une tournée. La tournée se prolonge plusieurs mois dans les capitales d'Europe, non seulement je rencontre des gens fantastiques qui deviennent un peu ma deuxième famille mais en plus je visite chaque ville d'Europe. C'était un rêve éveillé et j'aimais ce que je faisais. Chaque soir, après les représentations, on faisait la fête pour fêter notre belle réussite de la soirée. A 22 ans, un soir d'automne, nous étions allés dans ce bar de Budapest très réputé et j'ai rencontré Vlad, un homme de 25 ans charmant qui était là avec des copains. Le lendemain nous avions une deuxième représentation de prévu et c'est sans doute pour ça qu'après deux ou trois baisers échangés et plusieurs verres dans le nez il m'invita chez lui. Ravie de découvrir la moto, je monte à l'arrière de sa bécane, prête à découvrir cette sensation que la moto peut procurer. Quelle fut pas mon erreur quand dans un tournant, mon dos percuta le bitume. Je fus traînée sur plusieurs mètres. C'est en ouvrant les yeux et voyant Vlad inanimé que je compris vite que nous avions eu un accident, la douleur était beaucoup trop forte pour que je ne m'évanouisse pas quelques secondes après le drame. Je me réveille à l'hôpital après une opération. Après avoir été rapatriée en Espagne pour mes soins de suite et de réadaptation, c'est Miss Alvarez qui rompt le silence de tous les médecins et qui m'annonce que ma carrière de danseuse de ballet est malheureusement terminée. Des longs mois de réeducation, je ne lâchais rien, pour moi les paroles qu'elle avait prononcées ne voulaient rien dire, j'allais remarcher, j'allais pouvoir danser à nouveau, c'était de simples foutaises. Les médecins furent ravis des progrès que je faisais chaque jour. Mon caractère me permettait de ne rien lâcher et de redevenir la Leah que tout le monde connaissait. Même Lola pleurait à mon chevet malgré mon agacement visible...
Le poste de professeur assistant à l'opéra que l'on m'offrit ne me convenait absolument pas, je suis bien mieux en Espagne auprès des miens. Il est hors de question que je vois des jeunes ballerines voler mon rêve. Je m'enfonçais chaque jour que Dieu faisait. Je n'avais goût à rien et je ne voulais rien faire. Même ma mère n'osait plus me secouer pour que je me reprenne en mains, elle avait peur du pire vu mon état psychologique. Je décide alors de faire mon sac... De prendre tout le fric que j'ai pour faire le tour du monde. Majeur ma mère n'avait absolument rien le droit de dire. A mon retour, je décide que ma vie ne doit pas terminer ainsi lors de mon voyage, des gens me conseillent de faire de l'art dramatique de tenter de prendre des cours de chant, l'art est mon domaine il est évident que la danse n'est pas la seule discipline que je sache faire. L'amérique du Nord m'ouvre les bras, plus particulièrement les états-unis où je décroche un petit rôle dans un téléfilm de Noël, ce n'est sans doute qu'un début et je ne perds rien de cette nouvelle vie qui s'offre à moi. S'il y a bien une qualité que l'on ne peut pas m'enlever c'est mon ambition, lorsque je veux quelque chose, je l'obtiens quoi qu'il m'en coûte. Devenir actrice était un gros projet, irréalisable d'après ma mère mais je suis quand même partie poursuivre mon deuxième rêve. Loin d'Espagne ma mère ne pouvait rien me dire, et rien me reprocher.
Alejandro est à Boston et m'a proposé d'être sa colocataire, c'est avec joie que j'ai accepté sa proposition. Nous deux ça ne date pas d'aujourd'hui, nous avons toujours été lié de près comme de loin dès notre plus jeune âge. Il est parti à Barcelone, moi à Paris et dans toute l'Europe puis il est parti à Boston. Nos chemins devaient être liés. Vivre à Boston est trop cool, j'adore ça ! Je peux continuer de vivre comme je l'entends, sortir avec des mecs, fumer, boire, comme bon me semble, sans avoir ma mère sur le dos.. Être sa colocataire ce n'est vraiment pas de tout repos, nous nous entendons bien mais des clashs ont toujours lieu, après tout il fallait s'y attendre, il y a toujours eu cette tension qui nous habitait, nous avons décidé de nous laisser tenter par cette tentation et nous avons décidé de devenir "friend with benefits" mais ce n'est pas sans mal que j'ai essayé de renier les sentiments naissants à son égard. Pas froid aux yeux, je me suis dit que c'était peut être réciproque nous deux? Qu'on pouvait peut être devenir un vrai couple? Finalement je me suis ravisée et je suis partie en tournée en Europe, le temps pour moi de retrouver ma mère, Lola, mes amis et mon très cher père malade désormais.. Je suis revenue hier à Boston et je n'ai pas informé Alejandro de mon retour. Je vais de nouveau pouvoir lui pourrir la vie comme autrefois et bousculer à nouveau son train train quotidien quel pied ! Pendant ma tournée, j'ai essayé d'oublier ces fichus sentiments en tombant dans les bras de plusieurs mecs, ça m'a plutôt bien réussi d'ailleurs puis comme on dit, loin des yeux loin du coeur non?