it's ok to feel lonely sometimes (marla)

Marla était têtue, très têtue. Elle était bien loin de la petite fille toute timide qu'il avait connu et c'est normal. Plus confiante, plus indépendante certes mais pour Samuel, elle restait toujours sa petite soeur soit une petite chose précieuse et fragile. Ça n'a rien de méchant, demandez à n'importe quel mec et il vous dira la même chose. Peu importe qu'il ait quinze, vingt ou trente ans, le sentiment de devoir protéger et veiller sur ses proches - la dunster ici, en l’occurrence - sera toujours présent. Et encore plus têtu que Marla, il y a Samuel. Samuel qui est d'ailleurs insatisfait de la réponse qu'elle lui a donné lorsqu'il lui a, entre autre, proposé son aide. Si elle ne savait pas quoi lui dire par message, peut-être que ce serait différent en face à face. Ou peut-être pas. Mais peu importe, il ne lui demandait pas d'être son psy, juste qu'elle ne le laisse agir en grand frère. Elle allait mal, Céleste allait mal alors évidemment qu'il s'en mêlait, c'était son rôle. Hors de question de les laisser se débrouiller seules en attendant tranquillement qu'on le tienne au courant des dernières nouveautés. Du coup, monsieur avait décidé de prendre les choses en mains et d'aller lui même rendre visite à Marla, à l'improviste. Elle était présidente de la dunster non ? Donc il y avait quand même de fortes chances qu'elle soit présente. Et si ce n'était pas le cas, pas grave, il pouvait l'attendre toute la journée s'il le faut, ça ne le dérangeait pas. Pénétrant dans la demeure, il demanda au premier étudiant qu'il croisa où se trouvait son amie avant de se diriger jusque sa chambre. Génial, elle était là. Maintenant, il n'avait plus qu'à espérer qu'elle ne soit pas trop occupée et surtout, qu'il ne se soit pas trompé de porte en frappant à celle-ci.

Je ne suis plus que l'ombre de moi-même. Mon humeur est d'une lourdeur que je me sens écrasée par mon propre poids. Je crois que je suis dans un océan de problèmes - des problèmes qui, pour la plupart, je me suis créée toute seule - et que je me sentais couler petit à petit vers le fond. J'étais paralysée, incapable de remonter à la surface. Je errais sans but dans l'attente que mon supplice s'arrête et plus j'y pensais et plus je me disais que j'étais capable d'y mettre fin de moi-même. Il me manquait le courage, l'audace, mais l'envie était bien là. Alors, peut-être que j'avais extrapolé tout ça, c'était certain même, mais je n'arrivais pas à me sortir de tout ça. Mes pensées étaient si négatives, si obscures que la lumière me semblait être un lointain souvenir. Allongée sur mon lit, les yeux rivés sur le plafond, je restais ainsi dans un silence absolu. Un calme en apparence. Mes livres de cours étaient tous ouverts. Par chance, ma mauvaise humeur n'avait pas eu raison de ma scolarité qui se portait toujours très bien. En fait, je m'étais même renfermée dans mes livres pour ne plus avoir à penser à autre chose. Je tourne les yeux en direction de la porte quand quelqu'un y frappe. Je n'ai pas envie d'ouvrir, mais une petite voix me met debout sur mes deux pieds ; et si c'était Philip ? J'ouvre sans y aller trop rapidement et je ne peux cacher ma déception en voyant le visage de Samuel apparaitre. J'avais oublié qu'il devait venir. On devait se voir. J'avais accepté, mais ça m'avait complètement échappé. « Je suis désolée, je ne me suis pas... » changée. Je portais un survêtement et mes yeux étaient rouges à cause des larmes. Je me décalais pour le laisser entrer et je refermais derrière lui. « J'avais oublié... » que je lui confiais dans un soupir en allant ranger mes bouquins.

Bingo, il avait frappé à la bonne porte. Par contre, peut-être pas au bon moment. À en juger par la tête que Marla faisait, elle avait l'air surprise de le voir ici. Non attendez, pas surprise mais déçue plutôt... ouais voilà, c'est ça, elle avait l'air déçue. Sans doute qu'elle n'avait pas envie de le voir ou qu'elle préférait être seule mais pas grave, Samuel s'en fichait. S'il était justement là, devant la porte de sa chambre, c'est parce qu'il savait qu'il ne pourrait pas la voir d'une autre manière. Donc oui, qu'importe qu'elle soit déçue de le voir, il ne lui en tenait pas rigueur. Elle n'était pas bien pour il ne savait trop quelle raison au final et vu l'état dans lequel Marla se trouvait en lui ouvrant, il y avait beaucoup plus qu'elle n'avait voulu lui en dire. "C'est pas grave, j'avais pas vraiment dit d'heure de toute façon." Puis... ce n'était que lui alors elle pouvait être en pyjama licorne que ça ne le dérangerait pas le moins du monde. Entrant à l'intérieur de sa chambre, il la laissa ranger deux, trois livres avant de reprendre la parole. "Qu'est-ce qui se passe Marla ?" demanda-t-il en la regardant dans les yeux. C'était direct comme question mais c'était plus fort que lui, Sam ne pouvait pas faire comme si de rien était. Ses yeux étaient tout rouge, il fallait être aveugle ou complètement idiot pour ne pas comprendre qu'elle avait pleuré. Puis même, le petit air qu'elle affichait parlait pour elle. "Je sais que t'es pas obligée de tout me dire, peut-être que je peux rien faire pour t'aider mais je peux pas te laisser comme ça non plus. D'autres oui, peut-être, mais Samuel il n'était pas comme ça et ça, la rousse le savait très bien. Alors ce n'était même pas la peine qu'elle ne se fatigue à essayer de lui faire changer d'avis, parce que c'était peine perdue.