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{ i’m the designer of my own catastrophy }
crédit/ tumblr ✰ w/@Mickey Stenton
Je n’ai pas vu le temps filer. Je me suis oublié au labo d’Harvard. J’me suis perdu entre les solutions que j’ai préparées. J’ai analysé les réactions sur certaines cellules. J’ai coincé mon oeil dans le microscope durant des heures et voilà le résultat. La nuit est tombée. Les étudiants ont disparu. J’suis dans un vaisseau fantôme là. C’est angoissant. Dernières notes écrites, je ramasse mes affaires traînant un peu partout. Je nettoie ensuite mon bordel et j’déverrouille mon iPhone harcelé par ma .. mère. Cette idiote a oublié sa veste dans un restaurant de Boston et elle veut que je la récupère dès ce soir. Pourquoi ? Parce que ses papiers d’identité sont dans une des poches ainsi qu’une jolie liasse de liquide. Oui, ma mère ne déclare pas ses revenus de médium, c’est pas mes oignons. Par conséquent, je sors de la faculté, de Cambridge et je me dirige vers Boston sur ma moto défectueuse. Aucun piéton renversé, je parviens à l’adresse que m’a envoyée ma génitrice. Je gare ma pétoire sur le trottoir. J’retire mon casque bousillé et je galère avec l’anti-vol durant quelques minutes. Épuisé, je m’offre une cigarette pour me détendre. Je la grille lentement, très lentement jusqu’à atteindre le filtre. Je jette ensuite le mégot dans une poubelle et j’entre dans l’établissement plutôt chaleureux. J’fais trop tâche avec mon sac à dos et mon ordinateur qui en déborde là. Damn, les odeurs. Ça me donne faim. J'ai l'eau à la bouche et l'estomac qui hurle. Je m’avance alors dans la salle et je percute une petite blonde de plein fouet. Outch. Violent le choc. « Hey, excuse moi, je t’ai pas vu minimoy » Je pouffe de rire et me concentre sur tes jolis yeux, puis sur ta jolie bouche. Stop, j'arrête de dévaler ton corps. Pas les seins, c'est interdit cette région. « C’est possible de manger quelque chose ici et de bosser en même temps ? J’ai pas réservé par contre.. » Ok, j’ai déjà oublié ma principale mission, retrouver le blouson de ma mom.
(Invité)
Un soir comme un autre. Après avoir bossé tout l'après midi sur un TP qui me permettait de mieux comprendre comment fonctionnait un réseau informatique, j'avais troqué mon ordinateur par mon tablier de serveuse. Après un saut chez ma grand mère, non sans l'embrasser sur le front avant de partir, je me rendais sur les lieux où on m'emploie tous les soirs. C'était un rythme effréné mais je n'avais pas le choix que de m'y faire si je voulais pouvoir subsister à mes besoins ainsi qu'à ma seule parente encore en vie. Et je sais que ça ne sera pas long avant que je ne sois toute seule en ce bas monde - même si Blue reste là, on est pas si proche que ça - j'ai pas tellement envie d'y penser. Elle est tout ce qui me reste, mon monde, ma famille et j'avais besoin d'elle. Alors je la préserve comme je peux, en commençant par travailler après mes cours pour pouvoir faire les courses et lui offrir ce dont elle a besoin. Elle insiste pour que je me ménage, suite à ma greffe mais je peux pas. Une vraie pile électrique. J'avale mes cachets et je me rends sur place. La soirée est comme d'habitude. Intense sans trop l'être. C'est un sentiment d'appartenance qui me foudroyait. Ça faisait trois ans que je bossais dans ce restaurant, dès que j'avais été en âge de pouvoir recevoir un salaire. Ils étaient comme la famille. C'était presque la fin de mon service, j'allais pour donner l'addition à une table, la tête dans les nuages, quand je me faisais percuter de plein fouet par quelqu'un qui était carrément bien trop grand pour moi. « Aïe ! » que je disais instinctivement avant de relever le regard et confirmer mes pensées : beaucoup trop grand. En plus il m'appelait “Minimoy”, preuve qu'il l'avait remarqué lui aussi. « Il reste une table, là-bas. Le code wifi est scotché au mur et je viens vous donner la carte tout de suite » que je disais d'un sourire léger sur les lèvres. Je lui montrais la table en question de mon doigt, ainsi que le code wifi, si jamais il en avait besoin. La suite, ça se passerait après puisque je devais aller poser l'addition un peu plus loin. Après les avoir encaissé, je me rendais auprès du garçon fraichement installé. « Vous avez choisi ? » que je demandais en sortant mon petit calepin de la poche, stylo prêt à écrire. 
