(magique) a reason to start over new and the reason is you.

J'avais passé par toutes sortes de gammes d'émotions depuis ces derniers jours, ces dernières semaines. Le fait que j'étais en train de me battre contre mes démons intérieurs: le sevrage, cette putain d'envie de regoûter à la coke. Mon mec qui, lui aussi, se battait contre ses propres démons. Qui croyait qu'être loin de moi nous permettrait de mieux s'en sortir.. Plus les jours passaient et plus j'avais l'impression d'le perdre, j'me sentais tellement impuissante face à la situation. Même si j'traversais une période difficile, j'avais besoin de lui. Et j'savais que lui aussi avait besoin de moi, sauf qu'à chaque fois que j'tentais une approche il me repoussait. Ptêtre que pour lui, c'tait une façon de me protéger et tenter de garder un bon équilibre dans notre couple. Sauf que plutôt que de me faire sentir bien, j'étais blessée. J'avais l'impression qu'il voulait pas de mon aide, ni de moi, ni de quoi que ce soit qui pouvait venir de moi et.. ça m'blessait. J'étais convaincue que notre couple en valait le coup, malgré les up and down qu'on vivait ces derniers temps. J'aimais Elliot, un peu beaucoup trop même j'crois et j'avais oublié à quel point aimer quelqu'un aussi profondément ça pouvait être douloureux. Et pourtant, j'continuais de m'accrocher à lui. à nous, à notre histoire, notre background. J'lui avais proposé de venir chez moi, parce que j'avais une surprise pour lui. J'avais décidé, sur un coup de tête, de nous préparer une soirée qui nous permettrait de nous retrouver. De faire le vide dans nos têtes, de passer un bon moment. J'avais demandé à Briséis de nous laisser seul pour la soirée, afin d'avoir la maison que pour nous deux. J'avais allumé des bougies dans la salle de bain de sorte à créer une ambiance romantique. Pourtant, d'habitude ces trucs-là c'tait pas mon délire, j'aimais pas. Sauf que.. j'voulais faire les choses biens avec Elliot. J'étais prête à faire tout et n'importe quoi pour lui, chose que j'avais jamais faite par le passé avec mes exs. Elliot il était différent et j'refusais qu'il puisse me glisser entre les doigts, même s'il me repoussait sans cesse, j'revenais et j'revenais tel un aimant. J'étais en train finaliser les derniers petits détails lorsque j'entendais la porte de l'entrée s'ouvrir. J'savais que c'était lui, puisque j'lui avais donné un double des clés de la maison. Je descendais les marches pour venir l'accueillir. « Coucou beau gosse. » Je m'approchais de lui, en passant mes bras autour de son cou pour venir capturer ses lèvres. « T'as pas intérêt à te moquer de ma tenue, j'te préviens. » J'avais un peignoir noir en satin et en dentelle sur le dos, accessoire qu'Alex m'avait prêté pour la soirée.    

Ce soir, on se revoyait. J’avais arrêté de compter les jours où on s’était tenu loin de l’autre. Les jours où je t’avais tenue loin de moi. Parce que la distance, c’est moi qui l’avais instaurée. Je le savais, et je l’assumais. J’étais persuadé que là tout de suite, on était mauvais l’un pour l’autre. Toxiques. De par nos addictions respectives. Notre sevrage en cours. On pouvait vriller à tout moment. Si je te disais que j’avais envie de me piquer, tu me répliquerais que t’as envie de sniffer et on n’arrêterait pas l’autre. On s’arrêterait pas. J’le sais. Alors ça, toi et moi, c’est dangereux. Pourtant... Je viens. J’avais pensé venir après les cours, mais j’ai finalement décidé de faire un effort. Je suis repassé chez moi pour prendre une douche, me changer. C’était risqué. Parce que ces derniers temps, dès que je passe la porte de mon appartement, j’ai plus envie d’en sortir. J’veux y rester cloîtré, oublier qu’à l’extérieur, y’a tout un monde qui existe. J’ai juste enfilé un jean noir, une chemise blanche, des bottines d’hiver et une veste en cuir fourrée à l’intérieur. Et devant chez toi, j’insère la clé dans la porte. C’est ce que tu m’as dit de faire, rentrer sans frapper, sinon je l’aurais pas fait. J’ai la boule au ventre en vrai. J’sais pas pourquoi. Mais j’me sens bizarre. Stressé. Anxieux. Je referme la porte derrière moi et je te vois quelques secondes après descendre les escaliers dans un petit peignoir plutôt sexy. Tu me salues d’un petit surnom mignon et viens directement m’embrasser. Et là... c’est comme si tout s’évaporait. Pouf, comme par magie. Y’a tout qui disparaît autour de moi, même cette boule au ventre que j’me traine depuis le réveil n’est plus là. Je te rends ton baiser, glissant mes deux mains dans le creux de ton dos pour te serrer contre moi. J’sais pas, c’est comme si le manque de toi revenait, comme ça, d’un coup, me frappant en plein cœur. Oui, tu m’as foutrement manqué. « J’me moque jamais moi... » que je souffle encore contre tes lèvres, avant de finalement me reculer un peu pour pouvoir mieux t’admirer.