Anger is always bad advice (Daisy)

Impossible de ne pas se ruer chez sa meilleure amie tant la rage bouillonnait furieusement chez Oléa. Son coach venait de l'abandonner telle une vieille merde, avec une explication tellement fumeuse que cela n'en n'était que plus énervant encore. Chose rare, la jolie princesse avait même pris de quoi boire afin de se consoler, n'ayant pas l'intention de jouer de raison ce soir, espérant de tout son petit cœur que Daisy serait disponible. Plus elle approchait de son habitation, plus le doute s'insufflait en elle : sûrement la brunette aurait-elle mieux fait d'appeler... pourtant, une fois son chauffeur congédié, à la porte de sa brune préférée, impossible de revenir en arrière. Elle s'occupa plutôt de frapper, incapable de dominer les émotions contradictoires qui l'habitaient, face au regard inquiet de son toutou, qui l'accompagnait évidemment. Chérie je ne te dérange pas ? fit-elle en soupirant une fois la porte ouverte. J'ai préféré venir te voir avec une bonne bouteille plutôt que d'opter pour sauter du haut d'un pont grimaça-t-elle en ricanant, secouant la tête de droite à gauche, dans une merde noire.

Oléa savait qu'en sonnant chez Daisy elle trouverait une oreille attentive. Ce n'était pourtant pas vraiment son genre de s'apitoyer ou de se plaindre mais là, juste pendant quelques minutes, la jolie française avait besoin de vider son sac. D'être écoutée, pour reprendre force et courage, comme après chaque importante difficulté. La brunette la guida dans son salon, s'inquiétant aussitôt de ce qui se passait, mais la jeune princesse esquissa un sourire rassurant : il n'y avait pas mort d'homme, après tout. Je t'avais dit vouloir tenter les prochains jeux olympiques handisport en course ? Et bien mon coach me lâche ! Soit disant que mes entraînements sont trop épuisants, que j'en demande bien trop... mais si je veux avoir une chance, n'est-ce pas ainsi qu'il faut procéder ? Et dire que je lui faisais confiance... je ne pensais pas manquer de jugement à ce point... soupira-t-elle avant de serrer la main de Daisy et de sourire de plus belle. Je ne vais pas me plaindre, tu me connais ! On va boire un verre, et tu me raconteras comment cela se passe avec ton beau colocataire ?

Oléa n'était pas vraiment stressée par cet abandon de coach mais davantage par le fait d'en retrouver un de toute urgence. En vérité, les coaches pour malvoyants capables d'endurer l'entraînement d'une future championne olympique ne couraient pas les rues, hélas. Je suis en pleine recherche, mais je ne sais pas si tu connais le principe de guide handisport, mais il doit courir avec moi tout du long, durant les entraînements et les championnats... en fait, nous sommes reliés par une cordelette au niveau du poignet, ce qui nous oblige à rester au contact, et à garder le même rythme, toujours. Comme pour toute discipline handisport, il s'agit de mon matériel non pas obligatoire mais nécessaire, en quelque sorte. Mais au delà de cette simple corde, cela représente ce lien indéfectible qui nous lient, mon coach et moi... voilà trouver quelqu'un est donc particulièrement trapu, mais je ne perds pas espoir ! s'exclama-t-elle, esquissant un large sourire en sentant la caresse du pouce de Daisy contre sa main. On peut rester ici tranquillement, il y aura moins de monde ! Tu souhaites boire quoi de beau, ma jolie ? Et toi que se passe-t-il en ce moment dans ta vie ?

Le sourire d'Oléa se mit à grandir face aux propos de Daisy, qui la reboostèrent aussitôt : si la championne n'était pas sûre en arrivant de parvenir à trouver un coach... elle l'était désormais. Ou, à tout le moins, de ne jamais baisser les bras. Ah, que ferais-je sans toi ma Daisy quand j'ai besoin d'un coup de boost ! s'exclama-t-elle en embrassant sa joue, on ne peut plus reconnaissante. Boire cette bouteille en sa compagnie serait une formidable façon de lui prouver sa reconnaissance, aussi, la jeune princesse ne manqua pas de l'ouvrir en entendant la jolie brune récupérer deux verres, son sourire s'agrandissant alors que le sujet du fameux colocataire se plaçait sur le tapis. C'est exactement de lui que j'aimerais parler ! A moins que tu n'aies quelqu'un d'autre en vue, auquel cas il faut que je me mette à la page d'urgence... en échange, j'ai un potin croustillant à échanger fit-elle valoir dans un rire, après avoir copieusement servi deux verres.