Help me, hug me and maybe more | Moses

Je suis littéralement en train de déprimer quand tu m'envoies un sms. Voir ton prénom s'afficher sur mon téléphone, je dois quand même avouer que ça me fait du bien. Ça me ferait presque sourire. Et sourire j'en ai besoin. Dernièrement c'est pas la joie. J'ai l'impression que mon ambition professionnelle me gâche la vie, j'ai l'impression de m'éloigner d'Elijah, de perdre Phoebe, j'ai des sentiments pour une fille qui préfère tout sauf être avec moi. Je suis perturbée parce que j'ai cru pendant les 23 premières années de ma vie que j'aimais les garçons et uniquement les garçons et cette situation remet absolument tout en question. J'suis perdue, limite en pleure tellement je comprends pas ce qui m'arrive. Et toi, toi tu me laisses pas le choix, tu viens me chercher comme tu l'a toujours fait. T'as toujours été là aussi longtemps que je m'en souvienne. T'as toujours été mon pilier, l'autre homme de ma vie après Eli. J'ai toujours craqué pour toi aussi, mais ça, jamais je te le dirais. Parce que je suis sûre que c'est pas réciproque et moi, je veux pas casser tout ce qu'on a depuis si longtemps. Tu me dis que t'es en bas, alors je descends avec un sac de voyage. J'ai pris mes vêtements pour demain, ma trousses de toilette. Mes petites affaires quoi. Alors je monte dans ta voiture et je retiens mes larmes. « Merci d'être venu me chercher.  » J'arrive pas à te regarder parce que je suis bouleversée. J'ai besoin de toi, plus qu'a n'importe quel moment.

Tu ne sais pas comment réagir face à ces quelques sms échangés avec Abi. Elle semblait très triste, perdue et désorientée, plus que d’habitude. Tu ne t’es pas posé de question, tu as enfilé un jogging, un pull et t’a sauté dans ta bagnole pour aller la chercher. Tu t’en fiche bien de passer une nuit blanche avec elle si ça peut apaiser ses souffrances un peu et qu’elle fasse le vide dans son esprit. Ce n’est pas chose aisée pour une jeune femme de vingt-trois ans d’être toujours vierge et de se sentir indésirable. Pourtant, tu l’aimes énormément cette fille, tu façon que tu ne devrais pas, mais c’est le genre de chose que tu ne peux pas contrôler. Tu la connais depuis toujours et il serait malvenu de lui exposer tes sentiments ou autre chose la concernant au vu du contexte. Après, tu as toujours gardé ce secret pour toi, ce n’est pas aujourd’hui que ça va changer. Tu attends devant sa résidence et arbore un petit sourire en coin lorsqu’elle prend place dans l’habitacle. ‘’ C’est normal t’inquiète, tu aurais fait la même chose pour moi. ‘’ Tu le sais puisque ça a toujours été comme ça entre vous. Très proches, confidents, limite transparents. ‘’ Vient là ! ‘’ Dis-tu tout en te penchant dans sa direction pour attraper son épaule que tu tires légèrement contre le toi le temps d’une étreinte maladroite. Comment faire autrement dans une bagnole après? ‘’ Tu veux prendre un café avant de rentrer ? Quelque chose te ferait plaisir jolie demoiselle ? ‘’ Tu lui caresse la joue de ton pouce avant d’embrayer en première vitesse et de quitter cet endroit direction ton appartement.

Une fois dans ta voiture, je me sens en terrain neutre, serein et safe. Je sais que je crains rien avec toi. Je sais que tu peux être le meilleur sur cette terre, comme t'es la meilleure chose qui me soit arrivée. Avec toi je sais que je ne serais pas jugé, que je serais comprise et surtout que je peux tout te dire. Alors quand j'entre dans ta voiture, je me sens déjà presque mieux. Presque, parce que toute cette histoire me colle encore à la peau. « Bien sur que j'aurais fait pareil.  » Tout est si facile entre nous. C'est facile parce que je suis assez forte pour réprimer ce que je ressens ou encore pour refouler. Comme je refoule mon attirance depuis qu'on se connait, autant dire des années. Tu savais que j'étais sortie avec mon dernier petit ami uniquement parce que c'était un moyen que tu ne te rendes pas compte que tu me plaisais ? Bien sur que je l'ai aimé ce garçon, autant que j'ai pleuré sa mort et qu'il me hante encore. Mais j'me suis intéressée à lui uniquement parce que toi, je pouvais pas. T'es plus vieux, t'es beau, tu peux tout avoir. Pourquoi tu voudrais une fille comme moi ? Je secoue la tête et chasse tout ça je mes pensées quand tu essaies maladroitement de me prendre dans tes bras. J'esquisse un sourire qui se fane aussitôt que tu me lâches et de remet derrière ton volant. Ta caresse contre ma joue elle me fait fermer les yeux pour profiter d'un peu de douceur. Je veux rien, je voulais juste être avec toi et c'est chose faite. « Honnêtement ? Non. Je veux qu'on rentre chez toi, qu'on se cale dans le lit, sous la couette avec un film de noël. On peut faire ça ? » C'est ridicule hein ? Enfantin même. Et pourtant c'est juste ce dont j'ai envie. De la simplicité, de la tendresse et des chants de noël.