TAEHYUN PARK ► lee jong-suk

daegu. y a les premiers rayons de soleil qui filtre et un premier né qui voit le jour dans la même foulée. park taehyun. garçon tranquille et vie paisible dans un milieu modeste que ses parents lui offre. une mère qui reste à la maison à s’occuper de son petit garçon et un père dans le milieu de la finance qui enchaîne les voyages à l’autre bout du monde se montrant peu présent. mais c’est surtout un amour pur et sincère qui règne entre les membres de cette famille et un déchirement à chaque départ. alors tae, il a trois ans quand ses parents évoquent la possibilité de déménager. londres semble être une bonne idée. à mi-chemin entre tous les déplacements du père. des cartons qui se remplissent, des rires qui clôture ce penthouse tout en sobriété et un départ vers une nouvelle vie. il est trop jeune taehyun pour avoir réellement des souvenirs de cette partie-là de son histoire mais c’est ce que sa mère lui raconte à chaque fois. et il le voit dans ses yeux brillants à quel point elle était heureuse là-bas. à quel point ça lui manque parfois. ils emménagent dans une petite maison aux abords de la capitale anglaise et déjà, ce père repart les laissant à deux pour s’habituer à cette nouvelle vie. et les choses se dégradent avec le temps. tae, pourtant, il est heureux. son père est là, tout le temps. il ne part plus et profite de chaque instant en famille. les pancakes le dimanche matin et le restaurant coréen tous les vendredi soirs. il se dit que peut-être il ne sera plus obligé de partir. et pourtant, son départ laissera un froid glacial et un vide immense. une tumeur fulgurante qui a éteint un grand homme en l’espace de quelques semaines. il est parti avec les anges, qu’elle lui répète cette femme si fragile qui semble avoir perdu un bout de son âme. mais tae, il aime pas les anges. ils lui ont volés sa famille. et du haut de ses six ans, il se met en tête de la protéger envers et contre tout. d’être l’homme de la maison et de la faire rire chaque jour. parce que son rire restera à jamais la plus belle mélodie au monde.

taehyun, il grandit. et il a neuf ans quand la maison d’à côté elle voit une petite fille débarquer et lui, il est dans le jardin à observer. misha visiblement. c’est pas beau comme prénom et il fronce les sourcils en voyant ce truc orange qui gambade joyeusement. sauf que le petit truc, il vient un peu trop souvent sur ses plates bandes. les parents travaillent et maman park semble être son ange gardien. elle chiale tout le temps, l’emmerde royalement et lui pique ses céréales préférées. mais probablement qu’il finit par s’y attacher à cette boule d’énergie qui se déploie autour de lui. puis parfois, c’est lui qui va là-bas, vérifie qu’elle a bien fait ses devoirs, qu’elle a rangé ses affaires et qu’elle prends bien sa douche alors finalement, elle devient un peu « la » personne qu’il se doit de protéger. regarder qu’elle fasse attention avant de traverser la route, traîner un peu trop souvent du côté de son école primaire pour être certain qu’elle ne soit le souffre douleur de personne. sûrement qu’il fait trop souvent ça tae. s’occuper es gens. croire qu’il pourra éternellement protéger le monde entier de tout. mais tae, il a maintenant quinze ans. un adolescent comme les autres qui regardent les filles en biais et qui finit par trouver misha embarrassante. toujours dans ses pieds la gamine, ça en devient frustrant. elle le colle, lui saute dessus à chaque fois qu’elle le voit. « t’es la personne la plus exaspérante qui soit » qu’il lui dit un jour, levant les yeux au ciel. mais en même temps, il ne peut s’empêcher de veiller sur elle. comme si elle faisait parti de sa famille. comme s’il devait constamment s’assurer que tout aille bien de son côté. puis elle grandit aussi et probablement qu’elle devient moins collante avec le temps. ils se croisent, plaisantent, parlent de tout et surtout de rien. se rapprochent toujours plus et possèdent une complicité que beaucoup envie. c’est ta meuf tae ? il grimace secouant la tête. « elle a treize ans débile. » et lui, tout juste diplômé, s’apprêtait à prendre le chemin de l’université. harvard qu’il a choisit. parce que son père avait toujours dit qu’il ferait des grandes choses et que c’était pour lui un moyen de le rendre fier.

les états-unis, c’est encore un autre mode de vie mais taehyun, il a cette capacité d’adaptation hors pair. et c’est là-bas qu’il découvre la vraie liberté. les filles, les soirées puis les études aussi. il se plonge dedans avec intensité. il veut être premier, tout le temps. dans ses résultats, dans chaque action. et il excelle tae. il a les félicitation à chaque fois et une mère on ne peut plus fière de lui. puis il rentre aussi souvent qu’il peut parce qu’il a promis. il a promis d’être là, de ne jamais la laisser tomber. et l’été de ses vingt et un an, il vient passer un mois d’été dans ce quartier qui l’a vu grandir. il revoit sa mère, des vieux potes et surtout misha. misha elle a grandit. un peu trop d’ailleurs. il se pourrait même qu’elle soit jolie mais la pensée s’évapore aussi vite que ce qu’elle est arrivée. misha elle a seize ans et sûrement que son principal sujet de conversation est la couleur de ses ongles, rien d’intéressant. pourtant, il traîne pas mal avec elle cet été-là. se balader sur oxford street et servir de porteur de sac. acheter des friandises à tout va et se goinfrer de glace à chaque fois. sauf que chaque chose à une fin et qu’il ne reste plus qu’une soirée avant le départ du coréen pour une nouvelle année à l’université. viens on sort l’bridé, on fête ça il soupire avant de sourire. « seulement si tu arrêtes de piailler la rousse. » mais misha veut alors misha a. ils sortent dans un bar branché de londres, écoutent de la musique à s’en faire péter les tympans et misha enchaîne les verres d’alcool sous son air réprobateur. « on rentre maintenant » et il la tire dehors malgré ses protestations. il a bu aussi mais reste encore maître de ses actes contrairement à elle qui titube à chaque pas. elle est trop jeune pour ça. pour ce genre d’excès. et quand elle manque de se renverser une nouvelle fois, il finit par la soulever du sol la portant jusqu’à chez elle sous ses gloussements. c’est au niveau du perron qu’il la pose à terre et elle se raccroche à lui presque immédiatement. il s’agace un peu mais capture ses clés pour ouvrir la porte et se décide à la conduire jusqu’à sa chambre où elle s’écroule sur le lit toujours aussi hilare. « tu ne devrais pas boire si tu sais pas te comporter correctement » misha proteste. cherche à rentrer dans un débat et la conversation s’enchaîne. y a des piques qui fusent, de l’agacement dans les deux parties mais tae, il sait que y a quelque chose qui cloche dans tout ça. tu me trouves bizarre tae ? qu’elle demande presque penaude alors qu’il secoue la tête en guise de négation. « les gens bizarre sont ceux qui disent que toi tu l’es » il fait toujours ça, la rassurer. mais c’est les lèvres de la rousse qui s’écrasent sur les siennes la seconde d’après. et s’il reste interdit dans un premier temps, l’échange s’accentue de son côté à lui. y a plus aucun son que leurs souffles qui s’entremêlent, leurs mains qui se touchent et se découvrent petit à petit. il finit au dessus d’elle, à la découvrir de la façon la plus intime qui soit et pas une seule fois l’un ou l’autre ne repart en arrière. des vêtements qui volent sur le sol, une communion entre les deux et une douceur enivrante.

quand il ouvre les yeux, les images s’emboîtent soudainement dans sa tête. et il la regarde, paisiblement endormi à côté de lui et complètement nue. non, non. ça n’aurait pas dû se produire, ça n’aurait pas du arriver. elle est trop jeune. elle a seize ans. il passe ses mains sur son visage et glisse sur le sol récupérant ses vêtements. faut qu’il se tire de toute façon, il a son avion. et il disparaît tout en silence de cette maison, retournant chez lui totalement retourné. il récupère ses affaires, serre sa mère dans ses bras et s’envole vers l’aéroport, incapable de vider son esprit. en plus d’avoir été totalement inconscient, il venait de voler la première fois de misha. il lui avait volé son innocence comme on enfile un verre. d’un coup, rapidement, sans se poser de question. et sûrement qu’elle le détestera pour ça. sûrement qu’elle l’aura en horreur par la suite. alors il met les distances qui s’imposent. répond rarement à ses messages, tourne autour du pot, si bien que la conversation n’est jamais abordée. c’est mieux comme ça. puis c’est facile quand on se retrouve aussi loin de l’autre comme ça. sauf que misha, elle débarque à harvard. trois ans plus tard mais elle débarque. et malgré les années, le malaise il est resté intact. taehyun, il continu de veiller sur elle, se préoccupe de tout ce qu’elle peut faire mais reste en retrait. sûrement qu’ils ne sont plus amis de toute façon. et puis peut être aussi que c’est mieux de faire semblant. il bloque tout à son sujet mais elle reste dans un coin de son esprit. il avait raison sur un point, elle est exaspérante. parce qu’elle arrive toujours autant à le retourner. malgré les années. même s’il y a prescription. « tu fais chier misha » qu’il souffle en laissant tomber son sac dans son appartement américain. ouais, t’es une vraie plaie quand tu t’y mets.