Tyson E. Whitaker ► Ryan Cooper

Novembre deux mille dix-huit, tu t'apprêtais à rentrer à Boston, après plusieurs mois en Australie. Reprendre l'année en cours, tant qu'il n'était pas trop tard. Cette année tu avais renoncé aux vacances pour dorer ton curriculum vitae. Tu n'as que vingt-quatre, et pour toi toute opportunité est bonne à prendre. Tu as donc été consultant junior durant tous ces mois pour une entreprise à Melbourne, et tu avais adoré l'Australie. Les blondes australiennes, tu avais adoré ça, hein ! Tu n'es pas vile séducteur pour rien, toi. Quoiqu'il en soit, loin de toi l'idée de penser que tu trouverais une squatteuse chez toi.  Novembre deux mille quinze, Philadelphie, chez ton père. Tu squattes souvent chez lui, c'était le moins qu'on puisse dire. Dès que tu le pouvais à vrai dire. Tu adorais t'y retrouver même en son absence. Tu t'entendais très bien avec son épouse, ta belle-mère, et tu avais une demi-sœur : Ellie. En ce mois de novembre, tu t'étais déplacé pour son anniversaire : ses dix-huit ans. Tu lui avais offert un sacré voyage aux abords des îles du sud de ce beau continent américain. Cadeau, un peu moins agréable, tu as flirté avec sa meilleure amie cette nuit-là. Meilleure amie bien trop loyale d'ailleurs, ça n'a été bien loin. Novembre deux mille quinez et quelques années supplémentaires , un peu comme si tu tenais à oublier cette période. tu te faisais larguée par une blonde. c'est vrai que aimait les blondes, toi. enfin, elle, tu l'avais vraiment aimé. tu sais aimé comme dans être amoureux. Quelle idée, puis tomber amoureux d'une princesse, pour qui t'étais-tu pris hun ? Un désastre. Aujourd'hui tu détestais l'une des princesse Windsor. Mais pouvait-on seulement t'en vouloir. Oui, tu avais souffert de votre rupture. Novembre deux mille, émancipation officiellement reconnu par l'état. Tu ne dépendais plus d'une autorité partagée. Déchiré entre ta mère et ton père. Ton père dont tu étais très proche, ta mère qui t'en voulait presque tant elle pensait sans cesse avoir perdu la bataille de sa vie face à ton père. Depuis tes seize ans, tu vis seul, même si ton père finance énormément de choses pour toi depuis toujours. Le chantage affectif de ta mère t'avait été corrosif, et t'avait trop longé rongé. Novembre deux mille neuf cent quatre vingt dix-huit, après plusieurs semaines d'école à la maison chez ton père, tu quittes Philadelphie pour rejoindre ta mère. Tu as cinq ans, et tu débarques avec une liasse de billets d'argent. Une somme conséquente pour un enfant de ton âge, mais dérisoire pour toutes les dépenses de ta mère. Mais son innocence t'avait poussée à espérer la voir ravie, prête à respirer pour au moins quelques temps. Jolie naïveté d'enfant que tu avais là. Oui tu as grandi entre deux mondes. L'un stable et regorgeant de ressources, l'autre instable et précaire. Novembre mille neuf cent quatre vingt dix-septNaissance de ta petite sœur. Vous n'avez pas la même mère, c'est vrai mais vous avez le même père et portez le même nom. Tu l'adores. Elle s'appelle Ellie, et tu ne peux pas lui refuser grand chose. Cette naissance aura rendu ta mère tellement dingue. Grandissant tu avais souvent entendu dans sa bouche une manière très frustrante de désigner ta demi-sœur : la fille de ton père. Et ça quand aucune insulte était faite pour qualifier ton père, bien sûr !Novembre mille neuf cent quatre vingts quatorze tu as peine trois mois, et tes parents se font déjà la guerre depuis plusieurs semaines. d'ailleurs il n'est même pas certain qu'ils formaient encore un vrai couple à ta naissance. après tout leur histoire avait été vouée à l'échec dès le début, et ton père avait cru à un semblant d'espoir avec l'arrivée d'un enfant. mais non, en vain. quand des opportunités se sont offertes à lui sur la côte est, il n'a pas su refusé. son amour cette femme n'était plus, et l'empire qu'il dirigeait l'appelait. pour autant il tenait à sa paternité, et ne t'a jamais délaissé.