Life can be so fucked up, i know ► Khaled

Je n’ai pas vu Khaled depuis une éternité. Je mens, mais tout de même c’est presque pareil. Je n’ai pas pris beaucoup de nouvelles, mais en même temps, je n’ai pas vraiment cherché à lui en donner pour autant. Je sais, j’aurais certainement dû mais avec tout ce qui a bien pu se passer dans ma vie depuis la rentrée, je n’ai pas vraiment cherché à trop me montrer ou bien à lui donner des nouvelles. J’ai aussi préféré le laisser tranquille, il avait retrouvé Silas et je pense qu’ils avaient aussi besoin de se retrouver tous les deux. Manque de chance, leur relation ne s’est pas passée comme il fallait et je le regrette car je sais que Khaled était vraiment très heureux avec lui. Je n’ai pas tout suivi, je n’ai pas pris le temps de tout suivre et je n’ai pas vraiment eu le temps de tout suivre non plus mais son sms de tout à l’heure m’a fait sourire. Il m’a fait plaisir parce que oui, je pense qu’on a vraiment des choses à se dire lui et moi. Je n’ai pas vraiment vu son fils la dernière fois que je suis venue. Je lui ai déposé toutes les courses que j’avais faites pour lui et j’ai prétexté devoir faire quelque chose. Je ne suis qu’une piètre amie, ou je ne sais quoi, je le sais. Quoi dire ? Quoi faire quand on est trop longtemps absente de la vie de quelqu’un ? Khaled est un type que j’ai toujours apprécié, et avec qui je me suis toujours bien entendu quand nous étions au lit tous les deux et depuis son retour, c’est comme si quelque chose s’était brisé entre nous. J’ai toujours respecté ses choix, et il n’y avait jamais rien de sérieux entre nous, j’aimais quand il se lâchait avec moi, j’aimais quand il me désirait et qu’on s’amusait. Mais il n’y avait jamais rien de plus. Pas d’amour, juste un jeu. Je ne suis jamais tombée amoureuse, et c’est très mal parti de toute manière pour moi. Mais, qu’importe, je suis contente de le retrouver pour un café dans quelques heures. Je ne suis pas allée en cours aujourd’hui, je suis rentrée hier de Londres, et le jetlag est vraiment méchant. Un bon café ne me fera pas de mal. Je me prépare, enfile un gros pull et un pantalon slim rouge. Des bottines en daim et je suis prête pour affronter le grand froid. J’arrive la première au starbucks. Je ne vois pas Khaled. Je décide de me commander un venti latté noisette caramel et de m’installer en attendant son arrivée avec son petit bout.

Tu as l’impression d’avoir perdu le contrôle de ta vie. Tu t’es toujours cru au-dessus de tes affaires, le mec fort et fière que rien de peut atteindre, mais à chaque fois tu tombes de haut et la chute est plus violente que la précédente. Cette fois tu as touché le fond avec le départ de Silas et l’arrivé d'Ismaël dans ta vie. Tu essaies de jongler entre tes nouvelles responsabilités, les cours, les stages et ta peine de coeur, sans parler des problèmes des autres qui pèsent sur tes épaules. Tu n’as pas vu Apple depuis un moment déjà, depuis ton retour en ville les choses sont un peu étrange entre vous. Tout vient par vague et disparaît presque aussitôt, c’est à ne rien comprendre. Tu sais qu’elle ne va pas bien, tu as essayé à plusieurs reprises de la comprendre, de faire en sorte qu’elle s’ouvre à toi… sans succès. Un peu plus tôt dans la journée tu lui as envoyé un sms, l’invitant à prendre un café avec toi. Pour toi c’est l’occasion rêvée de reprendre contact avec elle, la dernière chance que tu lui offre de faire partie intégrante de ta vie en partageant ses douleurs les plus vives avec toi. Tu as toujours voulu être là pour elle, comme elle l’a été pour toi, un retour de bon procédé, une relation saine, car les trucs à sens unique ce n’est pas trop ton fort, tu n’aimes pas avoir l’impression de te servir des gens alors qu’au fond, c’est toi qu’on rejette à chaque fois. Après avoir déposé le poupon dans le porte bébé, tu lui met son bonnet avant de le couvrir d’une couverture en plus. Tu ne voudrais pas qu’il prenne froid dehors. Fin prêts, tu envoies le sac à couche sur ton épaule et quitte ton appartement direction le starbucks. Tu fais le trajet à pied comme toujours, tu préfères la marche à toute forme de transport en commun. L’enfant dort à poings fermés, collé contre ton torse et ça te faire sourire chaque fois que tu entends une remarque venant d’une femme conquise par la vision d’un père avec un bébé. Tu entres finalement dans le café, la délicieuse odeur de grain fraîchement moulu te chatouille les narines, un pure délice. Ton regard survole la pièce à la recherche d’un tête familière et tu souris à pleine dents lorsque tu remarques ton amies assise plus loin. Tu commandes ta boisson en même temps de demander qu’on à ce qu’on réchauffe le lait de monsieur El Ghourani junior qui commence à gazouiller de faim, mécontent. Après avoir récupérer ta tasse et le biberons, tu t’approches de la table ou tu prends place, face à la jolie brune qui a fait preuve de patience en t’attendant. ‘’ Salut beauté ! Désolé pour tout ça ! ‘’ Tu parles de toute cette place que tu prends sur la table et le bruit que tu mènes en essayant de te départir du sac à couche, de ton manteau et du petit le tout avant qu’il se mette à hurler à tût tête. Confortablement installé, Ismapouet au creux du bras, bouteille dans la bouche, tu peux te permettre de souffler un peu. ‘’ Alors, comment vas-tu ? ‘’ Demandes-tu simplement avant de prendre une gorgée de café. ‘’ Pas de secret, j’veux la vérité cette fois. ‘’ Dis-tu sur un ton sérieux, ton regard solidement ancré au sien.

J’ai l’impression de ne pas avoir vu Khaled depuis un moment mais avec tout ce qu’il s’est passé dans ma vie puis dans la sienne, je pense qu’il nous fallait un petit temps pour tout remettre dans l’ordre. Je n’ai clairement pas encore remis tout l’ordre que je voulais remettre dans ma vie, mais je suis sur le bon chemin. Du moins, je l’espère en tout cas. Lorsque le jeune homme m’a proposé un petit starbucks, j’ai tout de suite sauté sur l’occasion et je ne suis jamais contre voir le petit bout qu’il traine avec lui maintenant. trainer, n’est peut-être pas le bon mot mais en je suis contente qu’il vienne avec son petit bout. Mais je dois bien admettre que çà me fait aussi plaisir de pouvoir retrouver Khaled car depuis son retour à Boston, les choses ne sont plus… celles qu’elles étaient lorsqu’il est reparti dans son pays. Je me suis un petit peu éloigné, voulant le laisser à ses occupations et voulant à tout prix tenter de me construire quelque chose de solide. Mais, je ne suis décidément pas faite pour l’amour et je m’y fais amplement. Il fait un effort, je le sais car il tente de reprendre contact alors que j’ai tout fais pour l’éloigner de moi. Je n’aurais pas du et je sais que c’est ma dernière chance aujourd’hui, car après cet effort, il n’en fera plus aucun et je pense que notre amitié ne sera plus. Les gens me connaissent, du moins, pensent me connaitre et disent de moi que je suis une jeune femme qui n’a pas de coeur et peut-être que j’ai un peu plus de coeur que je ne pouvais l’imaginer moi même. J’ai été blessé, un peu, je le conçois et je n’ai pas su gérer les choses. C’est bien la première fois que je n’arrive pas à gérer mes émotions mais la fin de l’été ne m’a certainement pas aidé à relever la tête. J’arrive en première et ne m’en offusque pas. Il doit être débordé avec le petit, mais je sais qu’il va gérer. Je le connais. Je fais ma gourmande et commande tout de suite ma boisson même si je dois attendre l’arrivée de mon ami. Je m’installe à un table et attends sagement le jeune homme et son fils. Je fais un large sourire à Khaled que je vois avancer vers la table ou je suis installée. Je me lèves mais ne bouge pas d’un poil. Il a son fils dans les bras et cette vision est vraiment très attendrissante. salut beau gosse je reprends tout de même déjà les bonnes habitudes. Je lui souris et reprends place à côté de lui. ne t’en fais pas, c’est une grande table j’accompagne ma phrase d’un petit clin d’oeil. Amusée de voir le jeune homme prendre son rôle très à coeur, je suis à la fois attendrie par ce que j’ai sous les yeux. Lorsqu’il me demande comment je vais, je sais que je ne peux pas lui mentir d’avantage. Je vais bien… et en même temps mal. Je suis mitigée. Il faut que je lui dise. Ca va… disons que j’aurais préféré réussir à me remettre du décès de ma meilleure amie. Elle s’est fait tuer à la fin de l’été … çà n’a pas arrangé la situation dans laquelle j’étais déjà… parce que je me battais déjà avec mon caractère pour éviter de te crier en pleine face que tu me manquais et que j’avais besoin de ton attention… mais il était avec Silas et ils étaient mignons, et je n’avais pas le droit de lui demander de faire attention à moi, son amie. Il a toujours été attentif avant son départ pour le Liban mais son retour n’a pas été pareil j’avais besoin de toi et j’ai préféré t’éloigner de moi pour que tu puisses faire ta vie… je suis désolée