(callum) swaggy like beyoncé

Une petite soirée avec Callum, car le papy de 27 piges là, il est temps que je le sorte un peu de son ennui total. Je le vois plus trop à la winthrop, en même temps, j'y mets presque plus les pieds. Et merde, je ne le vois plus non plus en soirée. Je sais que si je vais lui demander de bouger, il va avoir la flemme, tout ça, me trouver une excuse à la noix et me laisser en plan. Alors j'ai trouvé mieux, beaucoup mieux. Je vais débarquer chez lui à l'improviste, le kidnapper dans ma voiture et aller passer le reste de l'après-midi et de la soirée dans un bar, ou plusieurs bars, mais le Do ré mi me tente mieux. Pourquoi ? Car c'est l'endroit idéal pour se lâcher et pour chanter. On va faire aller nos vocalises, se péter les cordes vocales et boire des chopes pour soulager tout ça. Ouais, ça c'est une idée de dingue. Bravo Quito. Je me gare donc devant chez lui, il doit être à peu près dix-sept heures, ou un peu plus tôt et je monte jusqu'à la porte de l'endroit où il crèche pour tambouriner dessus. « Calluuuum ! J'sais que t'es là, ça sent la fainéantise même à travers la porte. » je suis chiant parfois comme type, vous trouvez pas ? Je frappe une nouvelle fois sur sa porte en soupirant. « C'est Quito, au cas où... » au cas où ce serait un psychopathe ou j'sais pas quoi. Je veux juste te voir dude, et qu'on s'éclate comme au bon vieux temps.

Tu vas péter un plomb. Entre tes putains de plans pour l’école et Jane qui n’arrête pas de chouiner sans que t’arrives à savoir pourquoi – grand dieu que t’avais tout essayé pour qu’elle arrête – t’allais finir par faire quelque chose de mal. Tu lâches ton crayon à papier et te laisse tomber en arrière sur la chaise, soufflant et passant tes mains sur ton visage qui semblait avoir pris dix ans en quelques mois. Calluuuum ! J'sais que t'es là, ça sent la fainéantise même à travers la porte. Des poings qui tambourinent cette pauvre porte, Jane qui se remet à pleurer. Génial ! Quito, au cas où… De toute façon, au point où t’en étais.. Tu rassembles rapidement les papiers étalés sur la table du salon et files ouvrir la porte au Winthrop. Salut, Quito. Cache ta joie, Callum. Tu te reprends et lui sourit en lui offrant une virile accolade. La fainéantise hein ? C’est un euphémisme, pas vrai ? dis-tu en refermant la porte derrière lui avant d’aller chercher ta fille pour essayer, une nouvelle fois en vain, de la consoler. Regarde qui est là.. c’est tonton Quito, oui ? Tu souffles en berçant Jane tout contre toi. Crois moi, y’a des jours où j’me demande pourquoi j’ai adressé la parole à Roxanne le jour de la rentrée. Arf, lui dit pas ça hein. Elle m’en voudrait à mort.. Tu pouffes de rire puis reposes la petite fille sur le sol qui s’en va en s’essuyant les yeux jusqu’à son tapis de jeux. Qu’est-ce qui t’amène, gros ?

Un détail que j'ai salement zappé, Callum a une gosse. Moi, ça m'est sorti de la tête. En même temps, on se voit beaucoup moins. Je trouve que ça lui donne un coup de vieux, de le voir comme ça avec un bébé dans les bras, genre papa. p a p a. Est-ce qu'un jour j'aurais un gosse ? Surement. J'ai été abandonné à la naissance, je ne compte pas abandonner mes enfants par la suite. Je veux justement, leur donner vie, les éduquer, comme j'ai éduqué ma soeur. Bref, je louche sur ce bébé, car pour le moment ça m'effraie un peu, les bambins tout ça. « heeey c'est fou ce que tu ressembles à ton père, mais en plus belle. » que je dis à la petite avant qu'elle chouine de nouveau et que Callum la repose à terre. Je fais une petite grimace en me rendant compte que mon plan venait de tomber à l'eau. « oh rien... fin... je voulais te kidnapper et t'obliger à faire les tours des bars pour se foutre une énorme mine comme au bon vieux temps. » je souris et je lui donne une claque amicale sur son épaule. « mais j'savais pas que t'avais la petite, j'aurais dû t'appeler... du coup, je vais repartir et à aller boire mon petit verre tout seul. » mine triste, faussement triste. J'a-dore manipuler les gens comme ça, à faire ma petite tête de chien battu pour qu'ils se sentent coupables.

Je suis épuisée. Je rentre et je dors. J'ai fait un saut au supermarché, remplir un peu le frigo. L'addition fait mal : entre le jus d'orange au petit-déjeuner et l'abonnement Netflix, va falloir faire des sacrifices si on veut tenir le mois. Mon sac de cours sur l'épaule, un sac plastique au coude, je fais tant bien que mal tourner la clé dans la serrure. "Bonsoiiiir." Je lance en poussant la porte. "T'es là chéri ?" Je te fais un petit bisou et je file au lit, même s'il est dix-huit heures, je suis claquée. Jane est pour toi. Je débarque dans le salon. Tiens, on a un invité ? Mon plan si parfait semble compromis. Je dépose tout mon bric-à-brac dans un coin, je viens tendre ma main vers le type dans le salon, je sors mon beau sourire. Un ami de Callum sûrement. "Bonsoir. Tu manges à la maison ou ... ?" Ou vous sortez ? Comme les gens de notre âge, paraît que ça se fait encore, que tout le monde vit pas déjà comme un couple de quarantenaires. Puis le brun a son manteau sur lui, je sens qu'il veut pas s'éterniser ici. Je lance un petit regard fatigué à Callum, je vois Jane qui pleurniche sur son tapis de jeux. Je veux pas être la copine chiante, c'est moi qui sera d'astreinte ce soir. Oh merde, adieu ma longue nuit de sommeil.

Il n’avait pas tort, Jane était la plus jolie petite fille du monde. Elle avait tes boucles rousses, tes yeux mais le petit nez de sa mère et ça, ça faisait toute la différence. Papa gaga ? Si peu ! oh rien... fin... je voulais te kidnapper et t'obliger à faire les tours des bars pour se foutre une énorme mine comme au bon vieux temps. Sa main amicale qui claque sur ton épaule d’homme épuisé. Ca faisait bien longtemps que tu t’étais accordé une sortie entre potes, laissant ton couple de côté. Tu passais à côté d’un truc depuis que Roxanne et Jane étaient entrées dans ta vie mais tu voulais tellement rattraper le temps perdu et ne plus louper un seul moment avec ta fille. mais j'savais pas que t'avais la petite, j'aurais dû t'appeler... du coup, je vais repartir et à aller boire mon petit verre tout seul. Ah l’enfoiré, il essaye de t’faire culpabiliser. Tu te passes une main dans les cheveux en secouant la tête. C’est pas que j’veux pas Quit’, mais y’a la p’tite et je sais pas quand Roxanne rentre.. Et comme un coup du sort, tu entends la clé tourner dans la serrure, la porte s’ouvrir et le minois d’une Roxanne épuisée apparaître dans l’entrée. Vous faisiez la paire, tous les deux. Ou… ? T’attrapes Roxanne par la taille et dépose un chaste baiser sur ses lèvres avant de voir un sourire sur celles de Quito. Ton excuse de « Roxanne n’est pas là » tombe à l’eau, t’en a plus pour ne pas sortir et tu serais un horrible pote si tu refusais. J’te présente Quito, un ami de la Winthrop. Quito, Roxanne, ma copine. Les présentations faites, t’attrapes ta veste accrochée sur le porte manteau et ton écharpe que t’enfile autour de ton cou. Quito m’embarque pour aller boire un verre, c’est lui qui rince. Un clin d’œil au Winthrop, il te devait au moins ça pour laisser ta nana dans cet état s’occuper d’une petite Jane inconsolable et bougon à souhait. J’te revaudrais ça, Jane a été infect tout l’aprèm. souffles-tu à la Dunster avant de l’embrasser à nouveau et sortir de l’appart en compagnie d’un Quito tout content. Une fois la porte fermée, tu lâches un soupir libérateur. J’dois être le pire mec de la terre à l’heure actuelle, mais un bon pote. Souviens-t’en Lannister ! Tu ris et vous vous mettez en route pour le bar où vous aviez l’habitude de vous poser avant.

C'est ma faute yep, j'aurais dû le prévenir. Moi j'arrive en mode yolo comme ça. C'est l'habitude, celle d'aller dans la chambre de mes frères et soeurs sans frapper quand nous étions gosses. Je me sens un peu con et j'ai juste envie de faire demi-tour. Surtout quand sa copine arrive, qu'elle l'embrasse, erk, qu'elle l'appelle chéri. Non mais ouais erk, quel coup de vieux je vois là. Maman, papa, le petit, la petite maison, manque plus que le chien. Pardon mais, l'amour, ce genre de truc, et un bébé en plus, ça me rend malade, genre, je deviens tout vert. « bonsoir. » que je dis un peu mal à l'aise en faisant un sourire gêné à la blonde. Callum explique en gros ce pourquoi je suis là et je vois bien dans les yeux de la dunster que ça ne l'enchante guère. Alors j'évite son regard et je regarde la petite, qui pleure. Oh oui, cassons-nous loin d'ici. Loin de cette odeur de caca ambulant et tout le tralala. Ouf, nous voilà hors de son chez-lui. Entre mecs. « mais comment tu fais ? avec ta gonzesse et ta fille ! t'as 27 ans dude, tu loupes ta jeunesse là. pff, heureusement que je suis là. » une tape dans le dos, on va au premier bar, pas trop de monde pour l'instant, et je lui fais signe de venir au comptoir. « c'est quand la dernière fois que tu t'es pris une grosse cuite ?» parce que ce soir mon gars, ça va être ta fête. Tu vas pas l'oublier cette soirée, crois-moi bien.

mais comment tu fais ? avec ta gonzesse et ta fille ! t'as 27 ans dude, tu loupes ta jeunesse là. pff, heureusement que je suis là. Tu mets ta capuche sur ta tête et cache tes mains dans tes poches avant que vous ne sortiez de l’immeuble. 27 ans, c’était l’âge non ? T’avais déjà trois ans quand tes parents avaient ton âge, c’est pas trop tôt. Et puis, t’es comme ça, t’as jamais été le Callum fêtard que les Winthrop auraient aimé que tu sois. J’aurais été chez les Mathers, sinon que tu leurs répétais sans cesses quand ils te charriaient.. T’exagères, c’est pas si mal de se poser. J’imagine que ça ira mieux quand j’aurai fini ma dernière année et que j’aurais un boulot, Rox aussi. Mais il a raison, dans le fond. Tu parles et agis comme un papa de quarante ans, tu loupais des trucs.

Premier bar, vous voilà en parfait piliers de comptoir. c'est quand la dernière fois que tu t'es pris une grosse cuite ? La vraie de vraie ? Non parce que y’a toutes les petites fois où t’avais fini bourré parce que tu tiens l’alcool aussi bien qu’un nouveau né. Trois verres et t’es par terre. C’est bien ce qui te fait peur ce soir, mais tu t’en fiches. Ce soir c’est ta soirée, ce soir t’as vingt ans. Ce soir, t’es Callum l’étudiant et pas Callum, père de famille. L’anniversaire d’une pote, la nuit de la conception de Jane si tu veux tout savoir. dis-tu en hochant la tête en commandant un rhum coca pour toi. Ça remontait vachement si on considérait les deux ans et demi de Jane. Mais assez parlé de moi. Et toi alors au lieu d’te foutre de moi, t’en ai où ?

C'est un nouveau mode de vie quoi, chacun son truc. Je suis fort heureux pour lui si sa vie de père lui convient parfaitement. Peut-être qu'inconsciemment, je l'envie. Je suis entiché d'une princesse flamboyante qui doit épouser un autre homme. Ce qui veut dire que je pourrais pas lui faire d'enfant, je pourrais pas avoir ma petite famille avec elle - même si je suis loin d'y penser maintenant hein, qu'on soit clair - et ça me rend... je sais pas, un peu triste ouais. Mais pas assez pour le montrer. De toute façon, quand on arrive au bar, j'ai déjà retrouvé le sourire. Je commande à boire, je suis tout excité, je fais du tamtam sur le comptoir, tellement pressé de m'enfiler une chope. « whaaaaaaat. ça remonte à si loin ? » mais mon pote, qu'est-ce que tu deviens ? Si je comprends bien, ça va être facile de lui retourner la tête ce soir. Nul, j'avais envie de galérer un peu. Callum préfère arrêter de parler de lui pour plutôt parler de moi. Fuck, je hais qu'on parle de moi. Je lèche la mousse de la bière sur ma lèvre supérieure et j'hausse les épaules. « depuis que nora m'a quitté, je me sens mieux... fin, elle me manque mais pas au point d'être déprimé. » normal qu'elle me manque, avant c'était mon amie, avant elle était tellement plus pour moi, avant qu'on officialise tout pour tout foutre en l'air. C'était du beau tout ça pff.

whaaaaaaat. ça remonte à si loin ? Celle où le lendemain au réveil t’as comme l’impression d’avoir un trou dans la tête, incapable de te souvenir du moindre évènement de la soirée ? Ouais. grimaces-tu en posant les yeux sur ton ami. Non mais attends j’sais à quoi tu penses ! J’ai pas perdu le goût de l’éclate hein. T’étais, certes, pas le plus gros fêtard du campus mais t’étais pas non plus cloitré chez toi tous les soirs. Bon, si un peu depuis quelques semaines.. Mais même ! De toute façon tu supportais super mal l’alcool, trois verres et t’étais déjà pompette. Autant dire que tu préférais tourner au coca comme gars. Au moins on s’bataillais pas pour savoir qui était le Sam pour rentrer de soirée. depuis que nora m'a quitté, je me sens mieux... fin, elle me manque mais pas au point d'être déprimé. Tu hoches la tête, trempant tes lèvres dans ta bière avant d’la reposer sur le comptoir. Peut-être que t’étais pas amoureux finalement ? réponds-tu en haussant les épaules. C’était quoi cette conversation de gonzesses que vous étiez en train d’avoir là ? Et Harvard, les cours ? Tu secoues la tête avant de reprendre. On s’en moque de tout ça, éclatons nous ! dis-tu en cognant ton verre contre le sien avant d’y replonger les lèvres. J’crois que ça m’plait vraiment la boulangerie. T’y crois ça ? J’me suis tapé neuf ans d’études pour réaliser que j’préfères presque rouler des pains au chocolat que dessiner des plans de maisons totalement what the fuck.. En mode remise en question, t’avais placé la barre haute Callum !

Est-ce qu'un jour moi aussi je serais lassé de faire la fête ? De voir mes potes, de bouger ? J'dis pas que Callum l'est, mais c'est l'impression qu'il me donne, vu qu'il ne prend plus la peine de bouger son cul pour nous voir. C'est moi qui suis obligé d'aller le chercher à l'improviste par crainte qu'il me trouve une excuse bidon par message. il a de la chance que je l'aime bien ce con. Puis je sais pas, d'un coup on en vient à parler de Nora, qui remonte à loin quand même, mais hélas, toujours présente dans ma tête et pas que dedans. Je grimace. Ouais, peut-être que je l'aimais pas, j'en sais rien. C'était de la passion ? Même pas. Roh il m'embrouille. « bonne question, je t'avoue que je m'y connais rien là-dedans. » alors que toi, dude, t'as une meuf, un enfant, tu dois surement savoir ce que c'est l'amour. Bref, c'est bizarre de parler de ça entre mecs même si au fond, ça me dérange pas plus que ça, c'est libérateur. Callum me questionne sur les études puis enchaîne en disant qu'on s'en foutait et là il me parle de boulangerie. Je peux le comprendre, moi je préfère monter et démonter des pièces de voiture ou de moto plutôt que d'apprendre à enseigner aux enfants. « faudrait que je vienne goûter ce que tu fais, voir si t'es réellement fait pour la boulangerie ou pas. attention, je serai un client sévère ! » j'explose de rire et je porte de nouveau mon verre à ma bouche. Je rigole, évidemment.