YANN HENDERSON ► Sam Claflin

Une enfance dorée : deux parents qui s’aiment, une petite sœur attachiante à souhait, un million de jouets dans la salle de jeu. La vie idéale pour un petit garçon qui grandit, qui grandit.

Et puis, à l’aube des 21 ans de Yann, une ombre vient noircir le tableau. Le père de la petite famille aux allures parfaite décède dans l’exécution de ses fonctions. Yann a du mal à s’en remettre, il a l’impression qu’une partie de son cœur lui a été arrachée et qu’elle ne reviendra jamais.

Un beau jour qu’il rentrait plus tôt que prévu à la maison, il découvre sa mère avec un autre homme les quatre pattes en l’air dans le canapé. Cela faisait seulement trois semaines que son père était parti et sa mère le remplaçait déjà. Comment pouvait-elle ? Comment osait-elle ?

Deux semaines plus tard, c’est toute la vie de Yann qui s’écroule. Il apprend que l’homme qu’il a retrouvé entre les cuisses de sa mère est l’homme avec qui elle a trompé son père pendant des années. Il apprend également qu’il est le père de sa sœur qui n’est donc que sa demi-sœur. Un tissu de mensonge. Alors il part, Yann. Il prend quelques affaires, vole la carte bleue de sa mère pour retirer quelques centaines d’euros et s’en va dans le premier train.

Quatre années ont passées alors que Yann serpente les villes des états-unis. Sa sœur lui manque, sa mère pas du tout. Il n’en a plus, il dit qu’il est orphelin. Yann, il gagne sa vie en enchaînant les petits jobs par ci, par là. Il touche à tout, c’est la débrouille. Des contrats d’un mois ou deux, parfois moins. Et parfois, quand le travail n’est pas au rendez-vous, il anime quelques numéros dans la rue : de la percussion ou du jonglage. De quoi lui permettre de se payer à manger et un toit. Le plus souvent il trouve des colocs sur internet, le temps de quelques mois. Yann ne s’attache pas aux autres, il se lasse vite. Alors il plie bagage et se rend à la gare en quête d’une nouvelle destination. Le plus longtemps qu’il soit resté quelque part c’est huit mois. Le plus court, trois jours. Yann n’a plus de but dans la vie, plus d’objectif. Il n’espère rien, il vit et il verra.

C’est le début du mois de septembre, le train rentre en gare et ralenti sa course. C’est l’effervescence sur le quai : les gens courent pour ne pas louper leur correspondance, ils se bousculent. Bienvenue à Boston.