Ça sonne. Mon téléphone vibre sur mon bureau. J’ai même pas une photo potable de toi, j’ai encore la tête par défaut, le mec sans visage. Trois sonneries et je décroche. « Ouaip, Phoebe à l’appareil. » Et merde, la discussion était vraiment sérieuse avant que tu ne me joignes. J’ai la frousse là. « Où tu es ? Au bout du monde ? » Simple curiosité.
Je me racle la gorge et elle répond enfin. Moi j'ai besoin de parler, d'y voir plus clair, je comprends rien à ses textos chelous, ni pourquoi ele me cause encore de zoey, sérieux ça me saoule. « je suis fort pris à la kirkland, on prépare un bal de noël. » en mode hp en plus, héhé mon idée. un blanc, puis je me lance. « dis-moi pourquoi t'es pensive... t'es bien ou t'es pas bien ? » parce qu'elle n'est pas claire, pas claire du tout.
Je referme le clapet de mon ordi et je pose mon regard azur droit devant. Je fixe mon jardin à travers la fenêtre. Le décor se plonge dans le noir et t’es pas là. T’es loin. « Un bal ? Je pourrais y venir où c’est formellement interdit pour les non Kirkland ? » Je soupire et je nous imagine avant que tout ne devienne sérieux, allongés sur mon herbe un peu plus bas. « Je réfléchis à nous. Je me sens pas très bien non. C’est peut-être passager, j’ai pas règles hein » Je m’attendais déjà à une réflexion du genre avec toi. Autant l’éviter. J’suis sérieuse ce soir. « Est-ce que tu es actuellement satisfait ? J’ai l’impression d’être le SAV d’un micro-ondes. J’veux dire, est-ce que tu attends quelque chose de moi ? »
je fronce les sourcils, et je déglutis. ça parle encore de nous, de notre couple, continuellement. à chaque fois. je soupire. « on réfléchit encore pour les invités. » même si moi, je préfère qu'on ait chacun notre +1, mais que ça soit une soirée kirkland à la base. elle m'avoue qu'elle n'est pas bien, puis elle parle me demande ce que j'attends d'elle. mais... c'pas possible. je comprends pas comment elle peut autant se prendre la tête. « c'est à cause d'elle ? de zoey ? » là ça m'énerve, elle m'énerve, toutes les deux. « phoebe, si tu veux plus être avec moi pour être avec elle, dis-le moi clairement, ne me pose pas des questions auxquelles j'sais pas répondre. » car à l'entendre, elle essaye de me quitter, clairement, car je parle pas, car l'autre lui colle au cul, bah oui, pauvre con laszlo.
« Vous réfléchissez pour les invités .. » Perplexe, je continue de fixer un point au loin. Je me confie ensuite à toi, j’émets une pointe d’humour, mais je n’entends pas ton rire. Il est absent. Carrément absent. « C’est à cause de moi ! » J’élève la voix et je sors de mon siège pour laisser la colère se déverser partout en moi, jusqu’à mes orteils ouais. « J’sais pas où on va. C’est ça mon problème. Je vois pas où on pourrait aller tous les deux. T’es un paquet de nœuds qui ne veut pas se faire démêler. J’ai l’impression que tu as une vie secrète où je pourrais jamais entrer. Et moi, j’ai aussi mes torts. Je ne m'impose pas et je .. je ne veux pas la perdre » La = Zoey. J’prends plus le risque de prononcer son prénom. Too dangerous.
aie, je peux vous dire que ses mots, ils me blessent quand même. je veux pas entendre ce discours, je veux pas. mais elle le dit, et elle termine en beauté avec ce 'la' qui me fout une claque dans la gueule. « ok, j'ai compris. » je veux même pas en savoir plus, c'est... non, stop. je suis un paquet de noeuds ? bah t'inquiètes ma poule, je t'épargne ce paquet. et elle arrive pas à oublier zoey, bah vas-y, vas-la voir, après tout, je suis personne pour t'en empêcher. putain je suis vénère. « c'est bon, on arrête, j'te libère de ce paquet de noeuds. » que je dis sèchement. Et je coupe spontanément, car je veux pas en entendre plus.