L'award du meilleur acteur ? (Mav)

Abelard qui se lançait dans le théâtre ? J’étais étonnée, et sceptique, surtout qu’il avait pris un peintre en guise de metteur en scène ? Bref étrange, il basait sa pièce sur feu Cole Wildingham, son BF décédé cet été, et bon… Peut être que vu les évènements récents et la façon désastreuse avec laquelle j’avais réagi à la disparition de ma sœur, je ferais probablement mieux de m’abstenir de tout commentaire. Je devrais peut être même écrire une pièce de théâtre sur Ariana pour m’aider ?  Bref, en attendant, Abe m’avait demandé de former un peu son acteur principal, un peu novice selon lui mais prometteur. Le Belge m’avait remis une ébauche de script, un peu naz, une scène mielleuse de retrouvailles entre une fille et le fameux Cole qui dans la pièce de mon ami se révélait finalement bel et bien vivant. Maverick devait jouer le rôle de Cole. Me voilà donc dans l’un des théâtres du campus pour faire répéter l’apprenti acteur, patientant. Lorsque le brun arriva, je le saluai d’un sourire poli : « Maverick je présume ? Je suis Cassandra. » Présentations succinctes. « Je propose qu’on commence tout de suite. » Entrons direct dans le vif du sujet. Je montai sur scène d’un pas assuré. La scène, mon élément… Même si aujourd’hui c’était pour jouer le navet d’Abelard et de son Daniel. Franchement, j’espérais que mon élève du jour ne s’attendait pas à gloire et prix en acceptant ce rôle… J’avaisles quelques pages du script en main. « Apparemment, Abe veut qu’on travaille sur cette scène en particuliers. Il s’agit de retrouvailles entre ton personnage, Cole, et un ex de ce dernier, Lucy… Euh non Lucky. » Je lui tendis son texte, avant de venir attacher mes cheveux en arrière, lui lançant ensuite : « T’es prêt ? »

Hj : @Maverick Tenenbaum la répétition c'est ici et j'ouvre le rp de la grande comédie quand la vraie Lucky sera dispo (a)

Va savoir pourquoi tu fais des choses pareilles Maverick ? Sans doute pour colorer le gris de ton existence. Pour ajouter des paillettes au terne. T'as toujours aimé que ton quotidien arbore ce grain de folie. Jouer le rôle d'un parfait inconnu en fait partie. Pour le challenge fallait qu'il soit aux antipodes de ta personne. Un jeune premier riche et propre sur lui, on peut dire que ça colle à tes exigences de farfelu. Tu entres dans la salle qui va abriter tes répétitions. Daniel t'a prévenu que tu aurais une personne attitrée pour parfaire ton jeu. Tu te sens choyé pauvre Malheureux, il t'en faut pas plus pour t'estimer chanceux. Toi qu'on roule dans la farine. C'est pas comme si t'en avais quelque chose à faire du véritable but de ces mecs arrogants en costume. Qu'ils se leurrent. Tu sers ton égoïsme, ta soif d'aventures en bon nombriliste. Sourd aux envies des autres, n'écoutant que ta propre pulsion. Comme d'habitude. « Salut Cassandra. » arbore ta bouche charnue dans un sourire un peu trop grand. Comme l'ensemble de ta personne. Tu l'aimes déjà bien. Le genre coriace et fragile. « Toujours prêt ! » Que tu rétorques dans une mimique exagérée un peu à la manière des scouts. Le sérieux vient s'emparer néanmoins de ton visage tandis que tu campes le personnage. Ce Cole n'a rien de loufoque. Tu sors de la scène pour y entrer de nouveau, campant à présent du mieux que tu peux l'artefact. Tu relèves un regard suspicieux vers ta partenaire. « Je pensais que tu manifesterai davantage de joie à me revoir Lucky. » annonce-tu avec un sourire discret avant de te rapprocher de la jeune femme.

@Cassie Von Liechtenstein

Et me voilà donc reconvertie en prof de théâtre le temps de quelques heures pour rendre service à Abé. Enfin si sa pièce était à l’image du morceau de script qu’il m’avait remis, c’était inutile, sa pièce ferait un bide, même si je parvenais à faire de Maverick une vraie star des planches. Le grand brun arrivait. J’aurais pu me sentir riquiqui devant lui, il en imposait, mais je choisis de ne pas me laisser impressionner par les apparences. J’attendais qu’il m’impressionne par ses talents davantage que par sa taille. Et puis, on entra rapidement dans le vif du sujet. Direction la scène pour jouer la partie de la pièce que le belge m’avait confié. Descriptif sommaire de ce que nous allions interpréter et j’attachais mes cheveux. Toujours prêt, me répondait-il, avec un enthousiasme démesuré qui me soutira un petit sourire malgré mon sérieux. « Très bien alors allons y. » Je le regardais se mettre dans le personnage, disparaître de la scène avant d’y entrer de nouveau. Il s’approcha alors de moi, son regard croisa le mien et il énonça sa première réplique. Pas d’erreur. Pas d’hésitation. Pas de bafouillement. Pas de mot haché. C’était une entrée en matière plutôt prometteuse. A mon tour de me camper dans la peau de cette fameuse Lucky. Mon visage se fit perplexe, mes yeux interrogateur, affichant néanmoins un certain intérêt de par le ton intrigué que j’employais pour le questionner : « Excusez moi, mais on se connaît ?»

Vous commencez à jouer la scène et t'es à fond dans ton personnage. Faut dire qu'elle joue bien elle aussi. Tu portes tes yeux sombres sur les siens, un brin de malice vient réchauffer tes prunelles. « Oui on se connaît et on se connaissait même plutôt très bien. » Puisqu'elle est censée être une ancienne petite amie. Ah ça t'aurai pas déplu de t'envoyer en l'air avec elle. Ça te paraissait difficile d'être crédible en jouant une personne qui n'avait pas la même tête mais tu faisais ce que tu pouvais pour entretenir une certaine illusion. Et surtout tu passais un bon moment à faire partie d'un projet aussi bizarre. Nul doute, ça te donnerait matière à écrire pour ton prochain livre.

Je prenais ma mission de professeur à cœur. J’observais donc avec finesse le jeu de mon partenaire. Objectivement, il s’en sortait plutôt bien, deuxième réplique tout aussi bien prononcé, avec l’assurance et le charisme nécessaire. Et il n’était pas juste bon orateur, en fait, il était bon... Peut être que je n’aurais rien à lui apprendre en matière de comédie. Peut être que j’allais le recruter dans ma troupe de théâtre. Parce que clairement, ce n’était pas avec la pièce du Belge qu’il allait connaître la gloire. Enfin, là n’était pas le débat. Pour l’heure, il nous fallait nous camper dans nos rôles respectifs. Son regard se faisait légèrement amusé pour cette deuxième réplique, nuance malicieuse savamment dosée dans ses yeux, judicieuse puisque dans cette scène son personnage savait alors que le mien était censé être perdue, confuse et déstabilisée par cet inconnu qui la reconnaissait. Mes prunelles à moi s’habillaient donc d’un éclat de trouble alors que je reprenais la suite sur un ton déconcerté : « Mais si l’on se connaît si bien, comment se fait-il que je ne te reconnais pas ? » Un pas vers lui, pour le détailler de la tête au pied avec un air circonspect, comme des détails de son physique allaient me faire retrouver soudainement des souvenirs le concernant.

T'aimais bien cette fille, tu aimais bien ce qu'elle dégageait et tu te demandais si la vraie Lucky serait aussi classe. Tu te rends compte que tu prends un certain goût au jeu, au théâtre. C'est plutôt fun de camper quelqu'un d'autre. Et tu as l'habitude de ça par l'écriture, pour faire vivre tes personnages, faut bien que tu t'imagines dans leur peau non ? Alors tu fais pareil pour ce Cole, t'essaies vraiment de te mettre dans le personnage même si on t'a pas dit tout sur lui, tu as une grosse part d'improvisation. Tu te rapproches d'elle et tu adoptes un air tourmenté, tu regardes autour de toi avec un calme apparent mais comme si au fond tu étais un peu stressé. Enfin, tu fois garder la classe en toute circonstance, c'est important pour le personnage. Tu te baisses vers elle pour chuchoter. « J'ai dû changer mon apparence, il y a des personnes qui m'en veulent. C'est pour ça que j'ai été absent tout ce temps. » Faut une raison plausible pour prouver que tu lui ressembles pas quand même. Et ça te paraît fou mais raisonnable comme explication.