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FT. EYMERICH Heureusement, aujourd’hui je n’avais cours que l’après-midi. Ca m’a laissé le temps de me remettre de ma soirée de la veille et d’arriver à me recentrer sur mes cours et la fac. Enchainer une journée entière, ou simplement commencer à la première heure avec une nuit aussi courte que celle que j’ai passé, et pas très sobrement, qui plus est, ça relève du défi. Un véritable défi même, que je ne suis pas capable de relever. J’ai l’impression que je gérais mieux les sorties quelques années auparavant, et si à chaque fois je me fais la remarque, ça ne m’empêche pourtant pas de continuer à sortir. A vingt-cinq ans, ce serait quand même dommage, c’est pourquoi après avoir émergé une bonne heure dans mon lit en attendant que mon ‘mal de cheveux’ passe, je me suis quand même décidée à m’extirper de mon lit pour commencer enfin à survivre face à cette journée qui m’attend. ‘Courage Soraya, ce n’est qu’une petite journée’ pensais-je. Face au miroir, je constate le désastre du manque de sommeil qui s’est imprimé sur mon visage, et les cernes me poussent à passer sous la douche et tenter tant bien que mal de me rafraichir. Après cet instant plus que revigorant dans mon cas, je me prépare doucement à limiter la casse, mais face à cette mine fatiguée, je ne peux pas y faire grand-chose. Je refuse de me mettre un pot de fond de teint sur le visage et préfère assumer mon manque de sommeil. Sur le chemin de l’université, je jette un œil à ce que j’ai loupé sur mon portable, voire même les photos qui sont sorties sur les réseaux sociaux, ou encore les textos que j’aurais pu envoyer en manquant cruellement de sobriété. Je sais que j’ai bu, cette nuit. Je le sais parce que mon mal de tête en témoigne et parce que j’étais encore assez sobre pour me rappeler que je ne l’étais pas tant que ça. En cours, je ne suis pas hyper concentrée, je prends néanmoins quelques notes et essaie toutefois de ne pas rattraper mes heures de sommeil sur mon banc. Ma voisine de cours brise ma concentration en me demandant sur un bout de papier, ce que j’ai pour manquer d’énergie à ce point. Je ne suis pas offusquée face à son ignorance sur la vie étudiante de cette université, mais presque. Cette soirée, on en parle depuis un moment déjà, sans parler du nombre de prospectus un peu partout. On en retrouve sur tous les tableaux d’affichage, comme dans les poubelles ; on entend parler de cette soirée sur toutes les bouches depuis deux semaines, mais non j’essaie vraiment de ne pas être étonnée par cette question et me contente de lui répondre. On termine le cours en discutant par écrit, en oubliant totalement qu’un peu plus loin, le professeur expose ses théories, jusqu’à la fin du cours annonçant aussi la fin des cours. Ou du moins, pour moi. Les livres au creux des bras, je m’apprête à prendre le chemin de la sortie quand mon regard se pose sur une silhouette rencontrée pas plus tard que… la veille. Pas assez bourrée pour ne pas me rappeler de son prénom, je lui souris quand je le vois avancer, puis vais à sa rencontre « A voir ta tête, je dirais que t’as dormi… 1…2….3…. Trois heures ! Alors, j’ai raison ? » Malgré la fin de soirée un peu bizarre, je ne peux pas dire qu’il n’a pas été l’un des principaux acteurs de cette soirée pour moi. Je crois que j’ai passé plus de temps avec lui que je ne connaissais pas vraiment, qu’avec ceux que je connaissais, pour finalement lui dire de but en blanc que je préférais rentrer. Oui, ça aussi je m’en rappelle, mais j’évite de lui en parler « Pas trop mal aux cheveux ? » De nouveau je lui adresse un large sourire. Oui, je me rappelle de cette soirée et si dans un premier temps je trouvais ça sympa, je crois que j’ai préféré couper cours de peur que ça n’aille… trop loin ? (c) ANAPHORE |
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