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And the game continues ft @Maxime T. Jackson
La séduction suprême n'est pas d'exprimer ses sentiments, c'est de les faire soupçonner.
7h tapantes. Comme toujours, Elisee était au four et au moulin à cette heure matinale de la journée. Depuis 6h30 dans son service, elle avait minutieusement préparé la première ronde du matin, un gobelet de café serré en main, les yeux dans les dossiers de ses patientes. Une demi-heure plus tard, ses internes arrivaient en troupeau comme s’ils craignaient d’apparaître seuls. Le tour du service put ainsi commencer et chacun des étudiants présenta une patiente avant qu’Elisee ne teste leurs connaissances. Ils s’en sortaient plutôt bien mais elle n’était pas prête à les lâcher de sitôt. La matinée fut chargée entre trois accouchements, une césarienne et une intervention bénigne au bloc. Une accalmie arriva aux alentours de quatorze heures et Elisee libéra ses étudiants une heure, le temps de déjeuner. Pour sa part, elle alla se chercher un sandwich, une bouteille d’eau et une pomme à la cafétéria avant de se « cacher » dans une des salles d’examen du service de gynécologie-obstétrique. Entourée de nombreux clichés radiologiques, elle dégusta son en-cas, son regard perdu dans le vide.
Perdue dans ses pensées, elle se remémora sa première rencontre avec son mari. Tous deux étudiants à UCLA, ils ne fréquentaient pourtant pas la même fac. Elle étudiait la médecine alors que lui terminait des études dans la finance. Pourtant, leurs chemins se sont croisés lors d’une fête estudiantine. Ce fut littéralement le coup de foudre malgré leur différence d’âge et de caractère. Elle, plutôt énergique, grande gueule, franche et toujours bien entourée. Lui, réservé, timide, dans son coin et généralement accompagné d’un ou deux amis. Rien ne les destinait à se marier et fonder une famille et pourtant c’est ce qui arriva rapidement. Elle fit son internat dans un prestigieux hôpital de Los Angeles alors que lui travaillait déjà. Pourtant, leur couple fonctionnait à merveille. Puis Elisee décida de s’engager dans l’armée et de se spécialiser en médecine militaire. Son mari eut du mal à digérer la nouvelle mais il finit par accepter cette situation. Lorsqu’elle fut blessée au combat, il en éprouva d’ailleurs un certain soulagement car il savait qu’elle ne retournerait pas de sitôt dans un pays sensible. Pour la Rangers, ce fut la fin du monde : elle se fichait pas mal qu’une cicatrice orne sa poitrine, elle avait un devoir à accomplir et il était loin de l’être. L’armée décida alors pour elle : direction Boston où elle poursuivrait sa carrière au MGH. Quelques mois plus tard, elle tombait enceinte et même si elle avait du mal à digérer sa retraite forcée au sein de l’armée, elle était heureuse de porter l’enfant de Julian.
Les photos défilaient sur son smartphone. Tantôt on la voyait avec son mari, d’autres fois avec ses frères d’armes puis enceinte. Elle s’attarda un instant sur le cliché et tout lui revint en mémoire. Une explosion de mauvais souvenirs la submergea alors qu’elle se rappelait très clairement l’annonce du décès de Julian. Puis la fausse-couche qui en a découlé à peine quelques heures plus tard. Donner naissance à un enfant mort-né, elle connaissait. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle arrive à si bien accompagner les mères qui subissent la même tragédie qu’elle. Perdue dans ses pensées, elle n’entendit pas la porte s’ouvrir et se refermer. Elle n’était plus seule.
Perdue dans ses pensées, elle se remémora sa première rencontre avec son mari. Tous deux étudiants à UCLA, ils ne fréquentaient pourtant pas la même fac. Elle étudiait la médecine alors que lui terminait des études dans la finance. Pourtant, leurs chemins se sont croisés lors d’une fête estudiantine. Ce fut littéralement le coup de foudre malgré leur différence d’âge et de caractère. Elle, plutôt énergique, grande gueule, franche et toujours bien entourée. Lui, réservé, timide, dans son coin et généralement accompagné d’un ou deux amis. Rien ne les destinait à se marier et fonder une famille et pourtant c’est ce qui arriva rapidement. Elle fit son internat dans un prestigieux hôpital de Los Angeles alors que lui travaillait déjà. Pourtant, leur couple fonctionnait à merveille. Puis Elisee décida de s’engager dans l’armée et de se spécialiser en médecine militaire. Son mari eut du mal à digérer la nouvelle mais il finit par accepter cette situation. Lorsqu’elle fut blessée au combat, il en éprouva d’ailleurs un certain soulagement car il savait qu’elle ne retournerait pas de sitôt dans un pays sensible. Pour la Rangers, ce fut la fin du monde : elle se fichait pas mal qu’une cicatrice orne sa poitrine, elle avait un devoir à accomplir et il était loin de l’être. L’armée décida alors pour elle : direction Boston où elle poursuivrait sa carrière au MGH. Quelques mois plus tard, elle tombait enceinte et même si elle avait du mal à digérer sa retraite forcée au sein de l’armée, elle était heureuse de porter l’enfant de Julian.
Les photos défilaient sur son smartphone. Tantôt on la voyait avec son mari, d’autres fois avec ses frères d’armes puis enceinte. Elle s’attarda un instant sur le cliché et tout lui revint en mémoire. Une explosion de mauvais souvenirs la submergea alors qu’elle se rappelait très clairement l’annonce du décès de Julian. Puis la fausse-couche qui en a découlé à peine quelques heures plus tard. Donner naissance à un enfant mort-né, elle connaissait. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle arrive à si bien accompagner les mères qui subissent la même tragédie qu’elle. Perdue dans ses pensées, elle n’entendit pas la porte s’ouvrir et se refermer. Elle n’était plus seule.
©crack in time
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