Please, teach me life for one night | Rowarris

Je te traite comme une gamine ? Absolument pas. Je fais ce qu’il faut, nuance. Tu dépasses les bornes-là. Tu t’en rends compte ? Que tu aies bu ou non, je t’aurais traité pareillement. Et c'est quoi ce petit ton agressif là ? Tu t’es jamais énervée à ce point. Tu ne m’as jamais gueulé dessus avec tant d’animosité. C’est de ma faute maintenant ? Fin du programme de cul. Je me relève pour partir vers ta chambre et te ramener un truc plus sec que ton top plein de vin « Ouais c’est ça le problème. Si je ne l’étais pas, j’aurais pu faire une connerie ce soir. » J’aurais pu te rendre le baiser, m’attarder sur tes seins et te voler ta virginité, je me connais. J’suis une grosse obsédée et rien ne m’arrête quand l’excitation me gagne. Au hasard, je ramène le premier truc qui me tombe sous la main, je te le file et puis tu me fais un strip-tease. Tu te balades les seins à l’air, tu viens m’aguicher pour voler à nouveau mes lèvres. Je fais de mon mieux pour t’en empêcher, mais je cède. Je te donne un baiser bien plus langoureux, espérant que ça calme enfin tes ardeurs, mais nan. T’es super chaude. J’sens que ça pourrait déraper alors je prends la fuite et je deviens plus sèche. Faut que ça cesse. Cette soirée, c’est le drame. Est-ce que notre amitié va s’en sortir ? Est-ce que demain on fera comme si rien ne s’était passé ? Putain Abi, qu’est-ce qui te prends.. J’ai plus faim, mais je vais quand même sortir cette fameuse pizza pour éviter qu’elle ne crame. Quoique .. On pourrait laisser le feu nous emporter non ? Ça nous évitera ce moment gênant et peut-être même un sauvetage par des sexy pompiers. Ark. Allez, je me brûle en dégageant la pizza du four. Je tourne en rond dans ta cuisine et je décide de revenir vers toi. Voilà, je culpabilise, bravo. « Excuse-moi pour mon emportement. Je veux pas te perdre ok ? Et je peux pas te donner ce dont tu as envie. C’est pas mon rôle Abi. » Posant une main sur ton épaule, je finis rapidement par te coller contre moi pour te câliner. Je caresse tes cheveux d’une main et j’embrasse ensuite ta joue pour neutraliser tout malaise. « Tout va bien. T’es magnifique, t’es ma meilleure amie et ça ne changera jamais. Si une pute tente de me voler ma best, je lui dégomme la gueule à la meuf. Coups de marteau tu vois. » Compris ? T’es ma mienne.

J’crois qu’on ne s’est jamais autant pris la tête de toute notre histoire d’amitié. Tu m’attrapes sur tous les mots que je peux prononcer alors que tu sais que je n’évalue rien, que tout sort comme ça vient. « Ouais, une connerie. Tu mérites mieux que moi » J’suis passée sous des centaines de corps, j’suis sale, t’es propre. Le débat est clos. Et depuis quand on se galoche entre best friends ? C’est un nouveau phénomène à la mode ? Quelle est la débile qui a lancé ça encore ? Bella Thorne ? J’croyais que tu ne matais pas les réseaux sociaux. Redescends sur Terre Abi. Tu te trompes là. J’suis pas la bonne personne, elle est ailleurs. T’en fais pas, je vais pas te brûler ou te bannir de mon cercle d’amis pour ton ‘dérapage’. Laisse-moi juste sortir la pizza du four. Hop. Un pouce calciné et je reviens t’encercler dans mes bras. T’es comme ma soeur. Je veux pas ruiner ce lien si sain. Alors ce soir, quand je fermerais les yeux, j’éliminerais ces deux baisers. Je les enverrais loin dans mon inconscient pour éviter que notre amitié ne se ternisse ou n’évolue en quelque chose de beaucoup trop ambigu. « Diapason ? Tu t’es crue dans Motus ? » C’est bon, le vin a attaqué la zone langagière de ton cerveau, il te stimule trop le con. J’ai l’impression de parler avec un dictionnaire. Je te délivre ensuite un petit bisou sur ta joue rosie et je me confie sincèrement, sur ce que je pense de toi. T’es exceptionnelle. Une reine qui ne mesure pas encore tout son potentiel. Bordel, tu vas encore me fuir ? Tout réfuter ? Accepte un peu. Quoi ? Une guirlande de Noël ? Je te regarde te goinfrer, l’appétit coupé. Damn, je me suis encore emmêlée les pinceaux. Tu continues de te faire des films ou je rêve ? « Non non. C'est pas ce que je voulais dire. Je voulais dire que la première meuf qui essaie de me voler mon statut de meilleure amie, je lui nique sa race tu vois. Tu peux sortir avec qui tu veux, mais qu’elle ou il ne tente pas de m’éjecter de ta vie. T’es ma boussole sur cette planète » C’est tout pour moi. J’en peux plus. Je crois que ma présence devient bien trop pesante pour toi. Ou alors je me sens plus à ma place. J'ai besoin d’air. De fumer. De m’isoler. C’est trop. « T’es plus qu’une putain de guirlande, t’es le sapin devant lequel on se prosterne et qui nous offre des centaines de cadeaux. Mieux, t’es l’étoile qu’on fixe tout en haut. Quand tu le comprendras, que tu prendras conscience que t’es pas plus mauvaise qu’une autre, tu attireras le monde entier » Frôlant ensuite ton épaule, je m’esquive vers la chambre pour enfiler mon jean. Les jambes couvertes, je retrouve mon sac au salon et mon manteau de fourrure. C’est de la fausse, n’appelez pas la PETA. « Je vais rentrer, ça fait beaucoup pour ce soir, dors bien, on se contacte demain » J’vais éviter de te faire une bise, j’crois que tu pourrais déraper sur mes lèvres pour la troisième fois. « Ne fais pas de bêtises Abi, je t'aime »