Retrouvailles avec Edward (PNJ) - Fin octobre 2018
Je n’étais pas habitué à mentir à mes amis. Je détestais ça. Pourtant, j’étais prêt à garder mon secret, bien enfoui. Lequel me diriez-vous ? Celui qui m’avait fait découvrir l’amour. Il y a presque 2 ans, j’avais rencontré une femme merveilleuse. Andréa. Le problème dedans ? J’avais découvert qu’elle était l’ex-femme de mon meilleur ami, Edward. Quel est le problème maintenant ? Elle s’était remise avec et avait choisit de retourner auprès de l’homme qui, lui, l’avait fait découvrir l’amour. Au dépend de baiser une autre à côté. Une passe qu’il avait amèrement regretté.
En découvrant donc qu’ils s’étaient installés à Boston il y a quelques mois, j’étais tombé des nus. J’avais quitté New York pour les fuir, ne pas les voir, ne plus la voir ELLE. J’avais revu Andréa il y a une semaine de cela maintenant et j’étais assez troublé. Je n’arrivais plus à me la sortir de la tête alors que j’avais commencé, avant cela, à ne plus me raccrocher à nos souvenirs passés ensemble. A vrai dire j’étais fou de jalousie car elle avait tellement plus de moments et de souvenirs partagés avec Edward qu’avec moi. Je réalisais à présent que je n’étais qu’une infime partie de sa vie dans toutes les années qu’elle avait eu avec lui. Qui étais-je pour m’interposer entre eux deux ? Personne. Un pansement à vrai dire.
J’étais donc étonné de recevoir un message d’Edward. Je ne savais pas où ni comment il avait pu choper mon numéro de téléphone. Mais je me devais de lui répondre, et puis, j’en avais envie en fait. Mon meilleur pote me manquait. Et j’avais envie de prendre de ses nouvelles. Assis sur mon lit, je prenais mon IPhone et composais son numéro. Tut, tut, tut. Quelqu’un décroche et je dis :
« Allô ? »
Edward : « Bon dieu Owen ! Salut, ça va bien alors ? » qu’il répond, hyper enjoué.
« Oui ça va parfaitement mec. Ca fait longtemps comment as-tu eu mon numéro ? »
« Figure toi que j’ai une connaissance qui travaille pour une compagnie téléphonique. Je lui ai simplement demandé de te chercher dans le répertoire. Ca a été laborieux mais il a trouvé. »
« T’es complétement fou, il doit exister des tas d’Owen Murray ! »
« C’était pas de la tarte. En fait t’es le 4 ème à qui j’envoyais un message. Finalement je t’ai retrouvé tu vois »
Je me mets à rire. Il m’avait manqué avec son humour. « Bon et que me vaut toute ce bordel alors ? »
« J’ai une surprise pour toi… J’ai déménagé de New York ! Je suis à Boston maintenant et comme je sais que t’es rentré à la fac d’Harvard et bien j’ai voulu reprendre contact pour qu’on redevienne les meilleurs potes, comme à l’ancienne. »
Tandis qu’il me parle de tout ce qui l’a poussé à venir ici, il n’oublie pas de mentionner Andréa dans ses projets. Je ne peux pas m’empêcher de me lever du lit quand il en parle. Je me frotte la nuque en l’écoutant. Je ne suis vraiment pas à l’aise.
« Ca va vraiment me faire plaisir qu’on se retrouve Ed. »
Et c’est la vérité. Mon pote me manquait beaucoup. J’avais passé les meilleures années de ma vie à ses côtés. Entre le collège, le lycée, je regrettais qu’on se soit perdu de vue entre temps. Mais il n’était jamais trop tard pour rattraper le temps perdu.
« J’te propose qu’on aille se boire un verre ce soir, ça te dit ? Qu’on parle et qu’on commence dès maintenant. » Je le vois sourire à travers son téléphone. Je le sais qu’il est tout feu tout flamme à l’idée que l’on reprenne nos vieilles frasques d’antan.
« Je dirais jamais non Ed ! Allez go. »
Nous nous donnions rendez-vous à 21 heures à Arbor Area. Nous avions décidé de prendre le premier bar qui passait, et il était vraiment pas dégueu. En nous revoyant depuis tout ce temps, la première chose que nous avions pensé à faire était de nous faire une accolade. Nous étions tels des frères d’armes tous les deux. Nous nous installions sur une table avec des chaises pas mal confortable et commandions de grosses pintes ainsi que 2 verres de whisky sec.
« Alors. Raconte moi tout, pourquoi t’as décidé de quitter New York pour venir ici ? Je conçois que… t’ai voulu reprendre du bon pied sur tes études etc mais quand même. New York quoi. C’était ta maison, ton chez toi. Je n’aurais jamais pensé que tu veuilles la quitter un jour. En plus je sais comment tu es avec ta famille, je t’ai jamais vu les quitter. » Edward se posait beaucoup de questions, j’avais éveillé sa curiosité et à vrai dire, ça ne m’étonnait pas. Je savais que j’allais devoir passer par là avec lui. Mais comment sans lui dire pleinement la vérité ?
« C’est quand même Harvard, Ed. C’est pas négligeable. C’est la meilleure fac qui existe ! Et puis je me suis un peu lassé de New York. J’en ai fais le tour quoi. » Il sort un petit rire et reste avec un sourire en coin. « Je suis sûr que c’est à cause d’une femme que tu as voulu t’en aller. » Je me crispe soudain. Mon visage reste de marbre. Quoi ? Comment… comment il le sait ? Andréa ne lui a tout de même pas dit pour nous ? Edward fait des gros yeux et manque presque de s’étouffer. « Bon dieu c’est ça ! Oh non ne me dis pas que tu as fait ça Owee ! Pour une femme sérieusement ?! » Je souffle intérieurement. Il ne sait donc rien. Mais encore un mensonge en plus qui s’accumule. « On peut rien te cacher, tu me connais toujours autant à ce que je vois. » Tandis que notre deuxième tournée arrive, je recommande deux autres verres de scotch. « Et bien oui, tu n’as pas faux. Mais ce n’est pas que pour cette femme que je suis partit. J’avais vraiment besoin de changer d’air, de me retrouver et puis, je ne t’ai pas parlé de mon nouveau projet. »
Je lui raconte donc comment je me suis décidé à me lancer dans le rêve complétement fou de devenir producteur de théâtre, de comédie musicale. Edward est vraiment intéressé, il m’écoute attentivement mais il est trop curieux pour tomber dans le panneau. Il sent que je veux éviter le sujet sur cette fameuse femme. « Tu ne me dis pas tout Owee… Je le sens. » J’acquiesce parce que je ne veux pas lui mentir à 100% non plus. Sans mentionner le prénom d’Andréa, je reste vague. « A vrai dire, je n’ai pas vraiment envie d’en parler… C’est une histoire passée et elle m’a vraiment touchée cette histoire. Ca me fait un peu de mal de devoir m’en rappeler. Ne m’en veux pas, ce n’est pas contre toi, mais je préfère la laisser derrière moi. » Ce n’était pas complétement faux, c’était même tout à fait vrai. Je ne voulais plus penser à Andy, en tout cas plus à ce que nous avions vécu ensemble et à la manière dont j’étais fou amoureux d’elle. J’étais déjà assez fou de jalousie d’imaginer Ed en train de la toucher, l’embrasser, la caresser… argh quel horreur. Edward comprend ce que je veux dire car il hoche la tête et sait que si je dis que je ne veux pas en parler, il n’en parlera pas.
Soudain, une idée me taraude. Mais je serais bien trop cruel de le faire. Au diable les bonnes manières ! j’ai déjà assez fauté comme ça, je peux me permettre d’utiliser ma situation pour en apprendre de mon côté. « Et toi alors ? Avec ta femme, ou ex-femme ? » Je prends une gorgée de whisky pour me préparer à ce qui va venir. J’observe attentivement Ed, afin de déceler la moindre faille. Mais à ma grande surprise, il a l’air bouleversé. « Owen j’ai beaucoup… beaucoup de choses qui me pèse. Et à vrai dire je n’ai jamais su à qui le raconter. » Il tourne son regard vers moi et me fixe. « Je pense qu’il n’y a qu’à toi que je peux en parler. » Mon dieu. Dans quoi je me suis embarqué. Déjà que j’aimerais avoir sa femme si je le pouvais, voilà que je dois faire le psychologue pour Ed. Dans quel pétrin je me suis lancé ?
Je lui fais comprendre qu’il peut tout me dire, je suis là pour ça de toute façon. « Voilà, je n’ai jamais été vraiment honnête avec toi. Ma vie n’est pas parfaite tout ça, non c’est faux ! Y a quelques années de ça j’ai… entretenu une liaison avec une fille plus jeune que moi. Mais genre limité étudiante tu vois. Et je n’ai jamais pensé ni réfléchi que je pouvais peut être faire du mal à ma femme. En fait quand j’étais avec l’autre fille, je n’y pensais plus. C’était comme retrouver ma folie de jeunesse. C’est horrible je sais. Mais quand je te dis ‘ma femme’ en parlant d’Andréa, ça ne l’est plus vraiment. Nous avons divorcé en 2015. Mais j’ai compris que j’avais fais une connerie. Tu sais comme on est faible nous les hommes devant une paire de nichon et un beau petit cul. » Autant, ça me donne la nausée, autant je le comprenais parce que je connaissais Ed et il avait toujours un faible pour les jolies femmes. « Ouais je comprends totalement ! » répondis-je en lui adressant un sourire forcé. « Mais pourquoi tu n’es pas resté avec cette fille plus jeune ? Tu te plaisais pas avec ? » Il haussa les épaules et prit une gorgée de son verre. J’avais l’impression que ce soir il avait besoin d’oublier certaines choses et se confier. J’étais son ami, j’étais là pour lui malgré tout. « Non elle n’était pas assez mature. Même si je m’éclatais avec elle, je me suis rendu compte que ma femme était merveilleuse et que j’avais fait une connerie. C’est pas facile tous les jours mais je la comprends, de savoir qu’elle aurait pu faire pareille avec un homme, je serais fou. » Là, je me sentais mal à l’aise. Je souris pour ne faire mine de rien et imagine la colère noire dans laquelle serait Edward s’il apprenait tout ce qui s’était passé entre Andy et moi. Elle l’avait dit quand nous nous étions vus. Il n’avait rien à redire, c’était sûr. Je la comprenais, mais d’un autre côté je n’étais pas honnête avec lui et je savais qu’un jour ça me retomberait dessus. Les secrets finissent toujours par être dévoilés. Et la loyauté était un de mes maîtres mots. Quel genre d’ami s’amuserait à toucher la l’ex de son meilleur pote ? Ignoble. « Tu sais quoi, tu devrais venir manger à la maison dans la semaine ! Comme ça je pourrais réellement te présenter Andréa. Elle nous préparera un bon dîner et tu pourras apprendre à la connaître. » Je manque de m’étouffer en entendant sa proposition. Situation gênante quand tu nous tiens. « Je pense pas que ce soit une bonne idée, je veux pas vous déranger tous les deux. » Il me fait une tape dans le dos en riant. « Mais de quoi tu me parles Owee. C’est moi qui t’invite et puis de toute façon t’as pas le choix. » Je lève les yeux au ciel, bon Dieu pourquoi m’infliges-tu cela ?
C’est donc pendant plus de 3 heures que nous restions dans ce bar. Nous continuions à parler de tout ce que nous avions vécu l’un sans l’autre, des frasques, des situations gênantes comme les plus sérieuses. Et puis ce fut l’heure pour Edward de s’en aller, en conservant toujours la ferme intention de dîner avec moi chez lui. J’avais accepté à contre cœur. Les dés sont jetés, seul le temps nous dira ce qui se passera.