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et je crois que c'est comme ça que je me sens. entièrement recouverte de noir. à chercher désespérément une lumière que je ne trouve pas. peut être qu'il n'y en a pas au fond. peut être qu'il y a juste pas d’interrupteur. que j'ai usé de toutes les bougies présentes pour ne finir qu'avec ce noir profond et cette odeur de brûlé. peut être que c'est juste foutu d'avance et que j'ai été misérable de penser que je pouvais m'en sortir. j'peux pas, j'peux plus. j'ai plus la force de lutter. je sais même plus contre quoi je lutte. les autres ? moi ? je crois que c'est ça en fait. je suis devenue ma pire ennemie. j'ai regardé tout s'écrouler autour de moi, j'ai tout perdu petit à petit jusqu'à me perdre moi. je ne sais pas qui je suis et je déteste celle que j'ai été. j'ai plus envie de me lever le matin, faire la conversation et tenter de vivre alors que ça ne m'apporte rien. je veux juste arrêter une bonne fois pour toute parce que ça devient trop pesant, parce que j'arrive plus à encaisser, parce que j'ai plus de but. j'trouve la paix pour quelques secondes et c'est la descente aux enfers qui survient quelques secondes après. alors ouais, quand je fais face à la toile noircit, je trouve que dans la finalité, ça me représente plutôt bien. « fais en ce que tu veux » je marmonne. je m'en fous. vends là, jette là, dessine par dessus, c'est le dernier de mes soucis. j'ai rien fait d'autre que l'emplir de noir. « elle s'intitule : vision en plein jour » tu trouves pas ça ironique toi ? moi si. ça correspond. et t'as ce pinceau en main, pinceau qui vient effleurer ma joue. je la sens la peinture sur ma peau diaphane. « y aura plus rien avant que tu ne sois vraiment célèbre » et pars plus rien j'entends : plus moi. j'aurais probablement disparu avant. t'en fais pas. d'un soupir je repoussais une mèche de cheveux derrière mon oreille avant de secouer la tête. « combien ? » que je demande finalement sortant mon chéquier. j'étais là pour ça après tout.
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