Michelle ☆ C'est un plaisir non partagé ou pas

Un bar et un karaoké. Putain mais quel idée, mais bon, c’est trop tard, tu étais obligé. Tu finis par prendre une douche après ton marathon habituel et tu quittas dans ta chambre avec un t-shirt blanc et un look un peu rock, tu en avais marre des chemises en ce moment à cause de toute cette représentation de toi face au monde. Lunette de soleil sur le nez, la nuit commençait doucement à tomber, et c’était parfait. Tu sortis ta moto du garage, Alberto avait le droit à un peu de calme avant la tempête et tu te pris pour te rendre à l’heure chez elle. En fait, tu n’étais jamais de ce genre. Le Tinder avait été crée y’a des mois et honnêtement quand tu avais vu la fille, tu avais simplement cliquer sur le coeur mais rien d’autre. Si elle avait envie de discuter, un psychologue était direct plus appréciable. Tu finis par arriver, arrêtant ton moteur en silence, enfin presque et tu descends de ta moto pour déposer tes fesses sur cette dernière légèrement. Tu n'es pas du genre à attendre alors tu espères juste qu'elle va bouger son cul et ça ira plus vite comme ça

@Michelle Ford

Bien sûr que je savais qui était le type que j'avais liké sur Tinder. Noah Ferrari, milliardaire, j'étais quand même passée par la Eliot à mon entrée à Harvard, et puis ce type, son nom le précède. Un vrai connard selon sa réputation et ça avait eu tendance à se vérifier lors de notre bref échange par messages. Alors qu'est-ce que je fous, sapée comme jamais, m'apprêtant à passer un rendez-vous avec un présumé connard ? Bonne question. Peut-être sa gueule d'ange, parce que ouais clairement il était fait comme un dieu grec, ou bien justement cette réputation de mec qui se prend pour une divinité ? Enfin, comme à mon habitude, je fais n'importe quoi et j'improvise. A ma grande surprise, il avait accepté qu'on aille au bar karaoké, peut-être que je finirai par l'amadouer sait-on jamais ? J'avais enfilé un jean et un bomber rouge, du noir autour des yeux, look fille rebelle. 19h pétante, je sors de l'immeuble, faurdait pas faire attendre monsieur le roi. Et devinez quoi ? Monsieur le roi est venu en moto. "Moi qui attendais que tu me prennes en limousine." J'aurais dû tenir ma langue, s'il y a bien un truc que j'avais retenu de notre échange, c'était de ne surtout pas faire d'humour. Il y semblait peu sensible. J'y crois pas, il a sorti la veste en cuir et le look rockeur, c'est qu'on est assortis, on dirait Bonnie et Clyde. Je m'approche sur mes talons et puis je viens lui claquer la bise, bam sans retenue. Je sais pas d'où me vient cette manie mais ça a tendance à surprendre les gens, enfin lui c'est un latin, il devrait pas me prendre pour une cinglée : "Bonsoir."

Tu as les yeux déposé sur ton téléphone à fixer tes mails. D’ailleurs tes messages sont centrés sur Emilia et Hades mais ce n’est qu’un détail. Tu fixes rapidement ce dernier et 19h s’affiche aussitôt. Ton iphone termine dans ta poche que tu fermes avant de voir une jeune femme sortir de l’immeuble qui est le sien. Tu souris doucement en la voyant et sa remarque te fais pincer les lèvres J’ai pas de limousine. J’ai trois Ferraris, 1 Audi, Ma berline, 1 BWM, une moto et une Jaguar mais pas de limousine désolé, donc quoi qu’il arrive, tu aurais été dessus c’était de l’humour non ? Quoi ? Ca va, t’es pas si coincé que tu en as l’air mais tu ne lui fais pas confiance donc tu n’es pas très serein quand tu es avec elle, autant le dire honnêtement. Tu la vois te faire la bise et tu fronces les sourcils légèrement, ok ça va pas le faire. Mais tu lui tends ton casque pour la fixer Allez mets ça au lieu de faire la fille forte et indépendante tu enjambes ta moto pour la regarder et tu remontes la fermeture de ta veste pour la regarder Si tu mets pas le casque, tu ne montes pas Ouais toi, tu sais gerer si tu dois tomber, elle non, donc tu préfères qu’elle est le casque et toi non. Et t’espère qu’elle le fasse vite.

Un sourire, un pincement de lèvres ? Mais c'est que Monsieur se déride ! Bon, faudra que je lui glisse les secrets d'une bonne blague réussie, n'empêche que je me surprends avec la banane. "Je suis pas déçue, la moto j'adore !" Je lui dirai quand même pas que ça me fait vrombir le bas-ventre, un peu de retenue quand même. Enfin, quand je lui claque la bise, son visage se referme d'un coup. Merde. Je baisse les yeux, fixant mes pompes, moi qui pensais avoir réussi à créer une ambiance sympa. "Allez mets ça au lieu de faire la fille forte et indépendante." Bim, bam, boom, dans ta tronche Numa ! J'attrappe le casque et viens rassembler mes cheveux dans une petite queue de cheval. "Si tu mets pas le casque, tu ne montes pas." J'enfile le casque et accroche la jugulaire : "A vos ordres, chef." Mon ton est moins rieur, j'espère bien qu'il ne va pas me parler comme à une fillette pour le restant de la soirée. Mes yeux se posent sur sa nuque et sa tête nue. "Tu te protèges pas la tête ? T'as la chance d'avoir un joli minois, tu prends des risques..." J'ai retrouvé mon ton plus espiègle mais je stresse vraiment. Depuis l'accident de Vega, je me dis que j'ai vu assez d'ambulance pour une vie entière. "Je... je m'accroche où ?" je lui glisse alors qu'il commence à faire vrombir le moteur.

Tu la fixes alors qu'elle hésite une seconde à mettre le casque. Même pas en vrai, personne ne monte derrière toi sans avoir de casque sinon ça monte pas direct. Tu la regardes, tu lui donnes même le casque dans les mains et elle le met enfin avec son petit humour Fais donc gaffe que je te laisse pas ici Tu entends ses paroles et tu tournes les yeux alors que tu l'aides à monter sur la moto et tu fronces les sourcils J'ai qu'un casque et tu en as plus besoin que moi, crois moi ajoutes-tu avant d'allumer le moteur et voilà qu'elle panique, tu la fixes avant de rire légèrement Tu peux arrêter de chialer comme une enfant s'il te plait ? Soit tu t'accroches à l'accrocheur derrière toi, ou tu mets tes mains autour de ma taille tu soulèves même gentiment ta veste pour monter ta taille. Bah quoi ? T'es sympa mais tu ajoutes rapidement Et si tu commences à me toucher, je vais croire que tu tombes amoureuse de tous les mecs qui te mettent un coeur sur Tinder, fais gaffe peut-être de l'humour mais t'es un connard gentil faut pas oublier. Et à peine a-t-elle choisit sa position que tu enlèves la béquille pour rouler en direction du fameux bar. Fais que tu planifies une panne c'est pas possible de devoir aller dans un bar de merde comme ça, c'est même pas humain en fait

"Fais donc gaffe que je te laisse pas ici." J'aurais pris ça pour une blagounette si c'était pas, bah, de lui. Je déglutis en accrochant la jugulaire, alors que je le vois qui se retourne, sourcils froncés, la mâchoire vérouillée. "J'ai qu'un casque et tu en as plus besoin que moi, crois moi." Ok, je me tais. Pardon d'avoir peur pour toi. Le moteur vibre et je l'entends rire à ma petite remarque, rire ! Enfin pas un rire franc et gras, n'empêche que ça m'arrache un petit sourire. "Tu peux arrêter de chialer comme une enfant s'il te plait ? Soit tu t'accroches à l'accrocheur derrière toi, ou tu mets tes mains autour de ma taille." Hop, il soulève sa veste. Bon certes, qu'il ait décidé de me traiter comme une gamine, ça commence à me taper sur les nerfs mais l'attention de relever sa veste est mignonne. Alors hop, je pose mes mains sur sa taille, un brin hésitante. "Crois moi, y a pas de risque, je veux pas te déconcentrer de la route." Jouer les nanas dévergondées pourquoi pas, mais pas sur la route. Surtout quand le conducteur ne porte pas de casque. Allez, vroum, dans un vrombissement de moteur nous voilà en route. En route pour un bar karaoké ne l'oublions pas ! En route, j'essaie d'inventer un stratagème, quelque chose qui le pousse à se saisir du mico. Je l'imagine chanter du Céline Dion, un truc bien romantique. Un petit quart d'heure de route et nous voilà arrivés. On se gare juste devant un bar qui affiche plein de jolis néons sur sa devanture, on entend depuis la rue des voix qui résonnent : des voix de casserole, aïe, y avait pas que des Beyoncé au karaoké. "J'adore l'endroit !" je glisse en souriant alors qu'une envolée aigüe qui fait mal aux tympas s'échappe du bar. J'ai bien peur qu'il fasse demi-tour le Noah.

Tu ne la connais pas donc autant être méfiant n’est ce pas. Si vous vous étiez rencontré en pleine boite de nuit, tu n’aurais pas dis non mais là c’était différent. Tu avais tout dans tes poches donc elle pouvait tout te prendre mais non. Tu étais le genre de mec à être un vrai connard des bas étages donc autant prévenir n’est ce pas ? Tu lui indiques où t’accrocher mais elle préfère s’accrocher à ta taille. Tant pis. Tu remets ta veste correctement ensuite pour éviter qu’elle attrape froid à ses mains et tu démarres face à ses paroles. Un petit sourire en coin, tu te laisses partir avec elle en moto sans prise de tête. Enfin presque. Très vite, vous arriviez jusqu’au bar karaoké et tu te maudis du pourquoi tu l’as réellement emmené ici. Tu tapes deux fois sur ses mains pour qu’elle les enlève et tu coupes le moteur. Tu l’aides à descendre avant de descendre aussitôt Et moi donc Ironie du sort, tu décides de remettre ta veste correctement pour la voir enlever le casque simplement. Tu viens ranger tes clefs alors que tu laisses la moto à sa place, et tu tournes les yeux vers la fameuse jeune femme Pour information, je ne sais pas chanter et encore moins danser Quoi ? Tu l’as préviens c’est bien non ? Tu lui dis ça comme ça au moins et c’est carrement mieux pour tout le monde n’est ce pas ? Tu lui ouvres la porte, attendant qu’elle rentre pour faire de même. Bienvenue chez les fous..

Je sens des petites tapes sur mes mains alors je les retire timidement. J'arrive pas trop à le cerner ce type, il m'aide à descendre en gentleman mais je sais qu'il tardera pas à me tailler avec son ton incisif. Enfin, magie du karaoké, je sais pas mais il a l'air amusé. Je devine un petit sourire narquois. "Et moi donc." J'enlève le casque et secoue la tête pour tenter de rediscipliner mes boucles toutes électrisées. Mes cheveux adoptent le look sorcière, c'est Halloween avant l'heure. Avant d'entrer, il se fige devant la porte, ses yeux posés sur moi : "Pour information, je ne sais pas chanter et encore moins danser." Je le dévisage d'un oeil rieur. "Je t'apprendrai !" Un défi à lui, à moi-même, je sais pas. Décidément, depuis que nous avons embarqué sur sa moto, il se la joue plutôt gentleman. Il m'ouvre la porte et s'engouffre dans le bar derrière moi. Direct je remarque une nana aux cheveux roses un mirco à la main, elle a attaqué "Show must go on" de Queen. Oula, j'ai bien peur qu'elle nous massacre un classique. "Un verre pour se réveiller les cordes vocales ?" Avec un peu d'alcool accesoirement. Peut-être que ça le désinhibera de cet air austère. Je l'entraîne vers deux sièges sur le comptoir, aussi loin que possible des amplis.

Tu n’étais pas réellement là pour t’éclater en fait, juste pour savoir une femme qui avait besoin de sortir. Quoi c’est vrai ? Si tu avais choisi, tu aurais pris le billard, le silence et le jeu calme avec un bon verre de whisky. Autant dire que là, le karaoké, c’était pas pour toi, ni pour ta danse. Tu finis par la regarder, en fronçant les sourcils doucement Ou pas lâches-tu mais vous voilà déjà devant la porte que tu lui ouvres et tu finis par rentrer ensuite. Mais finalement, tu la regardes, tu la fixes un instant avant de pincer tes lèvres Ouais, un whisky sec, sans glaçon et une bonne bouteille, pas leur merde Et tu la regardes avant d’ajouter Je vais aller commander en fait, tu veux quoi ? et tu te tournes Trouves nous une table du coup et tu vas directement vers le bar pour commander son verre et le tien aussi parce que tu allais devoir prendre plus d’un verre pour supporter tout ça.

Du whisky sans glaçon, direct ? C'est un cowboy que je me suis trouvé ? "Hum, une bière ?" Moins raffiné et plus populaire, certes, m'enfin. Je m'enfonce un peu plus dans le bar, loin des micros. Finalement j'aurais peut-être dû opter pour le billard, le chant des casseroles était pas optimal pour la drague. Et puis visiblement, je pouvais pas totalement compter sur lui pour me faciliter la tâche de ce côté là. Je le vois revenir avec nos verres, je lui fais un sourire alors qu'il s'assoie en face de moi. Petit silence. Je sais pas trop comment entamer la conversation alors je laisse mes yeux plonger dans mon verre. "Hum... Du coup je t'ai jamais demandé mais, hum... tu cherches quoi avec ça ? Tinder, je veux dire." Ma voix s'est faite toute hésitante, j'aime pas poser ce genre de questions mais vaut mieux savoir à quoi s'en tenir n'est-ce pas ? "La femme de ta vie ?" je tente l'humour avec un petit rire nerveux, mes yeux ne quittent pas mon verre, mes doigts s'entortillent autour de mes boucles. Ouais, y a pas à dire, j'ai déjà était plus à l'aise en tête-à-tête par le passé.