Guardian Angel ღ Ethan

Tu nettoies le comptoir de service après avoir jeté un bref coup d’oeil à l’horloge murale. Il est bientôt l’heure de fermer, plus que quelques minutes à peine avant de mettre la clé à la porte. Un client de dernière minute fait son entré, un habitué de l’endroit, tandis que monsieur Maxwell a le nez plongé dans ses bouquins, assis à une table tout au fond de la salle à dîner. Tu aimes lui faire cette faveur, le laisser profiter des lieux pendant que tu fais le ménage ainsi que le compte des tiroirs caisse. Tu discutes de tout et de rien avec lui, appréciant sa présence. Il est une sorte de sécurité pour toi, ça t’évite d’être seule tard le soir dans la boutique. Tu contournes le comptoir pour aller verrouiller la porte histoire qu’aucun autre client n’entre ce soir avant de reprendre ta place face à l’homme qui t’attend sagement. Un large sourire sincère étire les traits angéliques de ton faciès alors que tu t’apprêtes à prendre sa commande. ‘’ Recette habituelle ? ‘’ Demandes-tu en affichant une petite moue joueuse. Tu sais déjà ce qu’il va répondre, mais tu aimes bien avoir un bon rapport avec tes clients, le service pour toi c’est quelque chose de très important, surtout que tu as pris ce job pour ça. Il acquiesce d’un geste de la tête et toi tu te mets au travail. ‘’ Tu veux sortir avec moi après ton quart? ‘’ Demande-t-il fort aimable. Un léger rire caresse ta gorge, c’est flatteur, mais tu ne fréquente pas la clientèle de l’endroit, qui plus est, tu n’es pas intéressée. ‘’ Il me reste encore du travail à faire et après je dois me pencher sur mes études. ‘’ Réponds-tu tout en lui adressant un coup d’oeil par-dessus ton épaule sans perdre ton sourire. ‘’ Juste une heure ou deux. ‘’ Il insiste et toi tu fais tout pour garder un minimum de professionnalisme face à son insistance. Tu as vécu ce genre de situation bon nombre de fois dans ta vie… mais la pire de toute reste ton expérience avec Sandrick qui t’a forcé la main pour des rapports sexuels. ‘’ Je ne peux pas. ‘’ Tu es un peu plus sèche pour lui faire comprendre que tu ne reviendra pas sur ta décision, mais lorsque tu lui tend son café, il s’empare fermement de ton poignet. Une petite plainte franchit tes pulpeuses tandis que tu tentes de récupérer ta main. ‘’ Ne me touche pas. ‘’ Craches-tu alors que sa prise se referme autour de ta chair. ‘’ Tu es comme toutes ces putes qui aiment se faire désirer c’est ça. Ce petit stratagème ne fonctionne pas du tout avec moi. ‘’ Tu serres les dents, tu n’acceptes pas qu’on puisse avoir une telle image de toi. Tu n’es pas comme toutes ces écervelées prêtes à tout pour avoir un peu d’attention et qui écarte les cuisses pour un oui ou pour un non. Tu es une femme qui se respecte et qui a des valeurs. Les hommes que tu fréquentes, tu les choisis soigneusement et encore ça n’a rien de sexuel. ‘’ Je ne suis pas intéressée. ‘’ Avoues-tu finalement alors qu’il tire violemment sur ton bras pour te rapprocher de lui. Heureusement qu’il y a le comptoir pour vous séparer. Tu es tellement paniquée que tu oublies la présence d’Ethan plus loin. Tu cherches dans ton esprit, un moyen de te sortir de cette situation. Ton téléphone étant resté dans ta case, tu ne peux pas appeler au secours et crier ne servirait à rien, la rue est pratiquement déserte.

@Ethan C. Maxwell

Je jette un œil rapidement à ma montre avant de recommencer à taper frénétiquement sur mon clavier. Ma dose de caféine à portée de main, j’étais dans les meilleures conditions pour commencer à travailler sur mon prochain devoir sur la présomption d’innocence à travers les âges. Quelle idée d’avoir choisi un cours d’histoire alors que le droit était déjà bien assez chiant comme ça. Je soupirais en commençant à surfer sur le net, cherchant des jurisprudences, des auteurs. Je ne réalisais même pas que le soleil commençait peut à peu à se coucher et à me murmurer qu’il était temps de rentrer chez moi. Enfin si ce n’était pas l’heure, ce serait bientôt la serveuse qui me mettrait dehors. Je doutais qu’elle ait envie de faire des heures supplémentaires pour mes beaux yeux. Quoique… je lui parlais déjà de puis plusieurs jours maintenant et elle ne semblait pas insensible à mon charme. Elle me laissait toujours rester plus tard que les autres et s’asseyait parfois avec moi pour discuter 5 minutes entre deux commandes. J’avoue que si je n’étais pas en ce moment dans un espèce de dilemme impossible avec Zélia, je me serais laissé tenter. Je laissais vagabonder mon esprit dans les méandres des maigres souvenirs que j’avais de notre dernière soirée passée ensemble. Pas très glorieux. Des retrouvailles dans les toilettes suivies d’une potentielle partie de jambes en l’air chez elle, résultat des courses elle m’avait posé l’ultimatum de me mettre en couple avec elle. Se mettre en couple était un concept que j’avais toujours cru bon pour les autres mais qui ne s’appliquait pas à moi. Je ne voyais pas ce que je pouvais apporter à une fille, à part des emmerdes. Bien que j’étais un mec sociable et plutôt pas dégueu, mon bagage familial et émotionnel était tellement énorme que même moi je n’osais pas m’y frotter. Je me mis à frissonner légèrement lorsqu’un mec passa la porte, laissant entrer un courant d’air violent. Je repris tant bien que mal ma prose, me concentrant presque un peu trop sur le discours de sale con qu’il était en train de servir à la pauvre fille qui se retrouvait prise au piège. Elle ne pouvait sans doute pas le foutre à la porte de peur de perdre son emploi, mais ne pouvait pas non plus se laisser traiter comme une fille facile. Lorsque je m’aperçu enfin qu’il venait de lui attraper le bras, mon sang ne fit qu’un tour. Je me levais et bondissait presque immédiatement pour l’attraper par le col et le dégager de la. Mec t’as pas compris, elle vient de te dire qu’elle n’était pas interessée, alors je te conseille de te barrer au plus vite si tu veux pas rentrer chez toi frustré et avec l’arcade en sang en prime. Je lui barrais désormais le chemin, j’étais adossé au comptoir, Billie derrière moi et le mec qui bouillonnait de me frapper. Il se ravisa finalement, sûrement plus par désintérêt que par peur. De toute façon elle n’en vaut pas la peine cette sal*pe. Dit-il avant de me tourner le dos pour partir. Je m’avançais vers lui et le forçait à se retourner pour lui mettre mon poing dans la figure, ce qui le projeta contre la porte d’entrée. Je l’ouvris pour le laisser tomber de l’autre côté. Pauvre type. Ajoutais-je avant de la refermer et de revenir vers le comptoir. Tu n’as rien ça va ? Tu dois en voir défiler de plus en plus des mecs dans son genre, j’espère que j’aurai droit à un café gratuit la prochaine fois que je viendrai Dis-je en riant pour détendre un peu l’atmosphère après ce qui venait de se passer. @Billie B. De Medici

(Invité)