i'm here babe (min-ho)

Oh merde, merde, merde. Dans tous les sens du terme, en fait. Ce matin, en partant en cours, je savais que Minho m'avait demandé quelque chose parce que je commençais plus tard que lui. Oui, sauf qu'entre temps, y a cette vidéo grave mignonne qu'on a partagé sur Twitter, et paf, quoique m'ait demandé le coréen, ça m'a totalement traversé l'esprit. Jusqu'à ce qu'il m'envoie un message pendant que j'étais tranquillement en train de flâner avec un café du Starbucks à la sortie des cours. Merde, le PQ. Watch me courir jusque la première supérette qui me tombe sous le nez pour prendre un paquet maxi format de papier toilettes avant de sauter dans le métro, direction Boston et Charles River, où se trouve notre appartement. Et c'est essoufflée après avoir monté les marches pratiquement trois par trois que j'ouvrais la porte d'entrée en couinant un « Minmiiiiin je suis là ! T'es où ? » Ah bah, il risque pas d'avoir bougé depuis notre bref échange de sms y a vingt minutes. Oops. Je traverse le couloir de notre appartement en courant, pour arriver au niveau de la porte des toilettes. « Ca va, j'peux ouvrir la porte sans faire de malaise ? » Ok, ok, trêve de plaisanterie, j'entrouvrais la porte pour y jeter le paquet, et me sauver en courant pour me planquer dans le salon, sous le plaid qui traînait négligemment sur le canapé depuis notre soirée Netflix de la veille. Quelques minutes plus tard, le coréen entrait à son tour dans la pièce, et je ne faisais sortir que ma tête de la couverture. « Pour ma défense.. » Gros moment de silence, au cours duquel je pinçais les lèvres avec un air coupable, avant d'avouer : « ... j'ai pas de défense. Mais j'ai couru juste pour tes beaux yeux, et rien que pour ça, tu devrais me pardonner. »

T'étais sur le trône. Pas le genre de trône hyper stylé comme dans les séries fantastiques qui indiquait ton appartenance en tant que membre royal ou chevalier divers, non, ça aurait été bien trop beau. Ton trône à toi il était d'un blanc immaculé, et froid comme le marbre au premier touché. Pas très confortable après de trop longues minutes passées dessus, mais t'avais pas le choix puisque Misha avait visiblement oublié l'unique requête que tu lui avais donné le matin-même. Alors tu subissais, avec comme seule récompense le fait d'avoir enfin réussi à avoir trois étoiles sur le niveau le plus difficile de ton jeu de bubble shooter favori. T'étais en train de fermer l'application afin de trouver de quoi t'occuper différemment quand tu entendais enfin la voix de ta meilleure amie quelque part dans l'appartement. Elle osait te demander où t'étais en plus, la blague. Tu l'entendais ensuite se rapprocher, et tu lâchais un petit rire à sa question. « T'inquiète, j'ai ouvert la fenêtre. »  Ouais, c'était vrai, ouais. Misha et toi vous aviez toujours des discutions très glamour et pas du tout gênantes. C'était ce qui faisait votre force. Elle se dépêchait d'entrouvrir la porte, et tu attrapais le paquet au vol, lui lançant un «  Merciiiiii. » avant qu'elle s'échappe. T'essuyais donc ta petite affaire, ni vu ni connu, avant de te laver les mains et de la rejoindre dans votre salon. Des cheveux roux dépassaient du confortable plaid que vous aviez utilisé la veille, avant que son visage se dévoile à son tour. Tu arquais un sourcil alors que tu attendais ses explications, et tu riais quand elle avouait finalement n'avoir aucune défense. Classique Misha. Mais est-ce que c'était pas comme ça qu'on l'aimait finalement ? Tu levais ses jambes afin de venir t'asseoir sur le canapé à ton tour, et tu les reposais sur tes, l'air faussement angélique. « Mh. Tu devrais faire attention. Faudrait pas que malencontreusement j'oublie ton tiramisu préféré quand ce sera mon tour de faire les courses. Mais j'dis ça, j'dis rien. » Tu utilisais sans aucun remords la menace ultime puisqu'elle t'avait laissé poireauté une bonne trentaine de minutes à cause de sa mémoire de poisson rouge. Ça lui apprendra. « Tu faisais quoi d'ailleurs ? J'ai pas interrompu un petit rendez-vous romantique au moins ? » Tu demandais en posant tes yeux sur elle, jaugeant sa réaction. C'est pas que tu te serais senti mal - parce que ta situation était quand même bien plus importante on allait pas se le cacher, mais t'imaginais totalement la réaction de son date lorsqu'elle lui aurait annoncé le motif de son besoin soudain de devoir couper court au rendez-vous. « J'suis vraiment désolé d'avoir gâché la seule chance que t'avais de l'année pour t'envoyer en l'air sinon. »  Tu plaisantais dans un petit rictus.

N'importe quelle petite souris se glissant dans notre intimité à moi et Minho s'arracherait probablement les cheveux pour se sauver en courant. C'est pas notre faute si y a pas de tabous entre nous. Je crois qu'à quinze ans, j'ai roté pour la première fois en conversation audio avec lui pendant que je buvais du coca-cola depuis ma petite chambre de Londres. Et à partir de là, la gêne a plus vraiment existé. Balayée, vaporisée. Comme un coup de vaporisateur serait probablement pas de trop aux toilettes. « J'ai pas confiance avec toi, je vais quand même jouer la carte de l'apnée. » Et zou, un paquet jeté, et voilà que je retournais me réfugier dans le salon de l'appartement que je partageais avec lui depuis déjà deux mois. Deux mois que j'étais arrivée à Harvard, et qu'on passait officiellement - et cette fois réellement, pas virtuellement - chacune de nos journées... enfin, surtout soirées après les cours ensemble. Et bon sang, que c'était bon. Le blond fit finalement son entrée dans le salon, pour s'installer, chill total à côté de moi en soulevant mes jambes comme s'il s'agissait d'une porte. Avec agilité, je me laissais faire avant de m'installer confortablement, les jambes allongées sur ses cuisses. A sa menace, cependant, ma bouille de poupée se transforme rapidement en moue contrariée. « Fais moi ça, et je remplace ton précieux soin pour les cheveux par un mélange de crème dépilatoire et de dentifrice. » On verra comment s'en tirera sa précieuse chevelure blonde après ça. Pour illustrer mes propos, je passe une main dans ses mèches en riant, avant de laisser mon buste retomber dans le canapé. Roulant des yeux vers le ciel, j'attrapais le coussin derrière ma tête pour lui jeter dessus. « Ca t'aurait fait bien trop plaisir, avoues. Je sais que t'essaie de me garder rien que pour toi, Jo Min-ho. » Dis-je en faisant exprès d'employer son nom à la façon coréenne, comme il me l'a appris quand on était bien plus jeunes. « Et ma vie sexuelle se porte très bien, désolée de ne pas pouvoir partager ta peine. T'as un calendrier pour recenser ton abstinence au fait ? Tu te fais des cadeaux tous les combien ? Dix jours ? Chaque mois ? » Pour pousser plus loin la plaisanterie je fais mine de me lever pour aller jusque sa chambre chercher le calendrier en question, tout en riant.

« T'as pas le droit de faire ça, tu sais que j'ai pas une tête pour être chauve ! » Tu t'exclamais, les yeux ronds comme deux billes. Effrayé, t'étais effrayé. Elle riait en jouant avec tes mèches blondes mais tu n'avais qu'en tête l'horreur de voir tes cheveux s'exterminer à cause de la crème dépilatoire. Elle savait où toucher pour que ça te fasse mal, la garce. « Je fais encore des cauchemars de ce montage tout raté que t'avais fait de moi sur paint il y a deux ans. » Oui oui, vous avez bien lu. Parce que la Misha de dix-sept ans trouvait cela hilarant d'offrir à son meilleur ami virtuel de l'époque une photo retouchée de la tête qu'il pouvait avoir sans une once de cheveux. Tout ça parce que t'avais osé faire la remarque une fois en plaisantant que ça serait intéressant de savoir ce genre d'information sur soi-même, que ça pouvait éviter des personnes de faire de grosses erreurs une fois chez le coiffeur. Tu pouvais dire que maintenant tu disposais de ce savoir capital. Merci Misha. Un coussin venait atterrir dans ta face avant que tu le rattrapes pour ne pas qu'il tombe, et tu lui tirais la langue. « Je te vendrais pour un japchae et une gorgée d'ice tea, de quoi tu m'parles. » La vérité c'est que tu pleurerais surement toutes les larmes de ton corps si tu ne l'avais plus dans ta vie, mais t'allais quand même pas oser lui dire une chose pareille de peur qu'elle se prenne la grosse tête : les soft hours c'était seulement sur twitter. T'allais pour lui répondre sur ton abstinence - valait-il mieux qu'elle pense que tu avais du mal à trouver quelqu'un pour assouvir tes besoins ou valait-il mieux qu'elle pense que tu avais assez de sexfriends potentiels pour te tenir le mois ? Décisions, décisions - quand elle se levait du canapé, s'approchant trop dangereusement de ta chambre. Ton cœur se mettait à tambouriner d'un coup, une alarme sonore résonnait dans ton crâne de ce qu'il pouvait se passer si elle fouillait un peu trop ton domaine et tu te levais rapidement à ton tour. Tes mains attrapaient le plaid qu'elle avait laissé sur le canapé de chaque extrémités, et tu enjambais la pièce de tes longues jambes pour la rejoindre, venant passer le plaid au dessus d'elle afin de la bloquer un peu et de l'encercler - puis tu tirais sur les deux bouts pour la traîner de retour dans le salon. « Circulez, y a rien à voir. » Elle avait trop cru qu'elle allait entrer comme ça, la blague. Lol. Hilarant. Tu pouvais vraiment jamais te relaxer avec Misha en fait. Elle était trop imprévisible.

Oh ça pour le savoir, je le sais. Minho, chauve, c'est pire que la saga Alien, que Conjuring, que n'importe quel film d'horreur dans le noir à 3h du matin. Pire que mon prof de littérature, un lundi matin à 8h. Bref, vous devinerez que depuis cette histoire de montage, lui comme moi, on est traumatisés. Mais j'aime bien lui rappeler, histoire de raviver l'horreur. « Je sais, je sais, je m'étais tellement appliqué sur ce montage. De l'art, Minho. De l'art ! » Je le taquine gentiment, parce qu'évidemment, jamais je ne lui imposerais le traumatisme de la crème dépilatoire dans le shampooing. Après tout, c'est moi qui le verrais le plus, on habite ensemble après tout. Et voilà qu'il dit qu'il me vendrait pour un repas. My-tho. Une moue boudeuse manifeste sur les lèvres, me voilà qui croise les bras tout en le toisant du regard. « Que de la gueule. Tu t'ennuierais sans moi, avoues le. » Qui d'autre serait là pour prendre ses aises sur ses genoux, pour lui faire des petits déjeuners anglais improvisés, pour mettre la musique à fond le matin ou lui faire des papouilles dans les cheveux pendant les soirées Netflix ? Personne. C'est lui et moi contre le reste du monde, et il le sait très bien, on a bien trop pris nos marques en à peine deux mois pour se passer l'un de l'autre maintenant. Et alors que je me levais du canapé pour filer jusque sa chambre - espace personnel privé du coréen, j'me demande si la poignée est électrisée - un plaid sauvage s'enroule autour de moi pour me tirer en arrière jusqu'au salon. « Maaaaais... » De retour face à lui - et tellement petite devant l'asperge qu'il est que c'en est parfois ridicule - je le toise du regard. « Un jour, j'y arriverai. J'trouverai la collection de revues pornos que tu caches sous ton matelas. » Tellement cliché que ça doit bien être vrai, non ? J'attrapais le plaid pour le passer sur mes épaules, direction le salon, pour finalement... faire demi tour et lui sauter sur le dos, jambes autour de ses hanches, bras autour de son cou. « BON. On fait quoi ? » Bah tant qu'à faire vu que je suis rentrée à l'appart plus tôt pour son pq, faut bien s'occuper, hm ?

Toi qui adorait l'art, tu trouvais ça un petit peu trop exagéré le fait de comparer de grands peintres légendaires ayant eu un impact à l'époque, avec le montage photoshop fait en trente minutes de ta meilleure amie. L'aspect émotionnel était pourtant là, tu ne pouvais pas mentir : quand tu as cliqué sur l'image du tweet pour l’agrandir, tu avais du mal à y croire. Ça t'a fait un truc, ton cœur à sauté un battement, tes yeux sont presque sortis de leurs orbites, y a un sentiment qui à traversé ton corps, un mélange d'horreur et de dégoût de te voir au plus bas niveau du sex appeal. En un sens, c'était peut-être de l'art. Mais pas le genre d'art pour lequel t'irais te déplacer et aller voir au musée. « T'as juste fait ça pour le clout. Presque huit mille retweet, t'étais si excitée. » Tu disais dans un petit sourire, une certaine tendresse qui transparaissait au souvenir du quart d'heure de gloire de Misha, et de combien elle avait été contente de voir qu'elle avait fait rire les gens grâce à ses talents. Toi, t'avais été plus effrayé en te disant que huit mille personnes se moquaient de ta tête, mais tu pouvais pas en vouloir à la rouquine. Jamais. « J'te garde juste parce que tu fais mieux à manger qu'moi. C'est tout. » Ça ne t'avait jamais dérangé de vivre seul, et t'avais passé ta première année aux États-Unis sans cette constante présence. Ça t'avait assez plu d'un côté, le fait de n'avoir de comptes à rendre à personne, de ne pas prendre de reproches si tu oubliais de nettoyer une assiette ou si tu restais éveillé tard le soir. Il y avait aussi cette facilité que tu n'avais plus maintenant, celle de pouvoir faire ce que tu voulais dans l'appartement à n'importe quel moment, comme avoir la spontanéité de lancer un live dès que tu te sentais excité, alors qu'à présent tu redoutais les fois où Misha rentrait plus tôt et qu'il fallait que tu contienne tes bruits. Malgré ça, tu l'échangerais contre rien au monde. A part quand elle décidait de se lever et de s'approcher de ta chambre, et tu ne perdais pas de temps pour l'enrouler dans le plaid et la faire revenir dans le salon. C'était pas aujourd'hui qu'elle aurait le plaisir de fouiller dans ta chambre – et t'espérais que ce ne serait jamais le jour-j. Tu ne pouvais que rire au cliché qu'elle te sortait, et si tu y réfléchissais bien, ce n'était pas si éloigné. C'était tout aussi sexuel. T'étais juste... Plus extrême que de simples revues. « Absolument personne ne fait ça en 2018. Pas avec tout le porno que tu peux avoir à disposition en quelques clics. » Et tu le savais mieux que quiconque. Misha venait ensuite te sauter littéralement dessus et tu passais tes bras autour de sa taille pour la soutenir. « J'ai besoin de toi en fait. Je comptais me teindre les cheveux. » Tu adorais ton blond, mais les racines repoussaient et ton cuir chevelu te disait stop depuis quelques semaines.

Choquée et déçue par les paroles de mon adorable - pas si adorable - meilleur ami, je secoue la tête avec une moue boudeuse, tournant la tête d'un air faussement dédaigneux. « 8000 retweet pour une gamine de 17 ans c'est énorme, oké. Sois fier, en un sens j'ai percé grâce à toi ! » Bon, clairement pas sous son meilleur jour, mais qui en a quelque chose à faire ? Bon, lui, peut-être. Puis bon, quelques semaines après, l'histoire était tombée dans l'oubli. Je devrais essayer de retrouver ce tweet histoire de voir s'il avait toujours autant de succès si je le retweetais. Et il avait de la chance que je n'aie plus d'oreiller sous la main, autrement je lui en aurais lancé un second à la minute où il a dit ne me garder que pour ma cuisine. « C'est pas bien difficile, tu serais capable de te foirer en faisant cuire un oeuf. » Et pour se rater avec un oeuf, il fallait y aller. Mais qu'à cela ne tienne, s'il voulait jouer la carte de celui qui allait le plus emmerder l'autre, il savait que j'étais la reine dans le domaine, fonçant tout droit vers sa chambre avant d'être retenue par un plaid faisant office de corde. Face au grand blond, je fais une moue et hausse les épaules. « Hm, c'pas faux. Tu sais que si tu veux t'abonner à des chaînes pornos sur la télé, j'te jugerai pas hein. » C'est naturel, voyons. J'aime tellement l'emmerder avec ce genre de remarques. Puis finalement, je venais me hisser sur lui comme un bébé koala, en quête désespérée d'une occupation. Qu'il ne tarda pas à fournir, d'ailleurs. Distraitement, je passais une main dans ses cheveux blonds, noyant mes doigts dans ses mèches. « Ah ? Tu veux que j'fasse tes racines ou bien tu t'es décidé à arrêter un peu de faire souffrir tes cheveux ? » J'appuie ma tête sur son épaule pour le regarder, avant de hocher la tête. « Ok, j'vais te faire ça. CAP SUR LA SALLE DE BAIN, FIDELE MONTURE. » Et sur ces mots, je pointe fièrement du doigt le couloir pour lui montrer la direction. Comme s'il en avait besoin.

Tu te disais que Misha n'avait pas fait ça par passion. Qu'elle avait toujours eu en tête l'objectif de faire du clic et que son montage se fasse voir par des milliers de personnes avec comme but le maximum de retweet possible. Tu ne pouvais pas croire qu'elle ai réellement eu l'idée de faire ça sans arrière-pensée avec seulement l'envie de t'offrir ce magnifique cadeau d'une manière totalement gratuite. « Excuse-moi de préférer t'aider à percer d'une manière différente, c'est quand même ma dignité de mâle alpha que tu as écrasé sans aucun remords. » N'aurait-elle pas tout simplement pu se faire connaître en postant des photos de toi totalement canon et boyfriend material qu'elle aurait faussement prise sur le vif comme le faisait toutes les stars d'instagram ? Là t'aurais dit oui de suite et ça n'aurait aucunement entaché ta - inexistante - réputation sur le net. Tes lèvres formaient ensuite une moue attristée devant le commentaire de ta meilleure amie, mais tu devais bien reconnaître qu'elle n'avait pas tout à fait tord : t'étais vraiment le pire dans la cuisine, et il fallait te laisser dans la pièce sans surveillance que dans d'extrêmes nécessités. « T'moques pas. J'ai jamais eu besoin de cuisiner, ma mère à toujours été la reine des petits plats. » Tu avouais dans une petite voix. C'était malheureux, mais si t'avais bien un gros défaut, c'était sûrement celui-ci. Difficile d'avoir l'air d'un gendre idéal en étant si mauvais en cuisine, et quand tu y repensais, t'avais un peu honte de ne jamais t'en être réellement intéressé. Avec tous les bons plats de ton pays, t'étais capable d'en refaire aucun correctement, et c'était assez triste. Tu la retenais vite avant qu'elle n'aille trop loin, puis tu t'immobilisais un instant, tes yeux la fixant alors qu'elle parlait porno. Parlait-elle vraiment pour toi ou essayait-elle d'insinuer autre chose .. ? « Est-ce que tu n'essaierais pas d'implanter cette idée dans ma tête de manière subtile juste parce qu'au final, c'est toi qui aimerai regarder ces chaînes ? » Tu lui demandais prudemment. Tu ne voulais pas la brusquer si cela s'avérait vrai, tu voulais qu'elle puisse te parler sans honte de ses désirs, et si cela impliquait de s'abonner à des chaînes pornographiques sous ton nom afin qu'elle ne se retrouve pas embarrassée, alors soit, tu le ferais. Tu finissais ensuite par lui dire que tu avais besoin d'elle, capillairement parlant, et elle passait ses doigts entre tes mèches comme pour observer le saccage. Tes yeux croisaient les siens alors qu'elle appuyait sa tête contre ton épaule, et tu venais légèrement bouger ton épaule juste pour l'embêter. « T'es vraiment une rageuse de blonde Minho, je sais qu'tu l'as jamais aimé. » Vraiment, parfois tu te disais comment tu pouvais avoir une meilleure amie avec aussi peu de goût, mais soooooit. « J'comptais passer au noir..? Tu penses que ça m'irait bien ? » T'avais déjà fait cette couleur, mais c'était il y a de ça des années auparavant, et t'avais quand même bien changé depuis. T'espérais juste que ça ne fasse pas trop strict sur toi. Tes lèvres lâchaient un petit rire face à l'attitude de Misha, et tu resserrais ta prise sur elle, avant de laisser échapper une sorte d'imitation d'un hennissement de cheval pour entrer dans son jeu, et de te déplacer directement la salle de bain. « A vos ordres maîtresse. » Ouais t'étais le genre de cheval Disney qui savait parler, le genre d'animal supérieur à tous.

J'ai toujours été comme ça avec les gens, et plus particulièrement avec Minho. Taquine, à chercher le moyen de pousser plus loin encore les limites. Peut-être que c'était parce que je ne pouvais pas l'emmerder en direct, et que la moitié de la planète nous séparait à l'époque, lui en Corée, moi en Angleterre. Un sourire en coin espiègle apparut sur mes lèvres lorsqu'il mentionne sa dignité anéantie à l'époque, et je me penche vers lui en haussant les sourcils. « Tu voudrais peut-être que je recommence ? Je suis sûre que je peux faire encore mieux avec de l'expérience. » Je me balance d'avant en arrière d'un air malin, avant de retomber en arrière, jugeant d'un oeil critique les talents culinaires de mon meilleur ami. Et sa défense me laisse dubitative. « Et alors ? Ma mère aussi cuisine bien, justement t'aurais du appprendre d'elle et me faire d'excellents plats coréens ! » Obligée d'aller au restaurant pour déguster un vrai Bibimbap, shame. Comment pouvait-il faire ma culture correctement s'il n'était même pas fichu de me faire du kimchi ou que sais-je ? Quoi qu'il en soit, passant facilement du coq à l'âne, je manquais presque d'atteindre mon but et de franchir la porte de sa chambre, avant d'être freinée dans mon élan par un Minho bien trop réactif. C'en était presque louche. Et à sa façon de rebondir sur ma remarque, j'éclatais purement et simplement de rire en tournant la tête vers lui. « Si je voulais vraiment regarder ça à la télé, je te le demanderai de but en blanc, tu sais. » J'ai jamais vraiment eu de tabous à ce niveau là, même si c'est vrai que j'en parle pas forcément avec Minho. Disons que c'est pas que j'ai honte, mais plutôt que le sujet vient rarement sur le tapis autrement qu'à la rigolade pour s'emmerder mutuellement. Une fois montée sur son dos, jouant naturellement avec ses cheveux, j'écoutais distraitement sa remarque avant de secouer la tête d'un air faussement consterné. « Tu sais très bien que je t'aime avec n'importe quelle couleur. C'est juste que tes cheveux me font de la peine à être si secs, give them a break ! » Et pour illustrer mes mots je passais mes deux mains dans ses cheveux bien trop abimés à mon goût. J'préfère quand c'est tout doux. « Noir, got it. Bien sûr que ça t'ira, toutes les couleurs te vont. Le noir ça te donnera un côté mystérieux. » Je ris, j'embrasse sa joue, et go pour la salle de bain, où Minho m'emmène en prenant son rôle de monture très au sérieux, m'arrachant un éclat de rire. Accrochée à ses épaules, je ne relâchais celles-ci qu'une fois arrivée dans la salle de bain, redescendant sur mes deux jambes. « M'appelle pas maîtresse, j'vais presque y prendre goût. Quoique, si, continue ! » Je tire la langue en riant, avant d'ouvrir les placards à la recherche de la couleur qu'il a probablement achetée au préalable. « Par contre, inutile de te rappeler qu'à moins de grimper à nouveau sur ton dos, je vais pas pouvoir atteindre tes cheveux si tu restes debout. » C'est pas qu'on a vingt centimètres d'écart, mais... si. Je sortais une vieille serviette pour lui lancer et déballais tranquillement les produits pour teindre sa tignasse. « Tiens, retire ton tee shirt, fous ça sur tes épaules, et mets toi dans la baignoire, ça me facilitera la vie. » Le temps qu'il s'exécute, je mettais les gants pour protéger mes mains, et je retirais mon pull pour rester en débardeur noir. Je tiens à ce sweat plus qu'à ma vie, hors de question de foutre de la couleur dessus. « Sinon, j'pensais commander des pizzas et attaquer une série Netflix ce soir. T'es partant ? » que je demandais en tournant la tête vers lui, m'installant sur le rebord de la baignoire avec le produit, regard tourné vers ses mèches décolorées.

Tu t'immobilisais à ses mots, tes yeux se plissant alors que tu l'observais minutieusement. T'avais toujours cette même question qui te revenait souvent lorsque tu étais avec Misha. se moquait-elle seulement afin de te faire stresser ou oserait-elle sans remords ? Et à chaque fois, tu ne pouvais répondre avec certitude. « T'oserais pas. J'ai des fans tu sais. Tu leur briserais le cœur. » Tu n'étais pas le plus connu, loin de là, mais ton père ayant gravi les échelons année après année dans l'une des plus grosses entreprises sud-coréenne, accouplé du fait que tu avais participé à plusieurs spots publicitaires pour la marque il n'y avait pas si longtemps, faisait que les netizens s'intéressaient parfois à toi et qu'on pouvait trouver tes photos entourées d'éloges sur certains sites médias. Tu tentais ensuite de te défendre sur tes désastres culinaires mais Misha ne semblait pas te laisser t'en sortir aussi rapidement. « Mais j'essaie ! Je l'aide toujours quand on fait des repas mais j'y arrive pas. J'sais pas ce que je fais de mal mais j'arrive jamais à retrouver le même goût. J'suis un cas désespéré. » Tu te lamentais, moue appuyée sur ton visage. En vérité, t'adorerais pouvoir bien cuisiner. Même pas besoin d'être un chef, mais avoir la possibilité de pouvoir faire des plats passables était tout ce dont tu espérais. Ça te rendait triste de ne même pas pouvoir imiter le goût des plats qui venaient de chez toi lorsque la maison te manquait. T'aurais aimé pouvoir partager ça avec Misha. Tu protégeais ensuite ton antre, et elle éclatait de rire à ta remarque. Sympa la meuf, tu lui montrais que tu pouvais être sérieux, que t'étais là pour la soutenir, et elle te riait au nez. « Si tu le dis. » Tu répondais, tout de même dubitatif. Tu savais que vous n'aviez pas de tabous, mais elle avait le droit d'avoir ses secrets sexuels elle aussi – comme toi. « Mais je veux juste pas que tu te sentes mal, tu sais. Si vraiment c'est quelque chose que tu souhaites, tu peux tout à fait m'en parler sans avoir peur d'être jugée. J'me moquerais pas de tes fantasmes, aussi bizarre soient-ils, même si t'aimes te toucher en regardant du tentacle porn. Tu peux te sentir en confiance. » Tu reprenais, tout à fait sérieux, tes yeux ancrés dans les siens. Tu voulais qu'elle comprenne, il fallait qu'elle comprenne. Vous vous taquinez tout le temps, vous faisiez toujours des blagues, mais vous n'étiez pas meilleurs amis pour rien. Vous n'étiez pas meilleurs amis juste pour les bons moments. Elle montait ensuite sur ton dos, et tu avouais que tu savais qu'elle n'avait jamais aimé le blondinet en toi, ce qu'elle démentait de suite en clamant ne penser qu'à la santé de tes cheveux. Touché. « Tu dis beaucoup de conneries mais t'as raison sur le sujet. Mais c'est comme une drogue, tu sais ? » Tu avouais, un peu honteux pour le coup. C'était une drogue nulle quand même, par rapport à eux qui se droguaient par exemple, mais c'était ça quand on aimait changer de tête souvent. T'étais tout de même rassuré alors qu'elle te disait que la couleur noire t'irait bien. « C'est vrai que les gens mystérieux ils pécho plus. Va savoir pourquoi. » Ouais t'espérais que ce soit un présage pour ton futur, tu l'avouais. Un baisé sur la joue plus tard et tu l'emmenais dans la salle bain, comme le gentil étalon que tu étais. T'éclatais de rire alors qu'elle n'était pas sûre si elle souhaitait ou non que tu l'appelles maîtresse. « T'es vraiment kinky en fait. » Tu disais presque étonné dans un rictus, comme fier de découvrir ça d'elle. De nouveau sur la terre ferme elle cherchait la couleur que tu avais acheté, et tu lâchais un petit rire – c'est vrai que vous aviez une petite différence de taille tous les deux. « Je vais pas te laisser souffrir, tu me prends pour qui ? » Tu t'exclamais faussement choqué qu'elle ai pu sous-entendre une telle chose, avant d'écouter ses conseils – c'est quand même elle qui allait s'occuper de ta tignasse, tu ne souhaitais pas déjà la mettre en rogne – et tu enlevais ton t-shirt, avant de t'asseoir dans la baignoire de votre appartement. Serviette sur les épaules histoire de te protéger un peu, tu t'adossais contre la parois. « Carrément, tu répondais en hochais ta tête, excité d'un coup – t'étais toujours partant pour une soirée cozy et pizza. Y a quoi d'intéressant en ce moment ? J'ai l'impression de plus être à la page tellement j'ai bossé. » Tu avouais, attrapant ton téléphone portable et mettant de la musique en fond.