next to you (maga)

Enfin, en ce samedi 20 octobre, je pouvais accéder à la chambre de ma meilleure amie Vega pour lui rendre visite à l'hôpital. J'attendais ça depuis bon nombre d'heures, depuis l'accident en fait. Le "seulement la famille a le droit de lui rendre visite" avait été un supplice pour moi. J'avais envie de hurler à la figure des infirmières pour leur dire que j'étais tout comme sa famille. J'étais comme une sœur pour elle et j'en savais assez pour être à son chevet. Mais malgré ma déception, ma colère, je prenais sur moi pour pas que mon sang chaud ordinaire ne mette à bouillir. Je le pensais depuis le début, tout ira bien pour Vega. Elle était une femme forte, une battante et malgré tout le sang qu'elle avait pu perdre, j'étais sûre qu'elle avait assez de ressources et de hargne pour vaincre tout sur son passage. Et puis, je pensais aussi au fait qu'elle soit enceinte. Elle se faisait tellement bien à l'idée de devenir maman, que j'avais peur qu'elle perde son bébé et ne puisse pas s'en remettre par la suite. J'étais tellement au courant de rien, que j’avançais dans les couloirs, en direction de sa chambre, comme si j'avais vers l'inconnu. Je toquais, je soufflais et j'entrais. « Salut beauté » que je disais d'une voix douce. Est-ce qu'elle était réveillée au moins ? Putain, Maddox, si tu fais mal les choses, c'est que tu es vraiment une nouille. Fallait pas m'en vouloir. J'avais le cœur au bord du précipice tellement je me sentais mal, la gorge nouée et les larmes aux yeux.

@Vega Avgeropoulos

c'était probablement le moment le plus éprouvant de toute ma vie. j'étais éxténuée et prouvait par la même occasion que j'étais capable de m'endormir entre chaque passage dans ma chambre. les médecins m'avaient déjà prévenus qu'il était possible de stopper les visites pour aujourd'hui si je ressentais le besoin d'y aller doucement mais.. j'étais moi. et je ne pouvais pas prendre cette décision tout en sachant que certains attendaient encore dans la salle d'attente. encore moins après avoir vu l'état de saph, briséis, mes parents qui avaient fait le déplacement jusqu'à boston ou bien jaxon que j'avais vu pleurer pour la toute première fois. et puis dans tout ça, je voulais voir maddox moi. j'avais besoin que ma meilleure amie passe la porte de cette chambre pour que je puisse la rassurer. que ce soit avec des mots ou juste un simple sourire. j'crois que je ne réalisais pas non plus la chance que je pouvais avoir. celle d'avoir réchappé à tout ça.  d'être bel et bien vivante et en capacité de le dire aux autres. est-ce que numa allait bien ? j'avais déjà du poser la question une dizaine de fois sans que personne ne soit capable de me fournir une réponse. et finalement, la porte s'ouvrait sur la frimousse blonde de ma meilleure amie m'arrachant un faible sourire. « la plus belle est là » et j'voyais à tes traits que t'avais l'air tout aussi fatiguée que moi si ce n'était pas plus. « ne pleure pas s'il te plaît » regarde moi, tout vas bien, je suis là.

Je voulais voir Maddox depuis des heures déjà et l'attente était insoutenable. Laisser les gens attendre dans les salles d'attente ce n'était pas vivable. Seulement la famille. J'étais sa famille moi aussi. Depuis plus de dix ans j'étais à ses côtés. J'avais toujours été là pour elle et je détestais qu'on ne me laisse pas être là à cet instant. Alors quand enfin on me laissait lui rendre visite, c'était à la fois un soulagement et une angoisse. J'avais peur de l'état dans laquelle j'allais la retrouver. J'espérais qu'elle allait réussir à me rassurer, être un minimum éveillée. Je soufflais un coup et j'entrais en douceur. Elle était là ma poupée. Ça me déchirait le cœur de la voir comme ça. Mais ses beaux yeux me regardaient et il n'en fallait pas plus pour me faire monter les larmes aux yeux. « la plus belle est là » Je me précipitais vers elle pour m'asseoir au bord de son lit en attrapant sa main. Elle m'avait jamais autant manqué. « ne pleure pas s'il te plaît » Et c'était l'effet inverse qui se produisait. Ne pas pleurer ? Comment ? J'avais passer des heures et des heures dans l'attente de pouvoir voir ma meilleure amie. J'avais réellement besoin de m'assurer de moi même que tout allait pour le mieux, j'avais besoin de l'entendre, de la toucher. Enfin, vous comprenez ? Je ne crois que ce que je vois. Je ne pleurais pas à grosses larmes, c'était simplement un grand soulagement et les émotions qui se libéraient d'elles même. « J'ai eu tellement peur de te perdre » que je lui avouais sans trop la regarder. Comme tout son entourage, je supposais que nous avions ressenti la même chose, tous. « Je suis vraiment soulagée que tu sois saine et sauve » J'avais même été prier, tu te rends compte Vega ? Mon père aurait été fier.

c'est facile dans ma position de te dire que tout vas bien, de ne pas pleurer et ce genre de chose. mais je crois que si t'avais été toi même dans ce lit, à ma place, j'aurais été effondrée. j'aurais probablement fait exploser l'hôpital en lui même juste pour avoir de tes nouvelles. ouais, clairement, j'aurais tout bousillée autour de moi juste parce que j'aurais pas supporté ne serait ce que l'idée de te perdre. « mais je suis là timtimbum, je suis là » j'esquisse un faible sourire me disant qu'au vu de ma condition, tu ne diras rien à ce surnom que tu détestes. souvenir de notre enfance quand la pauvre grecque que j'étais été incapable de prononcer correctement ton nom. « tu croyais quand même pas que j'allais te laisser tranquille aussi facilement ? » parce que c'est hors de question que j'abandonne comme ça madd. t'es mon amour, ma meilleure amie et j'ai besoin de toi. puis je sais que la réciproque est vraie alors jamais je t'aurais laissé tomber dans ce monde un peu trop étrange toute seule. toi et moi pour toujours, j'lâche pas ma promesse. et j'serais un peu plus ma main dans la tienne, mon pouce caressant doucement son dos. comme pour te prouver que j'étais bel et bien là et que dans aucun cas je n'allais m'en aller. « dis toi que pour les prochaines semaines tu vas être obligée de venir tous les jours à la maison pour t'occuper de moi » ok, peut être que je pousse un peu mais j'ai toutes les excuses du monde pour te faire venir chez moi à chaque fois alors en soit ça ne change pas de d'habitude.

J'avais eu la peur de ma vie. Perdre Vega aurait été une épreuve terrible. C'était perdre ma meilleure amie de longue date, mon repère dans ce monde de brute et surtout, une sœur de cœur sur laquelle je pouvais compter. Je ne pouvais pas la perdre, c'était impossible. Et malgré le lien indéniable qui nous unissait, je me retrouvais sur le banc de touche à attendre qu'on me donne des nouvelles. Je n'avais pas le droit d'entrer dans sa chambre. Seulement sa famille. Si bien qu'après toutes ces heures de stress intense, quand je pouvais enfin la regarder, j'avais beaucoup de mal à contenir toutes mes émotions. « mais je suis là timtimbum, je suis là » et je me mettais à rire comme une dinde, les larmes coulant pathétiquement le long de mes joues. « tu croyais quand même pas que j'allais te laisser tranquille aussi facilement ? » Je secouais la tête négativement en essuyant mes joues. « Je veux que tu me tortures jusqu'à ce que l'on soit vieille et toute fripée » Pas avant. Elle n'avait pas le droit de m'abandonner avant. Je me trouvais une petite place au bord de son lit et j'attrapais sa main. Elle était là. Vega était là. « dis toi que pour les prochaines semaines tu vas être obligée de venir tous les jours à la maison pour t'occuper de moi » Je riais encore, c'était dans ma nature. « C'est déjà prévue dans le planning que je t'ai fait. » J'avais passé tout mon temps à regarder ce satané truc en espérant fortement qu'elle revienne pour m'en coller sous le nez. « C'est moi qui vais faire tes vidéos, tu n'auras jamais autant d'abonnés » que je finissais en riant à nouveau. J'étais vraiment pathétique à rire et pleurer en même temps, mais c'était toute la pression qui s'évacuait.

c'est horrible de faire face à tant de peine. tout le monde qui pleure et moi qui suis là, à essayer de trouver les mots rassurants, à vouloir faire rire tout le monde. parce que je sais que dans la position inverse, j'aurais probablement été une épave. mais j'voulais qu'on regarde les choses actuelles, j'étais là, tout allait bien et la vie continuait. puis ma madd', elle était pas jolie quand elle pleurait. « promis. croix de bois, crois de fer, si je mens, je vais en enfer » et je crois que ton père m'aurait probablement lapidé s'il m'avait entendu dire un truc pareil mais avec toi, je pouvais en plaisanter. et ouais, tu pouvais compter sur moi pour t'emmerder jusqu'au dernier jour de ta vie. sans répit, jamais. même quand tu serais plus capable de te lever de ton canapé et qu'on passerait nos journées à regarder question pour un champion j'trouverais la force de te rendre folle, t'en fais pas pour ça. « wow, tu m'as volé ma capacité à faire des plannings ? » je répond en haussant un sourcil. non mais c'était mon truc ça, faire des plannings chargés et les emmener à tout le monde toujours dans l'optique de tout contrôler. et au final, j'pouvais pas m'empêcher de joindre mon rire au tien. « tu vas me voler la vedette madd, c'est pas sympa ça » je secoue la tête avant de reprendre « par contre, j'veux bien que tu me fasses à manger. et des chocolats chaud. et qu'on se gave de fraise et chantilly » tu vois, ça aussi c'est un bon plan. puis on passe moins de temps ensemble ces derniers temps alors autant qu'on en profite pour rattraper tout ça.

J'avais été très triste d'apprendre que ma meilleure amie avait eu un accident. Cela m'avait fait beaucoup de peine, le mot été faible, il avait été complètement dévasté d'apprendre que Vega était à l'hôpital et que je ne pouvais rien faire pour soulager sa douleur et pour combler mon manque. N'avoir aucune information son sujet avait été très pénible à supporter. J'avais eu la rage pendant quelques jours, énervée d'être mise de côté. Mais désormais, je me tenais debout, dans sa chambre, à ses côtés, sa main dans la mienne. Toutes mes émotions négatives s'évaporaient petit à petit, tout mon stress et tout ce que j'avais pu contenir ces derniers jours étaient en train de s'évacuer par un torrent de larmes. Grâce à ces mots et à sa douceur, je me calmais, prenant sur moi pour retrouver un peu de dignité. Elle était là sous mes yeux vivante ; c'était le plus important. « promis. croix de bois, crois de fer, si je mens, je vais en enfer » je riais doucement en essuyant mes joues. Heureusement que mon père n'était pas là pour entendre ses paroles. Heureusement que mon père n'était pas là pour voir nos vies. Je crois bien qu'il nous enfermerait à vie afin que l'on redevienne les petites filles sages que nous étions à la nouvelle-orléans. Très clairement, je préfère qu'elle m'embête jusqu'à la fin de mes jours, plutôt qu'elle disparaisse totalement de ma vie. Je lui avouais que pendant son absence je lui avais volé son passe-temps favori. Ainsi, des plannings l'attendaient à sa sortie de l'hôpital. « wow, tu m'as volé ma capacité à faire des plannings ? » Je riais en hochant positivement de la tête avec lenteur. C'était son truc à elle, ce truc qui me faisait soupirer et pourtant, qui me manquait et qui avait comblé son absence en occupant mon esprit. On riait toutes les deux et ça faisait un bien fou. Il ne me restait plus qu'à prendre possession de son blog ainsi que de sa chaîne Youtube afin que ses fans ne s'ennuient pas durant son rétablissement. « tu vas me voler la vedette madd, c'est pas sympa ça » je riais, fière de moi, face à son l'incrédulité. « par contre, j'veux bien que tu me fasses à manger. et des chocolats chaud. et qu'on se gave de fraise et chantilly » Je secouais la tête négativement. « Tu ne perds pas le nord ! J'avais enfin une raison d'être toi et tu en profites pour m'utiliser comme larbin… » je rigole à nouveau en serrant un peu plus sa main dans la même. « je ferai ce que tu voudras à condition que tu ne disparais plus » C'était le pacte à faire.

t'es ma meilleure amie, tu le sais ? j'ai grandi avec toi et tout partagé par la même occasion. que ce soit mes déboires ou mes meilleurs jours. et je sais que tu as toujours été là. pour m'aider à remonter la pente ou pour joindre ton rire au mien devant nos frasques incessantes. elles sont loin les petites filles sages qu'on a pu être autrefois mais j'oublierais jamais le jour où nos regards se sont croisés. j'étais cette pauvre gamine débarquant en terre inconnue au milieu de gamin qui semblaient user de la méchanceté comme de la parole. et j'étais là, à pas comprendre un traître mot de votre langage, à m'asseoir dans un coin en attendant que la journée se termine mais toi.. tu m'as tendu la main. t'as été à chaque seconde et j'crois que c'est pour ça que nous ça fonctionne aussi bien. malgré la popularité que j'ai pu gagner que ce soit au lycée ou maintenant, ça a toujours été toi avant les autres alors ne crois pas une seule seconde que je pourrais t'abandonner aussi facilement. ça n'arrivera pas, jamais. « pourquoi vouloir être moi quand on est toi ? » t'as rien à m'envier madd, tu le sais ça ? t'es la plus belle personne qui puisse exister sur cette planète. et je crois qu'en réalité, tout le monde devrait rêver d'être à ta place un jour parce que ça serait une belle leçon de vie que t'offrirais au monde entier. « zut, je prévoyais de disparaître sur une île et couler le reste de ma vie au soleil » prenant une mine réfléchit, je reprenais presque aussitôt « si je te prends dans mes bagages, j'ai le droit ? » j'souris un peu bêtement mais je sais que t'as compris. j'compte pas m'en aller. on a encore beaucoup trop de chose à vivre toi et moi et j'compte bien profiter de chaque instant avant de disparaître. de préférence vieille et tout fripée. parce que j'nous imagine toutes les deux, sur un banc dans un parc, à se moquer de tout et de tout le monde avant de repartir difficilement à l'aide de nos cannes. « toi et moi contre le monde » pour toujours. rien n'a changé.

« pourquoi vouloir être moi quand on est toi ? » J'haussais les épaules l'air de rien. J'étais gênée par le compliment. Cette question n'en était pas une. Je savais très bien que Vega n'attendait aucune réponse à son interrogation. Je n'avais jamais eu confiance en moi, c'était un fait et malheureusement, rien ne semblait pouvoir échanger la courbe. J'étais, depuis des années déjà, en perpétuel conflit avec les autres. C'était comme si je devenais associable malgré moi, à cause des gens que je croise et qui me veulent inlassablement du mal. J'avais été sujette à des moqueries et même à un viol. Rien n'allait dans ma vie. Alors que Vega... Même si au tout début ça n'avait pas été tout rose, avec le temps, elle était devenue une véritable reine. Tout le monde la regardait, l'adulait. Je n'avais jamais rêvé d'une quelconque célébrité ou popularité, mais j'aurais apprécié être respecté. Je ne répondais pas à la question, je restais silencieuse pour ne pas l'épuiser dans un débat. En tout cas, j'allais accepter tout à la seule condition qu'elle ne disparaisse plus. « zut, je prévoyais de disparaître sur une île et couler le reste de ma vie au soleil. si je te prends dans mes bagages, j'ai le droit ? » Je ris en prenant un peu plus de place sur son lit. Qu'elle se pousse nah. « Tout dépend de l'île quand même... » que je disais en me faisant désirer un peu. J'étais difficile en négociation moi, j'pouvais pas lui dire oui si facilement. Maintenant que je la retrouvais, je ressentais le besoin de l'emmerder un peu. Puis, après un battement de silence, Vega reprenait. « toi et moi contre le monde » Je souriais de toutes mes dents en resserrant mon emprise sur sa main. Je ne pouvais pas rêver mieux. « Et... le bébé ? » Ça me faisait toujours autant bizarre, enfin surtout d'en parler verbalement.

et rien ne changera jamais, qu'on soit claires sur ça. parce qu'il était hors de question que je puisse avoir un monde sans la fabuleuse personne que tu pouvais être. t'étais pas juste ma meilleure amie madd', t'étais plus comme.. ma moitié. ma personne. t'étais celle qui faisait tourner mon monde et je refusais de me lever un jour en me disant que tu n'en faisais plus parti. tu comprends ça ? parce que t'es tout pour moi. t'es mon amour. mon tout. et peut être qu'on a des périodes. des temps où l'on passe moins de moment ensembles mais ça ne change rien entre nous. t'es toujours ma perfection. « t'es sérieusement en train de faire la difficile là ? » que je demande arquant un sourcil. j'aime pas beaucoup ça. j'me dis que de toute façon, je ne te laisse pas vraiment le choix. si je veux t'embarquer je t'embarques et tant pis pour l'île choisi. t'as pas ton mot à dire timtimbum, crois pas que tu puisses négocier. « ça va.. j'ai été prise en charge à temps » j'avais pas eu le temps de perdre trop de sang alors fallait croire que j'avais eu de la chance. que le petit truc qui était en train de grandir à l'intérieur de moi n'allait pas arrêter de se développer à partir du moment que je faisais attention et que je prenais du repos. « t'es prête à devenir tata maddox ? » je plaisante mais tu sais, moi aussi j'ai la trouille dans tout ça. j'me trouve trop jeune, pas spécialement apte à m'occuper de moi même et.. je sais pas trop. je me demande sûrement si je serais à la hauteur ou une connerie comme ça. tu crois que je le serais toi ? t'as jamais mâché tes mots avec moi alors je me dis que dans tous les cas, tu continueras à en faire de même. « je l'ai toujours pas dit à mes parents » et ça, par contre, ça allait finir par poser problème.