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masha ★ insecure but i'm workin' with it
@misha hayes
c'était maussade que j'entrais dans la cafétéria balayant la salle des yeux avant de foncer vers le fond où trônait une table libre. assise, je déballais un sandwich, une bouteille d'eau et un tupperware emplit de raisin, les yeux perdu dans la vague. j'aimais pas avoir des problèmes, encore moins me prendre la tête avec des gens mais.. sur le moment, j'avais été incapable de la retenir. et sûrement qu'elle avait mal interprétée certaines choses, j'en savais rien à vrai dire mais j'avais pas eu le courage de lui envoyer le moindre message. et à vrai dire, elle ne l'avait pas fait non plus alors.. peut être que c'était juste comme ça, que c'était juste la vie, j'en savais rien. et j'crois que c'était parce que j'étais trop loin dans mon esprit que je percutais pas la personne qui était en train de s'adresser à moi. ou le groupe en fait parce que ouais, c'était un groupe. c'était après avoir eu le droit à trois claquements de doigt devant les yeux que je finissais par me reconnecter l'air un peu paumée. la place. tu peux bouger ? ah, forcément. je roulais des yeux, hésitante. « vous pouvez vous installer, y a assez de place. » que je finissais par répondre rebaissant les yeux sur mon repas. et c'était un rire typique de la mean girl qui venait de s'échapper de la blonde à côté. t'as pas compris. tu t'en vas, c'est pas une question. ah. oui. forcément, gentille maddie doit laisser sa place. maintenant et c'était le tupperware qui gisait sur le sol. ok, ok. j'attrapais mon sac pas franchement dans le mood de me battre pour ça. j'mangerais mieux ce soir, that's all. (Invité)
j'en ai pas été capable, c'était au dessus de mes forces. quand j'ai quitté le toit, la chambre de maddie, et chez elle tout simplement, j'étais en proie à bien trop de sentiments contradictoires : la culpabilité, la déception entre autres. je sais pas trop ce que j'espérais, au fond. maddie a cru que j'étais un mec quand on a commencé à s'envoyer des messages, ça veut tout dire en soit. et tout le reste de la semaine ayant suivi jeudi, j'ai pas su lui envoyer un message. pour dire quoi ? que je suis désolée ? je l'ai déjà dit. puis elle m'a pas forcément écrit non plus, donc peut être que ça la soulageait. alors c'est avec cette idée en tête que je reprenais une semaine de cours parmi tant d'autres, et le midi, je rentrais dans la cafétéria avec mon sac de bouffe préparé le matin même. et malgré moi, ça a été direct : je l'ai vue. les yeux baissés contre la table, entourée de filles que je ne connaissais pas et que j'avais pas envie de connaître rien qu'à leur expression. et au début, j'ai rien dit. j'ai avancé jusqu'à rejoindre une table derrière elle, la laissant avec ses amies. jusqu'à ce que je les entende. t'as pas compris. tu t'en vas, c'est pas une question. là, c'était immédiat. je tournais les yeux à nouveau vers la table, juste à temps pour voir la nourriture de la brune qui s'écrasait sur le sol. pardon ?! à peine mon derrière était-il posé sur la chaise que je le relevais déjà pour aller vers la table. et alors que maddie attrapait son sac pour se redresser, j'arrivais derrière elle, pour l'empêcher de se lever d'une simple pression sur son épaule. « excuse moi, je crois que t'as accidentellement fait tomber son repas, là. » je faisais le tour de la table pour poser mon sac assez bruyamment sur le reste de la table disponible, faisant front à la blonde aux allures de parfaite connasse. de quoi je me mêle la rousse ? qu'elle demande en haussant un sourcil. ah. de quoi je me mêle ? je me penche simplement tout en expliquant « bah tu vois, le souci c'est que mon père m'a toujours appris à ne pas gacher la nourriture. » je ramasse un morceau du sandwich soigneusement découpé de maddie, pour l'ouvrir en deux et en coller chaque partie sur la poitrine de la nana qui couine comme une gamine de six ans. « tiens, paraît que les concombres c'est bon pour la peau. » et sans lui laisser le temps de répliquer, j'ajoute : « cette table est prise. maintenant dégage de là et vas trouver un autre spot où manger. » et sur ces mots, je la laissais filer sur la sortie sous quelques rires discrets, probablement pour se changer. je tirais la chaise pour m'asseoir face à maddie, sortait ma boite de mon sac pour l'ouvrir et lui tendre ma salade de tomates mozza. « tiens. j'en avais prévu trop. » et puis je sors aussi mes deux sandwiches au saumon et à la crème pour lui en tendre un. « t'aimes le saumon ? » ah, et salut au fait maddie.