(zed) war is declared

Je trouve une excuse bidon car je veux pas lui dire qu'en réalité, ouais, j'ai fait la connasse. Solidarité féminine de mon cul. D'ailleurs, Joan, je ne la vois même plus. C'est ridicule, n'est-ce pas ? Ouaip, je suis ridicule. Zed, bien sûr, il me fait tiquer sur le fait qu'il me manque. Et il ose même me secouer gentiment l'épaule. Mon regard double de volume, se balade entre mon épaule et sa main, comme s'il allait se manger mes doigts en pleine face. Mais je retrouve assez vite le sourire, tout compte fait. « arrête, n'exagères pas. » et je pouffe de rire. Tu ne me manques pas. Pas du tout. Ne prends pas tes rêves pour des réalités darling. Ce qui m'intrigue par contre, c'est que Zed me reparle de leur rupture. C'est vrai, j'ai la version de mon amie, mais pas la sienne. « alors balance-moi ta version, même si, très honnêtement, je ne pense pas que ça puisse changer quelque chose. » tu restes un con voilà tout, sauf que je ne dis pas ça tout haut. Fini les insultes pour le moment, tant qu'on essaye de trouver un terrain d'entente, ne viens pas tout casser Willa.

Cette conversation, il fallait qu'elle tombe. Tôt ou tard. C'est pas mon genre de fuir les gens, d'avoir des tensions. Je suis quelqu'un de très zen et positive, normalement. Sauf que là, j'ai du mal. Peut-être que Zed me manque, atrocement, mais que lui avouer, ce serait un coup pour ma fierté. Mais c'est vrai, notre amitié était tellement belle, comparable à aucune. C'est dans ces moments-là que je me rends compte que le chagrin d'amitié est plus douloureux que le chagrin d'amour. Je fais une petite moue et je lève les yeux au ciel. « oh allez me cherche pas, contente-moi de m'expliquer. » je souris, yep, je souris. Je l'écoute et je penche légèrement la tête sur le côté. Jalouse de moi ? Donc c'est ma faute leur rupture ? Je suis perdue là. « donc tu es en train de me dire que tu l'as quittée car elle était jalouse de moi ? » je me sens mal tout à coup. Je voulais le bien de ma meilleure amie mais j'ai provoqué son malheur. Oh Zed, pourquoi tu me dis ça ? Je suis bouffée par les remords maintenant.

Okay, tout est un peu plus simple, ou confus en fait. Je ne sais pas quoi en penser. Zed, il me lâche ça comme ça et je ne sais plus où mettre de la tête. C'est possible, j'ai déjà été jalouse, excessivement jalouse avec Pluton fut un temps mais j'ai vite compris que la jalousie, c'est plus destructeur qu'autre chose. Je fais une petite moue. « je vois... » je ne dis pas que je comprends, mais je vois. Je regarde Zed de haut en bas et il tend sa main. Ok, donc il espère que je vais accepter tout ça ? Je me souviens même pas si cela ressemble à des excuses. Je souris, sincèrement mais je ne serre pas cette main, je le dépasse en bousculant gentiment son épaule. « pas tout de suite non, j'adore te martyriser. mais qui sait ? invite-moi un jour au restaurant le plus chic de la ville et peut-être que j'envisagerai de te pardonner d'avoir été un pauvre imbécile. » ça peut paraître méchant comme ça mais y'a de l'amour dans mes mots, je vous jure, c'est ma façon de parler, Zed le sait très bien.

Je déconne bien-sûr. Je suis quincy, je me contente de manger par terre limite. Même si à la base, j'ai été eliot en intégrant harvard, je suis plaine aux as. En soit, peu de personnes savent vraiment que je suis fortunée. J'aime juste voir sa tête me regarder d'un air bizarre. « ou alors tu me cuisines quelque chose ! » mais ce dîner doit être le dîner de réconciliation. Je veux marquer le cou. En vrai, il me manque, beaucoup, et vu que c'est pas n'importe qui, je veux pas qu'on fasse n'importe quoi. Moi aussi je ne vois pas l'heure passée. On a passé tout notre après-midi à se crier dessus. J'ai encore quelques flyers dans les mains. « c'est ça, t'attendras le resto. allez file. et donne-moi le reste de tes flyers pour que je termine ton travail inachevé. » je lâche un petit sourire puis je le laisse s'en aller. Tant de bonté en toi Willa. Je sais... mais je suis contente de le retrouver ce morveux. Maintenant, reste à voir s'il compte vraiment se faire pardonner ou pas. Je l'attends ce dîner moi.