scared to be lonely (eline)

Ok, ok, ok. Keep calm and breathe Elias. Certes, Eliot et Margot venaient de déménager pour s'installer ensemble, fonder une famille et blablabla mais au moins, ils étaient toujours en vie. Et toujours là, pas si loin que ça du centre ville d'ailleurs. Alors pourquoi est-ce que le winthrop avait l'étrange sensation qu'on venait encore de l'abandonner ? Pourquoi est-ce qu'il revivait dans sa tête le jour même de la mort de Lennox hein ? Pourquoi est-ce qu'il se revoyait encore dans ce foutu canapé un an et demi plus tôt, silencieux et absent, attendant désespérément le retour de son meilleur ami lui annonçant que tout ceci n'était qu'une mauvaise blague et que non, il n'était pas parti pour toujours ? Pourquoi hein ? La situation était bien différente aujourd'hui, incomparable même mais Elias lui, il avait pourtant l'impression de perdre encore un bff. Et puis... y avait pas que ça aussi. Se dire qu'Eliot et Margot ne vivraient plus avec eux désormais, ça signifiait que Maxine et lui se retrouvaient rien que tous les deux. Dans ce gigantesque appartement. Ahah, putain ça lui foutait tellement la trouille. Ça faisait sept mois qu'ils formaient un véritable couple - ne lui demandez pas comment parce que lui non plus n'en a pas la moindre idée, à croire que les miracles existent réellement - mais jamais, ô grand jamais il n'avait envisagé de passer à l'étape supérieure. Et ce n'était pas n'importe quelle étape, pas pour Elias du moins. Il avait beau connaître Maxine depuis des lustres, vivre sous le même toi depuis... son arrivée à Harvard ? Là, c'était complètement différent. Et le brésilien n'était pas certain de le vouloir. Peur de l'abandon ou de l'engagement ? Un peu des deux, sûrement. Alors une fois de plus, assis dans ce canapé, en silence, il réfléchissait. Beaucoup trop. En fait, il réfléchissait tellement qu'il n'avait même pas eu le courage de se lever pour aller au moins se chercher une crème glacée ou un autre truc bien gras et sucré. Ça le faisait chier, vraiment.

eliot et margot étaient partis. ça allait lui faire tellement bizarre. elle n'allait plus croiser l'un des deux en sortant de sa chambre. oui, clairement ça allait lui faire bizarre. mais elle les préférait en vie, heureux, pas très loin. lennox était tout l'inverse. il ne se passait pas un jour sans que maxine ne pensait pas à son meilleur ami. à chaque fois qu'elle mangeait des lasagnes, à chaque fois qu'elle était face à une décision quelconque, tout lui faisait penser à lennox. il n'était jamais parti pour maxine. jamais. alors, quand eliot et margot étaient partis, elle n'était pas triste, parce qu'elle leur souhaitait tout le bonheur du monde, tout ce qu'il y avait de mieux pour eux. mais elle savait qu'une autre personne ne le prendrait pas ainsi. autant, maxine se fichait totalement d'être seule dans cet appartement avec elias ou avec des colocs, comme si elle avait l'habitude d'avoir toujours quelqu'un comme colocataire, autant, elle savait très bien qu'elias n'était pas pareil. à tous les coups, il était paniqué. déjà triste parce que son bro et sa magnifique moitié étaient partis, mais paniqué dans le sens où il se poserait des tonnes de questions. bien sûr qu'elle le savait. elle connaissait elias. pas comme si elle l'avait fait mais presque. elle l'avait observé après tout, tout comme elle observait les autres personnes de sa vie. elle ne fut pas surprise quand elle rentra dans l'appartement, quand elle vit elias sur le canapé, la télévision éteinte, sans rien dans les mains, dans un autre monde. elle posa son sac dans l'entrée, allant jusqu'à la cuisine pour prendre un bon gros pot de crème glacée. elle se rappelait des soirs où lennox était parti, d'abord pour d'autres horizons, puis définitivement, où elias et maxine étaient sur ce canapé à déprimer et à bouffer. elle attrapa le pot, prit un cuillère et retourna dans le salon. ça lui faisait mal de le voir comme ça. trop mal. son coeur se serrait. elle n'aimait pas le voir comme ça. elle vient se poser à côté de lui, tout en douceur, lui posant le pot de glace et la cuillère sur lui, sans dire un mot. si le seul problème était le fait qu'ils soient seuls ici, soit elle partirait à la quincy, soit ils prendraient d'autres colocataires. mais elle voulait effacer cette tristesse, cette réflexion sur son visage. elias se prenait trop la tête sur ça, mais elle le comprenait, après tout il n'a jamais été dans ce genre de situations là. elle ne prit pas la parole. elle ne savait pas vraiment quoi dire. elle voulait qu'il s'ouvre à elle, qu'il lui confie sa tristesse ou ses questionnements. lui aussi la connaissait très bien, trop bien. il savait qu'elle comprendrait.