chocolatine ๑ valentin

C’était un bazar sans nom chez toi, tout à ton image. Des toiles par-ci, des tubes de peinture par là, quelques fuseaux qui trainent à gauche, des cartons à droite. T’étais en plein préparatif de ton déménagement pour la Lowell House que t’allais bientôt intégrer et… c’était sans dessus-dessous. Mais y’avait plus important là, que tes cartons. Valentin allait bientôt arriver ! Valentin c’est cet étudiant qu’on t’a collé sur le dos, en début d’année, pour remonter un peu son niveau de dessin. Jusqu’alors, vous vous étiez vu à la BU, dans diverses salles d’études, sur le parvis de l’université, sur l’herbe sèche quand le soleil était encore assez agréable. Et puis t’avais eu la superbe idée de programmer votre prochain « cours » - t’aimais pas appeler ça comme ça mais bon, appelons un chat un chat – chez toi. Mais quelle idée, Cali, quelle idée ! Ça frappe à la porte. Déjà ? Ah non, c’est toi qu’est en retard. J’arrive ! Tu fourres tout c’qu’il y a sur la table de la cuisine dans un carton que tu poses là, dans un coin. T’attrapes tant bien que mal les sept tasses à café parsemées un peu partout et les poses dans l’évier. Les poings sur les hanches, tu regardes en soufflant un coup le bazar – un peu moins bazar – qu’était l’appartement. Tu pouvais pas mieux faire, en trente secondes, hein. Ca frappe de nouveau. J’ai dit j’arrive ! Tu trottines jusqu’à la porte et.. oh ! Tu entrouvres la porte, y glisse ta tête et donne ton plus joli sourire à Valentin. Encore un petit instant ! Tu claques la porte, cours jusque dans ta chambre, enfile le premier pantalon qui te passe sous la main, agrafe le soutien-gorge posé juste à côté et cours de nouveau jusqu’à l’entrée, essoufflée… mais pas la peine d’ouvrir la porte, Valentin était déjà rentré. Salut. souffles-tu en passant une main dans tes cheveux en pagailles.