you can count on me (alcy)

Je n'aime pas du tout ce que j'ai lu dans ton message. Te savoir au fond du trou m’anéantit. J'ai beau tout prendre à la rigolade dans la vie, mais lorsqu'il est question du bonheur de mes amis, alors je sais retrouver mon sérieux et assumer mes devoirs. J'aurais très bien pu t’appeler pour te réconforter mais non je compte bien venir t'apporter la chaleur d'un vrai câlin. Je t'avais même promis que je me déplacerai peu importe l'heure du jour ou de la nuit. C'est loin d'être une corvée comme tu as pu le penser dans ton dernier message. Il m'a fallut cinq minutes seulement pour sauter dans mes chaussures et claquer la porte. J'ai même couru pour attraper le métro aussi vite que possible comme si le temps me manquait. Je connais pas le campus d'Harvard, c'est un vrai labyrinthe et je suis obligée de demander mon chemin à quatre personnes avant d'enfin atteindre la résidence de la mather house. Là encore je dois demander à trois personnes où te trouver. Une fille m'ayant carrément envoyé balader. Sans doute avait-elle peur que je te kidnappe ou que sais-je. Bref. Je suis toute essoufflée lorsque j'arrive à ta porte. Comme si j'étais chez moi, j'essaye d'ouvrir mais bien sûr c'est fermé à clé. Mon poing s'écrase donc sur la lourde porte pour t'annoncer ma présence. Je compte pas rester sur le pas de la porte, parce que j'ai besoin de te voir. Je veux t'aider et ce sans savoir ce qu'il s'est passé de si terrible dans ta vie.

Est ce que ça m'a surpris de voir ce SMS ? Celui qui me disait que tu débarquais chez moi sans attendre, sans hésitation, simplement parce que je te confiais que ce n'était pas la grande forme ? Oui ça m'a surpris, agréablement surpris. Parce qu'en vérité, on ne se connait que depuis cet été, depuis cette encontre artistique au Summer Camp. Mais aujourd'hui, tu me confirmes ce feeling qui passe si bien entre nous, tu tiens ta promesse d'être là pour moi, pour tes amis. Tu n'es pas encore là, mais je souris déjà à la lecture de ton SMS. D'ailleurs, tu ne mets que quelques minutes à débarquer à ma porte sur laquelle je t'entends frapper. Je viens t'ouvrir et te vois essoufflée alors je ne peux m'empêcher de te demander: "Tu es venue en courant ou quoi ?". Je m'efforce de sourire, mais comme tu t'en aperçois surement, ce dernier est faux. L'heure n'est clairement pas à la bonne humeur en ce moment. Elle ne l'était déjà pas depuis cette histoire avec Rain, elle l'est encore moins depuis cette mauvaise nouvelle... Je suis désolé Macy, mais je n'ai pas fait d'effort vestimentaire, je n'en fait pas depuis plusieurs jours. Je me contente de ce vieux survêtement horrible que je ne pensais jamais remettre.

Je suis un peu déçue qu'il ait fallu que je t'envoie un message pour avoir de tes nouvelles afin que ta langue se délie. J'aurais aimé que tu me préviennes dès le départ. Mais cette pointe de déception ne m'empêche pas d’accourir jusqu'à la mather. S'il avait fallu que je frappe à toutes les portes pour te trouver, je l'aurais fait mais un de tes gentils camarades m'a simplifié la tâche. Après m'être cassé les phalanges sur la porte, je peux enfin voir ton visage. Tu fais l'effort de sourire, pour ne pas m'inquiéter encore plus mais je ne suis pas dupe. Tu as bien mauvaise allure dans ton jogging de sportif du dimanche et les yeux vides." C'est pas facile de te trouver dans ce labyrinthe. La prochaine fois tu devrais mettre des panneaux directionnels pour m'indiquer le chemin à suivre. " Comme bien souvent, j'use de l'humour pour détendre l'atmosphère mais je me doute bien que ce ne sera pas suffisant." Tu m'invites à entrer ? C'est pas grave si c'est pas rangé. Je ne dirais rien à ta mère. " Je souris à cette réflexion sans me douter une seule minute que j'ai pu mettre les deux pieds dans le plat.

Je suis désolé Macy, je vois bien que tu essayes de débarquer avec la petite pointe d'humour qui va bien, je la connais cette technique, c'est la même que j'utilise quand je dois remonter le moral a des amis, mais je ne peux t'offrir que ce sourire en coin. Ce sourire qui s'efface quand tu évoques ma mère, tapant involontairement dans le mille. Je laisse échapper un bruit bizarre, entre le rire forcé et le soupir avant d’évidemment te laisser entrer, je ne vais pas te laisser sur le seuil de la porte après que tu ais fais tout ce chemin pour venir jusqu'ici. Je t'amène jusqu'à ma chambre et me pose sur le bout de mon lit en te glissant ces quelques mots dans un soupir: "Fais comme chez toi Macy, désolé pour le bordel.". Ouais, ma chambre est rarement rangée, mais ces derniers temps, avec Rain et cette mauvaise nouvelle, c'est Bagdad ici. Mon regard se dirige d'ailleurs sur ces shots vides se trouvant sur la table de chevet, à côté de cette bouteille à trois quarts vide, avant de revenir se poser sur toi, t'adressant un sourire gêné. "Ouais... On dirait que mes vieux démons sont de retour...". Tu ne m'as pas connus quand je buvais H24 Macy, et c'est surement mieux comme ça.  

C'est fou l'importance que tu as dans ma vie alors que cela fait à peine deux mois que nous nous partageons des moments de vie. Je pourrais te résumer comme un coup de foudre amical. Il faut croire que nous étions fait pour nous rencontrer. Une personne qui transcende votre vie comme ça, c'est bien rare. Alors évidemment que je n'allais pas rester dans ma chambre à comprendre ton mal être par le simple biais de message. Je me dois d'être à tes côtés, te soutenir peu importe l'épreuve que tu traverses. Je me doute que t'es déjà assez perturbé par le retour de ton ex alors si le karma s'est encore abattu sur toi, j'ose à peine imaginer l'état dans lequel tu dois être. Tu fais pourtant bonne figure en m'ouvrant la porte et moi j'use de ma bonne humeur légendaire. C'est tout ce que je connais pour remonter le moral aux gens. Je pose le pied dans ta garçonnière que j'inspecte rapidement du regard. Toi assis au bout du lit, et moi je pose mes fesses par terre posant ma tête sur tes genoux. D'ici j'ai une vue qui ne me plait guère. Tu m'avoues user de l'alcool pour te sentir mieux et je me mordille la lèvre." J'ai rien contre l'alcool mais c'est pas ce qui va te faire avancer, au contraire. " Et je n'ai nulle envie de te voir reculer." Pourquoi tu m'as pas appelé ? " Que je demande alors que mon regard est toujours accroché au tien. Vide de tout espoir.

Ta tête vient se poser sur mes genoux et va savoir pourquoi, mes mains se mettent à jouer avec tes cheveux tandis que tu me dis que l'alcool n'est pas une solution. Oh ça je ne le sais que trop bien, mais la nouvelle que j'ai reçu était bien trop dévastatrice, j'avais vraiment besoin d'un remontant, besoin d'oublier l'espace de quelques heures... Quand tu me demandes pourquoi je ne t'ai pas appelé plus tôt, je ne peux t'offrir qu'une mine désolée. "C'est pas contre toi Macy, j'ai appelé personne. C'est bizarre, je suis là pour mes amis quand ils ont besoin, mais je ne veux pas les déranger quand c'est moi qui a besoin. J'ai toujours été comme ça.". Cela date sûrement de l'époque où j'étais au chevet de ma mère, prenant soin d'elle et lui cachant quand ça n'allait pas bien pour qu'elle ne s'inquiète pas. Ne quittant pas ton regard que tu poses toujours dans le mien, je te demandes: "Tu bois avec moi ou pas ?". Sinon, tanpis, je le ferais seul. Parce que si je doit te parler de la mauvaise nouvelle que j'ai reçu, j'en aurais bien besoin..

J'ai tenté de garder mon sourire. Cette marque de fabrique qui me caractérise tant. J'ai vraiment essayé de vouloir mettre un peu de chaleur dans cette chambre que je trouve lugubre mais je n'y suis pas parvenue. Malgré mon caractère assez fort, j'ai moi même des faiblesses et te voir au bout du gouffre en est une. Je demande à avoir pourquoi tu m'as caché ta peine et je comprends tes raisons. C'est tout à ton honneur mais il est hors de question que je te donne raison." Pourtant il me semblait t'avoir dit que je répondrai présente et ce peu importe l'heure. Je suis ton amie. Je suis là dans les bons comme dans les mauvais moments. " Mon regard se fait insistant parce que j'ai vraiment envie que tu te rentres ça dans le crane. Je ne fais pas les choses à moitié et ça vaut pour l'amitié." Un verre. Et après on tente ma thérapie. C'est non négociable. " De ce fait, je nous sers deux shots de ta bouteille déjà bien entamée avant de m'installer sur ton lit à tes côtés." Savoure bien ton dernier verre de la journée. " Soignez ses maux grâce à la bouteille, c'est prendre le risque de finir aux alcooliques anonymes et je m'y oppose fermement te concernant.

Tes mots raisonnent en moi telle une leçon de morale qu'une mère ferait à son fils, c'est bizarre hein ? Je préfère quand même éviter ce genre de pensée, je les chasses très vite, je t'ai quand même embrassé une fois et l'idée d'embrasser tendrement ma mère sur les lèvres me dégoûte un peu. Ce jour là tu étais seulement la princesse Macy que le prince Alan est venu réveiller d'un doux baiser. "Tu as raison Macy, je te jure que je ne te le cacherais plus si ça ne va pas...". C'est promis, et quand je fais une promesse, elle est tenue jusqu'au bout. Je pourrais presque te faire le pacte du petit doigt mais ce serait aller un peu loin non ? On est tous les deux des gamins dans nos têtes mais quand même. Tu acceptes ma proposition, nous servant un shot chacun avant que tu ne viennes t'asseoir à mes côtés sur mon lit. Je suis désolé Macy, mais je ne trouve rien de mieux que de te sortir une nouvelle connerie pour te répondre: "De la journée ? Ça veut dire que dès demain je peux continuer à boire ?". Je quitte vite ce regard que tu poses sur moi, j'ai compris, bad joke Alan. Je viens choquer mon verre avec le tien avant de me l'enfiler puis de reposer mes yeux dans les tiens: "Et c'est quoi ta thérapie ?". J'espère de tout cœur que tu ne vas pas me sortir une connerie du genre faire du Tai-Chi ou redécorer ma chambre pour qu'elle soit FengShui parce que je ne suis pas sûr que ce soit le genre de remède dont j'ai besoin. Je me ressers un verre direct si tu me sors ça comme thérapie !

Je te signale qu'on possède tous les deux un magnifique bracelet de l'amitié donc c'est pas rien, on est liés jusqu'à la mort. Alors oui y'a intérêt que tu ne me reffases plus jamais le coup de rester triste dans ton coin. S'il le faut je t'inonderais de sms tous les jours pour m'assurer que tu ne me caches rien ou pire je t'attacherai à moi avec des menottes. Mais j'imagine que tu n'as pas envie qu'on en arrive à cette solution extrême. Tu me promets que cette erreur ne se reproduira et me voilà un peu soulagée. Nous servant deux verres, je te met en garde sauf que tu trouves un moyen de contourner la chose bien évidemment. Je te donne une tape derrière la tête." N'y pense même pas sinon je reste collée à tes baskets toute la journée de demain. " D'une seule traite l'alcool parcoure mon oesophage avant que je ne plante de nouveau mon regard dans le tien. Au son de ta voix, j'ai la vague impression que tu ne me fais pas confiance. Je lève les yeux au ciel avant de vier le contenu de mon sac sur ton lit. Parmi les tubes de rouges à lèvres, et mon portefeuille bien vide se trouve le graal: des pastels que je te montre toute fière de moi." Dessiner... Tu dois bien avoir des feuilles quelques part. " Tu aurais du t'en doutais que je te demanderais d'étaler tes sentiments sur un bout de feuille.

D'où tu me frappes maintenant toi ? Bon je l'avais mérité, mais c'est pas une raison quand même ! Mais j'aime bien ta compagnie Macy, et c'est ce dont j'ai besoin en ce moment, alors je ne râlerais pas si tu restais avec moi toute la journée de demain. Au contraire, je préfère de loin ça à la solitude de ma chambre. Solitude que je garde néanmoins comme seule compagne, de peur de déranger mes amis pour qu'ils viennent passer un peu de temps avec le Alan qui ne va pas bien. Je ne suis même plus aller voir les gamins à l’hôpital depuis plus d'une semaine, j'espère qu'ils ne m'en voudront pas. Alycia me frappera surement à mon retour... Je te vois finalement vider ton sac sur mon lit, foutant encore plus de bordel qu'il n'y en avait déjà et tu choisis dans celui-ci une boîte de pastel. C'est ça ton remède ? J'aurais dû m'en douter. Je te fixe et je constate que tu es des plus sérieuses. Soupirant, je me lève et vient choper un tas de feuilles blanches sur mon bureau que je ramène avec moi sur le lit. "Et je dessine quoi alors ? Un autoportrait ? Parce que ça va pas être jolie en ce moment...". Stop la mauvaise foi Alan, tu sais très bien ce qu'elle veut, que tu t'exprimes à travers le dessin, que tu couche tes émotions sur le papier. Seulement, j'ai un peu peur de ce qui pourrait s'y retrouver...