Rose and Jack together again || Lucky & Alan

C'est pas que je n'aime pas t'avoir dans mes bras, au contraire. Je suis très câlin également, ça m'apporte autant de réconfort qu'à toi et j'en ai besoin en ce moment. Tu ris à gorge déployée quand je te fais savoir que j'ai un petit creux, ouais je n'ai pas changé d'un poil, je reste moi-même quoiqu'il arrive, tanpis si ça ne plait pas à certains. Mais à vrai dire, je n'ai pas beaucoup d'ennemis, je dirais même que je n'en ai aucun et que je m'entends avec pas mal de monde. A croire que j'arrive à me rendre sympathique aux yeux de tout le monde. Tu te lèves d'un bond et claquant dans tes mains, tu me rappelles au bons souvenirs de cette nuit d'insomnie, cette nuit où la fille blindée de thunes et qui avait des amis fortunés s'est confiée au modeste barman employé pour l'occasion. J'ai adoré cette nuit et je suis sûre que toi aussi, il n'y avait aucun moyen que je l'oublie. Je me lève à mon tour et passe mon bras autour de ta nuque tout en te gratifiant d'un: "Avec plaisir ! En espérant que ton frigo soit aussi remplis que celui sur le bateau !". Je te laisse me mener jusqu'à la cuisine, dans mes souvenirs on s'était fait des sandwichs avec ce qui traînait dans les cuisines, mais on avait réussis à se faire un truc vraiment pas dégueulasse ! Tu crois qu'on peut faire aussi bien aujourd'hui Lucky ?

Le but de notre mélange, c'est de faire un sandwich avec tout ce que l'on peut trouver de bon. Alors, ayant déjà l'eau à la bouche et parce que ton envie de bouffer est contagieuse, je te prends la main pour te tirer en cuisine. Je te laisse prendre place derrière le plan de travail sur l'un des hauts tabouret et je sors tout ce que je peux avoir sous la main. Je pose machinalement tout ça sur le comptoir et je te regarde avec un large sourire en te tendant un couteau et une cuillère. « Tu me suis et tu fais comme moi ok ? » j'attrape une baguette de pain et je la coupe en deux pour te tendre l'autre moitié. J'ouvre le pain à l'aide du couteau, puis je retire le mie de pain à l'intérieur, n'en faisant qu'une bouchée par la suite. Je dépose le couteau et je prends la cuillère pour la fourrer dans le pot de moutarde. J'en sors légèrement et je tartine le pain avec. Un lit de salades déjà lavées que je fourre à l'intérieur suivi de quelques tranches de jambons de dinde également. J'ouvre le bocal de mini cornichon et j'en attrape quatre pour les étaler, tout ça dans le pain évidemment. Je verse une poignée de fromage râpé par-dessus. L'ingrédient qui fera la différence, le chips. Je prends celui pimenté parce que j'adore ça, et j'écrase bien avant d'ouvrir le sachet et d'en fourrer un peu dans mon pain. Il y avait des chips natures si tu n'aimes pas celui au piment. Bordel, j'crois que j'ai un filé de bave qui déborde déjà. Je ferme mon pain et j'appuie dessus pour l'aplatir un peu. « Tu t'en sors avec le tien ? » T'as l'air de bien suivre non ? En tout cas, j'ai hâte de pouvoir faire qu'une bouchée de mon sandwich, aussitôt que tu auras terminé le tien.

Tu me mènes jusqu'à ta cuisine où je prends place sur un tabouret derrière le plan de travail. Comme lors de cette nuit sur le bateau, tu prends les choses en main et sors les ingrédients sur le plan de travail, j'en ai déjà l'eau à la bouche. Tu me demandes de te suivre et au début je le fais sans soucis, mais un manque d'attention de ma part fait que je ne sais plus où j'en suis. Tu en termines avec ton sandwich alors que je viens à peine d'enfourner la mie dans bouche et d'étaler la moutarde dessus. "Hmmmm... Non chui un peu perdou", te répondais-je la bouche pleine de mie de pain et le visage désolé. Désolé ma Rose, tu as étais beaucoup trop vite pour moi. Je finis d'avaler ce que j'ai en bouche et je prends mon sandwich en main pour faire le tour du plan de travail pour venir à tes côtés. La mine de chien battue que je t'offre est des plus minables, on dirait un gamin qui attends quelque chose de quelqu'un et qui fait sa tête toute mignonne pour l'obtenir. "Tu peux me le faire s'il te plaît ma Lucky ?", te demandais-je de ma voix la plus triste possible. Bah ouais, sinon je vais pas manger quoi... Et ça a l'air si bon ! Ce serait bête que j'en sois privé ! Je viens poser un bisou sur ta joue pour essayer de te convaincre de me le faire. C'est pas possible, t'es un vrai assisté en fait Alan !

Quand on parle de bouffe, t'es soudain le premier à bouger, tu sautes et tu n'attends pas une seconde et je souris parce que je suis comme ça. Je souris parce que la bouffe est tout ce qu'il y a de meilleure dans la vie, parce que sans bouffe, Lucky n'existerait plus. Je m'empresse de faire mon sandwich et je te demande si t'avais bien suivi le processus, la façon de faire, afin que tu puisses reproduire le même schéma. Sauf qu'au lieu de me suivre à la lettre, tu t'étais occupé à manger les pains de mies en prenant tout ton temps en plus. Même que tu répondais la bouche pleine. « tu t'es perdu dans la dégustation des savoureux pains de mies, normol ! » puis, tu contournes le plan de travail pour m'approcher et sortir tes cartes. Ton petit air de chien battu m'oblige à rire de plus bel quand tes lèvres se plaquent sur ma joue pour un petit bisou. Baratinage by you. « Oh je suis désolée, mais je crois que je suis complètement insensible aux mines de petits chiens battues ! Je ne te l'avais pas dit ? » affirmais-je en gardant mon sérieux quelques petites secondes avant d'exploser de rire. « Je te fais marcher ! Fais pas cette tête allez ! » je m'active ensuite à faire ton sandwich et une fois terminé, je te le tends. « Voilà ! Monsieur est servie. » et avant que tu ne te saisisses du pain, je le fourre soudainement dans ta bouche, riant de bon cœur. Bon appétit.

Je suis coupable, mais tu me connais Lucky, je suis maladroit et inattentif, un vrai môme qui ne fait que des bêtises. Et tel le grand gamin que je suis, je viens te supplier de mon regard de chien battu, je viens même te corrompre d'un bisou sur ta joue. Ça ne marche pas ? Je vais devenir tout triste si ça continue ma Lucky... Mais tu explose de rire et je mêle le mien au tien avant que tu ne me fasse mon sandwich et que tu me le donne, directement dans la bouche. Je mord dedans et constate que tu es la reine des sandwich, ce dernier est un vrai délice. "Ché cro bon !", m'exclamais-je la bouche pleine devant toi, un sourire ravi sur les lèvres. Avalant ce que j'ai en bouche, je finis par te dire: "Ça m'avait manqué ces moments avec toi Lucky !". Et c'est bien vrai, je ne te le dis pas, mais quand tu es partis, j'étais vraiment déçu d'apprendre que je ne pourrais plus passer autant de temps avec toi. Tu étais un peu celle à qui je me confiais, et tu es partis du jour au lendemain, j'ai perdus ma confidente.Je ne peux qu'être heureux de l'avoir retrouver, je vais pouvoir venir te faire chier avec mes problèmes maintenant !

Je suis heureuse de pouvoir te retrouver tel que je t'ai laissé Alan. Je suis heureuse de constater que tu restes toujours cet estomac sur pattes. Toujours aussi gourmand. Et je suis heureuse de te voir déguster mon sandwich et l'apprécier autant. « Bon appétit babe ! » Ça me fait plaisir de pouvoir nourrir ton estomac et de retrouver nos moments de complicités. Et je n'ai pas d'excuses pour être partie du jour au lendemain, je voulais penser un peu à moi, mais il semblerait que je me sois un peu précipité. « Moi aussi. Vraiment. Je suis désolé d'être partie aussi vite. J'pensais que j'serais heureuse en Italie, mais ce ne fut pas le cas malheureusement. » et ce n'était pas la faute de mon meilleur ami, mais de la mienne. J'ai commencé à avoir des doutes et cette illusion dans laquelle je berçais, avait commencé à se briser petit à petit. « Raconte-moi ce que j'ai manqué ici. Sur toi, sur la ville, sur l'université etc... » j'ai nourris ton ventre, à toi de nourrir ma curiosité.

Est ce que je lui en veux ? Peut-être un petit peu, surtout qu'elle ne donnait pas franchement de nouvelles, mais elle est partis pour être heureuse alors je ne peux pas lui en vouloir. "Je suis désolé que tu n'es pas trouvé le bonheur en Italie Lucky.", lui répondais-je. Je ne peux pas lui en vouloir, on est tous à la recherche du bonheur et je suis finalement attristée de constater qu'elle n'y est pas parvenus. Ça a dû être un gros choc à encaisser ma belle... Croquant nue nouvelle fois dans le sandwich, elle me demande de lui raconter les nouvelles dans le coin. "L'université et Boston, c'est la routine, t'as pas manqué grand chose !", dis-je dans un léger rire. Moi par contre, tu as manqué pas mal de chose et je prends de nouveau place sur le tabouret pour te faire un petit résumé rapide de ma situation une fois que j'eus avalé le morceau dans ma bouche: "Tu as évité de me voir durant ma période de quelques mois où j'ai eu des soucis avec l'alcool, c'est déjà pas mal que tu ne m'ais pas vu dans cet état...", un léger sourire gêné s'étire sur mon visage avant que je ne reprenne: "C'est une fille qui est parvenus à me sortir de cette merde, elle s'appelle Rain, c'est genre la fille la plus sexy du campus tu vois. Genre je sors qu'avec le haut du panier moi ! Enfin... Je sortais... J'ai découvert qu'elle me caché pleins de secrets et je sais plus trop où on en est désormais." Les feux de l'amour en somme, la classe non ?

Tu n'as pas à t'excuser Jack, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même d'être celle que je suis. Je ne suis pas née de la bonne étoile et ce n'était la faute de personne, pas même celle de mes parents. Je crois que s'ils étaient encore vivants, j'aurais peut-être fait les bons choix, ma peine aurait peut-être été moins immense. J'en sais rien, mais je sais juste que je ne suis pas heureuse et je suis arrivée au stade ou je dois me forcer pour sourire, en gros, je suis arrivée au bout du tunnel sans en voir la lumière. Peut-être que ce bébé m'aidera à la voir. Peut-être qu'il viendra changer ma vie, qu'il la transformera et que de nouveau, je pourrais respirer. Sauf qu'en y plaçant tous mes espoirs, j'ai peur de retomber très bas. « Ce n'est pas grave babe, je crois que le bonheur m'est interdit. Ou alors, je suis juste douée pour toujours tout gâcher. » ou bien encore, la vraie raison dont personne n'est au courant, ma peur d'être abandonnée. Je n'ai jamais su pourquoi, j'avais toujours eu l'impression qu'on allait finir par m'abandonner, et donc pour ne pas revivre ce moment, je fuyais avant qu'il ne se produise. Éternellement idiote vous me direz. Mais assez parlé de moi, parlons plutôt de toi, de ce que j'ai manqué pendant ces quelques mois. Dégustant mon sandwich, je reste immobile quand tu m'avoues que t'as eu une sombre période, que t'as même sombré dans l'alcool et venant de ta part, j'ai juste du mal à croire que tu puisses te retrouver dans cet état. Toi. Comme quoi, ça arrive à tout le monde de tomber de dix étages plus bas. J'avalais difficilement le morceau de pain dans ma bouche et je déposais mon sandwich sur le comptoir. « Je suis vraiment désolé de ne pas avoir été là pour t'aider dans cette mauvaise passe... » mais tu as l'air de tenir à cette fille, alors pourquoi tu ne te bouges pas le cul pour le lui faire comprendre plus clairement ? « Je crois que chacun de nous a des secrets qu'il ne veut pas forcément avouer. Qu'il veut garder précieusement jusqu'à la tombe, mais si tu tiens réellement à elle, alors ces secrets ne doivent pas être un frein à votre histoire. Si tu tiens réellement à cette fille, je crois qu'il faut que tu t'accroches. Que tu lui fasses savoir que tu seras là pour elle, comme elle l'avait été pour toi. Parce que je crois que c'est la pire chose qui puisse arriver, quand t'as b'soin de celui pour qui ton cœur bat, mais qu'hélas, tu ne trouves pas auprès de toi... » confiai-je en baissant la tête et en haussant les épaules. Je crois que c'était vraiment les pires sensations.

Je suis là, en train de me lamenter sur mon histoire d'amour foireuse, et je ne me rends même pas compte que tu n'as pas forcément le moral non plus. Quelle piètre ami je fais pour toi franchement... Ton départ de Boston, il est pardonné depuis longtemps ne t'en fais pas ma Rose. Je t'écoute me donner ton avis sur ma relation actuelle avec Rain et apparemment, elle est très semblable à ce que tu aurais déjà vécu. C'est peut-être pour ça que tu comprends si bien ce que je ressens en ce moment non ? Et je ne peux que te donner raison. Rain est entré dans ma vie quand j'en avais besoin, sa présence remplaçant le vide qu'Absolem avait laissé, ce vide que je remplissais à coup de shot d'alcool chaque jour, me laissant dans un état misérable. Dois-je vraiment faire abstraction de tous ses secrets qu'elle m'a cachée ? En suis-je vraiment capable ? Je ne sais pas, mais peut-être que cela vaut le coup d'essayer. Je vois surtout ta mine basse actuellement et je dépose mon sandwich pour venir te prendre dans mes bras, te serrant fort contre moi avant de glisser ces mots d'une voix basse à ton oreille: "Dans quelques mois, tu donneras tout ton amour à ton bébé et il te le rendre puissance 1000. Tu verras, il te combleras de ce manque que tu as actuellement."