s'envoyer en l'air (valon)

 
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s'envoyer en l'air
( @louison chamberlain)

T’as toujours dansé. Valser sur les mots, sur les phrases, jeux de mots, jeux de débilo. Tu prends au pieds de la lettre, tes fier, putain que t’es fier de sortir tes conneries, c’est souvent inconscient, finalement, tu ne t’en rends même plus compte, juste toi, gaminerie, connerie. Tu veux l’emmener prendre l’air, qu’elle oublie, ses soucis. Tu ne te rends même pas compte de la gravité des faits qu’elle ta déballée, sa vie, elle, n’est que benne à ordures, ta soeur enchaines les déchets de sa vie, elle encaisse, t’es son rayon de soleil, lumière à travers la pénombre. Tu lui a donné rendez-vous au centre commercial, tu trépignes, tu attends, les bras ballants, tes pieds, tournent en rond, cent, deux cent pas, elle arrive enfin, la voilà. Elle est belle, c’est elle, ta sœur. Ton sourire en coin, tout le monde devrait la sentir, la connerie twerk sous votre nez. Elle bouge son boule au moment où tu déposes une bise sur la joue de la blonde, le cadavre, le truc là, en face de toi. Ça va être trop bien ! Ho. Toi, tu l’sais, tu vas t’éclater.

 
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s'envoyer en l'air
( @"valon")

Besoin de ma bouffée d’oxygène, de mon double au masculin, du gros crétin qui a eu son permis sur la Wii. La semaine a été rude. Un cadavre de Barbie découvert, des doutes qui s’amoncellent sur mon futur tant professionnel que sentimental. J’suis à la dérive totale, please lance moi une bouée Valou ! Sérieux, qu'est-ce que t'as prévu pour aujourd'hui ? Je m'attends toujours au pire avec toi. J’ai juste besoin de respirer, de m’aérer un peu au lieu de rester cloîtrer dans ma chambre avec mes pensées morbides. Bref, j’approche enfin du point de rendez-vous. Gilet de grand-mère sur le dos, jean trop large sur le cul, basket pourries aux pieds. Look de deuil, collection automne-hiver 2018. Look, j’suis aussi pâle que la Lune, j’porte encore le maquillage de la veille, sans aucune retouche. J’m’en fous, j’vais juste voir mon frère, j’pars pas en date pour conclure. J'termine une énième clope sur le chemin me menant à ta petite gueule de con et je jette le mégot. Sorry planète. Hop, bisou sur la joue, je fronce mes sourcils en t'écoutant t'exciter par rapport au programme que tu as sûrement en tête « Qu’est-ce qui va être trop bien ? Qu’est-ce qu’on fout ici d’ailleurs ? Tu crois que j’suis d’humeur à faire du shopping Val ? » En plus de ça, la dernière fois que j’ai vu Serah, c’était au centre commercial, tu l’fais exprès ou quoi ?

 
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s'envoyer en l'air
( @louison chamberlain)

Qu’est-ce qui va être trop bien ? Qu’est-ce qu’on fout ici d’ailleurs ? Tu crois que j’suis d’humeur à faire du shopping Val ? Tu ricanes, ouais, ce rire-là, de gamin, gloussement de poulet, celui du gamin qui va dévoiler sa connerie. Tu lui prends le poignet, l’entraînes derrière toi, sac à patate, tu traines ton âne mort avec toi, le boulet en grosse pierre massive qui entrave tout le monde. Il manquerait plus que le total look noir et maquillage bien trop contrasté pour sa peau aspirine, ne gotique à tes côtés, l’ado en phase avec les ténèbres. T’avances dans le centre, faufilant à travers les gens Mamie qui discute en plein milieu de ton chemin. Bordel. OKAY FERME LES YEUX. Tu t’arrêtes de marcher, tes mains qui se glissent sur les yeux de louison, surprise mother fucker. Tu vois rien hein ? T’avances derrière elle maintenant, la paume qui camoufle ses yeux et ses cernes de grosse camé. Attention marche ! Ta voix, qui porte, dans ses oreilles, alerte tympan explosé. Tu ricanes, rire d’enfant, à toi tout seul un vrai poulailler. Non c’est pas vrai. Quel enfoiré, douze ans d’âge mental, et encore, un gamin de CE2 inscrit sur jeuxvideo.com ferait pas ce genre de troll. T’es prête ? T’es devant les lieux du drame, ta meilleure surprise selon toi. Bruit quasiment assourdissant à intervalle régulier. Yes c’est bien là. Tu retires ta main. TADA. Une machine à souffler de l’air, ces gros machins pour s’envoler à plat ventre, ouais, prendre l’air. C’est pas con hein ? Un coude que tu balances dans le corps de la jeune femme. Bordel il est fier.

 
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s'envoyer en l'air
( @"valon")

Quand tu ris comme ça, j’ai juste envie de te fourrer une banane dans la bouche pour que t’arrêtes putain. Qu’est-ce que t’as préparé encore ! Je m’attends à tout avec toi. T’as parfois des délires un peu strange quand même. Combien de fois tes profs ont appelé à la maison pour que les parents viennent discuter de tes lubies. Bref, je t’aime tellement d’amour que je te suis naïvement, mais inquiète. Coup d’épaule, pieds écrasés, mélange de parfums horribles qui chatouillent mes narines, je traverse la foule jusqu’à ce que tu masques mes yeux. Je hais ça. C’est bien parce que c’est toi que je me laisse faire. « Non, j’sens juste tes doigts qui puent la bite » T’as pas lavé tes mains à la dernière vidange, dégueu. Je tâtonne dans la nuit. Tu me cries dessus et je lève mon pied comme une abrutie pour escalader une marche invisible « Tu vas me le payer ! » J’avance tout doucement, frottant le sol de mes semelles. Stop. Tu t’arrêtes et tu me retiens de faire un pas de plus. Ok, on est apparemment arrivé. « Est-ce que j’ai le choix ? » T’ouvres tes volets senteur urine et je me retrouve nez à nez avec un simulateur de chute. La blague. « Oh putain, j’viens de piger, prendre l’air.. OMG Le crétin » Facepalm. Je te regarde en coin tout en expirant lentement, signe de mon désespoir. « On peut le faire à deux cette connerie ? » Parce que c'est avec toi ou rien. Je pose ensuite mon menton entre mes doigts et je scrute la machine qui ne m’inspire pas du tout confiance « Faut mettre une combinaison ringarde et des lunettes à la Bono de U2 nan ? »

 
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( @louison chamberlain)

Du génie, c’est ce que t’es, tu crois être, t’es peut être, on sait pas, elle sait pas, elle se rend pas compte, c’te chance qu’elle a, de t’avoir toi. Avec elle, quand elle a besoin, de tout ça, ton idée. Oh putain, j’viens de piger, prendre l’air.. OMG Le crétin. Tu souris, ce gloussement, dindon entre tes lèvres, fourberies. T’es excité, tu veux l’faire, t’envoyer en l’air, voler. Avec ta sœur, monstrueux, nan peut être juste incestueux. Elle souffle fort, comme une bourrasque dans ta gueule, elle est énervée ? Râleuse ouais. On peut le faire à deux cette connerie ? Tu t’avances, un pas, deux pas, en face de toi, machine infernale. Un frisson le long de tes bras tatoués, tu vas balader, l’cœur léger, te sentir moins lourd que la feuille de salade que tu retires toujours de ton hamburger. Tes épaules qui s’rélèvent. J’sais pas. T’es là pour ça, l’faire avec elle, tous les deux, p’tit bout de papier qui va s’élever plus haut que les rageux. Faut mettre une combinaison ringarde et des lunettes à la Bono de U2 nan ? T’avance encore un peu pour prendre place, devant le guichet, la grosse femme, visage d’ours, mono sourcil façons kahlo, moustache de portugaise. Tu demandes deux places, deux tickets, dans tes mains. Un deuxième type vous appelle, enfiler votre costume, super combinaison mode louis vuitton 90. Héééé, ça m’fait un bon cul ! Tu te tournes, dos à elle, ton visage à 180°, sourire en coin, guignol. Regarde regarde ! Mouvement, gauche, droite, twerk bébé.

 
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s'envoyer en l'air
( @"valon")

Des fois je me demande si tu n'es pas un peu psychotique, tu prends tout au pied de la lettre quoi. Prendre l’air = ouvrir la bouche devant un ventilateur. J’salue la débilité déconcertante. Nan, j'abuse. T’es juste un grand poète incompris de ce monde. Mieux, t’es mon frère. T’es une légende vivante. T’es mon jumeau d’un an d’intervalle, donc pas mon jumeau mais osef. Wouhou, on va voler sans avoir d'ailes. On va planer, sans joint, juste toi et moi. Des chauves-souris en apesanteur. J’ai le coeur qui s’accélère. J’ai peur, mais j'ai envie de le faire. L’adrénaline coule à flot dans mes veines. Je te laisse tout prendre en charge. Je te suis jusqu’au guichet. Il est ouf ce manège, c’est pas le genre qu’on peut croiser à la Foire du Trône quoi. Nos places entre tes mains, on se fait appeler par un mec en combi’ de ski, bouc au menton et créole à l’oreille. Combo mortel. Damn, c’est à nous de se transformer en bricoleur du dimanche. « Tu devrais moins manger à macdo mon gros » Je ris à gorge déployée, parce que je peux pas faire autrement, la Chamberlain elle ricane fort. Tenue exigée enfilée, nous écoutons les consignes de Richard le parachutiste. On entre enfin dans la cage circulaire, ou plutôt l'arène de gladiateur pour personnes de petites tailles. Mes pompes glissent sur le sol grillagé. Hop, petit moonwalk raté. Je m’accroche à tes avants-bras tandis que notre « moniteur » nous gave d’infos dont on s’en balek complet. Vous êtes prêts qu’il nous lance. Bah, on a pas le choix hein, on a payé pour s'envoyer en l'air, pas pour t'écouter nous saouler. « T’ES PRÊT FRÉROT D’MA VIE ? » criais-je pour doubler le bruit de la machine se mettant en branle (pas de pensées coquines please). « Si je me fais pipi dessus tu me donnes ton sliiiip, euh non en fait » Je grimace et plante ensuite mes griffes dans ta chair, m'attendant à décoller dans très peu de temps.