i'm not drunk (Ethan)

( i'm not drunk. )

treize heures.
Je quittais la radio en remontant mon gilet sur ma gorge. L'été était bel et bien fini à mon grand désarroi. J'aimais beaucoup trop cette saison, venez on fais un jeu. Genre c'est l'été pendant un an. On va travailler et tout. Mais il fait beau. Même si l'automne avait aussi ses petits points positifs. Comme la couleur des arbres qui vrillaient à l'orange/rouge et rendais Boston encore plus beau, toutes les saisons allait bien à cette ville de toute façon donc mon argument ne tenais pas vraiment la route... On en reviens au point du début. Vive l'été. Je regardais autour de moi sans trop savoir où j'allais, il n'était que treize heures et les gens normaux étaient au boulot, je me retrouvais donc seule sans trop savoir quoi faire de cet après-midi. Je connectais mon casque à mon téléphone et lançais de la musique, je déambulais dans les rues de la ville quelques minutes avant de tomber devant un bar. Il était peut-être encore un peu tôt.. J'hésitais avant de hausser les épaules et de rentrer quand même.

J'avais pour habitude de dire que boire seule c'était le premier pas vers l'alcoolisme, de la minute où on est deux, la phrase s'annule si on en suit ma logique. Par chance, le bar était déjà un peu peuplé par le monde. L'alcoolisme ne m'aura toujours pas aujourd'hui! Je me posais à une table et regardais la carte avant de commander un cocktail à base de bière à la jolie serveuse qui semblait vraiment très timide. Bizarre de bosser avec des clients quand on à ce trait de caractère... Quelques minutes plus tard, elle posais le cocktail devant moi sans rien dire et posais la note à côté avant de tourner les talons et fuir derrière son bar. Je sortais mon téléphone pour trouver de la compagnie. Je pensais directement à Ethan, je lui envoyais un simple sms en lui proposant de venir me rejoindre.

Ethan et moi c'était plutôt compliqué et bizarre d'un point de vue extérieur. Nous étions sorti ensemble pendant quatre ans lorsque j'étais à la fac. Une belle histoire d'amour, ma première vraie histoire finalement et quand j'ai perdu mon père, je l'ai quitté. Ne me demandez pas pourquoi, je n'ai même pas les réponses. Aujourd'hui, nous sommes juste deux amis, de très bons amis qui avons eu une histoire. Nous ne sommes pas les seuls, si?

( Pando )

(Invité)

Alors que je finissais d'écrire le plaidoyer d'un des procureurs adjoints qui devait prendre la parole devant la cour le lendemain, je jetais un oeil à mon téléphone qui venait de s'allumer. Le nom de Selene venait de s'afficher. Je soupirais, posant mon stylo et fixait le téléphone sans savoir quoi faire. J'aimais me définir comme un mec qui n'avait aucun sentiment et qui se contentait du sexe pour lui apporter le minimum syndical d'affection requise. Cependant, personne ne savait que j'avais vécu une histoire d'amour de plusieurs années avec une camarade de fac à Londres. Elle avait été là lorsque j'en avais le plus besoin. Lorsque je me suis retrouvé orphelin de père, de mère... bref une période où soit on sort la tête de l'eau, soit on se tire une balle dans le crâne. Pour ça je lui serai toujours reconnaissant. Cependant, elle m'avait largué, elle avait ses raisons, je les comprenait tellement bien. Je gardais tout de même une petite rancune du fait qu'elle m'avait laissé tomber suite à la perte de son père alors qu'elle savait que j'avais vécu la même chose peu d'années auparavant. Une fois de plus, ma carapace avait fait son oeuvre, et j'avais réussi à avancer en acceptant de quitter mon pays pour les Etats-Unis.

Quelle surprise lorsque je l'avais croisé quelques semaines plus tôt par hasard. Nous avions décidé de rester ami depuis la rupture, mais l'amitié était tellement plus simple quand je savais qu'elle était outre-atlantique, incapable de m'atteindre réellement. Je pris une profonde inspiration et lu son sms. Un rendez-vous dans un bar ? A 13h ? Je jetais un oeil à ma montre. Pourquoi pas, après tout. Je fermais mon dossier, et pris juste le temps d'envoyer mon boulot par mail avant de tout ranger dans ma sacoche.

Une demi-heure plus tard, je l'informais que j'étais arrivé, et que je fumais juste une clope avant d'entrer. Oui une habitude de plus que je n'avais pas perdu. Comme celle de me faire avoir par la tornade blonde qu'elle était. Je déstressais pendant 5 minutes et me lançais enfin dans l'arène. Je la cherchais du regard après avoir commandé une Guinness au bar. Soit tu es encore à l'heure anglaise, soit tu as une bonne nouvelle à m'annoncer. Alors dis moi ? dis-je en riant à moitié avant de m'asseoir face à elle. Je suis content de te voir. Phrase plus bateau tu meurs... décidément, elle me faisait toujours autant d'effet, et pas seulement physiquement mais aussi émotionnellement. Premier amour, j'étais comme un gamin qui a peur d'inviter une fille à danser. Pitoyable. Londres ne te manque pas trop ? Quand je vois certains américains je me dis parfois qu'on est peut être dans la meilleure fac du monde, mais sûrement dans le mauvais pays. Je pris une gorgée de ma bière pour m'empêcher de parler, j'avais tendance à trop parler quand j'étais nerveux. @Selene Reigns
(Invité)