LENNON AUSTEN ► Cameron Boyce

• Écossais dans le cœur et Kényan dans l'âme. Il est aussi fier des origines Écossaises qu'il tient de son père que des origines Kényane qu'il tient de sa mère elle même métissé anglaise et Kényane. Un mélange unique qui lui donne un physique unique : des jolies boucles dans ses cheveux noir et des taches de rousseur comme une galaxie sur son joli minois. • Seulement, souvent on se moquait de lui à l'école : parce qu'il ressemblait à personne d'autre, parce qu'il disait qu'il était noir, mais que pourtant sa peau était toute blanche. Ça ne l'a jamais vraiment touché parce que ses parents ne cessaient de lui répéter qu'il n'y avait que les ignorants pour se moquer des autres. • Puis, il avait toujours été assez mature pour son âge. Ses parents élevaient leurs enfants comme des petits adultes. Pas de maternage, tout le monde sur le même pied d'égalité, et, cela sans distinction d'âge. Alors qu'il était très jeune il avait dû apprendre à se débrouiller tout seul. Heureusement que ses frères et sœurs étaient toujours là pour donner un coup de main. • Et il y en avait des paires de mains à la maison. Quinze pour être exacte. Son père était polygame, il avait trois femmes, sa mère et deux autres marâtres que Lennon détestait. Il avait donc six frères et sœur, et neuf demi-frères et sœurs. • Tous avaient vécu dans une grande maison à l'écart de la civilisation dans le council area de Midlothian en Ecosse. Maison familiale appartenant au Austen depuis des générations. L'ambiance à la maison était bruyante : les cris des enfants, ceux des adultes, surtout des mamans qui ne cessaient de se hurler dessus. Heureusement pour lui Lennon n'a que très peu de souvenirs de cette période. • Ce ménage prit fin quand, sûrement lassé de devoir partager son mari avec ces horribles femmes, la mère de Lennon décida de s'en aller. Sûrement la meilleure idée qu'elle n'ai jamais eu si ce n'était qu'elle avait laissé derrière elle ses enfants. Lennon n'avait que huit ans, parfois encore aujourd'hui, l'image d'un lit et d'une armoire vide un matin d'hiver lui revient. Puis se fut le tour des marâtres de s'en aller, avec leurs enfants. La maison était si vide soudainement. Plus de cris. Le patriarche Austen seul avec ses six enfants. • Mais au lieu de sombrer dans la mélancolie, il décida de refaire sa vie en Angleterre ou il avait trouvé une offre d'emploi en tant que libraire. Lui, ancien auteur de livre à succès y serait comme un poisson dans l'eau. • Après avoir grandi dans le bruit et le brouhaha, Lennon avait grandit dans le silence d'une librairie d'un petit village appelé SummerBridge. Il s'y rendait tous les jours après l'école pour lire et c'était ici que son père lui avait transmis l'amour de la littérature. • Très vite Lennon était devenu comme la mascotte des lieux, les dames n'hésitaient pas à lui pincer les joues et les messieurs à lui ébouriffer les cheveux. Très vite, Summerbridge était devenu une maison pour eux, comme un calme après la tempête. • C'est ici que Lennon s'était fait ses premiers vrais amis, ou il avait fait ses premiers pas de danse et ses premières bêtises.




« Dentax, pour des dents plus blanches que blanches ! » . Les mains tremblantes de ce corps maintenant pré-pubère tenait une feuille avec quelques mots griffonnés. Des excuses brèves, des piètres justifications, mais surtout, une localisation, un endroit. Cambridge, là-bas, en Amérique. « Dentax, pour des dents plus blanches que blanche ! », la télévision et ce spot publicitaire qui martelait le même jingle depuis trop longtemps. Encore une fois et Lennon balançait sa chaise sur le téléviseur. « Pa' ? » .Sa voix s'était faite plus agressive que ce qu'il avait prévu. Son père les lunettes au bout du nez en train d'écrire je ne sais quoi sur un vieux cahier releva la tête doucement, à peine intéressé. « C'est maman. » . Il remit son nez dans ses écrits l'air de rien. « Papa ? », monsieur Austen restait silencieux. Il n'avait rien à dire. « Papa ! », il avait crié. Crié la détresse. Crié le manque. Crié comme si jamais personne n'avait voulu l'entendre. Et c'était peut-être vrai. Son père l'avait éduqué : inculqué les bonnes manières, transmit son savoir et des valeurs. Mais l'avait-il aimé ? Ce vieil homme rabougris qu'était monsieur Austen n'avais jamais sue sourire, câliné, joué … Rien de tout ça. Alors, peut-être que cette mère partit il y avait maintenant six ans saurait leur donner à lui et ses frères et sœurs, ce dont ils avaient manqué cruellement ?

« Lenny ! C'est le premier jour de cours et on va être en retard à cause de toi ! » . Les plaintes de sa meilleure amie venaient de dehors. Il était en train d'enfiler ses chaussures. Premier jour au lycée, un jour comme les autres pour Lennon mais pas pour Sky. « C'est bon je suis là. », Sky le tira par la manche de son pull pour qu'il marche plus vite. « C'est aujourd'hui que tout change pour nous, t'a oublié ou quoi ? ». Non il n'avait pas oublié. Comment il pourrait elle l'avait tanné avec ça tous les jours au téléphone alors qu'il passait ses vacances à Cambridge chez sa mère. Au lycée il ne serait plus invisibles, ils ne seraient plus les « outsider ». En réalité Lennon se fichait un peu de ce que pensaient les gens tant qu'il était avec Sky, c'était la seule chose qui lui importait. Welcome to Summerbridge High indiquait la banderole affichée à l'entrée du lycée. C'était repartit pour trois longues années d'enfer, pensait Lennon. « Fais attention à là ou tu vas ! », Sky venait de bousculer un garçon : il était grand et costaud, il devait sûrement être en terminale. « P..Pardon », balbutia Sky, sa barre chocolaté à la main, juste avant de sourire. Erreur fatale. Sur ses dents, des traces de chocolat ruinant son brossage de dent matinal de trois minutes sur le rythme de shake it up de Taylor Swift. Le grand dadais pouffa de rire et ses amis à un peu plus loin derrière se rapprochèrent pour apprécier le spectacle. « Dentax, pour des dents plus blanches que blanches ! », lâcha l'un d'entre eux d'un ton moqueur. Devenir les cools kids ? Sûrement pour dans une autre vie.


« Ce que je ne comprends pas c'est que le programme de l'année est super intéressant mais il le rend tellement fade ! Genre ça devrait être une partie de jambe en l'air avec Beyoncé pas une partie de scrabble avec mémé ! ». Toujours le même, toujours en train de se plaindre et de contester l'autorité. Pourtant, il avait vingt ans maintenant. La seule différence c'était que tout le monde voulait être ami avec lui. Comme si d'un coup en entrant à l'université et dans « l'âge adulte » , être un weirdo était devenu cool. Outsider is the new black. « Lenny tout le monde ne peut pas être pédagogue. Soit indulgent avec ce vieux monsieur. » , sa mère habitant Cambridge, il passait tous les week-end chez elle. Elle était devenue pour lui tout ce que son père n'avait pas su être. De sa vie, il ne s'était jamais senti aussi épanouie qu'il l'était depuis qu'il avait intégré Harvard. Les sorties , les fêtes, les gens venant du quatre coins du monde … Lui qui avait toujours été curieux était servi. Puis il fallait dire qu'il y faisait ce qu'il aimait le plus au monde: la danse à un tout autre niveau. Pour son enseignement majeur il avait longuement hésité à étudier la littérature. Mais étant donné ses antécédent ça aurait été presque trop facile, il aurait fini par s'y ennuyer c'était sûr. Alors il avait choisit quelque chose d'innovent, quelque chose de plus périeux mais tout aussi intéressant : le multimédia. « Ca devrait être interdit d'enseigner à son âge d'ailleurs ! Même papa se débrouillerait mieux ! » , sa mère lui donna un coup sur l'épaule en riant. « Parle pas comme ça de ton père Lenny ! » . « Bah quoi ? C'est vrai il se fait vieux, il radote. Je suis sûr qu'il regarde encore ses anciens épisodes de Dallas enregistré sur VHS avec la publicité de dentax. ». Il riait mais les souvenirs de son père et de Summerbridges le rendait souvent nostalgique. Les prochaines vacances semblaient si loin.