plan imprévu à trois (kale/iris/mila)

faut croire que je ne suis pas encore bien connue de manière nationale, mais localement... ça le fait. alors que je marche tranquillement dans la rue de charles street, j'ai déjà signé quelques dizaines d'autographes pour des supporters des patriots. et ouais, la notoriété commence doucement mais sûrement à venir. et alors que je continue d'avancer, le but de marcher un peu, de me promener sans penser à quelque chose de précis, je me focalise sur toi. whouah. je me sens.... bizarre. gêné, un peu. j'te vois, je suis surpris. qu'est-ce-que tu fais là? je me rappelle t'avoir vu il y a quelques années en nouvelle-zélande, puis tout récemment pendant mon séjour en france et maintenant tu es là. celle dont je ne connais quasiment rien mais avec qui j'ai eu une relation éphèmère plutôt très intense.

les bâtisses qui se ressemblent à peu près toutes, les ruelles qui défilent sous les yeux de mila ne présentes aucune différence. elle est perdue, complètement paumée et fallait bien que ça arrive au moins une fois de toute façon. quelques jours qu’elle est là, qu’elle cherche ce qu’elle ne trouve toujours pas. elle en trouve d’autres pourtant, rares sont ceux qui sont intéressants. mais mila s’emmerde un peu ici, alors elle se divertit avec n’importe quoi. n’importe qui souvent. elle tente de trouver des distractions, elles sont brèves et trop rapides pour une mila qui se lasse trop facilement. elle tente de retrouver son chemin, les yeux rivés vers son cellulaire quand une voix résonne d’un seul coup. comme sortie de nulle part, elle se dit d’abord que le message n’est pas pour elle mais finalement elle sent un regard insistant. le tient. elle le connaît presque par coeur, le partage d’intimité ça aide à découvrir l’autre. - j’peux te poser la même question ? parce qu’elle a pas spécialement envie de te répondre, elle a pas forcément envie de t’avouer la réelle raison de son arrivée à harvard. mais le destin fait bien les choses, ou pas. elle sait pas trop mila, mais elle se rappelle des nuits qu’elle a passée à tes côtés. elle se rappelle des longues discussions pensant que plus jamais elle te reverrait. alors elle est un peu déstabilisée de ta présence ici, de tes yeux qui la toise comme si c’était la première fois que tu la voyais. - t’es là pour longtemps ? ou juste quelques jours ? parce que d’un côté, ça l’arrangerait de garder l’image et l’idée que tu restes un confident lointain.

et je te vois, face à moi, je suis surpris, peut-être un peu même choqué de te voir là. mes yeux sont ébahis devant toi, toujours la même et inconsciemment mon cerveau t'imagine entièrement nue. comme la dernière fois que l'on s'est vus, que l'on a partagé une nuit plus que mouvementé ensemble. tu viens à me demander si je suis là pour quelques jours ou toujours, j'hausse les épaules. j'espère pour toujours mais tout dépend de mon contrat. je t'ai parlé en france que j'allais rejoindre une équipe de NFL, je t'ai pas parlé de boston, mais tu dois deviner du coup. et toi ? en vacances ? à la recherche d'un autre homme totalement inconnu.

entre les immenses ruelles uniformes, mila elle pensait que tout pouvait arriver. agression, viol, séquestration, tout. sauf ça, sauf toi en fait. pourtant t’es en face d’elle, paumée en bas d’une rue qu’elle ne saurait même pas situer. tu lui demandes qu’est ce qu’elle fout là, elle aurait aimée te répondre qu’elle est perdue mais elle préfère te retourner la question en sachant que c’était pas vraiment ça que tu demandais. elle hoche la tête, regarde un peu autour d’elle comme si elle trouverait une issue de secours à ce moment limite gênant. - ton contrat ? qu’elle répète bêtement, un peu perdue dans ses pensées et pas assez concentrée. puis elle se remet les idées en place, les flashbacks de vos nuits passées qui reviennent piquer son cerveau pour lui donner les informations nécessaires. - ah, t’as rejoint l’équipe ça y’est ? qu’elle reprend finalement. mila secoue la tête, casse son visage dans un rictus amusé. - non.. je me suis inscrite à harvard. t’as l’habitude de la mila qui papillonne, qui se casse à la première occasion. mila l’indécise, l’incertaine qui fait tout et rien en même temps. - pourquoi ? t’es déçue que j’reste ici ? qu’elle suggère alors, sourire arrogant toujours au coin des lèvres. 

c'est vraiment bizarre de te voir ici, mais je ne peux pas nier que je suis content de te retrouver. en dehors de nos nuits ensemble, j'ai apprécié ta compagnie. j'ai apprécié savoir réellement qui tu es sans même toutefois en savoir plus sur toi. à part ton prénom, je ne sais rien de toi et inversement, c'est pareil. les patriots, ouais. j'ai réussi à me remettre sur pied, à comprendre que ma vie est ici à boston et nul part ailleurs. du coup, te connaissant, te sachant sans attaches, je te demande si tu es en vacances sur le continent américain, apparemment non. intéressant... non, au contraire. j'suis plutôt content pour toi, en réalité. j'te pensais sans attaches. te dis-je, honnêtement.