feat. giaro giarratana
- 28 OCTOBRE 1995
- NE A LISBOA
- 22 ANS
- PORTUGAIS
- HETEROSEXUEL
- CELIBATAIRE
- AISE
- JOURNALISME
- LITTERATURE ETRANGERE
- SERVEUR EN BRASSERIE
- BOURSIER
J'ai toujours grandi entouré de gens et de bonne humeur. C'est comme ça que je fonctionne. Harvard est une école reconnue et très bien fréquentée, faire partie de la vie du campus au sein d'une confrérie est la seule option que j'ai envisagé. J'aime partager des choses avec autrui, apprendre à connaitre le monde et sa diversité. Le sang chaud du Portugal coule dans mes veines et la bonne ambiance de la Mather House est la seule qui m'attire. Je suis un bon vivant, un danseur d'exception et si les mots d'ordre sous ce toit sont FÊTE et LIBERTÉ, alors je me sens déjà chez moi. Je sais que je saurai y trouver une vraie place, avec des personnalités qui me ressemblent. Je ne suis pas parfait, attention ! J'ai un passif légèrement turbulent et quelques séquelles qui me colle toujours à la peau. Alors je veux une maison tolérante qui puisse me pousser vers le haut et grandir.
Beau parleurDrôlePickpocketGaminIntelligentTête brûlée
Je souhaite ▲ (retire la balise le symbole et sa couleur qui ne correspond pas)
je veux être parrainé si oui, par pseudo du parrain (voir la liste des parrains)
Je recense mon avatar ▲
si personnage inventé:
- Code:
[size=10][url="http://www.i-love-harvard.com/t96138-raphael-manu-sanchez-giaro-giarratana"]☆[/url] ☆ <span class="pris">Giaro Giarratana</span> ◊ “ Raphaël M. Sanchez ”[/size]
please tell us more
Jusqu'à mes huit ans, je n'ai connu que Lisbonne, en Espagne. Je suis né là-bas, en Octobre 1995, et ai fait de cette ville ma maison. Evidemment, j'étais un gosse turbulent, qui se faisait remarquer, qui aimait gueuler, faire des caprices et des conneries. Mes parents en ont bavé avec moi. D'autant plus que notre famille était pauvre. Je voyais mon père s'user au travail à des heures improbables, tout ça pour un petit billet comme récompense. Il était garagiste pour un de ses collègues, ce dernier trop vieux pour pratiquer, et ironiquement, nous n'avions pas de voiture. Je prenais le bus le matin pour aller à l'école, mais plus généralement, je courrai après lui, les yeux encore collés. Ma mère s'arrachait les cheveux pour que je lui obéisse mais je n'étais pas un tendre. Moi ce que j'aimais c'était parcourir la ville avec mes amis, gravir ces mini-ruelles, telles des favelas brésiliennes, à la recherche des quatre-cent coups à faire en douce ensemble. Celui qui avait de l'autorité sur moi c'était Papa. De retour du garage le soir, il arrivait qu'il entre dans une colère noire et finisse par m'envoyer des droites à la figure. Devant lui je ne faisais pas le fier. C'est le seul homme sur cette planète qui m'a vraiment inspiré le respect et devant qui j'ai baissé les yeux. Mais ma mère lui racontait tout et lui il se défoulait sur moi. Encore aujourd'hui j'ai des marques de ses coups sur mon corps. J'ai des souvenirs d'enfance durs avec lui, jusqu'à son décès.
Quand il est mort, j'avais huit ans. Une grosse Jeep lui est tombé sur la gueule alors qu'il réparait je-ne-sais-quoi sous l'engin. Mort au travail pour une poignée de billet, ça m'a foutu la rage pendant longtemps. Mon père était violent et cruel parfois avec moi, mais c'était un bon gars, honnête et droit. Ma mère, elle a sombré dans la dépression. Elle était sans emploi et vivre au Portugal tous les deux est devenu impossible. Elle m'a délaissé au profit de l'alcool et de ses crises de larmes incessantes. Ne la reconnaissant plus, j'ai pris les devants, appelant mes grands parents pour demander de l'aide. Un mois plus tard, nous sommes allés vivre chez eux, en France. Quartier parisien. Décor grisâtre, ciel nuageux, températures hivernales, ça change du Portugal. J'ai mis du temps à m'y acclimater mais mes grands-parents se sont occupé de moi et ça m'a fait du bien. De son côté ma mère a touché le fond ; elle a tenté de se suicider plusieurs fois et ça a installé une toute autre forme de relation entre elle et moi. Désormais, c'était moi qui m'occupait d'elle et qui couvrait ses conneries. Je vous jure, je ne souhaite ça à personne. Elle était une belle femme, forte et dévouée, mais le chagrin l'a emporté sur le Styx où elle erre, presque déshumanisée.
Dans mon jardin secret, il y avait une immense bibliothèque. Personne ne le sait vraiment mais j'adore lire. A chaque anniversaire, c'est tout ce que ma famille m'offrait, parce qu'ils ne savaient pas ce que j'aimais d'autre. A la mort de mon père, c'est là dedans que je me suis renfermé. Et ça ne m'a jamais quitté. Puis j'ai commencé à écrire aussi, quand je suis arrivé en France. Des poèmes et des nouvelles. J'y déposais des fragments de ma vie, de ma conscience, mes sentiments et ses secrets. Trop timide pour les dévoiler à qui que ce soit, je les cachais dans ma chambre, dans un carnet. Je ne sais pas d'où je tire ce goût pour le langage mais je me raccrochais à ça comme un taré à chaque fois que je me retrouvais dans la merde (donc souvent). Des Balzac, des Allan Poe, des Hemingway, etc. sont les fondements de ma culture. On peut croire que je n'ai pas fait grand chose dans ma vie c'est vrai, pourtant j'ai l'impression d'avoir vécu à travers ces œuvres.
Paris m'a déboussolé. C'était une capitale totalement différente de Lisbonne mais il y a une chose qui m'a rappelé ma ville natale ; descendre au quartier avec mes amis à la recherche d'emmerdes, encore et encore. Ça, je n'ai jamais arrêté de le faire, c'était mon seul moyen de retrouver une sociabilité heureuse. La vie à la maison était rude alors dès que je pouvais fuir la famille, je ne ratais pas une occasion. Dans la rue, la vie a un autre sens. Tout le monde se donne l'impression d'être loyal et solidaire, mais on sait tous que c'est chacun pour sa peau dans le fond. On joue avec les apparences, on devient stratège pour arriver à ses fins. J'ai commencé à dealer de la drogue à mes seize ans. Quelques courses poursuites avec les flics mais rien de bien grave. Courir vite, je sais faire. Mais ma spécialité, c'est le vol. Je vole depuis mes six ans et ça, ça m'a bien servi. Tel Robin des Bois, je volais les riches pour contenter les pauvres et j'avais presque mon quartier dans la poche pour ça. Je suis rapidement devenu un vrai pickpocket et ai fini par entrer dans la cour des grands, dès mon arrivée au lycée. Dès lors, j'ai participé à des cambriolages et des vols organisés, sans jamais me faire attraper.
Mes grands-parents étaient désespérés de constater que je délaissais mes études alors que je m'en étais toujours bien sorti. J'étais le genre d'enfant talentueux qui s'en sortait à chaque fois sans réellement fournir d'efforts dans mes révisions. Comme tout le monde le dit, "je me repose beaucoup trop sur mes acquis". J'ai tenté une licence de commerce, puis une autre de langue étrangère mention portugais, puis encore une autre de psychologie et sociologie. A chaque fois j'ai abandonné pour me retrouver comme serveur dans des brasseries quelconques. Ces boulots aussi je les ai abandonnés. Le travail ça m'ennuie. Je me suis fait beaucoup trop d'ennemis, puis finalement viré. Souvent pour avoir volé dans les caisses ou mes propres collègues. Parfois on m'accusait à tord, mais le vrai se mélangeait avec le faux et j'ai trop d'ego pour perdre mon temps à me justifier. J'étais une vraie fouine, mesquine et maligne. Ma belle gueule d'ange peut être trompeuse, méfiez-vous. Il m'est arriver de regretter mes magouilles c'est vrai. Pour le cœur d'une belle fille, dont je me suis rendue compte que j'étais amoureux, pour des amis qui finalement m'estimaient plus que ce que je ne le pensais, pour mon image et ma fierté personnelle. Mais le naturel revient toujours au galop et je me prends les pieds dans la merde à trop vouloir me changer.
Je sais que je ne suis pas un ange ; j'attends des autres qu'ils m'aiment mais c'est compliqué de croire en moi. Parce que je connais mes défauts et mes parts d'obscurité. Je ne les assume pas, je ne les aime pas. Et quand je les révèle, les gens jettent l'éponge et fuient. Quand je me regarde dans le miroir, je vois une raclure et un trouillard. Puis je lâche un sourire et ça camoufle l'arnaque.
A vingt ans, je participe à un cambriolage organisé avec mon équipe de toujours. Cinq-cent mille euros à la clé pour la maison d'un bijoutier. Nous sommes entrés à quatre à l'intérieur, deux sont restés dehors pour gaiter. C'était notre plus gros coup ; on préparait ça depuis un an déjà. Malheureusement, il s'est mis à pleuvoir ce soir-là. Et nous n'avions pas pris le facteur Météo en compte. L'un de nous a glissé sur les marches intérieures, déclenchant une alarme dans toute la maison et se cassant le nez sur la rambarde au passage. Pris de panique, nous avons tous fui hors de la maison, mais les sirènes de police étaient déjà trop proches. Sans chercher à comprendre, j'ai déserté par le jardin, sautant de propriétés en propriétés, courant pour ma vie. Pas une seule fois je me suis retourné pendant ma course. J'ai quitté le lotissement alarmé et me suis réfugié derrière deux poubelles, tel un malpropre. Le souffle coupé, je suis resté recroquevillé, sans bouger, pendant une heure et demi à peu près, les sens en alerte et les poings crispés au fond de mes poches. Je sentais encore quelques bijoux froids que j'avais pu conserver sous mes fringues. C'est bien la seule fois où j'étais prêt a les abandonner pour sauver ma peau.
Mes amis ont tous pris cinq ans de taule. Seuls moi et le conducteur de la camionnette avons réussis à fuir, mais je ne l'ai pas revu depuis l'incident. Aucun des condamnés ne nous a balancé -sinon je serai déjà derrière les barreaux- mais bordel ce que ça m'effraie. Je crois que mon collègue a fui la ville après ça, et clairement, je meurs d'envie de faire de même. La culpabilité, la peur constante, le malaise... Personne de mon entourage n'était au courant pour ce coup, et il ne fallait pas qu'ils le découvrent. Je tentais de cacher mon mal être, mais jouer la comédie devant mes grands-parents fut plus dur que prévu.
Un matin, mon grand-père s'est assis en face de moi pendant le petit déjeuner. Je crois qu'au fond, il avait compris. Peut-être pas pour le cambriolage, mais il savait que quelque chose me collait au cul et que je devais fuir. Il ne parle pas beaucoup mais il est aussi malin et intelligent que moi. Il me connait comme personne et m'a avoué me voir malheureux. Ce jour-là, je l'ai écouté comme la voix de la raison et pour la première fois, j'ai fermé ma gueule et l'ai laissé parler de A à Z. Il m'a dit que la seule chose qui pourrait me sauver c'était mon dossier scolaire. J'avais un comportement de chien mais mes notes et mes connaissances étaient ma porte de sortie. J'ai toujours sauvé les apparences, reçu des encouragements des mes professeurs et employeurs. Tous me disaient que je gâchais mon potentiel et maintenant il va falloir l'utiliser à bon escient. Sur un ton ferme et intransigeant, il m'a dit que si je ne reprenais pas sérieusement les reines de ma vie, alors il ne pourrait plus rien pour moi. Ni lui, ni personne d'autre. Je voyais bien dans ses yeux qu'il ne blaguait pas. Il avait déjà perdu son gendre, une partie de sa fille avec ça ; il ne voulait pas me perdre aussi. Pendant deux semaines après ça, je me suis sagement tenu et ai bien réfléchi à une issue potable.
Déménager à l'autre bout de la planète devenait de plus en plus une nécessité. Je ne voulais plus de Paris, je n'étais plus en sécurité, j'avais peur. J'ai fini par faire mes valises pour Boston en priant pour que Harvard m'ouvre ses portes. Ma famille a trouvé ça très ambitieux, mais je savais que ça serait une couverture parfaite et que j'avais mes chances tant qu'on ne m'avait pas chopé. Une mallette remplie de devoirs, de résultats, de lettres de recommandations, et de bouquins, avait déjà été envoyé sur place. Arborant un nouveau look d'intello à lunettes, je mis toutes les chances de mon côté pour sauver mes fesses, ainsi que mon avenir. Fini la délinquance, là bas je serai un nouvel homme. Ou pas, qui sait.