Kara ► here we meet again

De retour à Boston. On ne peut pas dire que ça m'enchante particulièrement. Je n'avais pas envie de quitter LA mais après ce qu'il c'était passé en juin, c'était sûrement mieux de m'éloigner un moment. Puis c'était la rentrée et je me devais de veiller sur Ayana. Vérifier qu'il ne lui arrive rien, qu'elle ne fréquente pas de personne trop louche. Pas question qu'elle retombe sur un mec comme l'autre connard en Alaska. En pensant à ma sœur, je pense aussi à Kara. Ce fait un peu plus de deux mois que je ne l'ai plus vu. Je lui ai dit de partir à LA, juste après l'accident. Je ne voulais pas qu'elle ai des ennuis. L'accident était de ma faute, c'était à moi de prendre toute la responsabilité. Alors je lui ai demandé de partir avant de ne lui donner aucune nouvelle, le temps d’être sur que tout était réglé. Et maintenant, de retour à Boston, je n'osais pas la recontacter. Pourtant, elle me manquait. Comme c'était parti, je n'allais pas la revoir avant un bon moment. Voir plus jamais. Poisse totale. Mes lunettes aux verres beaucoup trop épais, je me dépêche de rentré à mon appartement. La lumière me donne un de c'est mal de crane et je n'y vois pas à trois pas. Pourtant, je reconnaîtrais cette silhouette les yeux fermés. Kara. Qu'est-ce qu'elle fait ici, à Boston ? Je m'approche, histoire d’être sur que c'est bien elle. "Kara ?"

@Kara I. Edwards

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L'envie de flâner a été plus forte que tout. Il aurait fallu que je rentre directement après les cours, que je me pose quelques instants à l'appartement. Justement l'appart', si je peux éviter d'y rester trop longtemps, je le fais. M'installer avec Niels n'était peut-être pas la meilleure idée. J'aurais dû lui demander à quoi ressembler l'appart avant de dire oui. Ou au moins le visiter. L'état est vraiment déplorable. Vivable, mais en très mauvais état tout de même. Je me suis promis d'essayer de m'être un peu d'argent dans la rénovation. Refaire la peinture, payer un plombier pour la douche qui fuit, ou essayer de mettre un peu de déco pour le rendre plus joli. Mais aujourd'hui non je n'ai pas envie de rentrer. Je prends mon temps, traînant dans les rues, profitant des rayons du soleil encore présent en ce début d'automne. Bientôt ce sera la pluie, le vent, et les parcs environnant seront décorés de jolies couleurs. Ces couleurs me manquaient, j'ai hâte de les retrouver, mais le reste je m'en passe. Je soupire doucement en regardant la vitrine d'une boutique. Les bottes sont magnifiques, hors de prix mais magnifiques. Je me mordille légèrement la lèvre, pour me contrôler. Je sais que, si je les essais, je vais craquer, je vais me ruiner et adieu le pot de nutella ou je ne sais quelle autre marque lorsque je vais faire mes courses. J'essaie de calculer dans mon esprit de quoi je pourrais me priver pour les acheter lorsque j'entends quelqu'un prononcer mon prénom. Je fronce les sourcils et tourne mon regard vers la source de cette parole. Je recule d'un pas sous la surprise de la personne que j'ai en face de moi. « Hunter…Qu'est….Qu'est-ce que tu fais là ? » Demandai-je surprise. Il n'est pas à LA ? il n'a pas eu de soucis ? Je n'ai eu aucune de ces nouvelles depuis ce soir-là… Depuis qu'il m'a dit de partir, de disparaître de sa vie.

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Voir Kara ici, c'était totalement impensable. Pourquoi de toutes les villes des États-Unis, il avait fallu qu'elle choisisse Boston ? Quand je lui avait dis de partir, je ne penserais pas qu'elle irait si loin, à l'autre bout du pays. Pourtant c'est bien elle. C'est bien Kara, la fille que j'ai rencontré sur la plage, celle qui m'a inspiré. Je m'approche un peu, juste pour être bien sure que ce soit elle. Elle a dit mon nom, je ne devrais pas douter. Mais j'ai envie de la voir. Ça fait tellement longtemps. Je la vois comme d'habitude, tout en nuances gris. Elle parait plus heureuse aujourd'hui que la dernière fois que je l'ai vu même si elle semble surprise. Elle sait pourtant que je vis à Boston pour surveiller ma sœur. Elle a peut-être oublié. Ou elle imaginait que j'aurais plus d'ennuis suite à l'accident. C'est aussi ce que j'imaginais. Mais il faut croire qu’être un chanteur connu permet de se sortir de pas mal de situation. "Je vis ici. C'est la rentrée, Ayana est de retour sur Boston, il fallait bien que je revienne." Je sais que ce n'était pas vraiment ce qu'elle demandait. Elle voulait savoir pour l'accident et ce qu'il s'était passé après. Et il faudrait bien que je lui explique un jour. "Je n'ai pas eu d'ennuis. Enfin, j'ai été déchu du droits de conduire mais ça ne change pas grand chose. L'autre conducteur était bourré, mon avocat s'est arrangé pour qu'il ai tous les tords. Fin de l'histoire. Hum, ton nom n'a pas été cité, jamais. Tu n'auras aucun problème." C'était pour ça que j'étais resté sans donner de nouvelles pendant deux mois. Je voulais m'assurer que Kara ne soit jamais mise en cause dans cette histoire. Tache pas facile à partir du moment où on m'avait vu avec elle à l’hôpital. Mais j'avais réussi et le nom de Kara n'avait jamais été prononcé. "Et toi, qu'est-ce que tu fais ici ?"

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Voir Hunter en face de moi, a l'effet d'une bombe pour ma part. Comme si mon monde actuel s'écroulait, les immeubles s'effondrant autour de moi, la terre sous mes pieds se fondant et cédant. Je ne sais pas comment réagir, si je dois être heureuse ou si je dois avoir peur. Peur des conséquences de son arrivée à Boston. Je me mordille la lèvre, cherchant autour de moi, une échappatoire. Fuir, une spécialité chez moi. Mais je n'ai nullepart où aller. Et de toute manière, pourquoi faire ? Je laisse un léger soupir s'échapper de mes lèvres, résignée à devoir affronter un autre homme que j'ai aimé, et qui m'a brisé. Je n'ai pas compris sa réaction à l'hôpital, pourquoi il s'en était pris violemment à moi. J'étais responsable de cet accident, j'étais prête à l'assumer, mais il n'a pas voulu… Il a voulu prendre l'entière responsabilité, mais au prix de quoi ? « Tu n'étais pas obligé de faire ça. » dis-je simplement en haussant les épaules. Ce n'était pas à lui de finir derrière les barreaux. Si l'autre conducteur était mort, je ne me le serais certainement pas pardonné. Je détourne le regard, pour regarder la vitrine devant laquelle je m'étais arrêté. « J'habitais ici… avant. » dis-je d'une voix lointaine. Je ne lui ai pas beaucoup parlé de mon ancienne vie. Je n'ai jamais aimé parler de moi, ça n'a pas changé. Lorsque nous nous sommes rencontrés, il ne m'a pas posé plus de questions de cela ; Il n'a pas cherché à savoir pourquoi je n'avais plus un rond, pourquoi je ne connaissais personne dans cette ville. Je lui en étais reconnaissante.. Il m'a permis de me reconstruire, de faire renaître Kara de ces cendres, tel un Phoenix. Il m'a offert une nouvelle vie, et en réponse à cela, je lui ai dévoilé que les grands traits de ma vie. Je n'ai pas voulu rentrer dans les détails, estimant qu'on aurait le temps d'en parler plus tard. On ne se voyait pas beaucoup, mais ces moments volés étaient magiques. Je n'étais pas la Kara de Boston, j'étais la Kara de Los Angeles. Et depuis mon retour à Boston, j'essaie de redevenir cette ancienne Kara, celle que Rio a aimé, celle qui était populaire, pleine d'amies. « Je… je vais y aller. » dis-je en faisant demi-tour, rebroussant ainsi chemin. Je n'ai pas envie de me retrouver face à lui, qu'on se dispute par rapport à ce qui s'est passé à LA. Je ne pensais vraiment pas le croiser ici… Je veux simplement redevenir celle que j'étais…

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Malgré la manière dont on s'est quitté à LA, je suis heureux de la voir. Durant ces deux mois, Kara m'a manqué. C'était bizarre de ne lui donner aucune nouvelle, de n'avoir aucune nouvelle. J'aurais pu l’appeler, lui dire que tout allait bien de mon coté mais je ne voulais pas prendre le risque. Pas tant qu'il existait une possibilité qu'on remonte jusqu'à elle et qu'on lui fasse des merdes. "Si j'étais obligé. Tout ça, c'était ma faute." C'était moi qui avait pris le volant alors que je ne sais pas conduire, moi qui m'étais énervée sur elle pour qu'elle se décide à aller porter plainte, moi qui n'avais pas vu l'autre voiture. Kara n'était pas responsable, il était normal que j'assume mes tords. "Pourquoi tu ne me la jamais dit ?" Pourquoi elle ne m'avait jamais dit qu'elle venait de Boston ? Pourquoi je n'avais jamais posé la question aussi ? J'avais bien compris que Kara ne voulait pas trop parler d'elle quand elle a déboulé dans ma vie. Et j'ai respecté son choix. Je n'ai jamais vraiment posé de questions mais maintenant, je me dis que j'aurais du. Ça m'aurait préparé à l'éventualité de la croiser à Boston. Il fallait qu'elle choisisse la ville où j'habite quoi ! Fichu malchance. Je n'étais pas près. Pas près à me retrouver face à Kara après lui avoir demandé de dégager quand on était à Los Angeles. Mais maintenant qu'elle m’annonçait qu'elle voulait partir, je ne pouvais pas concevoir de la voir s'éloigner. Je voulais passer du temps avec elle, comme avant. "Non reste !" Je l'attrape par le bras pour ne pas qu'elle avance plus et me perde dans la rue. Si elle s'éloigne, je serais totalement incapable de la retrouver. "On peut prendre un café, chez moi, et discuter tous les deux. Il a du se passer pas mal de choses en deux mois" Je la supplie du regard. Je n'ai vraiment pas envie qu'elle me laisse la tout seul comme un con.

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Comment réagir lorsqu'un homme que vous avez aimé, que vous ne pensiez plus revoir, se pointe tout d'un coup devant vous ? Comment faire lorsqu'une montagne de souvenir, de flashbacks vous reviennent en mémoire, sans que vous n'ayez rien demandé, alors que vous faisiez tout pour les oublier, pour en oublier certains précisément. Je ne sais pas ce que je dois faire face à Hunter. Fuir me semble être la meilleure solution, même si j'ai remarqué ces derniers temps que cela apporte beaucoup de conséquences néfastes. « C'était ta faute ? c'était ta faute de vouloir m'emmener à l'hôpital ? » demandai-je en fronçant les sourcils. Vouloir m'aider n'était pas une faute, au contraire. Il n'a rien fait de mal dans cette histoire, il n'aurait pas dû payer pour moi. C'est moi qui n'ai pas voulu l'écouter qui lui ai pris le volant des mains, dans un accès de panique. J'aurais dû accepter, du moins le temps qu'il conduise. Mais arrivée à bon port je lui aurais expliqué, le plus calmement possible que ce n'était pas possible pour moi d'aller au commissariat. Pourquoi aller porter plainte ? Pour me ridiculiser, pour voir ses hommes en uniformes me sourire gentiment, prendre ma plainte sans vraiment croire ce que je dis. Devoir être confronté une nouvelle fois à cet homme, me retrouver face à lui et écouter son discours, un discours dans lequel j'aurais le mauvais rôle, celle d'une allumeuse que je ne suis pas. Je ne voulais pas avoir à subir tout cela, je voulais seulement oublier. Je veux oublier. « Je ne sais pas. Je voulais être une autre personne… » ça peut paraître dingue, mais c'était ma seule manière de faire face à la perte du bébé. Faire comme si rien ne s'était passé n'était plus possible. Il fallait que j'y crois.Croire que j'étais une autre personne sans cette histoire. Et le mieux pour essayer de me persuader était d'éviter d'en parler. Enfin je n'ai pas vraiment envie de penser à cela, préférant de nouveau faire demi-tour. Je n'ai pas envie de me prendre la tête avec lui, je n'ai pas envie de reparler de tout cela. Malheureusement, je ne marche pas assez vite pour lui. Je me tourne, légèrement à contre-cœur vers lui. Je baisse les yeux, ne voulant pas croiser son regard, haussant légèrement les épaules. « Hunter… Je ne veux pas parler de ça… » Et « ça » il sait très bien ce que c'est. Je ne tiens pas à avoir une nouvelle scène comme à LA, là dernière fois qu'on s'est vu. « D'accord…Je te suis. » dis-je en relevant mon regard vers lui. Je ne peux pas tenir très longtemps face à lui. Oui il s'est passé des choses à en deux mois, mais Hunter reste l'une des personnes qui a le plus compté pour moi. Je ne peux pas dire que je n'ai pas pensé à lui durant ces deux mois d'absence, que je ne me suis pas inquiété pour lui, même si j'estimais qu'il avait dû avoir ses raisons pour me jeter de la sorte.

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Je secoue la tête quand elle prétend que ce n'était pas ma faute. Bien sur que si ça l'était. J'aurais du prendre un taxi ou appeler un de mes potes pour qu'il nous dépose à l’hôpital. Conduire était l'idée la plus stupide du monde. Je n'y voyais littéralement pas à dix mètres. Je n'avais même pas mis mes lunettes pour essayer de suivre la route correctement. J'aurais vraiment pu nous tuer ce soir-là. Cet accident est clairement ma faute, peu importe que que Kara ai pris le volant à un moment. C'était moi qui conduisait alors que je n'aurais pas du. "Oui parce que c'était totalement stupide de ma part de vouloir conduire. Mais je n'ai pas envie qu'on se dispute à propos de ça. Le principal c'est que personne n'ai rien au final." Je la rattrape alors qu'elle semblait vouloir partir. Désolé Kara mais je ne compte pas te lâcher maintenant. Quand elle me parle, je comprends. Vouloir être une autre personne, on est beaucoup à le demander. Je comprends aussi qu'elle ne m'ait jamais tout raconter, comme le fait qu'elle vienne de Boston. Elle devait avoir ses raisons et ce n'était pas à moi de la pousser à se confier. Le jour où elle voudrait parler, je serais là. En attendant, je ne comptais pas la pousser. Il n'empêche que j’avais parfois l'impression de ne pas la connaître. Elle avait quitté Boston et ne voulait pas en parler. Et maintenant elle était de retour à Boston et ne voulais pas en parler non plus. "Si tu ne veux pas en parler, on n'en parlera pas." Je n'étais pas vraiment du genre curieux et je préférais largement passer un moment agréable avec elle, sans dispute ou sujet qui fâche. Quand elle accepte de venir boire un verre chez moi, je ne peux m'empêcher de sourire. Moi qui pensait qu'elle allait me dire non avant de me planter là. "C'est par ici." Je la guide jusque mon appartement. Dans l’ascenseur, je panique un peu à cause de l'état. Je viens de rentrer de LA, mes sacs sont éparpillés un peu partout avec des vêtements à moitié sorti pour une lessive que je n'ai finalement pas faite. Je dois aussi avoir laissé traîner l'une ou l'autre boite de plats tout préparés. Si vivre dans le bazar ne me gêne pas, je n'ai pas envie que Kara me prenne pour un cochon. "Ne fait pas attention au désordre, je n'ai pas encore eut le temps de ranger. Tu veux un thé, un café, un jus ?"

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Revenir sur le sujet ne changera rien au final. J'ai eu un problème personnel au boulot, il a voulu m'aider à sa manière, tout d'abord en voulant m'emmener à l'hôpital puis au commissariat. Je n'ai pas voulu et nous avons eu un accident. Personne n'a été condamnée, voilà fin de l'histoire. Ce serait tellement simple si c'était le cas. Mais dans tous les cas nous ne pouvons rien changer, alors autant… oublié. Je tente de l'oublier depuis que je suis revenue à Boston, et le retour d'Hunter n'y changera rien. Non je n'ai pas envie d'en parler, voilà pourquoi je préfère faire demi-tour, revenir sur mes pas, pour lui échapper. Raté. Je pousse un soupir, lui disant clairement que non, je ne veux revenir sur aucun sujet. C'est une autre Kara qui habite à Boston. Je me mordille légèrement la lèvre lorsqu'il me confirme que l'on n'en parlera pas. Est-ce qu'il a compris que je ne voulais vraiment parler de rien ? C'est-à-dire que je ne voulais pas évoquer la Kara de Los Angeles. Elle aussi doit être oublié si je veux redevenir celle que j'étais avant toute cette histoire. Je me décide finalement à le suivre, en silence, ne sachant pas où tout cela va me mener en réalité. Je ne peux m'empêcher d'afficher un sourire en voyant la pagaille qui règne dans son appartement, de ce côté-là je le retrouve bien. « C'est rien, ce n'est pas tellement mieux chez moi… et je n'ai pas l'excuse d'arriver, contrairement à toi. »dis-je en haussant les épaules. Le désordre ne m'a jamais dérangé. Lorsque tout est rangé, bien à sa place, on a l'impression de se retrouver dans un catalogue, un magazine de déco, un appartement sans aucune âme. « Je veux bien un thé si tu en as … sinon un verre d'eau ça me va très bien. » je n'ai pas tellement soif, je t'ai suivi ici car tu as insisté et je pense qu'il faut malgré tout qu'on parle. « tu es arrivé ici il y a combien de temps ? » demandai-je, en regardant un peu son appart. C'était nettement mieux que ce que j'ai et mon appart' vétuste, mais je me suis promise d'arrêter de m'en plaindre. « Je suis désolé de ne pas avoir essayé de te joindre. Même si tu as rompu avec moi, cela aurait été normal que je te demande des nouvelles… tu as pris des risques pour moi malgré tout. »

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J'ai beau accepter son choix de ne pas vouloir parler, ça me peine. Parce que j'ai l'impression que pour elle, Los Angeles n'existe plus. Or pour moi, c'était important. C'était très important. Le nouvel album du groupe qui devrait bientôt sortir est là pour le prouver. L'album que j'ai réussi à écrire grâce à l'arrivée de Kara dans ma vie. Comprendre qu'elle veut tirer un trait la-dessus, ça me rend un peu triste. Mais je ne dis rien parce que ça ne servirait à rien. Elle a fait son choix et je n'ai qu'à suivre. "Même en venant d'arriver, j'aurais du ranger. Je n'ai pas envie que tu pense que je suis un bordélique." J'aurais préféré qu'elle voit l'appart bien rangé et pas avec mes sacs éparpillés un peu partout. Déjà que c'est fini entre nous, je n'ai pas non plus envie qu'elle se fasse une idée erronée de moi. Je lui fait un thé comme demandé avant de lui apporter dès qu'il est près. "C'est à la menthe, je n'ai rien d'autre." Je m'assieds dans l'un des divans avant de soupirer légèrement. Je sens que ces retrouvailles ne vont pas se passer aussi bien que ce que je ne l'aurais voulu. "Ça doit faire une semaine, une semaine et demi à peu près. Mais je n'avais pas spécialement envie de rentrer d'où le fait que je n'ai pas encore défait mes sacs." J'aurais voulu rester plus longtemps à Los Angeles pour savoir comment Kara allait mais surtout parce que je n'aimais pas Boston. Je n'étais pas de retour par choix mais je dois avouer que pour une fois, j'étais content d'être chez moi. J'avais pu croiser Kara et enfin avoir la chance d'obtenir des explications sur la fin de notre histoire. Je manque de m'étouffer avec ma gorgée de thé quand elle lâche que je l'ai largué. Je l'ai largué ? Moi ? Mais merde quel boulet je fais ! Ce n'était clairement pas dans mes plans. Elle n'était pas censée le prendre comme ça. Je voulais juste qu'elle quitte l’hôpital, rien de plus. Je ne voulait vraiment pas la larguer. Pourtant, je ne lui dit rien. Parce que je sens qu'elle veut tourner la page et lui dire que j'aurais préféré que les choses ne se passent pas comme ça ne l'aiderait pas. "Non non, ne t'inquiète pas. Je comprends parfaitement pourquoi tu n'as pas appelé. Tu as bien fait d'ailleurs. Je n'étais pas de la meilleure des humeurs et je risquais de me montrer plus blessant qu'autre chose. Puis je n'avais pas envie qu'on sache que tu étais présente au moment de l'accident."

hj : désolée pour le retard

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