STORY OF MY LIFE
please tell us more
« Regarde comme ta fille est faite maman » - « Qu'est-ce-que tu veux faire plus tard ? » « Comme maman », voilà ce que répondit la petite fille quand on lui posa la question. Son héros, son modèle, sa mère, une grande reporter de guerre, qui a couvert de nombreux conflits dans le monde, du Moyen-Orient aux narcotrafiquants. Si vous demandez de qui elle tient son côté libre comme l'air, vous avez la réponse. Toute son enfance (et encore aujourd'hui), elle a considéré sa mère comme son modèle : une femme qui allait jusqu'au bout de ses convictions, là où personne ne voulait aller, risquer sa vie pour informer le monde. Elle a beaucoup hérité d'elle, ça ne fait aucun doute. Toute son enfance, elle a vu sa mère partir du jour au lendemain, tel un coup de vent. Partir sans savoir si elle allait revenir un jour. Jusqu'au jour où elle n'est pas revenue. A 12 ans, fille aînée, elle se retrouva à la tête de la fratrie Haynes. Ce jour marqua aussi leur arrivée à Boston. Décision de son père. Fini de faire déménager sa famille aux quatre coins du monde. Il rêvait désormais d'un cadre stable et protecteur pour ses enfants (et en rêve toujours). Un père protecteur, qui a tout fait pour ses enfants, pour leur procurer le meilleur du monde. Finalement, elle choisira médecine, ce n'est pas un hasard, elle souhaite ainsi poursuivre la mission que sa mère s'était donnée : d'être là où elle sera toujours la plus utile. Autant vous dire que c'est loin d'être le souhait et le projet de son père pour elle : plutôt que de partir au bout du monde, il préférerait la voir dans une vie bien tranquille, à reprendre les rênes de l'entreprise pharmaceutique dont il est vice-président par exemple … Inutile de mentionner que c'est loin d'être ce qu'elle souhaite et que la tâche est loin d'être simple avec une femme comme Nyssa face à lui. Pourtant, il y a bien une seule et unique raison pour laquelle elle accepterait ce plan … Le protéger.
«Just a fool to believe I have anything she needs She's like the wind » - « Non ». Un mot que Nyssa n'a pas de mal à prononcer dans la vie. Son petit côté effrontée et libre n'a fait que se renforcer au fil des années. Elle a toujours su ce qu'elle voulait et ce qu'elle ne voulait pas. Non au mariage, elle ne veut pas avoir de charges, elle n'est pas de celles qui rêvent au mariage. Non elle ne passera pas non plus sa vie à attendre qu'on lui annonce la mort de son mari. A ne pas savoir ni quand, ni si il allait rentrer. Comme elle a vécu avec sa mère dans son enfance. Elle n'était pas prête à revivre cela une fois adulte. Pas prête à perdre une fois de plus la personne qu'elle aime et admire le plus sur cette terre. Non, ce sera elle ou son boulot. C'était dit. C'était fini. En prononçant ses mots, le connaissant par cœur, elle savait où cela les mènerait. Elle ne voulait non plus être un poids pour lui,, l’empêchant de réaliser ce qu'il voulait. La détermination et la liberté de Nyssa a eu raison de leur couple. A deux reprises. Elle avait beau l'aimer, ils avaient beau être faits l'un pour l'autre, tout avait beau être parfait, il avait beau être sa moitié, elle avait beau en être (toujours) convaincu. Tout comme son père en est toujours convaincu. Elle préféra souffrir, passer pour la méchante. Si elle regrette parfois ? Si elle repense parfois à sa décision ? Si elle se demande si ils auraient été heureux ensemble ? Tous les jours. On n'oublie pas son unique grand amour, on n'efface pas une histoire aussi longue de sa mémoire, ni de son cœur. Certainement pas lorsque celle-ci représente plus de la moitié de votre vie. Pourtant, et si le destin leur offrait une nouvelle chance ? Ne dit-on pas jamais deux sans trois.
« C'est pas grave, ce soir tu danses, la nuit porte conseil, faut pas que t'y penses, ne pense plus à rien, ça ira mieux demain » - « Vous pouvez en parler à personne ? » Tels furent ses mots quand le médecin lui annonça sa fausse couche, suite à son accident. En les prononçant, elle mesurait le poids du secret qu'elle allait devoir porter seule. Toute sa vie. Mais, elle savait au fond d'elle que cela était la moins pire des options qui se présentaient face à elle : plan A) lui dire qu'elle a perdu leur enfant, à cause de leur énième dispute et le faire culpabiliser ; plan B) ne rien dire et faire ainsi souffrir personne et ainsi le protéger. Une fois encore. Aurait-elle voulu être mère ? Au fond d'elle, c'est une question à laquelle elle n'arrive toujours pas à répondre. Même si elle était convaincue qu'un enfant n'aurait sans doute pas résolu les conflits entre eux, elle ne pensait pas que ce secret la pèserait autant. Toujours aujourd’hui. Elle se plongea alors dans l'hyper-activité, à la recherche de profiter de la vie au jour le jour, sans aucune attache, en comblant par des voyages, des soirées, d'histoires sans lendemain, de différentes sortes de petites pilules, par ses études, par son travail, sa carrière, son internet à l'hopital … D'ailleurs, sur ce point, si elle a choisi de se spécialiser en néo-natalité/pédiatrie, ce n'est pas un hasard, comme pour combler un vide, une perte.