mange ton dico feat. Milena

"Paréidolie ?! Est-ce que ce mot existe vraiment ou c'est juste le dictionnaire qui me prank ?" J'ai la tête en chou-fleur. J'avais été prévenue : rentrer dans une confrérie à Harvard n'est pas simple. Mais le dernier défi que j'avais reçu pour intégrer la Dunster dépassait mes attentes : apprendre le dictionnaire par coeur. Dunster la maison des cerveaux, faudrait pas qu'on accueille des illettrés. Heureusement qu'il y avait des personnes sur lesquelles je pouvais compter pour m'aider dans ce travail laborieux. Milena était passée à la bibliothèque pour me filer un coup de main. Je lui en dois une, il faut une abnégation absolue pour venir faire bûcher sa pote sur des mots improbables du dico ! "Une paréidolie est un phénomène psychologique, impliquant un stimulus (visuel ou auditif) vague et indéterminé, plus ou moins perçu comme reconnaissable. Dis-moi tu y comprends quelque chose toi ?" Je tente tant bien que mal de mémoriser le mot et sa définition farfelue, me disant qu'après tout, les chances que Marla choisisse précisément ce mot là quand elle testera la validité de mon défi sont absolument minimes. Je saute les mots que je connais déjà puis j'arrive, quelques lignes plus bas sur une autre curiosité du dico : "Pétrichor ??!"

mots à placer : ~~paréidolie~~, ~~pétrichor~~, abstème, gloubi-boulga & nyctalope

@Milena Cohan

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Etre étudiante en littérature fait que je passe ma vie dans la bibliothèque. J'en ai des maux de crâne à force de réviser. Cette fois, j'aide mon amie Roxanne dans ses recherches. Elle me sort un mot et sa réaction me fait rire. "Drôle de mot, j'avoue." Et pourtant j'en connais. Celui-ci m'est inconnu pourtant. J'ai beau chercher dans ma tête, mais je ne vois pas. Ah si, finalement quand elle me décris ce mot et la définition, je hoche la tête de haut en bas. "En faites c'est très simple. C'est comme quand tu vois un nuage et que tu crois y voir une forme, comme une tête ou un animal. Ça paraît hallucinant, mais c'est juste notre imagination qui perçoit cette image là." Voilà ma définition plus précise, j'espère qu'elle y comprendra mieux. Décidément devenir Dunster c'est pas si évident, surtout si on ne connaît pas tous les mots et leur définition. Un autre mot qu'elle cherche à définir et je fais mine de réfléchir, bougeant mon stylo dans tous les sens. "Celui-là je le connais mieux, sans regarder le dico. C'est un liquide huieux pour les plantes. Il est fait pour les périodes de sécheresses, ça permet aux végétaux de supporter cette période. Le mot pétrichor est lié à l'odeur particulière que prend l'atmosphère après la pluie." Finalement je n'étudiais pas, mais je joue les professeur, pourquoi pas. "T'en a encore d'autres, des mots bizarre?" Que je lance d'un sourire amusé.

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"En faites c'est très simple. C'est comme quand tu vois un nuage et que tu crois y voir une forme, comme une tête ou un animal. Ça paraît hallucinant, mais c'est juste notre imagination qui perçoit cette image là." Je bois ses paroles en hochant la tête. Cette nana m’impressionne : jolie, intelligente, absolument douce. Merde, je complexe. "Celui-là je le connais mieux, sans regarder le dico. C'est un liquide huieux pour les plantes. Il est fait pour les périodes de sécheresses, ça permet aux végétaux de supporter cette période. Le mot pétrichor est lié à l'odeur particulière que prend l'atmosphère après la pluie." Je hoche de la tête en mordillant mon stylo. “Je pense que t’as un gène en plus, ou alors on t’a greffé le cerveau de Shakespeare ?” Je ris et souris à mon amie. Milena est surhumaine. “T'en a encore d'autres, des mots bizarre?" Elle me demande l’air amusé. Je farfouille mes notes, et puis lui réplique en souriant : “Et bien avec ton aide je sais maintenant qu’abstème signifique “qui ne consomme pas d’alcool”, qu’un brouillamini est un désorde, un mélange, un blougui-boulga et le nyctalope est un animal qui peut voir de nuit. Je me sens dix fois plus intelligente qu’au réveil ce matin !” Finalement, le défi atroce de Marla avait du bon. Je comptais bien enseigner à Jane tous ces mots savants, faire d’elle une érudite. Mais mon cerveau sature. J’ai besoin de faire une pause. “Si on faisait une pause pour laisser place au futil ?" Je lui glisse le regard pétillant, mine de rien, ça faisait un bail que je l'avais pas vu Mimi, j'avais du retard à rattrapper quand aux derniers événements de sa vie. "Toi et Abel, c'est toujours l'amour qui roule ?" Je lui demande en souriant.

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Mais son bizutage est carrément dingue, elle doit connaître des mots difficiles à prononcer déjà et qu'elle ne connaît absolument pas le sens. En même temps c'est bien à ça que sert un bizutage, sinon ça serait trop facile et tout le monde pourrait l'intégrer. Heureusement que je suis là pour l'aider et ce qu'elle me réponds à mes explications me fait rire. "N'exagère pas ! C'est vrai j'suis plus intelligent que je n'y paraît, mais en vrai c'est pas si compliqué. Faut juste trouver le bon sens à tous ces mots." Ça paraît compliqué alors que pas tant que ça. C'est vrai que je suis blonde, mais que de couleur de cheveux. Je vais pas m'en vanter, mais si je fais des études de littérature et que je ne connais pas les mots, je n'ai plus qu'à changer de filière ou de repasser en première année. Là encore je vois que Roxanne n'est pas aussi incompétente, elle vient de me donner la signification d'un autre mot et je hoche la tête en l'écoutant attentivement, m'amusant un peu avec mon stylo. Puis j'éclate de rire à sa dernière phrase. "Ben voilà ! Comme quoi, t'es aussi intelligente que moi. Ne te sous-estime jamais." Je t'adresse un clin d'oeil en guise de motivation et de félicitations. C'est une victoire d'avoir pu réussir à accomplir ton objectif. Maintenant elle n'en pouvait plus et me demande de faire une pause. "T'as raison. Ça fait depuis dix minutes que mon cerveau chauffe, Shakespeare a besoin de repos." Plaisantais-je dans un léger rire en rentrant dans le jeu que toute à l'heure elle m'a sortit. Reposant mon stylo, elle engage la conversation, quand elle me parle d'Abel j'ai les yeux qui brillent. "Oui toujours et encore plus maintenant que je suis enceinte." Oui ça faisait déjà 5 mois. J'en étais si contente, je pense d'ailleurs qu'il fallait que je fasse la chambre, ça serait pas mal d'y songer sérieusement, j'étais tellement occupée ces derniers temps. Je finis par ajouter. "Et toi comment tu va? Ta petite princesse, Jane va bien?" Sa fille est tellement craquante.

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"N'exagère pas ! C'est vrai j'suis plus intelligent que je n'y paraît, mais en vrai c'est pas si compliqué. Faut juste trouver le bon sens à tous ces mots." Je souris, et rajoute taquine : "Intelligente ET modeste." Bon je vais peut-être un peu loin dans mes blagues lourdes et ajoute finalement : "Bon, j'arrête de t'embêter !" Oui, faut pas que je me mette à dos l'amie qui m'aide dans ce genre de cas de forces majeures. Et puis accessoirement, j'adore passer du temps avec Milena. Je lui fais le petit récapitulatif de tous ces beaux mots sophistiqués et puis je la vois éclater de rire, bah tiens, c'est vrai que c'est drôle un dictionnaire ! "Ben voilà ! Comme quoi, t'es aussi intelligente que moi. Ne te sous-estime jamais." Elle me glisse avec un clin d'oeil complice. "Peut-être que j'ai vraiment l'étoffe d'une Dunster après tout." Faudrait qu'elle en témoigne auprès de Marla, je craignais encore de ne pas être reçue parmi les jaunes après tout le mal que je m'étais donnée : j'avais quand même été jusqu'à danser déguisée en poussin dans un nid infesté d'Eliot ! Je suis soulagée alors que Milena accepte ma porposition, décompresser pour mieux mémoriser, je tenais là un concept. Alors que je prononce le nom d'Abel, je vois son sourire s'étirer, ses yeux cracher des étoiles : "Oui toujours et encore plus maintenant que je suis enceinte." En effet, malgré son tee-shirt ample, on pouvait distinguer sa silhouette arrondie. Elle avait l'air de très bien vivre sa grossesse, en même temps comment aurais-je pu en douter ? Les hormones de la maternité qui avaient attaqué mon organisme sans relâche, semblaient rendre Milena encore plus belle et rayonnante que d'ordinaire. Malgré moi, je ne pouvais réprimer un sentiment de jalousie face à mon amie à qui tout semblait réussir alors que j'enchaînais les galères. Je n'en laisse rien paraître et lui adresse un sourire bienveillant : "Tu as réfléchi au prénom ?" Si elle doutait, j'avais encore mon guide des prénoms de A à Z sous le coude. "Et toi comment tu va? Ta petite princesse, Jane va bien?" Elle me pose la question avec une sincérité déconcertante, l'altruisme déborde de sa personne, tant que je culpabilise d'avoir éprouvé une jalousie hostile à son égard. "Jane est au top de la forme." J'avais encore avoué à très peu de personnes que j'avais renoué les liens avec Callum. J'arrivais d'ordinaire plutôt bien à tenir ma langue, mais devant Milena, respirant la bienveillance, je me mordais les lèvres, n'arrivant pas à garder ce secret pour moi : "Tu sais, le père de Jane ? Son vrai papa. Je l'ai retrouvé." Boum. La petite bombe est lâchée.

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Si ça continue, mes chevilles vont enfler, mais ça fait du bien d'entendre tout ça de sa part, alors je lui souris. "Ça fait plaisir d'entendre des compliments, alors tu peux continuer à m'embêter si tu veux, puis c'est rien t'en fais pas." Je ne suis pas chiante et j'apprécie toujours ces compliments. Elle se sous estime et finalement arrive à trouver les bonnes définitions, comme quoi elle peux faire partie intégrante de sa confrérie des Dunsters, elle les représente bien pour le coup. "Pas peut-être, tu en es une à cent pour cent." Je la rassure sur ce point, faut pas qu'elle perdre confiance en elle, après tout elle est très intelligente autant que moi. En tout cas on décide de faire une pause bien méritée, mon cerveau est en chauffe et a besoin de repos donc avec plaisir que j'accepte. On parle de ma grossesse et d'extérieure, je suis éblouissante pas comme d'autres femmes enceintes, mais pourtant faut voir à la maison. Lorsque je suis chez moi, avec les nausées matinales j'ai une tête horrible et mes hormones me joue des tours, Abel cède à tous mes caprices, il a tellement peur de s'en prendre plein la figure que finalement il est un amour avec moi et j'ai de la chance de l'avoir. C'est sûrement pour ça qu'à l'extérieure j'ai une bonne mine. "On en a pas encore parler, il y en a tellement." Il faut qu'on y songe sérieusement, tout comme on songe à faire la chambre, ça serait pas mal. Acheter des vêtements aussi d'ailleurs, bref la totale. Il y en a qui le font dès les 2 ou 3 mois, j'ai l'impression d'être à la traîne. On en vient à parler de sa fille et je souris quand elle me parle d'elle, ayant hâte de pouvoir avoir moi aussi ma progéniture dans mes bras. "Super !" Jusqu'à ce qu'elle m'apprenne que son père est revenu, enfin c'est une bonne nouvelle je suppose, mais je tombe des nus, les traits de mon visage se veulent surpris. "C'est pas vrai?! Mais depuis quand? Ça se passe comment du coup pour la petite princesse?" Je suis sous le choc, trop de questions me font surface, mais je préfère que ce soit elle qui m'explique le tout. Si elle le souhaite.

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"On en a pas encore parler, il y en a tellement." Je lui souris, c'est le moment opportun pour que je lui sorte mon guide non ? Et puis trouver un prénom chouette c'est une épopée. "Ok, anecdote du jour." Je fais un grand sourire, la toise un peu du regard, préparant mon effet : "Jane devait s'appeler Aretha. Parce que je suis une énorme fan d'Aretha Franklin, bref." Ouais les prénoms hommages c'est un peu ringards mais que voulez-vous ? Je n'ai jamais prétendu être un être supérieur. "Ma mère a réussi à m'en dissuader, Dieu merci, mais seulement quand je suis arrivée à la maternité. Et là c'était le trou béant, pas d'idée de prénom, j'allais accoucher d'un bébé anonyme." Je laisse planer un petit silence, regardant Mimi avec un regard taquin, ménageant le suspens. "Et tu sais, les infirmiers ont leur blase sur leur blouse. La sage-femme qui s'est occupée de moi était canonissime, et devine quoi ? Elle s'appelait Jane. C'était écrit ici." Je tapote le haut de mon sein gauche, là où se trouvait son nom et sa photo. "Je me suis dit, hop, prénom hommage à cette sage-femme bombesque. En plus ça sonnait bien comme prénom, Jane." Je souris à mon amie. Est-ce qu'elle va seulement me croire ? C'est vrai que ça sonne un peu grotesque cette histoire, et pourtant, ce n'est rien que la vérité. "Bon, je te conseille plutôt d'éplucher mon guide. La sage-femme qui s'occupe de toi pourrait s'appeler Cheryl ou un vieux prénom dans le genre." je lui lance avec un petit rire. Seulement, cette douce ambiance joyeuse et d'un coup bien plus sérieuse alors qu'on aborde le sujet Callum. Ouais, c'était pas une petite nouvelle. J'avais retrouvé le géniteur. "C'est pas vrai?! Mais depuis quand? Ça se passe comment du coup pour la petite princesse?" Elle a les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte, et elle reste canonissime. C'est pas possible, elle me fait complexer. Je pose la paume de mes mains sur ses poignets pour la rassurer. "Jane va bien. Elle l'adore." Et puis mon sourire s'étire, mes joues s'empourprent légèrement. "Et je l'aime bien aussi." Mon ton laisserait presque trahir ce petit crush naissant. Sauf que je n'avoue même pas à moi-même que je pourrais avoir des sentiments pour le rouquin, alors en faire part à Milena ? Il est encore trop tôt pour ça. "Enfin, je l'aime bien comme papa de Jane ! Il la fait rire, il m'aide comme il peut." Je suis cra-mée. Mes pommettes sont toutes rouges et mon coeur s'emballe un peu. Ca fait tout drôle de parler de lui à quelqu'un, Milena tu es la première au courant, même ma mère ignore que le père de Jane a fait irruption dans ma vie.

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Roxanne voulait absolument m'aider à choisir un prénom, bon pourquoi pas hein. J'accepte de l'aide avec plaisir. C'est là qu'elle me toise du regard, j'attends avec impatience son anecdote, l'écoutant attentivement. Celle-ci est intéressante, je n'y ai pas penser, en même temps parfois on choisit toujours à l'avance les prénoms, mais son idée est bien penser, je lui souris. "C'est vraiment pas bête ton idée. Puis tu as très bien choisis. Mais si la sage femme s’appelle Ginette? Enfin je n'ai rien contre les vieux prénoms, mais je ne voudrais pas l'appeler ainsi, elle ou il risquerait de m'en vouloir..." Te répondais-je en riant. Non mais sinon je prends en compte ce qu'elle me dit. Puis j'avoue que j'ai hâte d'accoucher et de trouver le prénom idéal. Au pire on verra bien le jour J. En attendant il faudrait aussi que je fasse la chambre. "Cheryl, j'aime beaucoup ouais." Je garde ce prénom en tête. "Merci de ton aide, t'es vraiment un amour." J'ai des amies en or, je me le répète sans cesse et c'est la vérité. On change de sujet pour en venir au père de Jane, elle a les yeux qui brillent quand elle en parle et je sens qu'il y a bien autre chose que ce qu'elle semble dire. Je la toise du regard et affiche un petit sourire en coin. "Toi, t'es amoureuse... Ou en tout cas tu l'apprécie plus que ce que tu veux me faire penser." On ne me l'a fait pas à moi. Je sais très bien reconnaître ce genre de choses, parce que je suis moi-même amoureuse d'Abel et quand j'en parle, ça se voit. "C'est une bonne chose si tout se passe bien en tout cas, surtout pour la petite, c'est quand même sa fille. Et donc si tu ressens quelque chose pour lui c'est aussi normal." Je la rassure que tout va bien et que c'est une bonne chose si elle ressens plus que de l'amitié pour lui, après tout il s'agit du père de sa fille.

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