On dit que la maladie nous éloigne mais elle n'a fait que renforcer notre amitié { Ft Casey }

Cela fait maintenant quatre ans que Liam m’a quitté et j’en suis toujours aussi perturbée. Il me manque tous les jours et j’aimerai qu’il soit là, en ce moment et à mes côtés pour me guider et me protéger. Pourquoi est-ce qu’il a fallu qu’il parte aussi vite ? Si Dieu existe vraiment comme beaucoup le pensent, alors pourquoi enlève-t-il notre bonheur ? Je ne comprends pas que des personnes puissent mourir et monter au ciel sans se battre. C’est injuste mais la vie est faite ainsi m’avait dit ma mère, quelques semaines après sa mort.
Liam avait rédigé une liste de tout ce qu’il aurait voulu faire avant de mourir et je lui ai promis que je le ferais. Sur celle-ci est écrit « Aider et soutenir tous les malades des leucémies. Créer une association et récolter des fonds pour la recherche et faire le maximum pour eux » et c’est l’une des choses que j’ai commencé à réaliser.

C’est ainsi que je me rends à l’hôpital comme tous les mercredis et samedis après-midis, pour aller les malades atteint de la leucémie. Je veux être auprès d’eux pour qu’ils sachent qu’ils ne partiront pas seuls. Beaucoup n’ont pas la chance d’être soutenu et j’ai bien l’intention d’y remédier. Je suis devenue une habituée des lieux et je possède un badge spécial pour rendre visite aux patients. Aujourd’hui j’ai rendez-vous avec un petit garçon qui se prénomme Bastien et qui est âgée d’une dizaine d’années. Selon les médecins, il a très peu de chances de s’en sortir alors j’en ai fait ma priorité.

Je suis arrivée et j’entre dans le hall. Je me présente à la secrétaire et lui présente mon budget en lui expliquant la situation. Elle hoche la tête et m’indique du doigt l’endroit où se trouve l’ascenseur. Je la remercie mais sait pertinemment que je n’ai pas besoin de ce genre de renseignements. Tout en m’élevant, je jette un coup d’œil et me rends compte que j’ai presque vingt minutes d’avance. L’ascenseur s’arrête au quatrième étage, réservé aux enfants et aux ados. Je ne veux pas arriver non plus trop en avance alors je décide d’aller m’acheter un truc à manger à un des nombreux distributeurs. Je contourne les couloirs et arrive à une intersection mais ne m’étant même pas rendue compte, je me cogne contre quelqu’un. Je recule de quelques parts suite au choc inattendu et lorsque je relève douloureusement la tête, je m’aperçois que je suis face à un jeune homme, qui a l’air d’avoir le même âge que moi.
Toutes ses affaires ainsi que les miennes se sont éparpillées par terre, je constate avec effroi.

« Oh je suis vraiment désolée ! Tu n’as rien de casser au moins » je demande avec inquiétude.

Je me baisse et commence à rassembler mes affaires et les siennes. Une feuille traîne par terre et je la prends pensant qu’elle lui appartient aussi.

« Tiens, ça doit être à…. » Je me stoppe en ne terminant pas ma phrase. Mes yeux restent rivés sur cette fameuse feuille. « Atteint d’une leucémie sévère…. Traitement à respecter… Médicaments… Chimiothérapie… » Je la parcours et je me glace de stupeur. Ce garçon… Il a la même maladie que Liam…

Je pose de nouveau mon regard vers lui et mes mains tremblent. Je ne sais pas du tout quoi dire… Je suis complètement prise au dépourvu et surtout le souvenir de toute la souffrance que j’ai enduré réapparait.

(Pardonne moi si c'est court :S)

Aujourd’hui, après-midi plutôt difficile. Comme pas mal de samedi depuis que j’ai 5 ans, je dois aller faire vérifier mes plaquettes et je dois ramener toute ma paperasse avec : dossier des derniers examens, carnet de santé, n°de série de ma plaquettes, fiche de documentation et tout le bordèle. Je me rends donc en début d’après-midi au Cambridge Health Alliance Hospital avec une seule envie : celle d’en avoir fini. Quand j’arrive enfin, je me présente à l’accueil et demande à la secrétaire où se trouve la salle où je dois aller. Elle m’indique l’ascenseur après m’avoir expliqué comment me rendre jusqu’à la salle 9248. Quand j’entre, le Dr. Chairman m’attend pour passer « la » série d’examens. A la fin, j’ai vraiment l’impression de ne faire ça pour rien même si je sais réelement que c’est pour mon bien. Je me déshabille donc et laisse le docteur m’examiner. Pendant ce temps-là, je me mets à penser à différentes choses plus ou moins intelligentes et après une bonne demi-heure, la séance est enfin finie. Je sors donc dans le couloir et décide de passer par l’étage des enfants pour me prendre une barre de céréales avant le second examen. Mais à l’intersection, je me cogne contre une jeune femme blonde et fait tomber tous les papiers par terre tout comme elle ses affaires. « Oh je suis vraiment désolée ! Tu n’as rien de casser au moins » dit-elle aussitôt. Nous commençons donc à ramasser nos affaires quand alors que nous avons presque fini, l’inconnue s’exclame : « Tiens, ça doit être à…. », Mais elle se coupe nette. Je n’ai aucune idée de quelle feuille elle tient et de pourquoi elle reste ainsi figée, mais je dois récupérer mes affaires ! Je fais donc doucement glisser ma feuille de ses mains et dit à mon tour : « Euh oui, c’est effectivement à moi… ça va, toi ? ». La jeune fille m’inquiète, elle est toute pâle et semble… comme paralysée.