An unexpected encounter (Bamban)

« Vous nous flattez, Bambi mais je vous avoue que ça ne vient pas de nous... Nous aimons sincèrement nos enfants mais Adrian a toujours été au-dessus des trois autres quand il s'agit d'aimer quelqu'un d'autre. C'est sa force, notre fierté à nous quand on est parents. » disait sa mère, tandis que le jeune homme rougissait à ces mots-là. Il savait à quel point sa mère l'appréciait mais ça faisait tellement de bien de l'entendre parler ainsi. Il jeta un regard sur sa petite amie, qui répondait désormais aux interrogations de son père, qui venait de chasser subtilement la gêne occasionnée par la question trop intime de sa mère. Malgré tout ce qu'il pouvait éprouver à l'égard de son père, par rapport au fait qu'il ait caché l'existence de sa fille illégitime, Adrian était toujours admiratif de la prestance de cet homme politique. Sa voix était charmante et elle incitait les interlocuteurs à répondre avec franchise. « Il est vrai que ça nous avait étonné d'apprendre que notre fils s'était remis en couple aussi rapidement. Je dois vous avouer que j'espère qu'il n'ait pas fait d'erreurs comme la dernière fois. Mais au final, je suis rassuré » admettait le père du jeune australien tout en regardant sa future belle-fille avec un calme qui faisait de lui un homme d'état craint et respecté. « Ne vous mettez pas de pression. Soyez juste vous-même... Il est vrai qu'à cause de la renommée de notre famille et tout ce qui en découle, nous pouvons nous mettre à juger facilement les autres... Mais avec vous, nous souhaitons que ça soit différent de la dernière petite amie de notre fils. Mon petit ange châtain mérite tout le bonheur du monde... Et j'espère que vous le lui accorderez Bambi. ». Adrian déglutit aux mots de sa mère qui se montrait un peu plus grave, comme si elle attendait que sa future belle-soeur lui fasse cette promesse. Par la suite, la jeune femme répondait encore aux interrogations de son père alors qu'il aimerait savoir ce qu'elle comptait faire comme spécialisation en médecine. « Je vois. Je ne m'attendais pas à ce que vous me parliez de la neurochirurgie parce que je vous voyais beaucoup plus en pédiatrie, puisque vous semblez adorer les enfants. Mais vos deux choix actuels semblent vous aller à merveille. Bonne chance à vous. »

Bambi semblait à la fois très admirative de la prestance des parents d'Adrian et très à l'écoute de chacun d'eux. Sa mère restait très maternelle, comme investie de la protection de celui qu'elle appelait encore son petit ange... tandis que son père cherchait aussi à la connaître, elle, ses ambitions et rêves. Curieux mélange qui fonctionnait puisque l'italienne sentait beaucoup d'amour entre eux. Vous savez je ne suis pas parfaite, mais j'aime sincèrement votre fils. C'est même au delà de ça, puisqu'il m'a sauvée à sa manière, me refaisant croire en l'amour. Je serai à ses côtés pour chaque attrait de sa vie tant qu'il voudra de moi... reprit-elle non sans émotion, ses prunelles turquoises brillant de mille feux alors qu'elle les posait sur son homme. Oui, Bambi l'aimerait et le protègerait à sa façon aussi longtemps qu'il voudrait d'elle dans sa vie. Voilà la promesse que la jolie brune pouvait faire. J'adore les enfants vous avez raison, et la pédiatrie aurait pu être une spécialité parfaite pour moi... mais j'aime les challenges et ma grand-mère est hélas partie à cause d'Alzheimer. Elle est la mère que je n'ai pas eue... et... pour moi, devenir neurochirurgienne a un sens. Ce qui ne m'empêche pas de passer beaucoup de temps à donner du bonheur à des enfants en tant que clown ! Pas évident pour l'italienne de cacher ses émotions, ses mains tremblant légèrement, mais elle essayait. De toutes ses forces.

« Nous ne recherchons pas la fille parfaite pour notre fils, donc tant que vous l'aimerez comme vous le faites actuellement, nous vous donnerons notre bénédiction. ». Adrian était surpris des mots de sa mère parce que c'était relativement la première fois qu'elle octroyait sa bénédiction à l'une de ses petites amies. Quoique Bambi était simplement la troisième fille qu'il présentait à ses parents et elle semblait avoir réussi à les captiver et il en était heureux parce qu'il ne pourrait pas renoncer à sa belle Italienne. Celle-ci avait d'ailleurs entamé une conversation intéressante avec son père, qui l'écoutait attentivement mais également il cherchait quoique ce soit qui pourrait trahir une faiblesse chez sa future belle-fille. Keith Bishop était le genre d'hommes à toujours décortiquer les mots de ses interlocuteurs et pour l'heure, il n'était nullement déçu par la jeune femme. « Je comprends beaucoup mieux les raisons qui vous ont poussé à nourrir de l'intérêt pour la neurochirurgie. Quant à vous voir en clown, ça doit valoir le détour. Que diriez-vous de venir un jour à New-York afin d'animer un après-midi avec des enfants dans nos jardins? ». Il ne faisait que très rarement des propositions de ce genre, parce qu'il avait ses habitudes et il ne les changeait que très peu d'ordinaire donc il va de soi qu'Adrian était encore plus surpris du comportement de son père. On dirait presque celui-ci cherchait à se faire pardonner de quelque chose... Il savait pertinemment pourquoi.

Au mot bénédiction, un grand sourire vint aussitôt ourler les lèvres de Bambi, dont le visage s'illumina. Ce fut sans doute pourquoi elle se permit d'approcher la mère d'Adrian afin de prendre simplement sa main, en toute simplicité, sans s'imposer réellement, mais pour créer une sorte de lien qui lui tenait à cœur. Sachez surtout que je suis très heureuse de vous rencontrer. Adrian vous aime énormément, et pour moi, la famille représente absolument tout... reprit-elle d'une voix presque solennelle, lâchant délicatement la main de Bishop mère afin de ne pas la gêner. Après tout, ils avaient vécu dans un pays où les contacts physiques n'étaient faits que dans un certain cadre... et espérait de tout cœur ne pas avoir commis d'impair. Pour l'heure, contre toute attente, son discours semblait captiver l'homme politique qu'était Bishop père, comprenant pourquoi elle choisissait une spécialité plus difficile et trapue, sans pour autant perdre de vue l'essentiel... Le détour, je crois que c'est le mot esquissa-t-elle un petit rire. Je serais ravie de venir à New York donner du bonheur à des enfants. Je vous promet, si vous me donnez une date précise, de faire un petit show particulier pour l'occasion...

Adrian était tellement surpris d'entendre sa mère donner aussi facilement sa bénédiction mais au final, il s'en doutait parce que Bambi était vraiment une personne parfaite à ses yeux et ses parents ne pouvaient que l'adorer. Maintenant, elle devrait passer l'un des tests les plus difficiles : en l'occurrence, son frère jumeau Leith. Par contre, ses deux grandes sœurs allaient adorer l'italienne aussi. « Si vous avez une telle estime de la famille, nous ne pouvons que bien nous entendre Bambi. Je suis très heureuse de vous rencontrer. » dit Mrs Bishop avec sa grâce naturelle alors qu'elle regardait sa future belle-fille avec un air très maternel. Elle ne semblait guère s'offusquer du fait que la jeune femme venait de lui prendre la main, geste qui aurait pu être très mal interprété par la noble avocate d'affaires. Mais elle appréciait énormément ce geste au contraire. « Il faudra que nous nous revoyons toutes les deux pour faire des activités de filles » disait-elle avec un sourire étincelant, faisant d'ailleurs écho à la proposition de son mari. Adrian écoutait tranquillement, ne cherchant guère à intervenir parce que c'était inutile. « Prenez le temps de vous remettre sur pied et ma secrétaire vous contactera pour les détails. Bien entendu, vous serez rémunérée pour cette prestation mais cela nous ferait plaisir de vous voir à l'oeuvre. De plus, ça vous donnerait une occasion de visiter notre demeure en compagnie de mon fils. »

Bambi avait craint que son geste ne soit mal interprété mais il n'en fut rien, preuve que la mère d'Adrian commençait à l'apprécier. Rien ne pouvait faire plus plaisir à l'italienne, dont le sourire ne diminuait pas d'un pouce. Je serais absolument ravie de passer du temps avec vous, entre filles vous savez ! s'exclama-t-elle, ayant l'impression de retrouver réellement un cocon familial pourtant oublié de son côté, surtout depuis la mort de son frère, même si avec son père ils faisaient tout pour maintenir le lien coûte que coûte. Je ne tiens pas à être rémunérée, vous savez... ou alors, je veux bien que vous donniez cet argent à un centre pour enfants malades. Moi je n'ai pas besoin de cet argent alors qu'eux, si... en revanche, je serais ravie de visiter la demeure d'Adrian, j'en suis même curieuse ! admit-elle avec un grand sourire, avant de reprendre aussitôt : je pense aussi que mon père aimerait vous rencontrer, si vous me permettez de faire les présentations...

Honnêtement Adrian était encore plus surpris de voir que sa mère n'avait pas bronché lorsque Bambi était venue serrer sa main dans la sienne. C'était inattendu de la part de cette femme puissante, mais ça réchauffait clairement le cœur du jeune australien parce que ça lui prouvait que sa mère était en train d'apprécier sa petite amie. Déjà qu'elle venait de donner sa bénédiction, maintenant elle proposait à sa future belle-fille de passer du temps entre filles. À cela, le jeune homme s'était mis à rire intérieurement parce que c'était bien la première fois que sa mère faisait cela. « Nous allons nous programmer cela dans ce cas. J'ai bien hâte d'être un peu plus complice avec vous, ma chère. » admettait la mère d'Adrian tandis qu'elle s'était accrochée au bras de son mari, laissant celui-ci garder le monopole de la discussion désormais. En effet, il était en train de questionner Bambi et au final, il fit une proposition inattendue mais ça faisait plaisir à Adrian de voir son père ainsi. Certes il lui en voulait pour ce qu'il avait fait vis-à-vis de Clary, mais au final il restait quand même son héros. En entendant la jeune femme refuser la rémunération, Mr Bishop fut relativement surpris mais il parvint à afficher un sourire satisfait. « Vous avez un grand cœur Bambi. Ne changez jamais et ça me plaît de savoir que vous préfériez que la rémunération soit reversée à un centre pour enfants malades. Du coup, nous ferons ainsi et nous serons heureux de vous accueillir dans notre demeure new-yorkaise. Et d'ailleurs, si vous voulez voir la vraie demeure d'Adrian, il faudrait que vous veniez directement en Australie. ». Le politicien s'était mis à rire légèrement tandis qu'Adrian prenait finalement la parole. « Nous programmerons cela pour les fêtes de fin d'année si c'est possible. Qu'en penses-tu ma chérie ? ». Ses parents affichaient un sourire amusé face à la tendresse dont il faisait preuve à l'égard de sa petite amie. « Quant à la rencontre avec votre père, je pense que c'est obligatoire. Par contre, j'ai cru comprendre qu'avec votre mère, ce n'était pas l'amour fou. »

Une hâte absolument partagée, Madame reprit Bambi d'une voix particulièrement enjouée, trahissant sa sincérité la plus profonde. Si Adrian était resté résolument silencieux durant tout l'échange avec sa mère, puis avec son père, l'italienne ne pouvait s'empêcher d'imaginer ses réactions intérieures, et très probablement la surprise étant actuellement la sienne. Le portrait de ses parents qu'il lui avait dépeint semblait tellement différent des deux protagonistes lui faisant face... mais cela enchantait la jolie brune, vraiment. Je suis heureuse que vous acceptiez. C'est une cause qui me tient vraiment à cœur, depuis que je suis adolescente. J'ai eu la chance de vivre dans un pays évolué, avec un père extraordinaire, deux frères ne l'étant pas moins, de suivre des études... mais d'autres enfants n'ont pas cette chance et je souhaite, à mon maigre niveau, essayer de la leur offrir reprit-elle pour expliquer ce qui motivait ses actions. Les enfants touchaient profondément le cœur de l'italienne depuis toujours, elle qui avait grandi sans l'amour d'une mère. Visiter votre demeure australienne ? J'en serais absolument ravie ! C'est une excellente idée, pour les fêtes de fin d'année, nous aurons tous les deux des vacances avec Adrian... j'adore mon ange admit-elle en embrassant chastement sa joue, souhaitant marquer le coup sans oser davantage devant les parents de ce dernier. La timidité de la brunette ressortait peut-être un brin en leur présence... Pas l'amour fou, c'est le moins que l'on puisse dire. Je suppose que vous connaissez Anya Corleonesi au moins de nom, Madame Bishop... sa réputation désastreuse la précède et disons qu'avec ses enfants... elle est encore pire. Adrian l'a rencontrée, il peut confirmer, hélas...

Adrian regardait sa mère d'un air amusé, parce qu'elle semblait absolument ravie à l'idée de passer du temps en compagnie de celle qu'elle allait considérer comme une vraie belle fille. Il était con mais également très surpris de constater que sa mère se montrait chaleureuse. D'ordinaire, elle demeurait froide envers les personnes qui côtoyaient le jeune homme, et plus particulièrement envers les filles. Mais cette fois, il semblerait qu'elle acceptait directement sa nouvelle relation. Du coup, il se sentait complètement soulagé et il pouvait écouter l'échange entre sa petite amie et son père en toute tranquillité. « Je vous félicite parce que c'est extrêmement rare à votre âge d'être autant investi(e) dans une grande cause. Du coup, vous n'aurez qu'à nous donner le nom de l'association à laquelle vous souhaitez verser la rémunération. » disait le père du jeune homme avec sa prestance digne d'un puissant homme politique, mais il affichait néanmoins un sourire qui exprimait clairement son soulagement. En effet, il pensait que Bambi serait comme Elena, une femme uniquement intéressée par le Prestige et l'Argent des Bishop. « Nous vous attendrons tous les deux pour les fêtes de fin d'année, dans ce cas. Et vous pouvez venir à New York quand vous le souhaitez. ». Keith Bishop se tournait vers sa femme qui hochait la tête en signe d'approbation à l'idée qu'Adrian vienne en compagnie de sa petite amie. Finalement le sujet d'une possible rencontre entre les parents fut évoqué et Adrian se mit à déglutir lorsque son père parla de la mère de sa petite amie. « En effet je la connais très bien, malgré le fait que nous n'ayons jamais été adversaire dans un procès. Je peux en effet me douter du genre de personne qu'elle puisse être. Donc ne vous inquiétez pas, nous ne souhaitons pas qu'elle vienne gâcher votre histoire avec notre fils donc dès que votre père a des disponibilités, nous pourrons organiser un brunch dans notre demeure new-yorkaise et ainsi nous pourrons faire connaissance avec lui. ».

Bambi était ravie que le père d'Adrian ne prenne pas mal sa démarche, bien au contraire. L'argent n'avait que peu d'importance aux yeux de l'italienne étant donné qu'elle possédait largement de quoi vivre, et gagnerait très bien sa vie une fois médecin diplômé. Je pensais donner cet argent à l'association des enfants de Boston, qui aide les enfants malades mais également leurs parents, pendant des processus de guérison longs... qu'en pensez-vous ? n'hésita-t-elle pas à demander son avis à l'homme politique qu'il était, sage et de bon conseil. Du moins la jolie brune le percevait-elle ainsi. Nous viendrons avec plaisir. J'inciterai Adrian à passer du temps avec sa famille... c'est important esquissa-t-elle un petit clin d’œil à l'attention de son bien aimé, après avoir lié leurs doigts ensemble. Cela permit notamment à Bambi de ne pas se sentir trop oppressée par la discussion autour de sa mère, et ce bien qu'elle ait davantage serré la main de son homme à ce moment-là. Cela me touche que vous compreniez, Madame Bishop. Vraiment. Mon père en est l'opposé et sera ravi de faire votre connaissance, d'autant qu'il vient très souvent aux USA pour me voir. Dès qu'il préviendra de revenir, je demanderai à Adrian de voir avec vous si vous êtes disponibles...