SCARSIN → When all is said and done

Inspire. Il fallait bien que ça arrive, il fallait bien qu'un jour, à un moment donné, je prenne mon courage à deux mains. Mon courage, ma dignité, ma fierté, mon amour, que sais-je. Il fallait que j'aille la voir, qu'on parle, qu'on s'explique, au moins. Même si elle en vient à me frapper, même si elle veut me blesser, j'accuserai les coups. Je les prendrais tous, psychologique ou physique, je m'en fous. Je veux juste entendre sa voix de nouveau, la voir, savoir comment elle va. J'ai accès à son téléphone grâce à quelques outils mis en place, certes, mais ça ne me suffit pas. Est-ce que ça pourrait me suffire un jour ? J'arrive devant la mather, entre. On a déjà un pied dans la flaque, continuons. Je monte les escaliers, croise quelques personnes, espérant ne pas tomber sur Alan, ce débile. Je lui ferais manger ses attributs masculins si je le pouvais. J'arrive enfin devant la porte. Inspire. Une nouvelle fois. C'est peut-être la dernière fois même, face à elle. Je frappe, une fois d'abord. J'attend, puis une seconde. J'espère juste qu'elle est présente, c'est tout ce que je veux.

Bienvenue dans la chambre de la dépression. Alan et Scarlett se tiennent, se soutiennent, quand l'un craque, l'autre arrive. La case prison pour l'une, la trahison pour l'autre ; ouais, leurs meufs ont merdé. Et eux, ils ont le genou à terre. Strudwick a perdu beaucoup de maquillage le long de ses joues, ces derniers temps. Elle a été trop en colère, elle a avalé sa rage, imaginé trente-six scénarios, ceux où elles se retrouvent, ceux où ce n'était qu'une erreur d'Alan, de CS, où elle se réveille à ses côtés, et rien n'a existé. Et les trente-trois autres, où tout continue à ne pas aller. Aujourd'hui, les larmes ont été séchées, la fierté de la femme blessée a primé. Relève la tête, enfant. Répond à cette porte sur laquelle on cogne, et va ouvrir, t'es présentable maintenant. T'es même jolie, si on y regarde bien. Pour elle, pour qu'elle regrette. Pour elle, qui se présente dans l'encadrement de ta porte. Mouvement de recul, air qui se bloque dans sa cage thoracique. Se pince les lèvres, et retient la porte, à la moitié de son chemin. « T'as dû te tromper de porte. » Y a Bambi pas loin, si tu veux, elle est surement super open. C'est open bar pour toi de toute façon maintenant, non ? Les nouvelles vont vite, sur le campus.

Je me rassurais en me disant que ça n'avait pas fonctionné pour une raison. La raison, ce n'était rien d'autre que moi, en réalité. Moi et mon naturel qui revient, moi et ma liberté qui se décide insoumise. Moi et mon envie des autres. Scarlett n'a été que perfection, tout du long. Ce mouvement de recul, il me blesse autant qu'il me fait plaisir. J'aurais préféré qu'elle avance, certes, mais je vois que ce n'est pas anodin, que quelque chose dans ma vision lui fait du bien. Me voir, seulement ? Je me rassure comme je peux, maintenant que l'histoire n'est plus, que la belle s'est envolée. « T'as dû te tromper de porte. » secoue la tête, "Tu sais que non." se pince les lèvres, un pied s'avance vers celle qui était sienne, "Est-ce qu'on peut parler ?" juste ça. Je demande pas que tu revienne, je demande pas que tu me pardonnes. "Starbucks est pas loin." un lieu publique, même. Je demande même pas d'entrer, tu vois. J'essaie de faire les choses bien, et c'est toujours plus sympa devant une boisson chaude et réconfortante de chez Starbucks. Aussi bien pour toi que pour moi.

J’y arrive pas. A faire celle qui s’en fout, qui ne ressent rien, qui a l’électro cardiogramme à zéro quand elle te voit. J’ai envie de te parler de ta nouvelle blondeur, te dire que ça te va bien. Te demander comment tu vas. Parce que je suis la fille trompée qui s’inquiète pour celle qui trompe. C’est comme ça. J’ai peur que tu dérives, que t’ai mal, que les autres te fassent du mal. J’ai peur pour ton cœur, pour tellement de raisons. Alors ouais, c’est dur là, de laisser le moins de sentiments possible filtrer de mon attitude. Tu t’avances, et j’reste là. Je mets tout mon poids dans mes pieds, tu me feras pas reculer, je céderai pas sous l’aura. "Est-ce qu'on peut parler ?" La première réponse, celle qui reste derrière ses lèvres closes, c’est non. Non, t’as pas le droit à mon temps. "Starbucks est pas loin." L’hésitation la fait regarder ailleurs. Alan, ce foutu coloc qui est jamais là quand il faut. « Pourquoi ? » Tu mentiras encore. Alors, la suite : « A une seule condition. » Ses doigts fins s’agrippent à l’encadrement de la porte, soutien à cette amoureuse défaillante. La salive est acide, le cœur s’agite. « Dit-le. Je veux que tu me le dises, je veux que t’arrêtes de mentir. » Aux autres, pas à moi. T'as pas le droit à moi. « Sinon tu peux repartir. » Voilà, t'en es là Tamsin, et tu sais que cette condition est la seule qui ne puisse être oubliée.

J'ai mis du temps à venir, j'ai pris du temps pour t'affronter. Je savais qu'autrement, je ne l'aurais pas fais sérieusement. J'étais encore en colère, je le suis probablement encore un peu. T'a préféré les croire eux, tu l'a cru lui, t'a même complètement refusé de me parler. Où on allait, dans cette relation, si on pouvait pas s'expliquer rien que nous ? Ils sont intrus à notre histoire, ils ne nous connaissent pas, et Scarlett les a laissé s'imiscer. On est trop beaux pour eux, trop fortes. Du moins, c'est ce que j'avais tendance à penser. « Pourquoi ? » souris tristement, "Parce qu'on en a besoin." rien que pour nous. Pour savoir la suite, pour pas que ce soit bizarre, pour pas rester sur cette fin qui ne me convient pas. Je suis pas sûre qu'elle te convienne non plus. « A une seule condition. » hausse un sourcils, attend l'ordre, patiente ; « Dit-le. Je veux que tu me le dises, je veux que t’arrêtes de mentir. » fronce les sourcils, dire quoi ? « Sinon tu peux repartir. » Je suppose que c'est un mystère qu'il va falloir élucider rapidement. "Tu veux savoir quoi ?" l'honnêteté ? La vérité ? La Tamsin qui est en face de toi, tu la connaît depuis trop longtemps pour qu'il lui reste des choses à te cacher. Mais soit. "Si j'ai embrassé quelqu'un d'autre ? Combien ? Quand ? Pourquoi ? Si j'ai couché avec d'autres ? Dis-moi, j'te dirais tout ce que tu veux savoir." A quoi bon continuer de mentir, de toute façon, il ne reste plus rien de notre histoire.

T'as été trop là, t'as été trop partout, dans ma vie. J'ai vu que par toi, j'ai oublié le reste. J'ai oublié les rumeurs, j'ai oublié qui t'étais, quand les autres étaient là. J'ai préféré ne voir que toi, quand t'es avec moi. Et t'étais parfaite ; presque parfaite. Suffisamment pour moi, en tout cas. Alan m'a juste sorti de ma bulle, il a effacé la buée sur mes lunettes, et m'a fait voir cette vérité, aussi moche soit-elle. Elle me donne la nausée, cette vérité. "Parce qu'on en a besoin." Tu, surement. Moi, j'en suis pas si sûre. J'avance, tu sais. J'essaye, du moins. Ca ne suffit pas, en tout cas. "Tu veux savoir quoi ?" Tout, en fait. Tout ce que je ne veux pas vraiment savoir, au fonds, ce qu'il faudra bien que j'entende, pourtant. "Si j'ai embrassé quelqu'un d'autre ? Combien ? Quand ? Pourquoi ? Si j'ai couché avec d'autres ? Dis-moi, j'te dirais tout ce que tu veux savoir." La salive s'avale, elle irradie tout ce qu'elle croise. Le cœur a mal, il anticipe le reste. « Tout, j'veux tout savoir. J'veux pas que tu me mentes. » Je peux plus, je dégueule tes mensonges, je te haierai, si tu oses me mentir en te plongeant dans mon vert. « Je veux savoir qui, quand, combien de temps, combien de fois, je veux savoir jusqu'où t'es allée. » Me dit pas que tu leur a plaqué un baiser sur la joue, j'te claque la porte au nez. Le corps n'est que douleur, il essaye de se blinder, d'anticiper la perturbation à venir. « Et surtout, j'veux savoir pourquoi. » Pourquoi maintenant, pourquoi tu nous a fais ça, pourquoi tu m'as fais croire qu'il n'y avait que moi.

Puisqu'elle demande, puisqu'elle veut savoir. Le nous est loin derrière, maintenant, on ne peut qu'avancer vers l'incertain. Je suppose que ça sera pas pire, je suppose que nos veines sont déjà bien taillés, qu'il n'y a plus qu'à apprendre à faire avec, vivre avec. On est trop saignées, elle plus que moi. J'ai des armes plus fortes, mes coups sont certainement plus précis mais moins calculé. Je sais frapper au cœur, quand bien même alors que je n'y tiens pas. Elle est plus maladroite, elle ne sait pas où cogner, mais elle en fait quand même, des dégâts. « Tout, j'veux tout savoir. J'veux pas que tu me mentes. » Pas de mensonge, ça me semble être quelque chose que je peux tenir. « Je veux savoir qui, quand, combien de temps, combien de fois, je veux savoir jusqu'où t'es allée. » Cela dit, tu fais beaucoup trop confiance à ma mémoire. Je me souviens pas d'autant de chose, pour moi ce n'est qu'un jeu, les autres ne sont qu'une distraction, un amusement. La rousse est la seule qui compte, la seule dont je me souviens. Je sais même pas si avec eux, c'était bien. « Et surtout, j'veux savoir pourquoi. » j'aimerais pouvoir répondre à celle-là. Je n'arrive pas à m’obéir, les envies prennent le dessus. L'impulsion du moment, j'écoute le vivant, je vis le présent. Parce que chaque seconde me rapproche du décès, chaque minute possède une éternité. "Je.. okay. J'peux entrer ?" et entre, comme si elle était chez elle. On fera pas ça à travers le couloir, j'refuse que les murs soient porteurs de ça. Je m'assois sur son lit, mes mains se rejoignent, les yeux se lèvent vers la rousse. "J'peux comprendre que.. c'est frustrant, de pas avoir d'explication." comme quand tu m'a abandonné pendant nos vacances, sans que je comprenne pourquoi. Inspire, "J'ai embrassé une.. ancienne connaissance, ouais, un peu avant les vacances." souris tristement, hausse les épaules, "j'sais même pas pourquoi, et si j'avais su que ça nous mènerai ici j'l'aurais jamais fais." tu pense bien, "le reste.." soupire, "j'm'en souviens pas Scarlett, j't'assure.." la lèvre inférieur se mord, "si, j'ai.. j'ai couché une fois avec.. un ancien ami, aussi, mais c'était au tout début de nous.." est-ce que ça compte ? je m'étais pas encore faite à l'idée de cette fidélité. "C'est tout." seulement ça, j'ai fais pas mal d'effort. C'était même pas des relations, juste une fois. Une seule. Au Summer Camp, c'était autre chose, mais tu m'avais abandonné. Mettons ça sous silence, puisque nous n'étions déjà plus ensemble.

J'y ai cru, tu sais, j'ai cru que ça te suffirai ;j'ai cru que la simple pensée de salir mes joues suffirai à stopper tes lèvres, qu'importe combien elles étaient proches du plaisir d'une bouche adverse, du corps d'une autre, d'un autre. J'ai fini par persuader mon ventre de ne plus se serrer, quand le désir se réveillait dans tes prunelles, pour une autre peau. Je nous croyais invincible. Pour cette invincibilité, je cédais au sacrifice mes peurs, mon ego, ma jalousie. Pour ta liberté, j't'ai laissé les poignets sans marque, j'ai ravalé les questions. J'me suis oubliée un peu, parfois. Et, ça n'a pas suffit. Me voilà genoux au sol, mes joues aussi rouges que ma chevelure enflammée ; et, toi qui toque à d'autres portes. Adoptez-la, elle repartira avec un bout de votre cœur sous le bras, en espérant que ça fasse battre le sien un peu plus longtemps. "Je.. okay. J'peux entrer ?" Tu fais ce que tu as toujours fais, t'attends pas la réponse, tu t'imposes. Et Scar, elle subit. Elle te voit s'installer sur son lit, et elle reste debout, plantée là, en attendant que le monde s'effondre encore un peu plus sur ses frêles épaules. "J'peux comprendre que.. c'est frustrant, de pas avoir d'explication." Tu parles, et j'écoute à peine. Tu peux pas comprendre, non. "J'ai embrassé une.. ancienne connaissance, ouais, un peu avant les vacances." La salive a du mal à se frayer un chemin, dans sa gorge si serrée. Les cils battent plus vite. En fait, j'crois qu'une partie de moi espérait que tout le monde se soit planté. Qu'Alan ai mal vu, que CS ait fait ce qu'il sait faire de mieux ; mentir. Tu me retirais ce faible espoir, et l'épine qu'on ôte, ne fait que faire saigner encore un peu plus le corps. "j'sais même pas pourquoi, et si j'avais su que ça nous mènerai ici j'l'aurais jamais fais." La voix n'est plus si claire, quand elle baragouine un : « Si t'avais su que ça se saurait, tu l'aurais pas fait, c'est ça ? » Plus forte : « C'est ça ton explication ? Tu regrettes parce que ça s'est su ? » S'est approchée, un peu. "le reste.. j'm'en souviens pas Scarlett, j't'assure.." Recule de ce pas avancé, secouant la tête de gauche à droite. "si, j'ai.. j'ai couché une fois avec.. un ancien ami, aussi, mais c'était au tout début de nous.. C'est tout." Un rire amer, et demoiselle trépigne, ses doigts plongés dans sa tignasse, qu'elle tire en arrière. « Tu peux pas me dire que c'est tout, alors que tu te souviens pas du reste. » C'est trop facile, de dire que tu t'en rappelles plus. « S'ils t'avaient pas vu, s'ils m'en avaient pas parlé, si c'était pas publié.. Y en aurait eu combien ? » On les aurait multiplié, au rythme de nos anniversaires. « Pourquoi on s'est mise ensemble Tamsin ? » Tu nous a foutu en l'air, et moi, j'ai jamais vraiment appris à faire sans toi, depuis le temps. J'apprends, mais c'est bancal.

Tu sais, mes murs ont encore ton empreinte, les draps encore ton odeur, mon coeur encore tes marques. Je sais pas si ça partira, j'ai jamais réellement appris à gérer ça. J'ai pas eu d'entrainement, pas de tutoriel, t'étais la première. Probablement la dernière, aussi. On sait bien toutes les deux que je ne fais pas partie de ses gens qui sont fait pour aimer, être aimé. Je suis cette voleuse, qui prend en espérant être un peu plus entière à chaque fois, celle qui fait souffrir pour se sentir un peu plus vivante. Qui vit à travers la douleur des autres, qui s'en nourrit. Dans un conte, je tiendrais certainement le rôle du mauvais, celui que tout le monde hais. « Si t'avais su que ça se saurait, tu l'aurais pas fait, c'est ça ? » fronce les sourcils, j'en sais rien, rien du tout, « C'est ça ton explication ? Tu regrettes parce que ça s'est su ? » secoue la tête, "Non non c'est pas ça Scarlett." s'enferme, s'enfonce dans ces explications qui mènent nulle part sauf à la destruction mutuelle. Au moins, on s'y retrouve, là dedans. On sait faire, on sait y faire. « Tu peux pas me dire que c'est tout, alors que tu te souviens pas du reste. » soit je m'en souviens plus, soit y en a pas eu d'autres. « S'ils t'avaient pas vu, s'ils m'en avaient pas parlé, si c'était pas publié.. Y en aurait eu combien ? » rigole nerveusement, se relève, avant d'être abbatue par la prochaine ; « Pourquoi on s'est mise ensemble Tamsin ? » regarde la rousse, "Parce qu'on a décidé que c'était mieux pour nous ?" mieux, pour qui au final ? J'en sais rien, j'ai pas l'impression que ça nous a mené quelque part. "Parce que je te voulais pour moi, parce que t'étais celle avec qui je me voyais, j'ai jamais eu envie de ces histoires de couple et toutes ses conneries, sauf avec toi." secoue la tête, "On s'est mise ensemble parce qu'on a jamais été amies Scarlett, on a jamais été rien d'autre que ce qu'on a été ces derniers mois." hausse les épaules, "Et oui, c'était complètement idiot et pas forcément la meilleure idée, parce que je sais que tu mérites mieux, tu serais heureuse et rendrait heureuse tellement de monde, en réalité." j'ai juste été égoïste en te gardant pour moi, je le sais. Regarde la rousse dans les yeux, souris tristement, "et tu le sais. Alors pourquoi tu m'a choisie ?" regarde-moi, fais-moi mal. Depuis le début, tu sais qu'on avance vers un mur, qu'on y fonce. Tu sais, que d'autres corps sont fait pour toi, que d'autres silhouettes sont plus coordonnées à tes mouvements, qu'un autre suivra parfaitement la cadance. Je le sais, que tu n'a jamais été orientée sur les femmes, sauf peut-être pour moi. On le sait, que c'était une erreur, mais c'est une erreur qu'on a bien voulu vivre, ensemble. Ensemble.  

J'ai toujours su, au fonds, que ça finirait comme ça, qu'on finirait dans une petite chambre, moi entrain de retenir mes sanglots, le cœur défait, et toi, le corps encore recouvert des lèvres d'autres. On savait que j'serai la perdante de ce cirque. Que toi aussi, t'allais perdre. Mais plus tard. Quand ton cœur faiblira, et que ma main ne tiendra plus la tienne. Qu'ils t'auront tous tournés le dos, et que seul mon visage te restera à l'esprit. Moi, mon rire, ma naïveté, mon amour infini, ma pureté. A la fin, il n'aurait resté que moi, si seulement tu ne nous avais pas autant torturé. "Parce qu'on a décidé que c'était mieux pour nous ?" Mieux, non. Mais, c'était écrit, on avait pas vraiment le choix. "Parce que je te voulais pour moi, parce que t'étais celle avec qui je me voyais, j'ai jamais eu envie de ces histoires de couple et toutes ses conneries, sauf avec toi." Le sourire s'esquisse, à peine. "On s'est mise ensemble parce qu'on a jamais été amies Scarlett, on a jamais été rien d'autre que ce qu'on a été ces derniers mois." Peut-être, surement même. "Et oui, c'était complètement idiot et pas forcément la meilleure idée, parce que je sais que tu mérites mieux, tu serais heureuse et rendrait heureuse tellement de monde, en réalité. Et tu le sais. Alors pourquoi tu m'a choisie ?" J'suis pas une romantique, j'crois que j'suis pas faite plus que toi pour les couples. J'tombe pas amoureuse, j'l'étais juste de toi. J'aime les chutes de reins féminines, j'aime le dessin du corps des hommes, je choisis pas, je choisis personne. « J'crois que c'est ça, surtout, tu m'voulais pour toi, juste pour pas que d'autres m'aient. » C'est pas pareil, ça. C'est pas comme ça qu'on aime, normalement. « J't'ai choisi parce que j'suis amoureuse de toi. » La voix porte un peu plus. Elle s'en fout, en fait, la voix, elle n'a honte de rien. « On se met avec quelqu’un parce qu’on l’aime, c’est comme ça que ça marche. Et on essaye de pas la blesser, de pas la perdre, on fait ce qu’on peut pour que ça marche. C’est faire des sacrifices et manquer des opportunités. C’est choisir. Tu m’as choisi et.. t’as oublié. » Tu m’as oublié quelques instants, t’as préféré plus belle, plus masculin que sais-je. Y a tellement de raison pour qu’on préfère ce reflet que j’vois dans la glace. Le sanglot est dans la gorge, il s’étouffe. « C’est vers moi que tu devais courir quand tu voulais être désirée. » Le jeu valait-il vraiment les conséquences? On a t'as pas assez fait mal Tamsin, t'as trop été habituée à frapper, pas assez à encaisser. C'est peut-être de ma faute, aussi, j'aurai dû refuser, j'aurai dû m'inquiéter, ressérer les liens autour de tes poignets. Sauf que moi j't'aime libre.  Les bras se croisent, le regard part ailleurs, puis revient sur elle. « T’es heureuse ? » Ton réveil dans d'autres lits, te rend-il plus heureux que celui auprès de moi ? « Est-ce que là maintenant, t’es heureuse ? Avec ta liberté ? » Qu'elle reprend. J'espère pour toi, j'espère que t'as pas foutu tout en l'air, pour moins bien.