let's just a try (Astrée)

Cette curiosité malsaine, qui m’habite à ton égard, m’a poussé à te fréquenter de nouveau, après notre altercation au Summer Camp. Je te l’ai déjà dit, tu agis sur moi comme un aimant et je te trouve bizarre. Pas dans le mauvais terme, évidemment, mais plus parce qu’à tes côtés, je n’agis pas comme avec toutes les autres femmes. Non, toi, tu es différente et j’ai pris un certain plaisir à te rendre mal à l’aise avec mes questions, qui bien vite, me suis senti coupable. Mais, n’empêche que je ne sais pas ce qui m’a pris de te proposer ce rancard. Sans doute que tu m’as agréablement surpris à me contacter lors de notre retour et que tu ne me poses aucune résistance. Alors, comme dit par texto, je t’emmenais manger au restaurant, en venant te prendre directement à la résidence de ta confrérie. Ce soir, j’avais réservé une place pour deux dans le restaurant le plus chic et branché de la ville, espérant tout de même que tu ne sois pas trop intimidé par cet environnement. Une fois arrivé devant la maison, j’ai demandé à George, mon chauffeur d’attendre quelques minutes. Qu’allait dire les Quincy de la venue d’un Mather dans leur maison? Regarde-moi bien, je n’en ai rien à foutre. Trois petits coups donnés à la porte et peu de temps après, te voilà qui me répond et j’en reste, légèrement bouche bée. « Oh wow ! Tu es splendide ce soir ! » Oui, parce que lorsque je t’ai vu, tu étais mignonne, mais aujourd’hui, tu dégages quelque chose. Je te tends la main, jouant au gentleman. « Je nous ai réservé une table au Ostra. » Se dirigeant vers la voiture, George sort pour t’ouvrir la porte et je souris. Tu vas devoir t’y habituer si tu comptes me fréquenter, ma vie est faite ainsi. J’ai deux personnes à mon service, mais ce soir c'est moi qui prends soin de toi.

Astrée était en train d’angoisser dans sa chambre à la Quincy. Silas ne devrait pas tarder à arriver pour venir la chercher et cette idée la paniquait un peu. Elle avait peur de perdre ses moyens encore une fois, ccomme quand elle l'avait rencontré. En fait, elle n'aurait même pas du le contacter après cet épisode. Elle aurait du ranger cet histoire dans un coin de son cerveau et ne plus y penser. Sauf qu'elle avait aimé cet après-midi. Et elle avait envie de revoir Silas le pro du malaise. Alors elle avait liké son profil sur cette application pour gens en manque. Qu'elle avait pour une raison totalement obscure a vrai dire. Par message, c'était facile de lui parler. Mais là, ils allaient se revoir en vrai. Elle n'aurait plus le temps de réfléchir pendant trente minutes à son message ou a effacer trente six milles fois pour ne pas dire de conneries. Astrée regarda par la fenêtre de sa chambre, voir si elle voyait une voiture approcher. Sérieusement, elle aurait pu prendre le bus. Silas n'avait pas besoin de venir la chercher. Encore moins avec son chauffeur. D'ailleurs, qui avait un chauffeur alors qu'il était encore à l'université ? Dans quel univers parallèle Silas vivait ? Entendant des coups à la porte, Astrée se précipita jusque celle-ci pour ouvrir. Il était là. Toujours en train de sortir des réflexions qui la faisaient rougir. Splendide ? C'est vrai qu'elle avait fait un effort en mettant une robe et des talons. Mais elle n'était pas réellement splendide, il devait dire ça pour lui faire plaisir. "Merci. Tu es très beau." Pas la peine de préciser ce soir, il l'était tout le temps. "Le quoi ?" Culture des restaurants chics de la ville : zéro pointé. Astrée elle connaissait les mcdos, les petits cafés et les restaurants universitaires. Arrivée à la voiture, elle vit le fameux Georges qui tenait la portière ouverte. En le voyant, elle eu un petit pincement au cœur. D'une certaine manière, il lui rappelait sa mère et la vie qu'elle aurait mené si elle n'avait pas fini à Harvard. "Bonsoir Georges. Merci de nous déposer." Parce que si Sils était visiblement une version jeune de Cresus, elle, elle était juste fille de femme de chambre. On ne pouvait pas faire plus opposé.

Comme je ne savais pas du tout comment allait se dérouler la soirée, ni si cela allait être une catastrophe monumentale ou au contraire de plaisant, je me suis dit que j’allais me laisser aller et essayer, au mieux de mes connaissances de te faire passer une agréable soirée. Rien qu’en apprenant le nom du restaurant où je nous avais réservé une table, il était facile de se rendre compte que j’avais fait des efforts pour te plaire. Toutefois, lorsque j’ai vu que tu semblais surprise du restaurant et que tu ne le connaissais pas, j’eus un petit sourire en coin. « C’est un restaurant de fine cuisine. Comme je ne savais pas si était végétarienne ou non ou si tu avais des allergies, j’ai opté pour un restaurant où je me sentirai bien qui offre des plats diversifiés. » De tout pour tous les goûts. George vient t’ouvrir la porte et je me suis mis à rouler des yeux face à ta politesse. Est-ce que c’est moi qui est mal élevé ou quoi ? Même George semble surpris, n’était pas habitué à ce qu’on le remercie de la sorte, mais il t’offre même une petite révérence jusqu'au fait de t’appeler Mademoiselle Astrée. Il en connaît sur toi. Oui, j’avoue, je lui ai parlé de toi une bonne heure et il a dû m’écouter, mais ça, tu n’as pas besoin de le savoir, et même si cela s’apprend, je te jure que je nié tout en boucle. Une fois dans la voiture, je vins m’asseoir à tes côtés et souris. « Je nous ai préparé une soirée grandiose, tu verras et je promets de ne pas trop en avoir fait. » Je l’espérais du moins, mais avec le programme ce soir, je doute que tu t’ennuies et j’ai essayé d’y aller dans le genre d’activité que tu pourrais apprécier sans trop être cucul la praline. Toutefois, comme je voulais marquer le coup et te voir sourire, je ne me suis pas retenu sur le côté monétaire. Ça me fait plaisir, alors tout ce que tu as à faire, est de profiter de l’instant présent.

Végétarienne ? Allergies ? Il avait vraiment pensé à toutes ses possibilités ? Pourquoi ne pas bêtement lui envoyer un message pour savoir ? C'était normal ce faire comme ça ? Pour une fois, Astrée regrettait de ne rien y connaître à ce genre de chose. Elle avait l'impression que Silas se comportait comme un alien mais elle n'avait aucun moyen d'en être sure. Il faudrait qu'elle demande à Shuchi pour savoir. "Je ne suis pas compliquée, je mange de tout. Mais c'est vraiment très prévenant de ta part d'avoir pensé à ces éventualités. Merci." Plus ça avançait, plus elle allait devoir revoir son jugement sur Silas. Elle l'avait rangé dans la catégorie bad-boy dragueur dès qu'elle l'avait vu mais il correspondait de moins en moins à cette case. Quoiqu'il pouvait rester dans la boite numéro un un moment vu la réaction Georges quand Astrée le remercia. Il ne recevait pas souvent de remerciements ? Mais la surprise vient surtout du fait qu'il connaisse son nom. D'où, pourquoi, comment ? "Ce n'est pas un peu bizarre d'avoir un chauffeur ? Les autres personnes de la résidence universitaire où tu es ne font jamais de remarque à ce propos ?" Elle aurait presque ajouter "tu ne sais pas conduire ?" mais bon, elle ne savait pas non plus donc elle ne pouvait rien dire de ce coté là. "Merci d’être passé me chercher. C'est plus agréable que le bus." Beaucoup, beaucoup plus agréable en fait. Quand Silas se mit à parler, Astrée fronça les sourcils. Grandiose ? Il ne connaissait pas le cinéma lui ? Quand il avait proposé qu'ils se voient, elle avait pensé à manger un petit bout quelque part puis papoter ou aller au ciné. Les trucs normaux renseignés sur google et les magazines pour ados qu'elle avait lu. Pourquoi il ne pouvait pas suivre les règles de bases auxquelles elle s'était préparée. Elle avait potassé en vue de cette soirée la petite Astrée. Et voilà qu'il allait mettre son travail en miette. "J'ai le droit à un petit teaser ou tu compte garder le suspens ?" Elle espérait qu'il parle histoire de savoir à quoi s'attendre.

Plus je t’entendais parler et plus je voyais que nous ne sommes pas du tout du même monde. Tu es polie, tu parles d’une façon presque sophistiquée avec des mots comme prévenant et éventualités et de mon côté, je plisse les yeux. « Ouais, bien, il n’y a pas de quoi, je suppose ? » Je n’avais tout de même pas envie d’avoir une mort sur la conscience. S’il fallait que tu fasses une crise d’allergie devant moi… « Pourquoi ? Parce que je ne suis pas un eliot, j’peux pas avoir quelqu’un à mon service ? Et ils peuvent penser ce qu’ils veulent, je n’en ai rien à faire. Je ne changeais George pour rien au monde, il m’est trop pratique ! » Et je suis un danger public sur la route. Ce n’est pas que je ne sais pas conduire, mais je râle sur tout et n’importe quoi. J’ai toujours un mot à dire sur la façon de conduire des autres. Alors, mieux vaut que je paie quelqu’un pour le faire à ma place. Et comme ça, je pouvais prendre toute la boisson que j’avais envie lors des soirées. Lorsque je dis, que c’est pratique. Le sujet bifurque rapidement au sujet du programme de la soirée. Et je te vois à la fois surprise et mal à l’aise que j’ai prévu plusieurs activités pour marquer le coup. « Bon, déjà, on va manger, comme je te l’ai dit et ensuite, j’ai un contact qui est en train de nous préparer autre chose pour la suite, mais je ne vais pas t’en dire plus, tu verras en temps et lieu. » Je sais que tout ça allait te sortir de ta zone de confort, mais tu devais me faire confiance. Je serai à tes côtés et je te jure que rien ne t’arrivera. Entre temps, nous étions arrivés à destination, je t’ai aidé à sortir de la voiture, je t’ai tenu la porte lorsque nous sommes entré à l’intérieur du restaurant et je t’ai même tenu la chaise. Il faut croire que je n’ai toujours pas perdu mes bonnes manières. Profite bien, puisque cela n’arrive pas souvent. Une fois tous les deux assis à notre table, je me penche vers toi. « Je compte nous prendre une bouteille de vin, mais voudrais-tu quelque chose à boire en attendant ? » Je sais que tu n’es pas majeur légalement, mais c’est moi qui paye.

"Rien a voir avec l'Eliot. C'est juste que c'est tellement dingue d'avoir un chauffeur. J'ai déjà du mal à imaginer qu'un adulte ai un chauffeur alors un étudiant.. " Astrée était étonnée, même si elle n'aurait pas du. Vu le nombre d'étudiants princes, héritiers de fortunes colossales et autres, ça devait être normal. Enfin normal pour certains. Pour Astrée, ça restait quelque chose de totalement dingue et d'inconcevable. Alors que Silas parlait du programme, elle ne put s’empêcher de froncer les sourcils. Un contact ? Sérieusement ? Mais ce n'était pas le pire. Il ne lui disait rien quand à la suite de la soirée. Mais comment est-ce qu'elle allait se préparer psychologiquement à ce qui l'attendait ? De quoi la mettre en panique. D'ailleurs, si elle ne paniquait pas, c'était uniquement parce qu'elle lui faisait confiance. Tant qu'elle restait avec lui, il n'allait rien lui arriver. Pas la peine de s'inquiéter pour rien. "Un contact ? Comme on voit dans les films et les séries ?" Elle était nerveuse et résultat, elle posait des questions stupides. Il fallait qu'elle sorte de cette voiture avant de sortir d'autres réflexions idiotes qui lui donneraient envie de sauter en marche. Heureusement, ils arrivèrent au restaurant où Silas lui tient la porte puis sa chaise. "T'es un gentleman en fait." Totalement oubliée l'idée de Silas le connard badboy ultra cliché. Il avait beau lui avoir dit que c'était ça, en le voyant agir, Astrée trouvait qu'il se jugeait bien mal. Il était gentil et patient avec elle. Il essayait visiblement que la soirée se passe pour le mieux. Le badboy cliché ne faisait jamais ce genre de chose. Il se contentait de se taper toutes les filles du campus et de les traiter comme des mouchoirs en papier, utile une fois mais pas deux. Ce n'était pas ce genre de gars qu'Astrée avait sous les yeux. D'ailleurs si c'était le cas, elle ne serait certainement pas là. "De l'eau ça m'ira parfaitement." Elle n'était pas majeur, elle ne tenait pas l’alcool et elle voulait garder l'esprit parfaitement lucide pour faire face à Silas. Du coup, l'eau était la meilleure des options.

Je suis peut-être simplement né dans une bonne famille. Ce n’est pas de ma faute si j’ai des gens à mon service et je ne vais certainement pas m’excuser pour ça. J’aime ma vie et je ne la changerais pour rien au monde. « Bah alors, tu vas devoir t’y faire, ma jolie ! » Je hausse les épaules, tout simplement n’ajoutant rien. Après, c’est ton choix, si tu te sens mal à l’aise de te faire servir, toi aussi lorsque tu es en ma présence, tu n’as qu’à refuser de me voir. Toutefois, une chose est certaine, je ne vais pas demander à Georges de rester à l’écart lorsque je serai avec toi. De toute façon, il sera très pratique de l’avoir avec nous pour l’activité qui va suivre après notre repas. Activité que je ne veux pas te dire, prétextant qu’un contact m’a donné ce tuyau et tu sembles une fois de plus étonnée. Tu n’es pas au bout de tes surprises, ma chère. « Une connaissance, si tu préfères. Quelqu’un qui me devait un service. » que je dis, levant les yeux au ciel, pour une deuxième fois dans la journée.

Arrivés au restaurant, tu me fais de nouveau rire avec tes réflexions. Ne le dis pas trop fort ça, j’ai tout de même une réputation à garder. « Non, juste bien élevé... » Crois-moi que si tu me connaissais mieux, tu ne trouverais pas que je suis un gentleman. Tu serais plus porté à croire que je suis un addictif au sexe. Que je m’emballe facilement, qu’on arrive à me vexer tout aussi facilement. Ça, tu en as eu une preuve de ce que j’avance. Je grimace même lorsque tu me demandes de l’eau. Nous n’avons tellement rien en commun, que ça fait peur. J’espère tout du moins que le reste de la soirée se passeras bien et que je pourrai voir en toi quelqu’un qui sait prendre des risques, qui peut se laisser aller si elle se sent en confiance ? « Alors, dis-moi qu’à tu envie de manger ? » Si elle faisait attention au prix, elle aurait une petite surprise, parce que tout est cher ici. J’espère qu’elle ne fera pas une réflexion sur cela. Profite de la soirée, profite de ce que je veux bien t’offrir, parce que tu ne sais pas comment je pourrai me comporter dans la seconde.

Astrée commençait à se rendre compte que Silas et elle n'était vraiment pas du même monde. Quand il parlait, elle avait l'impression de ne rien avoir un commun avec lui. Il avait une vie type petite cuillère en or dans la bouche, tellement loin de ce qu'elle connaissait. Mais si pour le fréquenter, elle devait faire avec le chauffeur et tout le reste, elle s'y ferait. Elle voulait vraiment passer du temps avec lui, apprendre à le connaître. "Je vais m'y faire. Il me faut juste un moment pour accepter que la vie que tu as n'existe pas que dans les films." Parce que c'est ça, Silas avait une vie semblable à celle des films qu'Astrée aimait regarder. Il avait un chauffeur, une connaissance qui lui devait un service, très probablement une femme de ménage qui s'occupait de tout chez lui. "Tu te dévalorise souvent ?" C'était clairement ce qu'il était en train de faire en prétextant qu'il était juste bien élevé. Ce rendant compte qu'elle avait peut-etre été un peu trop direct, Astrée repris aussitôt pour ne pas le vexer. "Ce n'est pas un reproche c'est juste que tu essaye de faire croire que tu n'es pas le gentil de l'histoire, que tu es le méchant vilain qui fait du mal aux innocents sans raison apparente. Mais j'ai l'impression que ce n'est pas le vrai toi. Tu n'es pas le connard que les gens imaginent. Dans le fond, tu as un grand cœur j'en suis sure. C'est juste que tu ne le montre pas. Je ne te juge pas. Je suis sure que tu as tes raisons. Mais sache que tu n'es pas obligé de faire semblant avec moi." Astrée disait toujours ce qu'elle pensait, peu importe les conséquences. Quand elle eu fini de parler, elle se rendit compte qu'elle aurait peut-être du ne rien dire. C'était le genre de réflexion capable de la faire passer personna non grata auprès de Silas. Elle murmura un rapide désolée avant de son plonger dans la lecture du menu. Elle fit abstraction des prix particulièrement élevé pour de la nourriture et essaya de trouver un plat qu'elle connaissait. Peine perdue. "Je te laisse choisir, je prendrais la même chose que toi." Laisser Silas au commande, décision très raisonnable. Astrée n'avait plus qu'à espérer qu'il ne choisisse pas quelque chose de trop exotique.