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TAHAR AL-ZAHAR
feat. joey london
ID CARD
- 09 mai 1995
- alger
- 23 ans
- américain et algérien
- hétéro
- célibataire
- pauvre
- employé kebab
- aucunes études
BOSTON
depuis combien de temps vis tu ici ? toi t’es là, depuis toujours, ouais, t’avais quoi, trois mois. t’es premiers pas dans boston common. tes poumons forgés à la pollutions. tes semelles de pompes, celles qui sont entrainées à esquiver les merdes de chiens. c’est d’ici que vient ta mère. c’est elle qui a trainé ton père, l’gris d’algérie par ici, l’fruit de leur amour, toi, mini crotte, ton frère. c’est dans l’coin que toute ta famille pousse tel une forêt d’poil pubiens. tu partirais pas, pour rien au monde, c’est tes coins, tes lieux secrets. des années à les trouver, pour t’évaporer. disparaitre, quelques heures. l’toit des immeubles abandonnés, hein. c’est d’la que tu vois tout, rien. t’es un peu l’king du parking. que dal.
comment te vois tu dans 10 ans ? - c’est ton père qui t’vois là. ton tablier sur le cul, ta toque de patron, le kebab d’la famille ; belle perspective de carrière. non, t’es juste là pour gagner de l’argent. tu veux travailler, ton compte, ton univers, tes photos, tes vidéos. vivre de ce que tu aimes, vivre ici, ailleurs, tu sais pas, tu vois pas plus loin que dans deux jours, trop loin. tu manges quoi ce soir ? t’sais pas.
comment te vois tu dans 10 ans ? - c’est ton père qui t’vois là. ton tablier sur le cul, ta toque de patron, le kebab d’la famille ; belle perspective de carrière. non, t’es juste là pour gagner de l’argent. tu veux travailler, ton compte, ton univers, tes photos, tes vidéos. vivre de ce que tu aimes, vivre ici, ailleurs, tu sais pas, tu vois pas plus loin que dans deux jours, trop loin. tu manges quoi ce soir ? t’sais pas.
BOSTON CITIZEN
tu détestes, t’aimes. le cul entre deux chaises. tu sais admirer la beauté, si malmenée. tu sais, c’est cette société d’merde qui fait que tâcher ta ville où t’as poussé. ces merdes de criminelles à deux balles, ces prises d’otages, ces catastrophes. putain, tu ne sais même pas pourquoi tu restes attaché à ses briques salis par la perversité. c’est sous tes objectifs d’appareil photos, t’immortalises, la réalité, ta réalité.
mystérieux, l’regard profond, trou noir. n’importe que pourrait se noyer dans tes prunelles. si charismatique. tu imposes ta présence, sans même le vouloir. tatouages le long de ton corps, cette expression si cynique sur ton visage. te voir sourire est un privilège. t’es pas méchant juste un peu violent, par moment, t’as déjà cassé des dents. même si maintenant tu t’es calmé. les sujets sensibles qui peuvent te faire réagir au quart de tour, la famille, tes proches, tes amis, cette jalousie, celle qui t’a pourrie la vie. mais t’es aussi ce je m’en foutiste. t’en a rien à foutre des autres, les gens qui t’entourent, cette société de dépravée, de gros conards nés. tu ne vis que pour toi et ceux en qui tu crois. t’es pas mère theresa. t’as ces valeurs, au fond de toi, celles mises à mal dans c’te société que tu fais qu’observer, de loin. poumons noirci de la connerie humaine, tu déplores ce monde dans lequel tu vis. tu ne comprends rien, tu ne veux pas comprendre. qu’ils s’entretuent, tu seras entrain de photographier ta muse dans une usine désaffectée. tu survis, dans c’pays d’abrutis.
solitairemystérieuxcharismatiqueloyalegoisterealiste
STORY OF MY LIFE
please tell us more
l’gamin à la peau grise, l’rebeu de boston. ton père l’algérien, son drapeau d’amour, l’amour de son pays. Il a rencontré sa femme, ta mère. cette déesse américaine. touriste, d’un jour. maintenant l’cœur pour l’algérie, pour toujours. t’es né là bas, l’alger avant d’t’envoler. Le nouveau monde, c’est là que t’as poussé, toi, t’es un putain de ricain. tes racines pour le maghreb, ouais les yeux qui voient gris. les yeux qui voient vert, rouge, blanc. l’algérie. ta mère a embarqué ton daron sur l’pays sauce burgy double steak direction boston, sa ville. tous les deux profs. la tête aux études. la mère mutée pour un concours à la con, l’missouri, t’avais à peine quinze ans (2010). le lycée dans le centre du pays. au lever de tes dix huit ans, c’est le macadam, poumons noirs de pollutions, tu retrouves ton terter, boston (2013). ton père a ouvert un kebab en ville à ce moment là, tu travailles là bas depuis toujours. (+) t’as un frère, grand frère (pnj), d’un an d’écart, vous êtes comme des jumeaux, à vous deux, si complémentaires, vous avez passés l’cap de vous parler pour vous comprendre. c’est lui qui t’a initié à l’audiovisuel et la photographie. votre passion à tous les deux, il tient son blog mode à la con, tu n’es que son photographe, son monteur vidéo. t’aimes cet univers, réalisation vidéo. c’est lui qui t’a trainé dans toutes ses bandes de potes, ouais, ton frère le populaire. tu suivais, sans jamais rien dire, t’en avais juste rien à branler d’être le beau mec tant envié, toi. le mystérieux, l’gars qu’est là, qui parle pas. (+) tu travailles au kebab de ton daron, t’as pas de diplôme en dehors du lycée. t’as pas b’soin de bout de papiers pour prouver ta valeur dans ce que t’aimes faire. ouais, t’as peut être ce petit bordel là. t’arrondis tes fins de mois avec ta vende de fausse drogue, putain de doliprane écrasé dans des petits sachets. tu vas finir par te faire buter. mais si tu savais. mdr ouais, si tu savais que t’es daron. t’as une gamine dans ce pays d’merde. l’fruit d’une nuit, bourré, t’étais avec cette meuf, dans l’missouri. blonde de la bande de ton frère, ouais, deux ou trois regards. l’alcool, tu tiens pas. tahar fragile, hein. tu savais même pas qu’elle était vierge. tu savais pas qu’elle avait pas envie. t’en sais toujours rien.
(Invité)