Suite à ma déclaration, Jeno rigole. Ce qui est bien avec lui, c'est que finalement, même quand notre couple est en danger, on est toujours détendu, on profite comme si tout allait bien, on rigole, on s'aime.
« ouais, c’est clair que tu leur donnerais du fil à retordre, ma p’tite ! ». reprends-t-il avant de rire à nouveau. J'arbore ma mine d'enfant vexée, baissant la tête et le regardant droit dans les yeux, mais je ne peux m’empêcher de finir par sourire, parce que oui, faut avouer que c'était drôle.
' J'crois qu'il n'y a que toi qui arrive à m'supporter ' Je savais que j'avais parfois un caractère de cochon, et entre mes moments de fragilité et ceux ou je jouais aux grandes gueules, je trouvais Jeno courageux de me supporter. Oui, j'avais beaucoup de chance de l'avoir, et c'est ce que je m'évertuais à faire comprendre à mon père, qui était totalement aveugle.
Un moment, Jeno me regarde, et moi ben je relâche le sourire, parce que ses regards, ça agit comme de la kryptonite sur moi. Ça me déstabilise, j'sais plus quoi faire. Limite je tremble et je sens mes jambes se transformer en coton. Je l'embrasse passionnément, et je sens ses mains glisser le long de mon dos. J'en ai des frisson, et je ferme même les yeux pour mieux ressentir l'effet qui me provoque. C'est grave d'être aussi atteint que ça, c'est grave d'être amoureux. C'est comme si tout mon monde tournait autour de lui.
Jeno stoppe notre baiser pour glisser ses lèvres le long de mon cou. Ma tête est reposée sur son épaule, je pourrais rester éternellement comme ça, les yeux fermer à sentir son souffle contre ma peau. Ma main droite qui caressait ses cheveux descend le long de sa nuque, je le serre fort contre moi, le plus fort possible à vrai dire, comme si c'était la dernière fois que je pouvais le faire. Je ne préfère même pas y penser.
D'un seul coup, mon copain me soulève sans que je ne m'y attende. Je me retiens de pousser un petit cri et rigole en silence.
« ‘tain t’es lourde en fait ! » J'arque un sourcil, puis le vois esquisser son magnifique sourire
« J’rigole. » Je souris à mon tour.
' Gros malin ! ' Mes cheveux viennent partout sur mon visage et par la même occasion sur celui de Jeno qui viens m'embrasser avant de me reposer au sol. Il s’assoit sur mon lit et me tire vers lui par la main
« tu m’fais un bisou ? ». Je souris de plus belle. Ciel c'qu'il me rend heureuse ! Parfois je me demande s'il réalise à quel point il est exceptionnel, unique. J'me dis que jamais je ne croiserai un deuxième Jeno dans toute ma vie, et c'est bien pour ça que je compte bien profiter de chaque moment passé avec lui comme si j'étais en train de vivre les derniers instants de ma vie. C'est d'ailleurs toujours comme ça avec lui. Encore debout face à lui, je pousse légèrement son torse en arrière, puis grimpe doucement, de façon à me retrouver à califourchon sur lui. Je prends ses deux mains dans les miennes et les plaques contre le lit avant d'esquisser un petit sourire malicieux.
' t'aura droit à bien plus qu'un bisous Jeno '. Je me penche de plus en plus vers lui, mes cheveux viennent même chatouiller son visage et sa gorge. Finalement, mes lèvres rejoignent les siennes et je l'embrasse faisant jouer mes doigts avec les siens. Je me redresse finalement toujours sur son corps, et le regarde avec sérieux avant de lentement déboutonner ma chemise que je vais laisser tomber au bord du lit. J'esquisse alors un petit sourire timide et ramène ma chevelure d'un coté avant d'enlever son haut à son tour. Je ne sais même pas vraiment ce que je suis en train de faire à vrai dire, je ne me connaissais pas aussi spontanée, ça doit encore être l'effet Jeno sur moi ... En tout cas, lorsque son t-shirt vient rejoindre ma chemise, je fais glisser mes mains le long de son torse aux lignes aussi parfaites que son visage, puis me penche à nouveau pour le couvrir de baisers dans le cou. Si jamais mon père rentre dans cette chambre maintenant, on peut dire que Jeno et moi sommes morts, et que nous finirons certainement comme ces pauvres Antigone et Hémon. Mais en fait, j'en ai rien à faire, puisque pour le moment, je suis avec lui, et ça, ça n'a pas de prix. L'argent de mon père ne pourra jamais acheter mon amour pour Jeno. Je le regarde avant de reprendre la parole avec sérieux
' J'pense que maintenant tu as les pleins pouvoir sur moi, Jeno. Tu m'as carrément eue, là ... '© Chieuze