(quidox) are we something more ?

Mon bouche-tour ? Car c'est comme ça qu'elle le voit, notre relation, elle et moi ? Peut-être qu'elle y va fort, car je n'ai pas cette impression. Ou alors c'est totalement vrai et je suis assez con pour ne pas le remarquer. Mais loin de moi de vouloir la prendre comme un bouche-trou quand j'ai personne. Non, surement pas. Je fais une petite moue et je me lèche les bout des doigts. « tu vois, cette sensation de passer en second plan, je l'ai eue quand t'étais avec zeno. » maintenant tu vois ce que j'ai ressenti, que c'était pas cool. C'est pas un reproche que je lui fais, juste... qu'elle réfléchisse un peu avant de dire quoi que ce soit, car c'est la première à m'avoir prise pour un bouche-trou alors. Mettons cartes sur table, je lui explique que je n'ai pas apprécié son rejet quand je voulais être là pour elle, quand je proposais mon aide. Certes, on ne peut pas forcer les gens à accepter notre aide, mais Maddox, c'est mon amie, c'est ma Maddox quoi. Je suis pas rancunier, sinon je ne serais pas en train de lui parler. Mais j'aime que les choses soient dites, même si ça arrive longtemps après. Comme lui dire qu'elle me plaisait. J'y pense, je parle de mauvais timing, mais si ça tombe, c'est moi qui le provoque ce 'mauvais moment'. « Madd, t'es juste tombé sur un con, je pense. Tous les mecs ne sont pas comme lui, n'en fais pas une généralité sinon je vais me vexer. » je prends cet air légèrement choqué. « Tu n'as pas besoin d'un homme pour exister, tu peux très bien être heureuse en étant seule. » moi j'ai toujours été heureux seul, même si je suis en couple actuellement. Ce que je veux lui dire c'est qu'elle ne se mette pas en tête que pour s'épanouir dans la vie, il faut un homme à tout prix. Et tes amis ? Ta famille ? ça ne peut pas compter pour du beurre.

« tu vois, cette sensation de passer en second plan, je l'ai eue quand t'étais avec zeno. » Quito m'avait littéralement coupé l'appétit. Bien que je sois une morfale, j'allais me sacrifier pour terminer mon kebab. Enfin, c'était un moyen de dire qu'il m'avait coupé l'envie de manger, mais qu'en réalité, ce n'était pas tellement possible ce genre de chose. Genre... Me faire arrêter de manger ? Nah. Mais, j'avoue qu'il m'avait complètement plombé le moral, si bien que je ne parlais plus du tout. Pour quoi dire de toute façon ? On n'avait plus qu'à faire en sorte d'être des bons amis désormais. On ne pouvait pas tenter un truc tous les deux. Malgré nos propos, c'était impossible. Quito était en couple et j'étais réellement heureuse pour lui, tant mieux pour lui même. Au fond, il avait échappé à moi et ce n'était pas plus mal, on sauvait notre amitié. Pour ce qui était de ma relation avec Zeno, il est vrai que je n'avais pas voulu en parler. Ça avait été compliqué pour moi et la honte avait largement pris le dessus sur le reste. « Madd, t'es juste tombé sur un con, je pense. Tous les mecs ne sont pas comme lui, n'en fais pas une généralité sinon je vais me vexer. » Je pinçais mes lèvres, fixant le reste de nourriture devant moi. « Tu n'as pas besoin d'un homme pour exister, tu peux très bien être heureuse en étant seule. » Je hochais la tête de haut en bas. Facile à dire quand on est soi-même en couple. Enfin bon. « Je n'ai pas eu beaucoup de relations et elles se sont toutes terminées très mal... Je pense que le problème vient d'avantage de moi. Mais tu as raison, je n'ai besoin de personne pour vivre ou exister. Peut-être même que le mauvais timing de notre relation est la meilleure chose qui nous soit arrivée, j'aurai tout détruit sinon.. » Et je le pensais sincèrement. Ça tournait pas rond avec moi et Quito semblait pas toujours très sûr de lui.

Le visage de Maddox se décompose et j'ai envie de me baffer. Puré, j'arrive pas à parler aux femmes sans les vexer, je me sens coupable maintenant. J'ouvre la bouche pour dire quelque chose mais je passe ma langue sur mes lèvres et je me reconcentre sur la nourriture qui va être froide si on continue à se regarder dans le blanc des yeux. Je refuse d'entendre Maddox se dévaloriser de la sorte, de croire qu'elle est un problème sur pattes. Je ne peux pas juger car dans ma vie je n'ai eue qu'une seule relation et rien me dit que Nora est la bonne, mais je ne peux pas croire que le problème a été Maddox, il suffit qu'elle soit tombée sur des enfoirés. Ou que ça ne collait pas, tout simplement. « madd, dis pas ça... » je soupire, je fais un léger sourire en espérant que celui-ci soit contagieux pour elle. J'essuie mes mains pour éviter d'étaler de la graisse quand je prends son visage entre mes mains. « je crois que oui... j'ai voulu fortement être à toi, qu'à toi, j'étais fou de jalousie, j'ai essayé de te le faire comprendre mais wolfgang m'a défendu de t'en parler, il disait que zeno était un type bien... maintenant, je lui dis merci à wolf, car je prends conscience que je pourrai pas être autre chose que ton ami car... je crois que si je te perds, je m'en remettrai jamais. » je caresse sa joue de mon pouce et je pose mon front contre le sien en fermant les yeux forts pendant quelques secondes, pour qu'elle s’imprègne bien de mes paroles qui n'ont jamais été aussi sincères de toute ma vie.

La conversation était vraiment très étrange. J'avais tant de mal à recevoir les signaux des hommes en général et là, en une soirée, je me prenais un tsunami en pleine tête. Je n'avais pas imaginé ma relation avec Quito de cette manière bien que dans le fond, j'avais déjà eu des petits indices à ce sujet. Alors que nous étions assis sur le canapé du jeune homme, à discuter très sérieusement, mon appétit fût coupé. Je n'avais jamais voulu lui faire du mal, à aucun moment et je me rendais compte que j'étais tellement mauvaise pour calculer les gens, que je n'avais pas remarqué qu'il y avait un malaise quelque part. J'avais toujours été très malheureuse en amour. Je ne savais pas y faire avec les hommes et j'étais intimement convaincu que le fait de ne pas avoir été plus loin était peut-être une bonne chose pour sauver notre amitié. « madd, dis pas ça... » Je le pensais si fort, qu'il m'était impossible de revenir sur mes mots. Je le regardais et un sourire triste étirait mes lèvres pour répondre à celui qu'il était en train de m’offrir, puis je suivais son geste jusqu'à me paralyser totalement en sentant ses mains se poser sur mes joues. « je crois que oui... j'ai voulu fortement être à toi, qu'à toi, j'étais fou de jalousie, j'ai essayé de te le faire comprendre mais wolfgang m'a défendu de t'en parler, il disait que zeno était un type bien... maintenant, je lui dis merci à wolf, car je prends conscience que je pourrai pas être autre chose que ton ami car... je crois que si je te perds, je m'en remettrai jamais. » J'essayais d'intégrer ce qu'il venait de me dire, mais c'était tellement difficile. Je ne savais pas quoi en penser. Mon front contre le sien, mon regard se perdait dans le vide. « Est-ce que ça veut dire que tu as changé d'avis ? » lui demandais-je d'une petite voix, le coeur battant. « Tu ne voudras plus jamais de moi plus qu'une amie ? » Est-ce que c'était définitif ?

J'aime autant être sincère avec elle. Avant, j'aurais tout donné pour avoir cette soirée confession tous les deux, pour parler du sujet sensible, ce qu'on ressent mutuellement l'un pour l'autre. Mais le timing n'est pas encore arrivé, ou il est passé. Peut-être qu'elle et moi on a loupé notre chance, on aurait dû la saisir plus tôt. Dieu seul sait... maintenant, c'est elle qui est démonstrative et moi qui me ferme. C'est le fucking monde à l'envers. Je suis furieux que ça lui ait pris trop de temps d'ouvrir les yeux. Maintenant c'est trop tard, et je préfère être cash avec elle, tout en essayant de ne pas être top ferme. Je déglutis, je sens aussi mon coeur qui bat vite dans ma poitrine et je retire mon front du sien pour souffler un coup et poser mon regard dans le sien. « je... j'en sais rien maddox... là pour l'instant, je ne peux pas. » y a-t-il une différence entre vouloir et pouvoir ? Oui. Je passe une main dans mes cheveux, mes boucles en bataille puis je me tords les doigts, anxieux. « nora..., je l'aime. » que je dis le coeur déchiré, ému, mal à l'aise et à la fois la poitrine gonflée comme si elle allait exploser. Je m'en rends compte de plus en plus, je ne savais pas ce que je ressentais pour elle mais le fait de le dire sans trop de difficulté, c'est lourd de sens. Dommage que Maddox soit la première au courant de mon aveux... Je ne veux pas qu'elle me déteste, je ne veux pas la perdre mais il faut que je sois honnête car j'ai nullement envie de mentir et de la prendre pour une connerie. Elle est beaucoup trop précieuse à mes yeux que pour ça.

Comment on avait fait pour en arriver là ? Notre situation n'était vraiment pas évidente et je craignais de ce qui allait arriver ensuite. Je me sentais comme une conne. Je me réveillais tard comme à mon habitude, ayant peut-être même choisi le mauvais homme et voilà que maintenant, Quito était en couple et qu'évidemment, je n'allais pas lui demander de quitter sa petite amie pour moi. On ne savait même pas si ça pourrait fonctionner entre nous. Je préférais d'ailleurs me dire que c'était peut-être pas plus mal, peut-être qu'au moins, ça allait nous aider à préserver notre amitié. Néanmoins, une question me brûlait les lèvres… Est-ce qu'il fermait la porte définitivement nous concernant ? Evidemment, cela voudrait dire que sa relation avec Nora n'est pas durable et donc, il y avait quelque chose d'un peu batard dans cette question, mais bon, c'était dit. Il se redressait, me regardait dans les yeux et de mis à bégayer quelques mots, visiblement mal à l'aise. « je... j'en sais rien maddox... là pour l'instant, je ne peux pas. » Bien sûr qu'il ne pouvait pas. Je ne préférais rien dire, ne rien dépondre. Le moment était déjà assez particulier comme ça. « nora..., je l'aime. » Mon cœur se serre, mais dans le fond, je suis heureuse pour lui. C'était tout ce qu'il méritait. Je reste immobile quelques instants avant de finalement m'essuyer les mains une dernière fois et de refermer la nourriture. « Je ne sais pas toi, mais moi je suis claquée de ma journée… Je vais rentrer dormir » Parce que c'était mieux comme ça. Et peut-être même qu'il nous faudrait quelques jours avant de pouvoir faire semblant.

Qu'est-ce qu'il vient de se passer au juste là ? J'ai l'impression d'être... emmerdé. Je peux pas l'expliquer mais ça ne tourne pas dans le sens que je voudrais et du coup, je me sens mal. Maddox, j'aurais pu l'avoir oui, elle aurait pu être mienne et je sais que j'en aurais été enchanté, que j'aurais tout fait pour être le petit-ami parfait à ses yeux. Car il est clair qu'elle ne me laisse pas indifférente et ça, elle le sait. Mais tout casser ce que j'ai construit avec Nora, alors que ça se passe bien, pour se lancer avec Maddox, sans savoir ce que ça va donner, c'est un trop gros risque. J'peux pas. C'est ça que je te dis Madd, je ne peux pas. Je lui dis, moi-même surpris, que mon coeur appartient déjà à une fille et le silence s'installe. Mais elle le rompt tout de suite après en coupant court au sujet, comme si je venais de dire du vent, ou quelque chose qu'elle ne voulait pas entendre. Je ne veux pas qu'elle fuit, j'aimerais comprendre ce qu'elle a dans la tête, ce qu'elle peut ressentir pour moi. Je me mords la joue et je me lève avec elle. « reste cette nuit... il est tard, j'aime pas te savoir toute seule dans les rues le soir. » on avait l'habitude de dormir ensemble avant, elle avait même squatté ma chambre quelques jours au summer camp. « tu peux prendre mon lit, je prendrai le canapé. » je souris. il fait plus chaud dans le salon de toute façon haha. Je pense qu'on pourra pas vraiment dormir ensemble ce soir avec le froid qui vient de s'abattre sur nous.

La situation était en train de tourner à l'orage. C'était étrange comme sensation, j’avais l'impression que j'étais en train de perdre un peu Quito. Il était mon ami, certainement l'un de mes meilleurs amis, mais entrevoir l’intérieur d'une pièce, attiser ma curiosité et refermer la porte aussi sec, ça me coupait l'appétit. J'avais besoin de prendre du recule, de réfléchir loin de lui, peut-être même de l'oublier un peu pour qu'on puisse repartir sur les bases plus saines. Je me lève et je prétexte que je suis fatiguée pour rentrer chez moi. Ce n'est pas vraiment une excuse, avec la journée que je venais de passer, j'avais vraiment besoin de dormir. Sauf que Quito se lève en même temps que moi et sa remarque me prend de court. « reste cette nuit... il est tard, j'aime pas te savoir toute seule dans les rues le soir. » Comment je pourrais rester dormir après notre discussion ? Et puis, généralement, on dormait ensemble et là... Pour être seule dans son lit ? « tu peux prendre mon lit, je prendrai le canapé. » Je ris nerveusement et je me reprends parce que je ne veux pas le blesser. « Je rentre seule à chaque fois que je travaille tard et il ne m'est jamais rien arrivé tu sais... » C'était véridique, bien que je sois du genre à attirer les problèmes. « Je ne peux pas rester » que je lui confiais en douceur. Il ne pouvait pas débattre, c'était impossible, ma décision était prise.

Je lui propose de rester et passer la nuit ici, parce que... je sais pas en fait, je veux juste pas la laisser partir, pas après ce qui vient d'être dit. Mais elle, elle a vraiment envie de partir, ça se voit, ça l'arrange on dirait. Moi je ne veux pas insister mais elle sait ô combien je suis inquiet qu'elle fasse ce travail, qu'elle doive s'habiller d'une façon si... sexy et que les hommes posent des regards sur elle. Certes, ce n'est pas une danseuse mais elle doit surement se faire enquiquiner par pas mal de monde à son job. C'est mon côté sur-protecteur qui ressort et je peux pas faire autrement. Alors lui donner raison, la laisser filer comme ça, ça me laisse un goût amer dans la bouche. « dommage, mais bon d'accord. » je vais pas la forcer à rester ici non plus, je ne suis pas un séquestreur. « mais madd... » que je dis alors qu'elle se rapproche de la porte, moi sur ses pas. J'ouvre la porte et je capte une dernière fois son attention. « j'veux pas que ça soit bizarre entre nous, j'veux pas que ça change quoi que ce soit... je ne veux pas que tu me détestes. » je souffle. Ou que tu sois fâché contre moi d'une manière ou d'une autre, j'en serai vraiment triste.

« dommage, mais bon d'accord. » Quito avait-il le choix ? Non. Je ne me voyais pas rester plus longtemps. L'atmosphère était pesante et de toute évidence les quelques révélations qu'il venait de me faire ne me donnaient pas envie de rester plus longtemps. Je ne lui en voulais pas. Loin de là. Quito était mon ami et j'allais réussir à garder la tête froide face à tout ça. Mais... La discussion avait réellement était étrange, m'ouvrant les yeux sur certains points et m'empêchant totalement de pouvoir rester une minute de plus. Rester dormir ? Dans quel monde j'aurais accepté après ce qu'il venait de se passer ? Je rassemblais mes affaires, m’apprêtant à partir pour retrouver mon appartement. « mais madd... » Je m'arrêtais pour me tourner dans sa direction alors qu'il s’apprêtait à m'ouvrir sa porte d'entrée afin que je puisse m'échapper.  « j'veux pas que ça soit bizarre entre nous, j'veux pas que ça change quoi que ce soit... je ne veux pas que tu me détestes. » Je haussais les épaules, un petit sourire aux lèvres. Je le regardais silencieusement avant de finalement secouer la tête négativement. « On reste amis... » Qu'il n'ait aucun doute là-dessus. Ma main se posait sur son épaule, glissait le long de son bras dans un geste réconfortant avant de finalement me tourner pour quitter les lieux.

FIN DU RP