a thousand miles (z&z)

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{ a thousand miles }
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Le retour à Cambridge, à Boston, à Salem. Qu’importe, je me retrouvais à retourner dans mon pays après deux mois d’isolation en Europe, deux mois qui m’ont tout de même fait le plus grand bien. Je n’avais pas abusé mais je n’avais pas été prude pour autant. Disons que je me suis amusée, j’ai décompressé sans pour autant laisser de côté ma vocation primaire. Et ouais, je me sentais parfaitement bien à reprendre les cours quand l’université rouvrira ses portes la semaine prochaine. Là, j’allais surtout rentrer chez moi et me remettre de ce vilain jet lag qui me décalait totalement de la vie que j’allais mener durant ces douze mois. Maintenant, il fallait simplement qu’on atterrisse, que je récupère ma valise grosse comme deux moi et tout irait parfaitement bien par la suite. C’était vraiment le plus long, l’attente des valises et je crois même que je me suis endormie à un moment, avant d’entendre l’agitation autour de nous. Quand j’avais enfin ma valise, je remettais mon casque sur les oreilles, m’enjaillant un peu trop sur Numb de Linkin Park avant de prendre la direction de la sortie. Et alors que mon regard se levait pour voir dans quelle direction je devais aller, je me figeais. Adieu mon sourire et bonjour l’angoisse. Mon cœur battait alors à fond et je ne savais plus quoi faire, comment bouger ? Comment respirer même ? Zayn était là, face à moi, et j’étais incapable de dire ou faire quoi que ce soit.

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les vacances se terminent et perso j'en ai pris qu'une partie puisque pour le reste j'ai travaillé à temps plein avec teddy histoire de me remplir un max les poches et me mettre un peu de fric de côté pour la rentrée. ouais faut être prévoyant dans la vie. c'est un peu ce que je fais tous les été en vrai, je crois que j'ai été qu'au premier summer camp histoire de fêter le truc mais voilà. peut-être l'an pro on verra. en attendant j'me sens riche et donc j'suis bien. là il est temps d'aller réceptionner les potes à l'aéroport car j'suis un gentil moi, je fais le taxi mais pour la peine ils me paieront le macdo c'est moi qui vous le dit. non tiens, un bon gros resto' chinois de la mort c'est encore mieux. bref, en attendant? bah j'attends ah ah... à l'aéroport comme un con, ça peut-être long en plus donc je m'occupe en jouant à la gameboy color sur pokémon argent que j'me suis refait depuis le début histoire de. et les voilà enfin qui arrivent et je range mon bordel pour les saluer et ils commencent à me raconter leur aventures le temps d'aller récupérer leurs valises. et là encore c'est long... je suis donc les fumeurs dehors laissant les autres attendre devant le tapis jusqu'à ce que je reçois le sms qu'enfin ça arrive. j'y retourne donc avec mes deux zoulous quand je la vois... elle... zoey. je fige tandis qu'ils continuent à avancer vers le tapis pour attendre leur valise et moi j'mets un temps à me décider à bouger avant de me mordre la lèvre inférieur et d'aller vers elle avec de grands yeux "zoey c'est bien toi...?" non parce que si c'est pas le cas réveille moi tout de suite que j'arrête de péter un câble. "wow ça fait un bail qu'est ce que tu fais là?" tu étais où? wow j'ai trop de questions, trop de choses à lui dire là en fait.

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J'essaye de bouger un orteil, j'essaye mais je n'y arrive pas, je suis comme pétrifiée à la vue de Zayn. Tout me revenait en tête, tout. C'était dingue cet effet qu'il pouvait avoir sur moi, des années après. Dans mes tempes, je sentais mon coeur battre. Vite, toujours plus vite. Boum, boumboum, boum, boumboum. Le rythme effréné de ce muscle me faisait peur, mais c'était surtout l'effet que Zayn pouvait avoir sur moi qui m'effrayait d'avantage. Je sentais l'amour que je lui portais en cet instant, mais également toute la destruction qu'il a apporté dans ma vie. Une simple nuit bordel. Je fermais les yeux, secouant la tête pour effacer ces souvenirs qui revenaient tel un boomerang. « O-Oui » Oui c'est moi, mais ne t'approche pas plus s'il te plait. Incapable de dire ces mots, je fuyais son regard qui était bien trop pesant à soutenir. Me mordant la lèvre inférieure, je me rendais compte à quel point sa voix m'avait manqué, son corps tout entier, mais toutes les fibres en moi ne veulent qu'une chose, le repousser plus loin, encore plus loin. Ces contradictions m'épuisaient et j'avais vécu plusieurs années sans les avoir... Mais elles revenaient, comme à chaque fois qu'il était dans ma vie. « Je... reviens de vacances, je rentre chez moi » Salem n'est pas si loin d'ici après tout, j'aurais tout aussi bien pu passer chez mes parents. Mais là, j'étais incapable de lui demander la même chose, bien trop secouée par sa présence.

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ça m'fait... tellement bizarre de la revoir. j'en suis bouche bée? planté là sur place gêné à pas trop savoir quoi dire ni quoi faire. ça me remet tellement tout dans la gueule d'un coup que là? j'sais juste... pas. ouais j'sais pas comment réagir avec elle et pourtant j'essaie. j'veux pas faire style que je ne l'ai pas vu, j'veux pas tracer ma route, j'veux pas... passer à côté cette fois. et on est là se regarder quelques secondes avant qu'elle secoue la tête pour enfin répondre hésitante « O-Oui » fuyant mon regard alors que j'approche sans être trop près pour autant. j'me vois pas la serrer dans mes bras comme ci de rien n'était... j'suis pas certain qu'elle en est envie non plus... alors je tente le dialogue plutôt, c'mieux le dialogue non..? « Je... reviens de vacances, je rentre chez moi » et j'me mordillais la lèvre inférieur, l'analysant un peu du regard avant de légèrement hocher la tête "je vois tu... tu étais en vacances où?" ouais j'essaie à tout prix d'avoir une conversation avec elle pour ne pas la laisser s'enfuir, pour pas rater ce moment aussi gênant soit-il. et je secoue limite légèrement la tête comme pour me réveiller ajoutant "d'ailleurs j'ai même pas demandé mais qu'est ce que tu deviens? j'ai cru comprendre que tu avais quitté salem pour tes études?" un truc du genre quand j'ai demandé à l'époque du moins à notre entourage commun.

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Respire, juste… respire. C’était juste Zayn, celui qui t’a immergé dans son monde de jeux vidéos, de films, de séries et de ces collections de figurines totalement inutiles. Putain, on passait des heures à construire des legos ensemble, les Star Wars notamment, pour la simple satisfaction d’avoir des reproductions des vaisseaux des films. Et pourquoi je perdais mes moyens devant lui ? À cause de mes sentiments, à cause de ce qu’il m’a fait quelques années auparavant, ce dont j’étais incapable de me remettre. Ouais, tout ça faisait que j’étais immobile face à lui, en cet instant T. « En Europe… avec les gens d’Harvard, de Cambridge, Boston… tout ça » Pourquoi voulait-il savoir ? C’était pas comme si c’était intéressant là où je me suis baladée en maillot de bains pour colorer cette peau blanchâtre que je me trainais depuis mon plus jeune âge. « J’étudie ici… à Harvard, j’ai réussi à y entrer, tu sais, étudier la médecine vétérinaire » Parce que ce projet, je l’avais monté avec lui à la base. On aurait du être ensemble ici, on aurait du être les deux doigts de la main mais il a tout gâché. « Je… Et toi ? » Mine de rien, ça m’intéressait et puis, il était beau. Il me faisait toujours autant craquer. Il avait pris de l’âge mais ça le rendait encore plus craquant. Un charme certain. J’étais incapable de détourner le regard à présent.

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j'me sens nerveux pour... tout un tas de raisons. un? de la retrouver avec tout ce temps... genre elle est la même mais elle a changé en même temps m'voyez? elle est belle comme un coeur mais toujours avec cette bouille que j'reconnaitrais entre mille. en deux? c'la première fois qu'on se revoit vraiment depuis cette nuit là... autant dire que j'sais vraiment pas comment lui parler. et en trois? j'suis heureux, excité d'enfin la ravoir en face de moi, tous mes souvenirs qui reviennent de nos moments passés ensemble de tout ce nous qu'on était. comme l'envie de la prendre dans mes bras, de sauter sur place mais... j'peux pas. j'peux juste pas. pas après ce que j'ai fais. il y a ce fossé entre nous que j'dois combler avant et c'est hyper frustrant. alors je tâche au moins d'avoir un semblant de discussion et elle me répond « En Europe… avec les gens d’Harvard, de Cambridge, Boston… tout ça », mon regard qui dérive un instant sur le côté pensif avant de simplement répondre un "ow, je vois." elle était donc au summer camp? donc elle vit ici? donc..? « J’étudie ici… à Harvard, j’ai réussi à y entrer, tu sais, étudier la médecine vétérinaire », putain de merde. elle est donc bel et bien à harvard... comme elle se l'était promis, comme je l'ai suivis dans ce délire étant petit. un petit sourire apparait au coin de mes lèvres d'un "tu l'as fait alors. félicitation ça m'fait vraiment plaisir que tu réalise ton rêve." combien de fois elle m'en avait parlé putain, et elle est là, elle l'a fait, j'suis fier d'elle. et c'est là qu'elle me demande « Je… Et toi ? » son regard bleu azur rivé dans le miens. je la fixe quelques secondes un peu surpris qu'elle s'intéresse à mon cas avant de cligner des yeux pour répondre "oh hum bah devine quoi, moi aussi j'ai fini par atterrir à harvard. choqué de ne pas t'y avoir croisé plus tôt du coup. quoi que t'es en véto moi en informatique... fin bref. ouais ça fait... 4 ans maintenant et là j'vais entrer en management." donc elle était là? tout ce temps? juste là sous mon nez? j'suis dégouté de l'avoir raté aussi longtemps putain... j'vais devoir remédier à ça et vite. ça m'rend nerveux d'me dire que j'ai enfin peut-être ma chance de me rattraper là, de la retrouver, je m'en gratte l'arrière du crâne avant d'ajouter "c'est super je trouve tu.. tu es, t'as l'air en forme et bien." ferme ta gueule parris putain... ou dis quelque chose de mieux que ça "ça fait plaisir... de te revoir. j'pensais pas que ça arriverait." et encore moins comme ça crois moi.

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Me retrouver face à ce garçon qui m’avait tant vendu dur rêve par le passé, et qui maintenant était source de toutes mes angoisses, c’était difficile. Mais je gardais la face, je faisais front parce que j’étais incapable de me mettre à craquer devant lui. Et je sais qu’il regrettait, parce qu’on me l’avait dit, il me l’avait dit, mais le mal était fait. Je devais vivre avec et il devait vivre avec également. C’était pas forcément simple mais il fallait le faire et c’était pas des excuses qui changeraient ça, pas vraiment non. Lui avouant être à Harvard à présent, j’esquissais un sourire, plutôt fière de moi. « Merci.. » Je ne savais pas quoi dire de plus en fait. Merci mais c’était pas grâce à toi. On aurait du faire ça ensemble et au final, je l’ai fait dans mon coin. Enfin… pas tellement, lui aussi y était. C’était étrange d’avoir passé tant d’années sur le même campus sans s’être croisé une seule fois… à moins que toutes les fois où j’ai cru que c’était lui, c’était vraiment lui. « Wow… félicitations aussi » Je regardais autour de nous, à la recherche de Demi qui devait être là, mais toujours pas, ce qui me stressait un peu trop finalement. Mon attention se reportait sur celui qui avait été mon monde fut un temps, il y a une éternité. « J’ai hésité à rester en Europe mais bon… faut croire que j’aime un peu trop le Massachusetts » Salem, puis Cambridge. Je n’avais pas vraiment bougé de beaucoup. « Je… ma cousine doit me chercher » Ou comment mettre fin à tout ça. Et puis, il est à Harvard, je le sais maintenant. Peut-être qu’on finira par se revoir… ou peut-être pas.

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malgré l'énorme malaise pesant qui régnait là, elle esquissait un petit smile, visiblement vraiment fière d'elle et de son parcours à harvard « Merci.. », c'est sincère, j'le pense vraiment... j'suis vraiment heureux pour elle, qu'elle est suivit ses rêves, qu'elle atteigne ses objectifs. mais putain j'ai tellement les boules à la fois d'pas l'avoir vu plus tôt alors que ça fait déjà 4 ans qu'on est pas loin l'un de l'autre. ça m'fait chier ouais mais j'pourrais pas changer le passé so... j'peux qu'essayer d'arranger l'avenir now non? je lui résume mon bout de parcours à moi aussi et elle me répond « Wow… félicitations aussi » avant qu'elle ne se mette à regarder autour, toujours mal à l'aise et stressée et ça m'fou les boules ça aussi... cette ambiance pesante là, ce regard fuyant qu'elle a en me regardant. j'me sens mal de ce que ça cache « J’ai hésité à rester en Europe mais bon… faut croire que j’aime un peu trop le Massachusetts », et je souriais en coin à l'entendre dire ça, baissant un bref instant les yeux pour répondre "tu as bien fait de revenir..." relevant les yeux sur elle. ouais, moi je préfère te savoir ici, pas loin de moi. c'est sans doute égoïste mais c'est comme ça. mais clairement le malaise ne s'en va pas... et elle enchaine d'un coup « Je… ma cousine doit me chercher » et je me redresse un peu, tournant le regard autour à voir mes potes plus loin et j'me lèche les lèvres "oh ok je... j'vais te laisser alors." me mordillant la lèvre inférieur à la regarder fixement comme par peur de la voir disparaitre sous mes yeux "je.. ça m'a fait plaisir de te revoir zoey. j'espère qu'on... se recroisera à l'occasion?" ouais j'dis ça mais en vrai là j'aurais aimé l'embarquer qu'on aille parler, boire un truc ensemble, se raconter tout ce qu'on a loupé, lui faire encore mille et un pardon et tenter de tuer ce malaise une bonne fois. mais j'peux pas la forcer et... j'veux pas. j'veux pas la voir me fuir.

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Tout ce que je voulais, c’était m’en aller d’ici. Seulement, j’étais peut-être un peu trop polie et je ne cherchais pas à le blesser, alors je restais. Mais bordel que j’étais mal à l’aise. Zayn, tu te rends pas d’à quel point t’as pu me détraquer totalement. Moi qui était insouciante, naïve, j’avais perdu tout ça après le fameux soir. Maintenant, je me méfie de tout le monde, même du nouveau facteur qui a replacé celui parti à la retraite. Ouais, c’est à ce point. J’esquissais quelques sourires mais le malaise était là quand même, quant bien même il disait tout ce qu’il voulait. Plus jamais ça serait comme avant entre lui et moi, il avait tout brisé et je n’étais pas certaine qu’on puisse de nouveau se fréquenter comme on le faisait par le passé. Certes, j’avais toujours des sentiments pour lui mais… est-ce que cette gêne palpable s’en ira-t-elle un jour ? J’avais des doutes. C’était bien pour ça que je finissais par donner l’excuse de Demi, qui venait me chercher. Je ne la voyais pas mais elle m’attendait, je le savais. Alors trêve de bavardage, il était temps de couper court à tout ça, à… mon cœur qui bat un peu trop vite malgré moi. « Je suppose oui… » Je grimaçais une fois la tête baissée, tiraillée entre l’envie de le revoir oui, mais l’envie de le faire disparaitre à tout jamais de la surface de la terre. « Fais attention sur la route » Un dernier sourire à son intention et je le contournais pour aller rejoindre Demi, à la porte qu’elle m’avait indiqué. Au moins, une chose est sûre : cette année allait être bien différente des autres.