I feel like there's something weird between us

Je ne pense plus à rien lorsque je danse, je suis dans mon monde et plus rien n’a d’importance. Ce soir, je peux enfin me détendre. Je n’avais pas hésité un instant lorsque l’on m’avait proposé d’aller en boîte ce soir. J’aime être sexy lorsque je danse, je partage plusieurs moments avec de parfait inconnu et je sais les remettre à leur place lorsque leurs mains deviennent trop déplacées. J’enchaine les shooters sans vraiment savoir combien j’ai pu en boire dans la soirée. Je rigole pour tout et n’importe quoi, je comprends qu’il est tant de se stopper pour ce soir. La lumière du jour me brule les yeux lorsque je quitte l’établissement. Je n’ai plus tellement la notion du temps et je n’ai qu’une envie : une bouteille d’eau pour me réhydrater et de quoi manger. Je sers dans mes bras ma meilleure amie lui indiquant que je lui envois un message lorsque je suis rentrée histoire de la rassurer. Je marche dans les rues de la ville à peine réveillé. Je tombe enfin sur le précieux sésame, une superette de coin de rue. J’entre à l’intérieur, il n’y a pas un chat. Je me dirige dans le fond du magasin pour prendre une bouteille d’eau fraiche dans le frigo lorsque je sens une présence dans mon dos.  

@Cassandre L. Swarovski

Une autre soirée comme les autres passée à travailler. Une cliente régulière qui frôle presque l’obsession pour ta personne. C’est la troisième fois que tu la vois cette semaine, bientôt, le contenu de son compte en banque risque de décorer le tien d’une très importante sommes d’argent, mais ce n’est pas pour te déplaire, c’est pour ça que tu fais ce travail, pour subvenir aux besoins de ton frère, qu’il ait la vie qu’il souhaite après tout ce que vous avez traversé les deux. Qui plus est, tu l’aimes ce travail. Le contact avec les gens, le fait de pouvoir choisir tes propres horaires, accepter ou refuser un client. Tu es totalement libre, car tu as gravi les échelons au point de devenir l’un des escorts les plus prisé de Boston. Tu rentres tranquillement chez toi, écouteurs dans les oreilles. Ton chauffeur t’attendais, mais ce soir tu préférais marcher, profiter de cette température clémente avant que l’hivers daigne pointer le bout de son nez. Tu avances donc, une main dans les poches et ton regard s’attarde sur une silhouette titubante non loin devant toi. Tu fronces les sourcils, curieux. Tu te demandes si cette personne est en détresse, si elle a besoin d’aide et tu décides tout bonnement de la suivre jusqu’à la petite supérette du coin. Tu entres peu de temps après elle, restant à distance, frappé par la réalité lorsque tu reconnais le visage de Yura dans les vidéos surveillance près du comptoir caisse. Tu t’avances vers elle, lentement pour ne pas lui faire peur et tu déposes une de tes mains gantée sur son épaule. ‘’ Que fait une aussi belle créature que toi hors des murs de son appartement à cette heure ? ‘’ Demandes-tu sur le ton de la plaisanterie avant que ton sourire s’estompe pour laisser place à l’admiration que tu éprouves pour les traits particuliers et charmeurs de son visage. Yura, c’est cette fille qui te donne envie de tout abandonner. Tu adores son physique, sa personnalité. Elle est spéciale pour toi… sans doute trop depuis quelque temps déjà. ‘’ Tu veux que je te raccompagnes? ‘’ Ajoutes-tu en tendant la main pour te saisir de sa bouteille d’eau que tu t’empresses d’aller payer avant de lui rapporter, ouverte. Tu le vois à sa démarche incertaine et les cernes sous ses yeux qu’elle est lessivée, qu’elle a sans doute trop forcé sur l’alcool. C’est pour ça que tu comptes bien rester avec elle, jusqu’à ce que tu juges importun de l’abandonner pour retourner chez toi.

Je ramène ma bouteille d’eau contre ma poitrine par reflexe lorsque je sens une main se poser sur mon épaule. J’ose observer par-dessus mon épaule le propriétaire de celui qui a eu la volontaire de poser une main sur moi. Lorsque je croise son regard, je reconnais immédiatement Cassandre malgré les effets de l’alcool toujours présent, je peux me retourner sans avoir besoin de crier au secours.  Je l’observe un instant, toujours très classe, avant de lui sourire et de lui donner une petite tape sur le bras. « Tu m’as fait peur ! J’ai cru pendant un moment qu’un violeur était en train de me suivre pour me kidnapper. » Bon, c’était un peu exagéré comme réflexion mais c’était histoire d’imaginé son ressenti et dans son état cela n’avait rien d’impressionnant. « Je sors de boîte, je n’ai pas vu le temps passé, il fait déjà jour et j’avais grandement besoin de boire » dis-je en montrant ma bouteille d’eau dans ma main que je n’eus pas le temps de garder bien longtemps avant que Cassandre me la prenne pour aller la payer, je le suis au ralenti avant qu’il revienne avec la bouteille d’eau ouverte, prête à consommer. « Merci » dis-je simplement embarrassé « tu n’étais pas obligé, j’aurais pu la payer moi-même » Je porte le goulot de la bouteille à ma bouche avant d’en boire une bonne quantité, c’est dans ces moment là que l’on comprend la valeur de l’eau quand tu es prête à tout pour une juste une goûte. Il me propose gentiment de me raccompagner, j’aurais pu refuser mais afin de passer un moment avec lui j’accepte d’un signe de tête. « Ne te sens pas obligé juste parce que j’ai bu. » Je quitte la petite boutique marchant tranquillement dans la rue en sa compagnie. C’est une relation un peu étrange mais son regard sur moi m’intimide. Je croise les bras en marchant la bouteille d’eau toujours contre ma poitrine, je laisse les premiers rayons du soleil venir réchauffer mon visage, c’est agréable. « Je te retourne la question, et toi que fais-tu dehors à cette heure-là ? »

Ses allusions à un violeur t’arrache un rire involontaire. Tu vois exactement le genre, oui, tu as tendance à te faire ce genre de scénario toi aussi lorsque tu entres dans un endroit sombre ou quand un inconnu t’aborde pour strictement rien au beau milieu de la nuit alors que tu rentres sagement chez toi. Tu préfères ne rien ajouter, acquiesçant d’un geste de la tête lorsqu’elle t’explique ce qu’elle fait dehors aux petites heures du matin. Elle aurait pas eu besoin de te le dire, ça te paraît clair depuis le début. En revenant avec la bouteille ouverte, tu lâches un petit ‘’ De rien. ‘’ Sourire au coin des lèvres. Tu es de nature altruiste, encore plus lorsqu’il s’agit de personne comme Yura. ‘’ C’est pas deux dollars qui vont changer quelque chose à ma vie tu sais, j’arriverai à payer mon loyer à la fin du mois. ‘’ Tu étouffes un rire tout en lui adressant un petit coup de coude amical. Tes billes ne la quitte pas un seul instant. Tu veux t’assurer qu’elle va bien et puis tu aimes ce que tu vois, c’est surtout ça, oui. Yura dans un état de vulnérabilité extrême et toi qui se trouve là au bon moment au bon endroit. Après ses quelques gorgées d’eau, tu la suis à l’extérieur du petit bâtiment, mains dans les poches. ‘’ Personne ne m’oblige à rien tu devrais le savoir, si j’ai préposé, c’est que j’en ai envie. ‘’ T’es comme ça, un mec sans arrière pensée. Si tu dis quelque chose, c’est que ça a longuement mûri dans ton esprit. Tu fais les choses comme tu l’entends, personne ne t’oblige à rien et si jamais on te force… t’es déjà loin devant à exposer ton doigt d’honneur avec fierté. En mettant un pied devant l’autre pour prendre la direction de chez elle, un sourire se dessine sur ton faciès juvénile. Cette fameuse question. ‘’ Je rentre du boulot. ‘’ Tu préfères ne pas t’étaler sur le sujet, ta mémoire te fait défaut à savoir si elle est au courant pour ton travail ou pas. En poursuivant sur la rue principale, tu fais passer un bras autour de ses épaules pour la ramener contre toi. ‘’ Détend toi, j’suis pas le premier ministre d’Amérique et encore moins ton père’’ Un nouveau rire t’échappe. ‘’ J’vais pas te gronder parce que t’es bourrée, au contraire ça m’amuse! ‘’ Avoues-tu finalement en lui tirant la langue. ‘’Au fait tu veux que je te ramène chez moi ou tu préfères rentrer chez toi ? ‘’

Je n’allais pas le contredire, il avait vraiment l’air d’agir pour lui et non pour me faire plaisir. J’aimais son coté sur de lui, c’est ce qui faisait le petit plus à son charme. Je prenais la direction de chez moi et il marchait à mes côtés ayant une simple conversation. J’étais étonné lorsqu’il me dit qu’il rentrait du boulot, à cette heure-là. J’étais curieuse d’en savoir un peu plus sur le genre de job qu’il avait. « Qu’est-ce que tu fais comme boulot ? » demandai-je pour en savoir un peu plus sur lui mais je n’eus pas de réponse, son bras autour de mes épaules il m’attira contre lui, je glisse mon bras derrière son dos, ne pouvant pas m’empêcher de rire à son affirmation. « Ola oui tu es loin de ressembler à mon père. » C’est plutôt marrant qu’il me parle de mon père, moi qui ne l’ai pas vu depuis plusieurs années et qui est repris le contact avec lui l’année dernière. « Je confirme, tu n’es pas mon père, je lui aurais fait honte. » Boire en Corée, c’est quelque chose d’encré dans notre culture mais vis-à-vis de nos parents c’est plutôt à éviter. « Alors comme ça je t’amuse ? » dis-je en lui donnant une petite tape dans le dos de ma main glissé derrière celui-ci. Je ris aux éclats en le voyant me tirer la langue, j’ai vraiment trop bu pour rire de cette façon pour une petite chose comme ça. « On va chez moi ! Et comme ça je t’offre le petit déjeuné pour te remercier pour ça. » montrant la bouteille d’eau. « Et pour te remercier de me raccompagner. Ça te va ? » Je ne sais pas si Emerys était au studio mais en se moment il se faisait de plus en plus rare.