Beth avait les mots justes, les femmes qui avaient pu partager ma vie pouvaient être... limité, je n'étais pas trop le mot idiote, je préférais dire ça qui en fait revenait bien à dire la même chose. Passant ma main dans mes cheveux, je me mettais à sourire, je sais pas combien de temps ça faisait qu'on était ici dans le couloir et je m'en moquais, je passais un moment à la fois sympa et perturbant de savoir que je pouvais me montrer autant vulnérable que maintenant. Je ne parlais en général très peu de moi, encore moins à quelqu'un que je devais surveiller seulement Beth avait cette petite chose en elle qui me disait qu'on n'était peut-être pas aussi différent que je le pensais. "Au début, elles comprennaient, je pensais, après quand c'est la saint valentin et que tu annules, non ça elles ne comprennent pas que les délits continuent. L'égoisme l'emporte." Je levais les yeux au ciel en souriant un peu, ça m'était arrivé d'avoir un reproche comme ça le jour de la saint valentin, comme quoi je ne faisais pas d'efforts, c'est vrai les criminels pouvaient tout de même prendre un jour de congé pour qu'on se repose, qu'est-ce qui fallait pas entendre parfois. "M'amuser, je peux pas, enfin si, c'est compliqué." Je venais d'une famille aisée, l'apparence était importante, mon père ne voulait aucune vague de ma part, je respectais ça en me montrant discret surtout que j'étais lieutenant, je pouvais pas coucher avec la ville entière ou encore faire la fête tous les week-ends en boîte avec des filles différentes à mes bras. Alors ça pour avoir des points communs on en a oui, la vision du couple en était une, pourtant est-ce que plus tard je me voyais seul? Je pense, en fait je n'avais pas trop le choix, cette partie de ma vie était compliquée comme j'avais pu lui dire. "Je te dirais ce qu'il en est quand je serais en couple." dis-je en fronçant le nez. "Mon père est... comment dire..." Je cherchais les mots. "Quelqu'un qui aime avoir le pouvoir, il dirige une société que je n'ai pas reprise, il a trouvé quelqu'un, une femme apparemment et il veut que l'entreprise reste dans la famille, je suis son seul fils donc..." Rien que cette idée me faisait soupirer, elle m'angoissait totalement. "Il veut que je la rencontre, tu le sens le mauvais coup derrière? Je sens le piège alors j'évite depuis des mois d'aller voir mes proches." Je sais pas pourquoi je lui racontais tout ça, Connor, mon défunt cooéquipier me manquait tellement en cette période. "Enfin bref, j'ai encore des trucs à faire puis ça fait trois voisins qui nous regardent de travers depuis tout à l'heure."
Cette rencontre avec Zach était pour moi des plus déconcertantes. Je me demandais pourquoi ça me semblait aussi facile de discuter avec lui alors que ce n'était absolument pas mon genre. Ce mec allait vraiment être un problème s'il parvenait à me faire parler sans que je ne m'en rende compte. Je ne savais pas trop quoi penser de tout ça et pourtant je continuais de m'intéresser à sa vie. « La saint valentin, cete fête qui ne sert absolument à rien. Je sais pas si t'es amoureux de quelqu'un tu lui montres toute l'année pas un jour dans l'année, encore une chose sur les couples que je ne comprendrais jamais. » Je le regardais alors en me pinçant les lèvres, je savais jamais comment les gens pouvaient prendre ma façon de pensée. J'étais complètement désarcené par cet homme qui en imposait et qui avait dans le regard un truc qui me laissait croire qu'il était touché par quelque chose. Chaque personne qui perdait quelqu'un de proche avait un regard différent et j'avais la sensation qu'on se comprennait de plus en plus. Je savais qu'il était sûrement tant que je disparaisse et que je m'éloigne de lui et pourtant : « Voilà un mot qui ne ressemble à rien, si ce n'est à caché tout un tas de chose. » Je restais là à l'écouter attentivement me parler de ces problèmes avec son père et je réalisais qu'il n'était pas vraiment libre de ses mouvements. Apparemment ça le pesait et dans un sens j'avais du mal à l'aider puisque je n'avais plus de famille, plus aucune. Je me contentais de grimacer. « Tu sais, bien que vos rapports soient compliqué tu devrais peut être le voir pour ne pas avoir de regrets si il lui arrivait quelques choses.. » Sans doute que si j'avais su que je perdrais mes parents si tôt, j'aurais passé moins de temps à les détester.
Je n'arrivais pas à croire qu'une fille comme elle pouvait exister, je veux dire, combien de femmes idéalisaient la saint-valentine, j'avais l'impression qu'entre elles en plus c'était un concours à qui aura eu la plus belle soirée, tout ça pour dire que moi je trouvais ça complètement débile et Beth ne semblait pas non plus charmée par cette fête. "Ah bah merci !" dis-je en souriant un peu. "J'avais l'impression d'être le seul à trouver ça débile." Merde, je détestais cette sensation de bien-être qui naissait en moi en sa présence, je me devais de rester droit dans mes bottes, ne pas oublier la mission qu'on m'avait confiée mais je n'en pouvais rien, je me sentais bien, tellement que je parlais de ma famille, je ne le faisais jamais pourtant j'ai l'impression qu'elle pouvait me comprendre. "Si tu savais." dis-je avant finalement de lui dire. Je me sentais tellement piégée, y avaient des solutions, il y en avait une mais pour le moment elle me semblait trop radicale, j'espère que mon père entende raisons, qu'il se dise que mon bonheur passait avant l'entreprise mais je crois que c'était comme imaginer un monde sans guerre, impossible. "Tu l'as jamais rencontré heureusement pour toi." je la regardais en baissant un peu les yeux sur mes mains. "C'est le genre d'homme qui te fait baisser la tête, qui..." Je soupirais. "Tu l'éviterais, il n'apporte rien de bon dans la vie des gens y comprit la mienne." J'avalais ma salive, mon père, ma relation avec lui c'était ma blessure, je pense que c'est en partie pour cette raison que je ne voulais pas d'enfant, je me refusais d'être lui. "Je t'embête avec tout ça." Je me redressais pour me lever. "Tu sais si tu as envie un jour d'aller prendre un verre, un café, ou ce que tu veux, tu sais où me trouver." souriais-je en faisant signe vers ma porte.