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CALVIN Ҩ ENORIA
Make you remember.
Les gens voyaient mes deux ans de "congé" comme une honte à ma famille. On me traitait d’insolente pour ne pas avoir écouté mes parents. On me disait paresseuse pour ne pas avoir choisi la voie que mes parents avaient choisie pour moi. Ou bien, on me voyait comme le chien noir de la famille, l’héritière qui ne méritait pas son poste ni l’argent qui lui reviendrait. Mais lorsque ses mêmes personnes apprenaient le triste destin de mes concepteurs et leur véritable identité, ils me prenaient en pitié. Et ça me fendait le cœur. De les voir revenir vers moi en bavant, babillant maintes excuses ridicules pour se faire pardonner des mots qui n’étaient pas pensés. Les voir revenir vers moi, la queue entre les pattes, essayant de se faire pardonner la triste vie que m’avaient réservé mes parents. Quelle ironie.
J’avais eu ses pensées en tête toute la journée. Les paroles malveillantes des personnes qui avaient autrefois été proches de mes parents ne cessaient de tourner en boucle dans ma tête. Pourquoi ? Je ne savais pas. Des souvenirs de mes voyages trottaient aussi dans mes pensées, ainsi que des brins de conversations. Je ne savais pas pourquoi tout me revenait en tête à l’instant. Néanmoins, j’avais eu mon sujet en psychologie, mais pour les autres heures, je n’avais pu réussir à me concentrer suffisamment. Je n’avais fait que noter et dessiner sur mon cahier, priant pour que le temps passe plus vite. Sans grand succès. Mais pour le moment, je devais me préoccuper d’autres choses. Comme le cours de russe. Pas que je n’aime pas. Au contraire. J’apprenais beaucoup, même si ça avait été autrefois ma langue maternelle. J’avais des séquelles et le cours comblait les notions qu’ils me manquaient. Mais ce n’est pas ça qui me préoccupait. C’était le prof.
Calvin. Ou plutôt monsieur Mikhaïlovitch. Un ami d’enfance ? Une connaissance ? Je ne sais pas. Mais je le connais depuis toujours. Nous étions souvent ensemble étant petits. Nos parents se voyant souvent, c’était inévitable que nous nous voyions aussi. On se parlait de tout et de rien, prenant même quelques fois une bouteille d’alcool pour agrémenter nos soirées. Oui, nous étions probablement des amis. Nous nous appréciions. Mais aujourd’hui, était-ce toujours le cas ? Me considérait-il toujours comme une amie ou me voyait-il plutôt comme la fugitive qui avait fuit ses responsabilités ? Mais le plus important n’était-il pas de savoir s’il me reconnaitrait ?
J’étais arrivée en avance dans la salle prévue pour le cours. Foutues habitudes. Cependant, j’avais eu tout le loisir de choisir une bonne place. Dans le milieu. Loin de l’avant, loin de l’arrière. Loin des côtés. Entourée de gens et donc bien cachée. Parfait, non ? Mais je me sentais mal. Après avoir disparue pendant deux ans sans donner de nouvelles, pourquoi ne pouvais-je pas simplement aller le voir et lui parler ? Parce que l’eau avait coulé entre nous depuis. Je n’étais plus la même. Il n’était plus le même, probablement. Nous avions vécu deux années indépendamment, sans jamais rien se confier. Sans jamais se parler. Et maintenant ? Maintenant, je ne sais plus quoi faire. Et pour l’instant, je ne pouvais que rester assise et l’écouter parler, à attendre la fin du cours avec impatience, telle une âme torturée. Charmante comparaison.
J’avais eu ses pensées en tête toute la journée. Les paroles malveillantes des personnes qui avaient autrefois été proches de mes parents ne cessaient de tourner en boucle dans ma tête. Pourquoi ? Je ne savais pas. Des souvenirs de mes voyages trottaient aussi dans mes pensées, ainsi que des brins de conversations. Je ne savais pas pourquoi tout me revenait en tête à l’instant. Néanmoins, j’avais eu mon sujet en psychologie, mais pour les autres heures, je n’avais pu réussir à me concentrer suffisamment. Je n’avais fait que noter et dessiner sur mon cahier, priant pour que le temps passe plus vite. Sans grand succès. Mais pour le moment, je devais me préoccuper d’autres choses. Comme le cours de russe. Pas que je n’aime pas. Au contraire. J’apprenais beaucoup, même si ça avait été autrefois ma langue maternelle. J’avais des séquelles et le cours comblait les notions qu’ils me manquaient. Mais ce n’est pas ça qui me préoccupait. C’était le prof.
Calvin. Ou plutôt monsieur Mikhaïlovitch. Un ami d’enfance ? Une connaissance ? Je ne sais pas. Mais je le connais depuis toujours. Nous étions souvent ensemble étant petits. Nos parents se voyant souvent, c’était inévitable que nous nous voyions aussi. On se parlait de tout et de rien, prenant même quelques fois une bouteille d’alcool pour agrémenter nos soirées. Oui, nous étions probablement des amis. Nous nous appréciions. Mais aujourd’hui, était-ce toujours le cas ? Me considérait-il toujours comme une amie ou me voyait-il plutôt comme la fugitive qui avait fuit ses responsabilités ? Mais le plus important n’était-il pas de savoir s’il me reconnaitrait ?
J’étais arrivée en avance dans la salle prévue pour le cours. Foutues habitudes. Cependant, j’avais eu tout le loisir de choisir une bonne place. Dans le milieu. Loin de l’avant, loin de l’arrière. Loin des côtés. Entourée de gens et donc bien cachée. Parfait, non ? Mais je me sentais mal. Après avoir disparue pendant deux ans sans donner de nouvelles, pourquoi ne pouvais-je pas simplement aller le voir et lui parler ? Parce que l’eau avait coulé entre nous depuis. Je n’étais plus la même. Il n’était plus le même, probablement. Nous avions vécu deux années indépendamment, sans jamais rien se confier. Sans jamais se parler. Et maintenant ? Maintenant, je ne sais plus quoi faire. Et pour l’instant, je ne pouvais que rester assise et l’écouter parler, à attendre la fin du cours avec impatience, telle une âme torturée. Charmante comparaison.
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