Jeu de mime. ft NATALYA Y-S PRASKOVIYA

Souriez vous-êtes piégés !

La vie est faite de challenge. On doit se lancer des défis pour pimenter notre quotidien, car on veut éviter l'ennuie ou tout simplement pour se sentir vivant. Je n'ai jamais manqué de rien, j'ai toujours eu ce que je désirais. Même les femmes je l'ai est collectionné. Pourtant, rien ne comble cette impression qui hante chaque être humain : l'impression de rater quelque chose, de s'ennuyer. C'est un fait.

J'arpentais un campus désert. La plupart des étudiants révisaient dans leur chambre tandis que d'autre beaucoup moins sérieux se préparaient à sortir. J'aurais pu rester chez moi à boire un verre tout en regardant un film ou alors sortir avec des amis, mais ce soir j'avais prévu autre chose. Depuis quelque temps une jeune femme avait fait son apparition. Elle étudiait ma matière et était d'origine russe et ce n'était pas pour me déplaire. J'avais toujours eu un faible pour les femmes de mon pays natal. Elles étaient belles, fortes et incroyablement têtue. Natalya était devenu ma victime. A chaque cours je ne pouvais pas m'empêcher de la titillée. Rien que de voir sa fameuse moue quand elle était vexée se dessiner sur son visage ça me faisait rire. D'ailleurs, en parlant d'elle, j'avais réussi à la piégée. Sûr de moi, je savais qu'elle n'allait pas refuser. Prétentieux ? Juste ce qu'il faut. Je lui avais dit que j'avais besoin d'elle pour choisir certains clichés que j'avais pris lors de mes séjours chez ma mère patrie. Bien évidemment cela restait professionnel ! C'était pour le cours. Ce que je ne lui avais pas dit c'était que je l'avais invité pour passer ma soirée avec elle. J'aimais la voir me défier et le personnage qu'elle incarnait avait su attiser ma curiosité.

J'arrivais dans la plus vieille partie de l'université : le Yard. Après quelque minute de marche, j'arrivais dans la chambre noire. La pièce était plongée dans une lueur rouge et tamisée. Attention, n'allez pas croire que j'avais des idées mal placées envers elle. Après tout elle était mon élève et je n'allais pas risquer ma place pour une jeune femme. Je jetais un coup d'oeil sur les clichés que j'avais développés quelque heure plus tôt. Il y en avait une qui représentait le domaine des Mikhaïlovitch, du moins la résidence principale. Elle était magnifique. Digne des plus grands architectes de Russie. Autrefois, ma famille faisait partie de la cour des Romanov. Quel triste destin. Lenine les avaient massacrés sans aucune pitié. Quand je repensais aux témoignages de certains soldats j'en avais des nausées. Passons. Un autre cliché représentait la place rouge à Moscou. Elle était censée représenter le communisme. Quelle horreur. Quelques petits coups me ramenèrent à la réalité. J'ouvrais la porte à mon invité.

« Mademoiselle Praskoviya, vous êtes pile à l'heure.»

(Invité)

Calvin & Natalya

« jeu de mime »

Tu sortais de ta salle de bain, après une bonne heure de préparation, douche incluse. Tu avais eu le temps de te maquiller, te coiffer et t'habiller. Tu avais juste tracé un fin trait d'eye liner sur ta paupière et posé un fard à paupière léger. Tu t'étais lissé les cheveux rapidement pour changer un peu. Tu portais une jupe bordeaux proche de ton corps et une blouse blanche. C'était une tenue assez simple mais tout de même sexy, tout ce que tu aimais. Et puis de toute façon, tu avais juste rendez-vous avec ton prof de russe. Non, pas rendez-vous dans ce sens là, tu n'étais pas inconsciente non plus. Même s'il était plutôt pas mal, tu ne comptais pas coucher avec un enseignant de l'université. Mais bon, il fallait bien dire qu'il n'était pas beaucoup plus âgé que toi, et que hors contexte, il t'aurait très sûrement plu. D'ailleurs, il aimait bien te prendre pour sa victime, ce qui ne te plaisait pas toujours. Tu étais têtue et franche, ce n'était pas ton genre d'obéir en quelque sorte à quelqu'un. Là c'était ton prof, il était donc au dessus de toi d'une façon hiérarchique. Tu n'allais donc pas en faire qu'à ta tête, du moins pas cette fois. Bref, il t'avait dit de le rejoindre dans la Darkroom, ce nom ne t'inspirait rien de très bon mais on t'avait dit que c'était la salle photo donc bon... Tu étais censée le retrouver pour l'aider avec quelques clichés qu'il avait pris en Russie. Étant prof de russe, il t'avait dit que ce travail "supplémentaire" avait un rapport avec le cours. Tu avais donc accepté, persuadée que ces heures n'allaient pas être trop ennuyantes. Car oui, lui aussi était de nationalité russe, tout comme toi. Bref, tu prenais un gilet beige long dans ton placard et ton sac à main bordeaux où tu mettais un bloc-notes, un stylo bleu, ta trousse de maquillage, ton miroir et ton parfum. Un vrai sac de fille. Tu sortais de la résidence des Eliots, mettant du rouge à lèvres d'une main et tenant ton miroir de l'autre. Tu marchais tranquillement et arpentais les couloirs presque déserts, en même temps, c'était le soir et la plupart des étudiants devaient déjà être en train de se bourrer ou de réviser. Tu regardais un peu partout pour être sûre de ne pas rater la pièce. Une fois devant, tu toquais et attendais qu'il vienne t'ouvrir. Quelques secondes plus tard, c'était ce qu'il faisait, t'accueillant en souriant et en remarquant que tu étais pile à l'heure. Tu n'aimais pas être en retard, peu importe le lieu où tu te rendais. Tu lui souriais, lui répondant en un seul mot. « Bonsoir. » Tu marchais dans la pièce à l'éclairage rouge et apercevais quelques photos accrochées, venant d'être développées. « Qu'est ce que c'est ? » Tu le regardais, le questionnant sur ce que représentait cette maison revenant sur plusieurs clichés. Tu te demandais si il y avait un rapport avec ce que tu faisais là ou non.

Défier.

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Elle était ravissante comme toujours. Je fermais la porte de la pièce tout en la laissant observer les clichés qui étaient accroché à l’aide de pince. A ce moment précis, je ne savais plus quoi dire pour justifier mon invitation. La jeune femme me demandait ce qu’était cette grande demeure sur certains des clichés. Je ne savais pas pourquoi je les avais développés. Peut être parce qu’elles c’étaient retrouver mélanger. Une erreur rien de plus, mais tant qu’elles étaient là, je m’étais dit autant les développer.

«Je n’avais pas prévu de les développer. C’est une maison familiale. »Je ne disais rien d’autre. A quoi bon dire que c’était celle de ma famille ? Je ne voulais pas qu’elle pense que j’essayais de l’impressionner.«Tu dois surement te demander pourquoi je t’ai fait venir ? En réalité, je me suis dit que tu pourrais m’aider à sélectionner certains clichés pour un de mes futurs cours. J’aimerais représenter les monuments, les endroits qui ont marqué la Russie durant ces dernières années. Je me suis dit que comme tu étais Russe comme moi, prendre un avis féminin pourrait m’aider à y voir plus claire. A rendre ce cours authentique. »

Je déambulais derrière elle, puis m’arrêtait pour poser à nouveau mes yeux sur la place rouge. Même si elle n’avait en réalité aucun lien avec le communisme, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’elle signifiait le communisme. Bien sûr le peuple n’était pas heureux durant le règne des Romanov, mais il était encore plus malheureux sous le règne des communistes. Une autre photo représentait la tombe du soldat inconnu qui était dédié aux soldats soviétique mort durant la seconde guerre mondial.

«Tu pense que tu pourrais m’aider ? »
Je glissais un sourire sur mes lèvres. La défiant de partir si elle osait.

(Invité)

Calvin & Natalya

« jeu de mime »

Tu étais enfin arrivée dans la salle photo, la Darkroom. Plusieurs clichés étaient accrochés, elles avaient l'air d'avoir été développées il y a peu de temps. Ton attention c'était arrêtée sur l'une d'elles en particulier. Elle représentait une belle maison, tu te demandais si cette photo avait un rapport avec la raison de ta présence. Après avoir posé la question, il te répondait, te disant qu'il n'y avait pas de rapport et qu'il n'avait pas prévu de les développer. Il continuait en te disant pourquoi il avait besoin de toi. Il voulait intégrer des photos dans l'un de ses prochains cours, un cours portant sur les monuments ayant marqué la Russie ces dernières années. Tu souriais et lui répondais. « Vous avez pensé à quoi pour l'instant ? Que je vois concrètement en quoi je peux être utile. » Et bien oui, tu avais envie de te rendre utile. Ce travail ne te gênait pas, d'autant plus que le sujet te plaisait, et le professeur aussi pour être honnête. Niveau physique, il était tout à fait à ton goût, mais bon, il restait ton prof de russe et le responsable des Eliots. Bref, il était avec toi dans cette pièce à la lumière rouge et tamisée et marchait derrière toi, observant les photos, accrochées avec des pinces. Tu en regardais quelques unes, reconnaissant entre autre la place rouge et une tombe, dédiée aux soldats morts durant la seconde guerre mondiale. Il te demandait ensuite si tu voulais bien l'aider. Tu aquiescais puis affichais un sourire malicieux. Quand tu faisais ce sourire, c'était que tu avais quelque chose derrière la tête. Tu l'observais quelque temps puis te décidais à prendre la parole, toujours avec ce sourire. « Mais au fait, y a des tas de russes ici à Harvard, donc pourquoi m'avoir choisie ? » Tu te retournais pour regarder les nombreuses photos, essayant de reconnaître ce qui était représenté dessus. Ayant vécu à Moscou dix-sept ans, ce n'était pas très dur pour toi. Tu aimais Moscou, tu avais toujours aimé cette ville, malgré ses températures souvent inférieures à zéro. Tu le regardais à nouveau. Il te défiait de rester, tu le défiais de te donner une explication à ce choix.

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